Nous connaissons depuis quelques années un contexte de sécurité intérieure dégradé à la vue des derniers attentats subis par notre Nation. L’ampleur, la soudaineté et la rapidité des actions commises à l’égard de la France et de l’Europe nous ont plongés dans la crainte réelle d’une prochaine attaque.
L’Etat a fermement agi sur le dispositif sécuritaire de notre pays, notamment en cas d’attaque imminente. Une unité d’intervention spécialisée de police ou de gendarmerie peut intervenir, partout, sur tout le territoire en moins de 20 minutes, le cadre de la légitime défense dans le cadre d’une attaque terroriste a été renforcé. Une « task force » au sein de l’Elysée oblige à une meilleure coordination et échange du renseignement entre les différents services. En revanche nous manquons encore d’analystes et d’agents de terrain à la DGSI, un effectif qu’il faudrait doubler à mon sens.
La secte Daech ou, quel que soit son nom, frappera encore. Daech est clairement une secte au regard des critères des rapports parlementaires de 1995 et 2006. Les modus operandi des sectes correspondent réellement à ceux de Daech et nous avons depuis de nombreuses années des mesures et des structures qui permettent de lutter contre cette menace.
Le volet juridique est aujourd’hui relativement complet, même si l’on peut toujours estimer qu’il est perfectible. Le point sensible et vital du sujet, préconisé dès 1995 dans ce premier rapport, prévoit de mettre en oeuvre une forte action de prévention, point d’orgue de la lutte contre les sectes et que nous devons transposer à la secte Daech.
Commençons par valider la dénomination « secte Daech à tout niveau » afin de dresser une barrière intellectuelle auprès des jeunes candidats à la rupture sociale. Les gamins « soldats » manipulés sont une proie face à ce calvaire et les familles doivent connaître immédiatement les réseaux et les structures spécialisés leur permettant de prendre en charge de façon cohérente ces personnes fragiles. Le site www.derives-sectes.gouv.fr ne mentionne pas les dangers de Daech. Le gouvernement précédent a effectivement bien lancé une campagne sur la « radicalisation » avec un site www.stop-djihadisme.gouv.fr et le slogan « agir contre la menace terroriste »… pas très pédagogue et à l’envers du sens où l’on doit traiter la problématique. Avant le problème du terrorisme qui est la conséquence, il s’agit d’un problème d’appartenance a une secte et c’est notre rôle de sauver des victimes souvent jeunes de ce fléau, avant le basculement définitif et irrémédiable de victime à terroriste.
Mettre ces organisations au même rang que les sectes permettra également de les isoler vis-à-vis des instances associatives et religieuses qui n’en peuvent plus des amalgames et qui pourront également s’en dissocier en les nommant « secte Daech ». Bien d’autres religions dans le passé ont été en proie avec tout type d’organisation sectaire, et la clef fut justement de les classer en « sectes » afin de mieux les isoler et de mieux les éradiquer.
La définition de la dérive sectaire au sens du site miviludes.fr : « Il s’agit d’un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l’ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société. »
De même, le concept de rupture insiste le dictionnaire des religions (PUF, 1984) définit la secte comme « Au sens originel, un groupe de contestation de la doctrine et des structures de l’Eglise, entraînant le plus souvent une dissidence. Dans un sens plus étendu, tout mouvement religieux minoritaire. »
Les sectes sont aussi des groupes visant par des manoeuvres de déstabilisation psychologique à obtenir de leurs adeptes une allégeance inconditionnelle, une diminution de l’esprit critique, une rupture avec les références communément admises ( éthiques, scientifiques, civiques, éducatives ), et entraînant des dangers pour les libertés individuelles, la santé, l’éducation, les institutions démocratiques. Ces groupes utilisent des masques philosophiques, religieux ou thérapeutiques pour dissimuler des objectifs de pouvoir, d’emprise et d’exploitation des adeptes. En tout point la secte Daech…
Parmi les indices permettant de supposer l’éventuelle réalité de soupçons conduisant à qualifier de secte un mouvement se présentant comme religieux, la commission parlementaire de 1995 a retenu, faisant siens les critères utilisés par les Renseignements généraux dans les analyses du phénomène sectaire auxquelles procède ce service et qui ont été portés à la connaissance de la Commission :
- la déstabilisation mentale ;
- le caractère exorbitant des exigences financières ;
- la rupture induite avec l’environnement d’origine ;
- les atteintes à l’intégrité physique ;
- l’embrigadement des enfants ;
- le discours plus ou moins anti-social ;
- les troubles à l’ordre public ;
- l’importance des démêlés judiciaires ;
- l’éventuel détournement des circuits économiques traditionnels ;
- les tentatives d’infiltration des pouvoirs publics.
