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dans International

La normalité du mal

ParPierre Bou Assi
1 août 2025
La normalité du mal
Libre opinion

L’humanité a connu à travers son histoire des épisodes où, contrairement aux valeurs universelles, le mal est devenu la norme, en dehors de laquelle tout est condamnable, répréhensible. Il s’agit bien du mal et non pas de la violence. Le mal est plus global, plus dévastateur et la violence n’est que l’une de ses expressions. Cette réalité destructrice n’épargne personne, elle guette toutes les sociétés, tous les individus, nonobstant leur niveau de culture, leurs valeurs d’origine ou leur histoire. Au détour d’une conjoncture en apparence anodine, l’Italie de Dante devient fasciste, l’Allemagne de Goethe devient nazie, la Russie de Dostoïevski devient communiste… Le totalitarisme rampe vers les sociétés sans prévenir. Telle une maladie grave, le mal est difficile à diagnostiquer suffisamment tôt pour le guérir et lorsqu’il se manifeste il est trop tard pour le soigner. La dictature, le totalitarisme, la tyrannie en sont des conséquences aggravantes et elles ont jalonné l’histoire de l’humanité. Comment une société pacifiée, espace de liberté, de vie et d’échanges bascule-t-elle dramatiquement vers un triste destin? Comment des peuples creusent leurs propres tombes à coups de haine, d’exclusion et de désir de vengeance ?

Vengeance contre qui ? Souvent contre un faux ennemi que la société sous influence s’est créé et dont l’élimination, devient sa raison d’être. Faux objectif, fausse raison d’être. Ce besoin de revanche succède souvent à une défaite, une humiliation. Les défaites sont ruminées dans la solitude alors que les victoires sont célébrées dans la liesse. C’est cette solitude de l’individu abattu qui pave la voie vers la formation d’une masse difforme prête à tout, capable de tout. Les tyrans, prédateurs des sociétés fragilisées, se présentent comme vengeurs du peuple face à un ennemi stigmatisé. Ils forgent une idéologie déconnectant le peuple de toute réalité, le laissant en proie à des hallucinations qui le dépassent. L’individu s’efface progressivement et la masse le remplace. Tout devient normalisé. Même discours, même slogan, même vision aveugle, même délire collectif. La machine infernale est en marche, broyant à son passage les valeurs, le libre arbitre et le discernement. Et dans ce cas, souvent, il vaudrait mieux faire partie du troupeau que de plonger de nouveau dans une solitude insoutenable.

Le mal s’installe progressivement, sournoisement, durablement, jusqu’à l’ivresse, jusqu’à la mort.

Les gens qui vivent dans le règne du mal n’en sont pratiquement jamais conscients. Ils cherchent le bien en s’engouffrant dans le mal. Délations, arrestations, exécutions, tout est accepté, réclamé, au nom de l’intérêt suprême de la machine du mal.

Certains éléments de l’appareil infernal agissent par conviction. D’autres le font par routine. C’est un travail comme un autre, des ordres à exécuter comme tant d’autres. La majorité des gens regardent passivement le train de la mort défiler, sans révolte ni enthousiasme. Ce sont les lâches, les plus vils de tous. La lâcheté est plus grave que le crime car elle ouvre la voie à tous les crimes.

Notre Moyen-Orient est tristement riche en exemples de tyrannies manipulatrices et stériles. Les dictatures militaires du 20e siècle en sont l’incarnation parmi tant d’autres. Quatre ans après la Naqba en 1948, les militaires ont entamé leur ascension au pouvoir, à commencer par l’Egypte de Nasser en 1952. La Syrie, l’Irak, la Libye et d’autres ont suivi. La liberté, la démocratie, la justice sociale, la lutte contre l’Occident impérialiste et surtout la  libération de la Palestine étaient les objectifs déclarés. Une foule en délire acclamait ces régimes et leur justifiait leurs exactions de tout genre. La prochaine défaite était inexorablement au rendez-vous. La Naksa en 1967 en était la douloureuse manifestation. Face à cette défaite, à cette désillusion, la foule décomposée a de nouveau cédé la place à des individus ruminant leur humiliation dans la solitude, la honte et l’impuissance.

