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dans Politique

La France dans le Pacifique, une présence intermittente et discrète

Thomas Flichy de La NeuvilleParThomas Flichy de La Neuville
11 octobre 2021
La France dans le Pacifique, une présence intermittente et discrète

Dès le XVIIIe siècle, les Français s’illustrent parmi les premiers à établir des contacts avec les peuples des mers du Sud. Mais cette entrée en fanfare de notre nation dans le « Grand Océan » est un feu de paille. La Révolution, puis l’Empire se détournent de l’Océanie, alors que le Royaume-Uni prend possession de la Nouvelle-Galles du Sud, d’où elle va très vite rayonner1. Au sein du Pacifique, la présence française est donc à la fois intermittente et discrète en raison des errements révolutionnaires initiaux. Après l’implantation tardive du XIXe siècle, la France finit par organiser ses possessions éparses au cours de l’entre-deux-guerres en définissant une politique cohérente. Toutefois, le choc de la seconde guerre mondiale met un terme aux velléités française d’influence dans cette zone.

Les navigateurs français figurent parmi les premiers à découvrir les archipels du Pacifique, toutefois, la prise en otage de la politique étrangère de Louis XVI par l’assemblée constituante annule les avancées françaises en excluant la France du Pacifique lors de l’affaire de Nootka Sound. Après un conflit voulu et provoqué par l’Angleterre. La couronne d’Espagne perd le contrôle exclusif de l’océan Pacifique et avec elle la France où la ligne politique réaliste de Louis XVI a été réduite à néant par les bavardages et atermoiements de la Constituante. Par la convention de Nootka Sound du 28 octobre 1790, l’Espagne accepte qu’à côté de ses propres bâtiments, des navires britanniques, et eux seuls, puissent librement entrer et commercer à Nootka, et sur la côte au nord des possessions espagnoles. La brèche ainsi établie dans le monopole espagnol a une très grande importance2. La reculade de Nootka Sound entraîne en effet l’exclusion de la France du Pacifique, où l’Angleterre a le champ libre que ce soit sur les façades asiatique ou américaine3.

Il faut attendre la fin du XIXe siècle pour que la France finisse par structurer ses possessions éparses d’Océanie.

De 1905 à 1940, le comité de l’Océanie française devient le défenseur des intérêts français dans les îles du Pacifique et le promoteur d’une mise en valeur des colonies océaniennes de la France. Organisé tardivement ce lobby est d’une influence limitée par rapport aux porte-voix de l’Afrique ou de l’Indochine françaises. Toutefois, Paul Deschanel se révèle un fervent défenseur de l’Océanie française. Il publie, dans les années 1880, deux ouvrages sur le Pacifique et voit le projet d’ouverture du canal de Panama comme un élément essentiel capable de révolutionner la place du Pacifique dans le monde. Toutefois, l’Océanie s’articule mal au reste de l’empire colonial d’où sa marginalité relative pendant l’entre-deux-guerres. Le comité pour l’Océanie française propose la formation d’un grand gouvernement général regroupant Indochine et Océanie. Cette dernière suggestion n’a pas de suite, mais l’Indochine demeure longtemps l’un des principaux pourvoyeurs de main d’œuvre pour la Nouvelle-Calédonie et les Nouvelles-Hébrides et consent à ces territoires d’importantes avances financières4. Dans le même temps, la France se rapproche de la Chine par le biais du traité franco-chinois du 16 mai 1930 : Paris accepte l’ouverture de consulats chinois dans ce pays et facilite le régime douanier entre les deux pays frontaliers5. La politique française en Océanie se caractérise alors par la discrétion, son conservatisme, son suivisme à l’égard des Anglo-Saxons et sa volonté de rester neutre vis-à-vis de la Chine et du Japon. Paris suit Londres qui suit Washington. C’est ainsi que la Nouvelle-Calédonie devient, pendant la Seconde Guerre mondiale, la base la plus importante du Pacifique.

Aujourd’hui, les nations européennes et nord-américaines ont inventé, à l’extrémité de leur empire, une Océanie, sorte d’Extrême-Occident chargé d’autant de sens et de représentations que pouvait l’être l’Extrême-Orient. Ce nouvel Occident comprend un noyau central constitué par l’Australie et la Nouvelle-Zélande et sur sa marge, la constellation « Pacifique Sud » : une forêt d’îles et d’archipels disséminés principalement sur les franges ouest et sud-ouest du grand océan.

Or un important basculement est en train de s’opérer dans l’aire Pacifique, où l’on peut observer une fracture qui s’approfondit entre un Pacifique occidental de plus en plus tourné vers l’Asie et un Pacifique oriental qui continue à regarder vers l’Occident.

Les forces politiques et économiques centrifuges qui s’exercent tirent dans des directions opposées, de telle sorte que la Mélanésie et peut être la Micronésie risquent de changer de monde géopolitique.  

L’engagement de la Chine pour le Pacifique océanien répond avant tout d’une volonté de défendre ses propres intérêts. Même si la région n’est pas un objectif prioritaire pour Pékin, le Pacifique océanien est une zone à l’intérieur de laquelle la Chine expérimente sa diplomatie de soft power et tente d’étendre son influence. Avant toute tentative pour s’immiscer dans certaines régions longtemps restées sous influence occidentale, comme l’Afrique ou le Moyen-Orient, il est opportun pour la Chine d’éprouver les principes fondamentaux de sa politique étrangère dans un espace disposant de semblables caractéristiques. Le Pacifique océanien, satisfaisant à ces caractéristiques, devient alors un véritable « laboratoire ». L’arc mélanésien est la première ligne de défense australienne pour parer à tout risque sécuritaire venant du nord, et les possessions micronésiennes des États-Unis sont la seconde chaîne d’îles censées les protéger contre toute attaque venant de l’ouest. En s’imposant comme un concurrent direct de ces puissances dans un espace tout acquis à leur cause, la Chine trouve un moyen efficace de fragiliser leur défense6. Quant à la France, ayant renoncé à toute véritable ambition géopolitique dans cette région du monde, elle se borne aujourd’hui à fournir de temps à autre l’armement naval permettant à son ancienne rivale d’assurer la maîtrise des espaces maritimes qu’elle a elle-même délaissé.

Thomas Flichy de La Neuville
Titulaire de la chaire de géopolitique de Rennes School of Business

  1. Annexion de la Nouvelle-Zélande dès 1840, missions protestantes nombreuses en Mélanésie. ↩
  2. Annick Foucrier, « Rivalités européennes dans le Pacifique : l’affaire de Nootka Sound (1789-1790) », Annales historiques de la Révolution française, n°307, 1997, p. 17-30. ↩
  3. Annick Foucrier, op. cit., p. 17-30. ↩
  4. Robert Aldrich, « Le lobby colonial de l’Océanie française », La France et le Pacifique, Paris : Société française d’histoire d’outre-mer, 1990, p. 143-156. ↩
  5. Jacques Binoche, « La politique extrême-orientale française et les relations franco-japonaises de 1919 à 1939 », La France et le Pacifique, Paris, Société française d’histoire d’outre-mer, 1990, p. 263-275. ↩
  6. Bastien Vandendyck, « Le développement de l’influence chinoise dans le Pacifique-Sud », Notes de l’IRIS, février 2018. ↩

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