Ensuite, les caractéristiques établies pour déceler l’influence sectaire dans le comportement d’un proche sont:
- adoption d’un langage propre au groupe ;
- modification des habitudes alimentaires ou vestimentaires ;
- refus de soins ou arrêt des traitements médicaux régulièrement prescrits ;
- situation de rupture avec la famille ou le milieu social et professionnel ;
- engagement exclusif pour le groupe ;
- soumission absolue, dévouement total aux dirigeants ;
- perte d’esprit critique ;
- réponse stéréotypée à toutes les interrogations existentielles ;
- embrigadement des enfants ;
- existence d’atteintes à l’intégrité physique ou psychique ;
- manque de sommeil.
Comme toujours signalé dans le rapport de 1995, en 1992, la secte « Aoum » au Japon provoque un attentat qui fait 11 victimes et 5000 blessés. Elle n’a pourtant jamais été qualifiée d’organisation terroriste. Elle précise également :
« De plus, l’individualisme des années 1980 a suscité un courant prônant la transformation personnelle, l’amélioration des capacités de chacun. Il est rare que ce thème ne soit pas exploité par les associations sectaires. Les sectes obtiennent donc des résultats. C’est vrai que si l’on se mobilise autour de n’importe quoi, même le culte de la betterave, on peut devenir meilleur, plus fort, plus efficace et plus dynamique (…). Nous sommes tous tentés de développer notre potentiel. Qui d’entre nous ne le serait pas ? (…). Les personnes se ruent dans les sectes parce qu’elles ne trouvent plus dans le monde que nous leur avons construit les repères, les moyens de mobilisation, la crédibilité des appareils. Bien sûr, nous sommes lourdement responsables. On attrape les mouches avec du vinaigre. Les gens ont besoin d’idéal. On entre dans une secte avant tout par idéal. Il ne faut pas se tromper. Les sectes manient une langue de bois que l’on n’ose même plus pratiquer ailleurs ! » . »
Nous poursuivons sur le mode de recrutement des sectes analysé dans ce rapport grâce aux informations fournies par les renseignements généraux.
« Le recrutement d’un adepte passe par trois phases, à partir desquelles l’adhésion va s’obtenir progressivement, en même temps qu’apparaît une forme de dépendance intellectuelle et affective. Tour à tour, le nouvel adepte va être séduit, persuadé puis fasciné par la secte et ses membres recruteurs. »
1) La première phase du recrutement est évidemment celle de l’approche. Elle vise à proposer une alternative séduisante aux difficultés de la vie quotidienne. Il est rare que les futurs adeptes se présentent spontanément à une structure sectaire : les premiers contacts ont lieu le plus souvent à l’initiative des agents recruteurs des sectes, eux-mêmes jugés à l’aune de l’efficacité de leur prosélytisme.
2) La seconde phase du recrutement, une fois supposés établis des liens de sympathie, consiste à persuader le futur adepte de la crédibilité du discours.
L’objectif du recruteur, dans le domaine du prosélytisme, consiste à faire passer progressivement son interlocuteur du monde réel à celui des croyances, sans susciter de phénomène de rejet définitif.
Ce passage progressif s’obtient par l’affabulation ( travestissement du réel ), la simulation ( crédibilisation d’un message erroné ), la dissimulation, la calomnie, l’équivoque, soit un ensemble de techniques permettant de s’adapter aux attentes de l’interlocuteur, de passer de la persuasion à la mystification.
3) La dernière composante de la démarche conduisant à l’adhésion est la fascination, obtenue le plus souvent lors de la rencontre avec la pièce maîtresse de la dynamique sectaire ( résultats positifs à un test, assistance à un rite, rencontre du gourou, etc… ), qui introduira le caractère magique dans la relation entre le futur adepte et la secte, suscitera l’irruption dans l’univers symbolique de la secte et conduira à la volonté d’engagement.