La révolution iranienne a tissé la même trame, le même drame. Elle prétendait être libératrice de son peuple et de tous les opprimés de la terre avant de devenir elle-même synonyme d’asservissement et  de violence d’Etat. Le régime des Ayatollah a instrumentalisé les chiites de la région, surtout  ceux du Liban, leur faisant croire qu’ils étaient supérieurs aux autres. Le troisième Reich et sa race arienne posaient leurs marques de nouveau sous d’autres formes mais avec le même fond.

L’idéologie qui envenime et asservit les esprits a pris une dimension identitaire, communautaire et religieuse.

Pour couronner et légitimer le tout il faut désigner un ennemi, lier toute l’existence à la lutte contre lui et l’ennemi désigné est évidemment Israël. Encore une fois le régime totalitaire, de surcroît théocratique, lie le sort de son peuple à la destruction de l’ennemi et non pas à sa capacité de lui procurer stabilité et prospérité. On achève l’ennemi d’abord, on s’occupe du peuple ensuite. Entre temps le régime s’épanouit dans la corruption, l’oppression, l’abus et l’impunité. Tout cela se passe sous les cris approbateurs d’une foule galvanisée, incapable de réfléchir, se refusant toute réflexion. En cherchant la liberté, la masse a trouvé l’asservissement et cela lui convient parfaitement.

Qu’en est-il du Hezbollah?

Le Hezbollah est l’incarnation même de la néfaste dynamique structurante du mal normalisé.

Le Hezbollah a perverti la communauté chiite au Liban. S’appuyant sur une victimisation sociale infondée, il a promis de lui rendre justice. Lentement mais sûrement, il l’a convaincue de sa suprématie par rapport aux autres composantes du Liban. Le monopole de la résistance et des victoires imaginaires face à Israël sont venus amplifier ce faux sentiment de supériorité dédaigneuse.

La dialectique du maître et du serviteur régit désormais tous les rapports. L’existence de l’autre n’est plus un droit mais elle est dorénavant tolérée par la magnanimité du plus fort. Le totalitarisme est bien ancré.

Slogans, arguments, ressentiments, animosité, haine… tout est uniforme. Une communauté éblouie par sa propre lumière n’est qu’aveuglée par son orgueil. Incapable de voir la réalité telle qu’elle est, elle se complaît dans le déni. Le réveil du déni est particulièrement douloureux. Le sommeil prolongé dans le déni est particulièrement dangereux.

La descente aux enfers des sociétés n’est pas une fatalité. Le temple qui sanctuarise les libertés est l’agora. Le mot agora (ἀγορά) signifie en grec ancien « assemblée » ou « lieu de rassemblement ».

Elle servait à la fois de marché et de forum politique et philosophique. C’est là que les échanges de tout genre avaient lieu. C’est là qu’est née la citoyenneté au souffle de la liberté. C’est précisément ce lieu que les dictateurs visent en premier. L’agora est le territoire ennemi, terre à conquérir, à détruire. Les tyrannies se construisent sur les ruines de l’agora. Écrin de liberté, le citoyen doit le défendre à tout prix. S’il est détruit, il faut l’édifier sans tarder avec courage et détermination. C’est l’une des rares batailles qui mérite d’être menée quel qu’en soit le coût.

Les individus et leurs valeurs, en apparence fragiles, sont les seuls capables de protéger les sociétés contre un mal qui les guette et qui risque de les désintégrer.

L’agora de la communauté chiite au Liban est aujourd’hui en ruines. Aucun lieu d’échange d’idées n’existe.

Ayant vite déchanté après avoir chanté et entonné tous les hymnes triomphalistes à sa propre gloire, la foule se mure soudain dans le silence. Ses membres ruminent de nouveau une désillusion indigeste.

L’exode vers la liberté est toujours difficile à endurer. Le désert de la réflexion est toujours long à traverser. Les chaînes de la nostalgie d’un sentiment de toute puissance sont toujours difficiles à briser.

Or, c’est dans l’agora et nulle  part ailleurs que ressuscitent les nations.

Reconstruire l’agora chiite au Liban est une urgence, non seulement chiite mais aussi et surtout nationale.

Pierre Bou Assi
Député franco-libanais (bloc de l’opposition au Hezbollah)

Pierre Bou Assi

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