• Contact
  • Abonnez-vous
  • Contribuez
Panier / 0,00 €

Votre panier est vide.

Lire Le dernier numéroLe dernier numéro
Revue Politique et Parlementaire
  • Se connecter
S'abonner
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
Aucun résultat
Voir tous les résultats
dans Culture, Libre opinion

La langue de la République est le français

ParAndré Bellon
10 mai 2021
Constitution française

Le parlement vient de voter la loi dite Paul Molac concernant l’enseignement des langues régionales. Pour le député du Morbihan qui lui a donné son nom, c’est « une première dans l’histoire de la Ve République ». La chose mérite inventaire. La loi Deixonne (Loi no 51-48 du 11 janvier 1951 relative à l’enseignement des langues et dialectes locaux) fut la première loi spécifique relative à l’enseignement des langues régionales. Elle constitua une reconnaissance officielle de leur existence. Le décret no 70-650 du 10 juillet 1970 inclut les langues régionales dans les épreuves du baccalauréat.

La nouveauté de la loi Paul Molac vient de l’instauration de l’enseignement immersif, effectué pour une grande partie du temps scolaire dans une langue autre que la langue française et la création d’un forfait scolaire pour les écoles privées dispensant une scolarisation en langues régionales. S’agit-il de remettre en cause le Français comme langue de la République ? A priori non puisque celle-ci reste inscrite en l’article 2 de la Constitution. 

Le bilinguisme incluant les langues régionales a une histoire. Jean Jaurès parlait un occitan et faisait souvent allusion aux petites patries qui s’inscrivaient dans la grande, c’est-à-dire dans la nation française. Il déclarait « avec une force de conviction qui ne fait que s’accroître que ce mouvement du génie méridional pouvait être utilisé pour la culture du peuple du Midi. Pourquoi ne pas profiter de ce que la plupart des enfants de nos écoles connaissent et parlent encore ce que l’on appelle d’un nom grossier « le patois » ? ». Mais il ajoutait que « ce ne serait pas négliger le français : ce serait le mieux apprendre, au contraire, que de le comparer familièrement dans son vocabulaire, sa syntaxe, dans ses moyens d’expression, avec le languedocien et le provençal. Ce serait, pour le peuple de la France du Midi, le sujet de l’étude linguistique la plus vivante, la plus familière, la plus féconde pour l’esprit ».

En bref, pour Jaurès, la question n’est pas d’ignorer les langues régionales en tant que patrimoine national, mais au contraire de voir comment elles peuvent vivifier la langue nationale. Encore faut-il que celle-ci soit au cœur de notre vision de l’avenir. Encore faut-il que les langues régionales ne soient pas le cheval de Troie pour la domination de l’anglais. La France semble aujourd’hui indifférente à l’évolution linguistique de l’Union Européenne, où l’anglais, malgré le Brexit, s’impose tous les jours davantage comme la lingua franca du continent, ce que le Français devrait lui contester. Des fonctionnaires européens de nationalité française imposent -snobisme de bas étage- de parler anglais dans des réunions qu’ils animent alors même que le Français est une langue officielle de l’UE. Certains responsables appréhendent que l’utilisation de la langue française soit perçue comme une hostilité par les entreprises plus ou moins mondialisées sous la bannière anglosaxonne.

Pour l’essentiel, les dirigeants français ont décidé de se soumettre à la mondialisation et, par voie de conséquence, à la langue qui l’incarne. Dès lors, la question qui se pose aussi bien aux défenseurs des langues régionales qu’à ceux qui combattent pour l’intérêt national est de savoir s’ils participent à cette vassalisation.

Cette soumission était demandée par les instances européennes au travers de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. En l’occurrence, il ne s’agissait pas seulement d’accepter la place des langues régionales, mais de se soumettre à une instance européenne qui aurait la possibilité de vérifier la conformité des pratiques en France avec un droit dit européen, au nom de principes considérés comme supérieurs. Ainsi, M. Alvaro Gil-Robles, commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, avait appelé, dans un rapport rendu public le 15 février 2006, au « respect effectif des droits de l’homme en France ». Dit ainsi, la chose semblerait aller de soi. Encore faut-il savoir que, pour lui, cela signifiait l’obligation de ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. L’idée même d’une langue commune aux ressortissants d’un pays serait donc interprétée comme oppressive et liberticide, en somme une violation des Droits de l’homme selon les critères du Conseil de l’Europe et donc sanctionnable par des instances européennes. Si donc l’immersion peut sembler une méthode pour mieux connaitre et maitriser une langue régionale, elle trouve vite ses limites lorsqu’elle concurrence la capacité qu’offre la langue nationale dans la construction d’une société démocratique.