Ce ne sont pas des techniques de coercition mais de persuasion qui sont mises en oeuvre : l’adepte est formellement consentant. »
Les rapports présentent les dangers pour les individus et pour la collectivité: une fois de plus nous retrouvons trait pour trait les caractéristiques de la secte Daech.
Les dangers
Les dangers pour l’individu
« La déstabilisation mentale est le premier d’entre eux.
On entend par cette expression le fait, par la persuasion, la manipulation ou tout autre moyen matériel, de déstabiliser quelqu’un pour le soumettre à son emprise.
Certains procédés sont, en revanche, nettement plus brutaux. Il s’agit, par exemple, d’affaiblir l’individu en lui imposant une discipline très rigoureuse, ou de réduire son esprit critique en l’astreignant à des actes ou des prières répétitifs afin d’obtenir sa complète obéissance. Les témoignages recueillis sur la journée type d’un adepte de l’Association internationale pour la conscience de Krishna, avec, notamment, ses onze heures de travail et ses six heures de dévotion par jour, l’attestent.
La rupture de l’adepte avec l’environnement d’origine est fréquemment constatée. Elle est évidente lorsqu’il s’agit de sectes pratiquant la vie en communauté, mais celles-ci ne sont pas les plus nombreuses. Elle est plus insidieuse mais tout aussi réelle dans le cadre de sectes dont les adeptes continuent, en apparence, de mener une vie familiale et sociale normale, mais dont l’engagement les conduit progressivement à cesser toute relation véritable avec le monde extérieur au mouvement dont ils sont membres. C’est précisément là le but auquel les dirigeants de sectes veulent parvenir, en incitant l’adepte à consacrer le plus possible de son temps à la secte, à ses rites et à ses croyances : faire cesser tout contact avec les personnes qui seraient susceptibles d’insinuer le doute dans l’esprit de l’adepte, de réveiller son sens critique et, finalement, de le détourner de la secte. »
Les dangers pour la collectivité
« Certaines sectes ont, en premier lieu, un discours clairement antisocial.
Cela n’est d’ailleurs pas étonnant : les mouvements qui préconisent des pratiques contraires aux lois et à la morale commune doivent bien les justifier ; ils expliquent donc souvent à leurs adeptes que ces lois et cette morale sont mauvaises et que seuls les principes de la secte méritent d’être suivis.
Plusieurs organisations provoquent, de plus, des troubles à l’ordre public.
Les témoignages recueillis concernant la Nouvelle Acropole, assimilant la secte à un mouvement néo-fasciste, sont assez éloquents. En voici un extrait : (…) Ce sont de plus des ennemis déclarés de la démocratie, uniquement bonne aux lâches et aux faibles, aux dires des dirigeants de la Nouvelle Acropole. De plus, ils sont hostiles à toute forme d’opposition, et sont susceptibles de devenir très dangereux. Pour eux, la fin justifie les moyens (…) « . »
Les moyens de lutte contre la secte Daech
Les deux rapports sont unanimes concernant la lutte des sectes, il s’agit d’appliquer le programme : information, formation et prévention ! (IFP)
Sur le volet juridique, le rapport est clair: « Il ne faut pas créer de législation particulière au risque de faire apparaître les sectes pour des martyrs. L’arsenal dont nous disposons est tout à fait suffisant, il suffit de l’appliquer ! » La commission « est donc convaincue que le développement des sectes pourrait être efficacement freiné par une meilleure application du droit. Celle-ci suppose une sensibilisation accrue des professionnels concernés à la dangerosité du phénomène sectaire et à la nécessité de mobiliser tous les moyens existants pour y faire face. »
Pour simplifier et condenser les mesures, je propose de fusionner les mesures préventives, informatives et formatives afin d’éclaircir la situation et pouvoir mettre en oeuvre facilement ces mesures.
L’information
« Combattre de façon efficace et équitable les « dérives » sectaires suppose avant tout d’avoir une bonne connaissance du phénomène. Faute de bien le cerner, on risque, en effet, de mal apprécier les dangers qu’il peut présenter et, ainsi, de mettre en oeuvre pour y remédier des moyens inadéquats.
