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dans Politique

Emmanuel Macron : lors de l’Interview du 14 juillet, Jupiter se métamorphose en Vulcain

ParJacky Isabello
25 juillet 2022
Emmanuel Macron

Depuis son élection en 2017, le Président a été affublé d’un surnom : Jupiter. Terme connoté, synonyme de grandeur, d’autorité et parfois d’hubris. Le surnom est resté. D’autant que tout ce temps, l’attitude présidentielle n’a pas démenti la métaphore mythologique. Lors de l’interview télévisée du 14 juillet, les journalistes ont interrogé le Président de la République sur son degré de combativité et le devenir de cette métaphore jupitérienne, qui a porté son premier quinquennat.

Devant mesdames Coudray (TF1) et Roux (France télévisions), Emmanuel Macron a esquissé son autoportrait, préférant se dépeindre sous la forme de Vulcain, « à la forge » selon ses propres mots. Assurant « ne jamais avoir revendiqué » ce filon mythologique jupitérien ; ni d’ailleurs jamais franchement réfuté. Est-ce si terrible de se voir comparé à une divinité, de surcroît lorsqu’elle est reconnue la plus puissante de l’Olympe ? Ne serait-ce pas un subterfuge, dont étaient coutumières les divinités, la palme revenant à Zeus-Jupiter ; se métamorphoser en d’autres formes pour ruser et abuser souvent (Il séduisit la princesse Europe en taureau blanc, Léda en cygne, en nuage pour approcher Io…). Derrière ces échanges de prime abord détendus avec les journalistes, qui pourraient apparaître comme un sursaut de modestie de la part de M. Macron, il faut distinguer la stratégie empruntée à Jupiter-Zeus pour dissimuler un recours à l’art plus subtil de la rhétorique. Nous verrons que les formes employées par le Président interrogent, et les interprétations nous renseignent.

Souhaitait-iI dissimuler la situation d’empêchement dans laquelle son gouvernement est plongé depuis les résultats des législatives ? Plausible ! Souhaitait-il nous convaincre ? Mais nous convaincre de quoi, et pour nous mener où ?

L’exercice dialectique de l’interview fut instructif. Habilement mené de part et d’autre de la table. L’échange aura été chargé, en ce qui me concerne, de nombreux éléments à analyser dans une séquence qui dura peu de temps. Parfois quelques mots d’Héphaïstos-Vulcain valent mieux que de très, trop long discours de Jupiter. Plusieurs figures de style ont porté le propos du chef de l’Etat et amplifié ses effets. Tout d’abord, une forme d’antiphrase qui désigne le fait d’exprimer quelque chose de contraire à sa parole d’origine.

En effet, Emmanuel Macron ne revendique pas le couple qu’on l’oblige à former avec Jupiter, mais « tant qu’à faire » il préfère Vulcain, le dieu du feu, le dieu « du faire ». Signifiant ainsi que sa réélection ne sera pas réduite à l’inauguration des chrysanthèmes – selon l’expression de De Gaulle parlant du Président Coty- du fait d’une absence de majorité absolue. Notons pour l’anecdote que Vulcain-Héphaïstos est également décrit par les hellénistes spécialistes de la mythologie comme le plus laid des dieux, toutefois marié à la plus belle, Aphrodite, qui l’abandonnera ensuite (Madame appréciera). Métamorphosons donc Jupiter en Vulcain, puisque selon le chef de l’Etat, il habillerait convenablement l’arsenal allégorique et ornementatif de son deuxième quinquennat. Avis aux journalistes et aux commentateurs.

Saisissante également la manière dont le chef de l’Etat, un bref moment espiègle quoique totalement narcissique, noyé dans son image, se décrivit.

Ainsi pratiqua-il l’hypotypose : ce mot grec qui signifie image, tableau. Lorsque dans les descriptions, « je suis à la forge », l’auteur peint les faits dont on parle, permettant à l’audience d’esquisser l’image du propos élyséen.

De plus, par le symbole de la forge il recourait à un style performatif. C’est-à-dire que le président fit devenir réalité son propos. En effet, sa parole forgeait les opinions publiques à la véracité de ses arguments, chaque citoyen sagement attentif face à l’écran. Brillante utilisation de la technique rhétorique !

Poussons plus loin. Ce maître du feu est une analogie du savoir. Vulcain-Héphaïstos s’est fait dérober le feu par Prométhée qui le transmit aux humains. Ce savoir macronien dont le président a abreuvé les Français avec plus ou moins de réussite, usant d’un vocabulaire riche, mais souvent abscons. Y ajoutant régulièrement d’arrogantes affirmations ressenties de manière parfois blessantes. L’autre analogie offrirait la comparaison des pouvoirs de Vulcain à notre rapport à la technique. Le père de la « start- up nation », cette dernière fortement utilisatrice de technologies de pointe, illustre parfaitement la forge telle qu’elle a évolué au fil du temps, jusqu’à devenir numérique au 21e siècle. Après l’hubris Jupitérienne, faut-il voir Vulcain-Macron exerçant sur son peuple une forme d’hégémonie culturelle, par le savoir et la technique. Presque Gramscien1 !

