La fermeture annoncée des écoles fait de nouveau planer sur nos enfants le risque de décrochage scolaire, en particulier pour les élèves issus de milieux modestes. Oui, les inquiétudes sont légitimes. Mais nous aurions tort de penser que les parents vont devoir porter seuls le poids de cette décision. Ce serait oublier que les grandes associations, troisième pilier de l’éducation des enfants, jouent déjà un rôle de soutien essentiel auprès des jeunes et sont en ordre de bataille pour répondre à l’urgence éducative.
Les grandes associations éducatives : troisième pilier de l’éducation des enfants en temps normal
Pour 20 % des élèves, l’école ne suffit pas et un accompagnement spécifique est indispensable. Révélées par la crise, ces inégalités scolaires sont aujourd’hui exacerbées. Mais un suivi renforcé des jeunes en difficulté ne peut être assuré par les familles seules, qui n’ont parfois ni les ressources ni les compétences nécessaires.
Encore méconnues du grand public, les grandes associations éducatives sont là pour prendre le relai. Elles accompagnent aujourd’hui des dizaines voire des centaines de milliers de jeunes. Grâce à leurs approches éducatives éprouvées, elles constituent un filet de sécurité essentiel.
Ces structures font appel à une variété de modes d’action, du soutien scolaire au mentorat en passant par l’initiation à l’entrepreneuriat. Elles œuvrent auprès d’élèves de tous âges et, surtout, agissent dans un but commun : donner à tous les jeunes les mêmes chances de réussite !
Une efficacité démontrée pendant le premier confinement
Au printemps 2020, l’annonce de la fermeture des écoles a été vécue brutalement par l’ensemble des acteurs de l’éducation. Conscientes de l’urgence, les grandes associations éducatives ont montré leur capacité d’adaptation pour y répondre.
En parallèle, un immense fossé a été comblé par l’Éducation nationale avec les cours à distance. Mais un professeur face à 30 élèves sur un écran ne peut pas tout. L’accompagnement personnalisé, le contact direct et l’attention de chaque instant demeurent essentiels pour les enfants en difficulté.
Anticipant une nouvelle fermeture des écoles, les grandes associations se sont préparées. Elles ont développé le mentorat à distance ou bien encore testé des approches hybrides alliant plateformes en ligne et ateliers en présentiel. Tout cela dans un seul objectif : limiter au maximum les risques de décrochage.
L’une d’elles a ainsi permis à 6 500 enfants de garder le lien avec l’école par correspondance, une autre à 9 000 jeunes de bénéficier du mentorat à distance et une troisième, à 100 000 lycéens de poursuivre leur parcours d’orientation en ligne.
Les grandes associations éducatives sont là et sont prêtes. Elles ont désormais besoin de toutes les bonnes volontés qu’elles pourront mobiliser.
Pour faire reculer la menace de décrochage, mobilisons-nous à leurs côtés
La crise a mis en lumière l’envie des Français de s’engager dans les associations. De nombreuses personnes s’interrogent sur ce que nous pourrions appeler une “quête de l’utilité”. L’engagement associatif apparaît alors salvateur. 2 Français sur 5 ont ainsi commencé à soutenir une association en 20201. Une dynamique conduite par nos 18-30 ans dont 38 % indiquaient adhérer à une association en 20202.
À toutes ces bonnes volontés qui souhaitent s’engager mais se questionnent encore – est-il possible de faire quelque chose pour une cause aussi majeure que l’éducation ? Comment faire en sorte que cet engagement compte ? – nous répondons que l’éducation est la mère de toutes les causes. Et nous ajoutons que leur engagement auprès d’une grande association éducative est un cercle vertueux : tout le monde y gagne. L’association comme le volontaire qui sera accueilli avec enthousiasme bien sûr mais, surtout, avec méthode : il sera formé, ses compétences seront développées et son impact évalué.
Pour faire reculer la menace bien réelle d’un nouveau décrochage massif, c’est le moment idéal pour rejoindre les rangs des grandes associations éducatives qui vont devoir redoubler d’efforts pour accompagner des élèves déjà extrêmement fragilisés. Chacun pourra contribuer à faire la différence et en ressortira grandi.
Elisabeth Elkrief Directrice générale de la Fondation AlphaOmega