Ainsi, il n’existe, semble-t-il, aucune personne chargée de suivre particulièrement le problème des sectes aux ministères de l’Education nationale, de la Justice, des Affaires étrangères.
L’information, notamment des jeunes, apparaît comme un maillon essentiel du dispositif à mettre en oeuvre.
En conséquence, il convient donc que l’Etat prenne lui-même largement en charge la diffusion de l’information sur les dangers que peuvent présenter les sectes, auprès du public le plus large possible par une campagne médiatique, de manière « ciblée » auprès des enfants et des adolescents au sein de l’Education nationale. Cette action d’information devrait être complétée par une amélioration de la formation des professionnels, et notamment des fonctionnaires, concernés par le problème. »
Informer les jeunes à travers l’Ecole de la République
« Aucun dispositif général d’information des élèves n’a pour l’instant été mis en place dans le cadre de l’Education nationale.
Toutes les sources le confirment, les recrutements sont particulièrement nombreux chez les jeunes, parce qu’ils peuvent présenter une certaine fragilité, que leur jugement n’est pas définitivement formé et qu’ils sont enclins à rechercher des idéaux que certaines sectes prétendent offrir. La nécessité de consentir un effort d’information en leur direction a été soulignée par de nombreux interlocuteurs de la Commission. Or, rien n’est fait actuellement en ce sens au sein de l’Education nationale.
Il serait donc souhaitable que l’on inscrive dans les programmes d’instruction civique l’étude du phénomène sectaire.
Par ailleurs, il faudrait organiser chaque année une réunion d’information dans l’ensemble des établissements scolaires, du primaire au supérieur, pour sensibiliser les jeunes à cette question. Toutefois, il est essentiel que cette information soit parfaitement objective. Ces sessions d’information devraient être organisées sous l’autorité de plusieurs enseignants qui auraient reçu des instructions à cet effet. La création d’un support vidéo réalisé sous le contrôle de l’Education nationale constituerait un outil pédagogique appréciable. »
Organiser une campagne d’information du grand public, notamment par le canal des chaînes de télévision publiques
Nous ne devons plus communiquer sur la radicalisation comme une voie au terrorisme (campagne de signalement de la radicalisation) mais sur le danger évident et imminent de l’influence de la « secte Daech ».
« Au-delà des jeunes, il convient d’informer l’opinion publique tout entière des dangers que peuvent présenter certaines sectes.
En effet, il est utile que les parents soient informés, car la sensibilisation à ces problèmes passe aussi par l’éducation qu’ils donnent à leurs enfants. D’autre part, les adultes aussi peuvent, et en grand nombre, se laisser piéger. Seule une information à grande échelle pourra réduire ces influences.
La Commission propose donc que le Gouvernement organise une vaste campagne d’information notamment télévisée – en s’appuyant au premier chef sur les chaines publiques – mais recourant également aux autres média. ( Le ministère de l’emploi, de la cohésion sociale et du logement, également destinataire d’un questionnaire adressé par la commission d’enquête, reconnaît que la Direction générale de l’action sociale (DGAS) ne dispose d’aucun système d’information spécifique sur l’enfance en danger. ) »
Les actions menées dans ce domaine revêtent différentes formes et il convient de poursuivre en ce sens en insistant fortement sur le phénomène de la secte Daech afin de mailler d’information le territoire.
- des publications spécifiques : la lettre de la MIVILUDES ( « Le guide de l’agent public face aux dérives sectaires » , « Le satanisme, un risque de dérive sectaire » et « Le guide pratique de l’enquêteur sur les dérives sataniques » ) ;
- des organisations ou des participations à des colloques ou des séminaires : séminaire universitaire « Sectes et laïcité » , « L’avocat face aux dérives sectaires » ou « Sectes et enfance » ;
- des rapports annuels dressant le bilan des activités sectaires et s’attachant à des problèmes spécifiques : « Les entraves aux services publics » ,« L’aide aux victimes » ou « Le risque sectaire » ;
- la gestion d’un site Internet présentant les actions de la MIVILUDES et comportant plusieurs rubriques d’information. (133 000 consultations en 2005) ;
- une association aux réunions des cellules de vigilance programmées par les préfets.