Sans tomber désormais dans l’exercice de décryptage psychanalytique, notons que le sujet interviewé, en hésitant quant au choix du dieu approprié, loin de s’appliquer à un exercice d’humilité – de fausse humilité devrions-nous dire – reconnaît pleinement la dimension divine de son corps institutionnel, si l’on se réfère aux écrits de l’historien Ernst Kantorowicz2.

En choisissant un dieu moins puissant, il adopte une figure d’atténuation que les lycéens connaissent sous le nom d’euphémisme.

Or ses expressions paraverbales et la forme stylistique qu’il performa, si elles feignaient la modestie, en réalité se gorgeaient de l’exercice. Excellente appropriation M. le Président !

M. Macron ergote à propos de l’image mythologique la plus seyante à attacher à l’être exceptionnel que restera toujours le Président dans la 5é République, toutefois il ne renie en rien siéger au sein des olympiens. Il n’y a pas de « président normal », ni dans l’exercice, ni dans la sémantique de M. Macron. Certes, quoi qu’il arrive il restera immortel dans les livres d’histoire, et notamment parce que sa réélection est unique dans le système forgé par le Général de Gaulle et Michel Debré.

Toutefois, en préemptant l’analogie à Vulcain pour la déformer à sa manière, le chef de l’Etat reste conscient de l’infirmité qu’elle porte. Comme Vulcain, son deuxième quinquennat est déjà boiteux. L’histoire retiendra-t-elle que ce primus inter pares, nouvelle cuvée, souffre dès sa reconduction par les français d’une terrible atrophie de sa deuxième jambe ? Celle du pouvoir législatif habituellement animé par ses alliés parlementaires à l’Assemblée nationale. Il est le Président le plus rapidement mis dans une quasi-incapacité d’exercer sa puissance. Il vit déjà, si l’on s’en tient à l’attelage que constitue le nouveau parti présidentiel Renaissance, en colocation, ou pour certains, dans une nouvelle architecture de cohabitation.

Je m’interroge enfin. Quelle étrange idée, de substituer l’image du père par celle du fils pour celui qui a grandi et entame un deuxième quinquennat.

Héphaïstos est le fils de Zeus, Vulcain celui de Jupiter. Tel Dorian Gray3 le Président rajeunirait-il en vieillissant ?

Souhaitons pour le pays que la comparaison s’arrête là, et ne révèle à l’avenir aucun vice caché.

J’ai envie de voir dans l’exercice du 14 juillet auquel le Président s’est de nouveau risqué après des années d’abstinence (2020 : Léa Salamé et Gilles Bouleau), l’expression d’une nouvelle forme de pensée complexe. Je forme le vœu pour la France que celle-ci s’applique à une méthode solide, rigoureuse, apodictique, enseignée toute sa vie durant par le maître Edgar Morin, père de ce concept. A défaut d’une telle rigueur, le macronisme « enmemetempstiste » pourrait s’échouer sans gloire, et nous avec, dans les limbes de l’énantiodromie. La sémiologue Elodie Laye Mielczareck explique simplement ce terme barbare : devenir ce que l’on combat à force d’y mettre son énergie. Ce principe énoncé par Héraclite et repris par Carl Gustav Jung, explicite que chaque tendance excessive tend à se transformer en son contraire et qu’un excès de force dans une direction engendre une tension vers son opposé. Y-aurait-il déjà des symptômes, docteur ? Macron n’affirma-t-il pas, lors de son élection en 2017, vouloir tout faire dans son quinquennat pour qu’il n’y ait « plus aucune raison de voter pour les extrêmes » ? Voici un premier effet de sa pensée complexe et une première apparition du risque d’énantiodromie.

Jacky Isabello
Cofondateur de l’Agence de communication CORIOLINK

Crédit photo : Frederic Legrand via Shutterstock 

  1. Antonio Gramsci : concept de l’hégémonie culturelle. ↩
  2. Les Deux Corps du roi. Essai sur la théologie politique au Moyen Âge. ↩
  3. Le Portrait de Dorian Gray. Oscar Wilde. ↩
Jacky Isabello

Jacky Isabello est le fondateur du Cabinet Parlez-moi d'Impact. Après deux ans au cabinet du ministre des PME Jean-Pierre Raffarin, il a fondé la première de ces quatre aventures entrepreneuriales. Il est co-auteur de trois ouvrages sur le travail et l'entrepreneuriat dont le dernier avec Thibault Lanxade : Il faut en finir avec la dictature du salariat. Officier de réserve de la Marine nationale, administrateur du think tank Synopia, Jacky Isabello est membre du comité éditorial et auteur régulier dans la Revue Politique et Parlementaire.

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