Nous passerions alors insidieusement de la démocratie républicaine et de son corolaire, la loi comme expression de la volonté générale, à une « idée juridique de la démocratie », comme le dit Marcel Gauchet.

Nous y passerions d’autant plus que la loi Paul Molac transfère l’enseignement immersif à des établissements privés, ce qui constitue une atteinte de plus au service public de l’éducation nationale. Mais les députés savent-ils encore ce qu’est l’intérêt général ?

L’homme s’opposerait-il au citoyen ?

André Bellon
Ancien Président de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale

André Bellon

Les derniers articles

Justice maltraitée, justice maltraitante : lever le voile sur les inégalités ultramarines

Justice maltraitée, justice maltraitante : lever le voile sur les inégalités ultramarines

ParRimane Davy

Les justiciables ultramarins font face, chaque jour, à une inégalité d’accès à la justice aussi insupportable qu’inacceptable. Cette injustice profonde est avant...

Citadelles ?

Citadelles ?

ParJean-François Cervel

Le temps des citadelles serait-il revenu ? C’est ce que l’on peut croire à entendre les discours politiques dominants, et notamment...

Editorial – Les socialistes retrouvent leurs esprits

La droite entre impatience et prudence

ParMarie-Eve Malouines

L’élection très confortable de Bruno Retailleau à la présidence de LR, réveille à droite l’espoir de revenir au pouvoir en...

Hommage à Boualem Sansal

Hommage à Boualem Sansal

ParRedaction

Cela fait désormais six mois que Boualem Sansal est injustement emprisonné. Afin de marquer cette date symbolique, et de continuer à faire...

Retrouvez nos dernières vidéos

Sorry, there was a YouTube error.

Inscrivez-vous à notre Newsletter

Related Posts

Justice maltraitée, justice maltraitante : lever le voile sur les inégalités ultramarines
Libre opinion

Justice maltraitée, justice maltraitante : lever le voile sur les inégalités ultramarines

Citadelles ?
Libre opinion

Citadelles ?

Sommet de Samarcande : une vision transformatrice porteuse de changements concrets pour les citoyens
Libre opinion

Sommet de Samarcande : une vision transformatrice porteuse de changements concrets pour les citoyens

Du Baron Empain aux enlèvements dans la cryptomonnaie : ce que dit une société
Libre opinion

Du Baron Empain aux enlèvements dans la cryptomonnaie : ce que dit une société

   Le pontificat singulier du pape François : Une tension entre autorité spirituelle et leader d’opinion
Libre opinion

   Le pontificat singulier du pape François : Une tension entre autorité spirituelle et leader d’opinion

« TAXER » LES RETRAITES : avancée sociale et carambouille budgétaire !
Libre opinion

« TAXER » LES RETRAITES : avancée sociale et carambouille budgétaire !

L’héritage politique original du Pape François
Libre opinion

L’héritage politique original du Pape François

Mort du pape, la France se drape d’un deuil qui nous aliène tous
Libre opinion

Mort du pape, la France se drape d’un deuil qui nous aliène tous

Article suivant
Bassin du Nil

Le Bassin du Nil : un enjeu géopolitique majeur

La Revue Politique et Parlementaire
10 rue du Colisée 75008 Paris
Email : contact@revuepolitique.fr
Téléphone : 01 76 47 09 30

Notre Histoire
L'équipe
Mentions légales

Culture
Economie
Faut… de la géopolitique
International
La tribune du parlementaire
Libre opinion
Politique
Science et technologie
Société
Vie du parlement
Nos vidéos

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password?

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Se connecter

Add New Playlist

Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement

Revue Politique et Parlementaire