La formation
Les rapports stipulent en premier lieu sur le domaine de la formation: « Il faut étendre et perfectionner la formation des personnes qui, dans le cadre de leurs activités professionnelles, notamment les fonctionnaires, sont confrontées aux problèmes posés par les sectes
Les personnes concernées sont principalement les policiers et les gendarmes, les magistrats, les enseignants, les personnels sociaux, mais aussi les médecins et les notaires. »
Depuis 2003 des formations sur les sectes sont déjà mis en place pour des professeurs, des gardiens de la paix, des étudiants, des cadres de la fonction public ou des personnels administratifs et médico-sociaux. Il est donc primordial de poursuivre cette formation pour une fois de plus accentuer sur le phénomène « Secte Daech » et enrayer une spirale autodestructrice.
Ils prévoient déjà à l’époque :
- Inciter les conseils départementaux à mettre en place des formations au fait sectaire en direction des personnels de leurs services sociaux, en charge des procédures d’agrément des assistants familiaux ou des adoptants.
- Former les référents régionaux « lutte anti-sectes » du ministère chargé de la Santé et du ministère chargé de la Jeunesse et des Sports, afin qu’ils aient la qualification requise pour sensibiliser les agents des services déconcentrés aux dangers des dérives sectaires.
La prévention
La plupart des personnes auditionnées par les commissions ont été d’accord sur au moins un point. La prévention est certainement le mode d’action qui doit être privilégié dans la lutte contre le développement des sectes.
Nous devons donc:
- Réaffirmer la spécificité de la lutte contre les dérives sectaires à l’échelon départemental (au niveau des écoles, collèges et lycées mais aussi aux seins des associations sportives).
- Outre le scolaire, il convient de cibler en masse le milieu associatif sportif.
- Favoriser la coordination des actions des associations participant à la lutte contre les dérives sectaires.
- Mettre en place les référents régionaux sur quatre instances: au niveau du Parquet (dans le même temps que la création du Parquet national antiterroriste), mais également au niveau académique sous la direction du recteur et dans chaque direction régionale du ministère des Solidarités et de la Santé ainsi qu’aux directions régionales du ministère des Sports.
Création de la « zone de filtrage »
Zone de filtrage
Je souhaite la création d’une zone de filtrage au sein de notre administration d’Etat afin de bien différencier les victimes de la Secte Daech et les terroristes qui sévissent sur notre territoire. Il s’agit d’une alternative avant le passage au niveau judiciaire (Parquet national antiterroriste). Elle aura pour mission de distinguer les victimes, des véritables dangers qu’encours notre Société. Avant d’être un terroriste, l’individu est un enfant lâché puis manipulé. Il faut agir avant l’irréparable. L’avantage clair et primordial est d’engendrer un processus afin d’éviter le passage direct à l’ échelon judiciaire, toujours traumatisant, pour des personnes qui sont en phase de subir, par faiblesse, des agissements de dangereux prédicateurs. Il faut détecter et traiter l’individu avant qu’il ne devienne un suspect au yeux des forces publiques.
Cet espace pré-judiciaire à vocation interministérielle sera sous la responsabilité et l’autorité du Premier Ministre au même titre que MIVILUDES et le CIPDR et sera effectif au niveau départemental. Il se présentera par un Centre éducatif et social de la prévention (CESP). Ce dispositif sera composé de différents acteurs au niveau éducatif, social, associatif, judiciaire, médical et para-médical.
Les acteurs de ce dispositif, qui seront eux-mêmes en lien direct avec les autorités et les services de renseignements, auront pour lourde tâche de détecter mais aussi de traiter les requêtes de proches de victimes potentielles de la secte Daech « en phase de recrutement » mais également ceux qui, faute de prise de conscience, seront présentés à l’échelon judiciaire.
Ce dispositif doit être neutre aux yeux des victimes de la secte Daech et doit les amener vers une compréhension intellectuelle de leur enrôlement possible dans cette secte.
La démystification de la secte Daech leur permettra justement d’en prendre conscience et d’entamer un long mais nécessaire processus de résilience avec les valeurs de la République française.
Ne les nommons plus Daech mais secte Daech !
Antoine Babu
Spécialiste des questions de Sécurité, Défense et Terrorisme
Ex gendarme en PSIG et Peloton d’intervention
Ex Candidat aux élections législatives Juin 2017