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dans International

L’Afrique, un partenariat stratégique plutôt que la « France seule »

ParHervé Couraye
23 octobre 2023
L’Afrique, un partenariat stratégique plutôt que la « France seule »
Un constat à la mode voudrait que la France soit vouée au même casse-tête en Afrique, à plus ou moins brève échéance, l’expérience de l’ordre présidentiel de l’administration Biden de l’été 2021 sur le retrait militaire précipité du sol afghan, pays si pauvre qui d’ailleurs semble survivre à ce changement radical de son paysage géopolitique. Mais le retrait américain diffère d’un retrait français au Sahel selon que les événements consécutifs à ce dernier n’étaient pas neutres : il mérite d’être rappelé que s’il marquait bien la fin d’un cycle des expériences malheureuses à vouloir imposer par la force la démocratie à l’Occidentale, ce calcul stratégique visait radicalement à contrer la Chine, laquelle misait sur l’affaiblissement de l’Amérique compte tenu des milliards de dollars déversés par les États-Unis et les bailleurs de fonds internationaux (songeons aux alliés de l’OTAN, et anglais en tête).

On devine que les racines du sentiment antiaméricain n’étaient pas les mêmes que celles à l’égard de la France, lesquelles diffèrent aussi selon les pays en Afrique (du Sahel au Maghreb en passant par l’Afrique de l’Ouest). Quelques mois après un grand discours en février 2023 à l’Élysée consacré à la stratégie diplomatique et militaire de la France en Afrique où putsch après putsch, sape cette ambition stratégique française au rebours des réalités d’aujourd’hui qui finissent par la couper d’une fraction importante de pays.
Des relations franco-africaines désormais contestées et affaiblies.
Point qu’il nous faudra aborder avec en toile de fond, les grandes questions que j’expose en trois parties dans cet article, par exemple : comment notre diplomatie peut revisiter les tenants de la longue présence de notre pays et la perte de son « autorité » ? À bien des égards, cette autorité suppose une vision géopolitique et une politique étrangère claire. La perte d’une présence géopolitique en Afrique subsaharienne réduit les choix géopolitiques de la France. Pourquoi une telle insistance sur la géopolitique ? Parce que, comme l’a formulé le Président Emmanuel Macron, « la nécessité d’une autre voie » dans les relations et dans la défense des intérêts de la France avec le continent africain. Mais il est vrai que l’ordre mondial post-pandémique est très différent de l’ordre d’avant. Il y a, en particulier, un changement important sur la compétition entre États devant ce qu’on observe sur ce continent africain. Comment ne pas s’interroger sur cette nouvelle donne et ne faut-il pas passer d’une vision africaine centrée sur le plan bilatéral à une vision centrée sur le plan multilatéral.
Aujourd’hui, les Africains s’attendent à ce que la France agisse, ils ne la critiquent pas tant pour sa présence que par son inaction géoéconomique structurelle.
Il faut le dire avec regret, mais avec sérieux : les ambitions de la France à l’horizon sont en bernes et sa puissance économique est emportée dans une compétition qui nous dépasse. Les choses ne sont pas si simples dans ce paysage de tension, mais il y a désormais une vérité qui se fait jour, avec de plus en plus de force face aux défis communs : c’est la nécessité de renouveler la doctrine française qui doit repenser ses méthodes comme sa substance, au-delà de ses intérêts nationaux, pour défendre une puissance audible, d’union et d’avenir sur les valeurs conjointes de la tradition et du renouveau de partenariats stratégiques et militaires en Afrique. Rien n’est encore définitivement joué sur cet affaiblissement, alors ouvrons le débat et ne servons pas la soupe aux nouveaux venus sur le continent.

Les dures réalités de l’Afrique

Dans le chaos actuel de l’Afrique francophone, parler de la France frise la perte d’influence d’autant qu’elle a derrière elle un long passé de puissance impériale. Le temps du présent désormais déplaît.
Aujourd’hui, non seulement les situations au Mali, au Gabon sont devenues le symbole d’une politique étrangère brouillonne qui met en péril l’idée de la France.

À regarder les choses sans préjugé, l’isolement non relatif de la France ne serait qu’une longue liste de difficultés rencontrées et il semble bien qu’il va falloir faire preuve d’audace pour éviter à la fois en Afrique, s’il n’est pas encore trop tard, la tourmente stratégique à l’international et des choix cruels. Rien de nouveau sous le soleil, dira-t-on. Certes, mais si nous nous sentions tous Américains au lendemain du 11 septembre 2001, la sympathie de nos alliés en Afrique en 2023 s’étiole et la faute en revient aux notions d’alliances et aux intérêts nationaux. La question commence par les États-Unis, préoccupés par la situation politique des pays, mais pour ces derniers la priorité est la stabilité de la région. Ce qui est en train de se passer au Niger en est le parfait exemple. Personne ne peut reprocher aux Américains de faire passer les intérêts stratégiques de leurs bases militaires dans la bande sahélo-saharienne par rapport à leurs relations avec la France. Sur l’un et l’autre sujet, le rapprochement des positions américaines et des putschistes suffit à comprendre que l’objectif stratégique principal pour Washington sera de conserver leur base de surveillance et leur capacité dans le nord du pays. Dans le désarroi de ce contexte, on pourrait même soutenir que la situation du renversement militaire du 26 juillet, mené par le général Abdourahamane Tiani, ne remet pas en question les accords de défense américains par les autorités nigériennes indiquant que s’il ne faut jamais cesser de penser à l’unité d’action, il faut savoir montrer autrement sa force et sa capacité de réaction.

Dans ce même bulletin de mauvaises nouvelles, nous observons successivement, et presque harmonieusement, que de l’Allemagne à l’Italie chacun joue la carte de ses intérêts portés ailleurs. On se demande s’il existait un peu plus de vision, de courage et de continuité dans une politique de l’Europe sur ces sujets de stratégie globale, si nous arrivions à parler au cœur des Africains sans mettre en péril aussi l’idée européenne ? Quelle nouvelle relation construire, dès lors, sur le continent africain ? Chaque grande nation s’impose sur cette question, en Afrique nous assistons à des engagements profondément différents, sans la crainte de s’immiscer dans ce jeu stratégique, qui reste strictement conditionné par les intérêts stratégiques qui vont de pair. S’il fallait en quelques lignes, risquer une explication sur la reconfiguration stratégique qui est en train de succéder aux anciennes puissances en Afrique, on dirait, qu’au cours de ces quinze dernières années depuis le discours de Dakar de Nicolas Sarkozy en 2008, nous allons vers un ordre régional à plusieurs pôles : le pôle asiatique, avec la Chine et le Japon, le pôle européen, désuni et pourtant porteur d’une grande espérance pour les peuples africains, le pôle des BRICS (Inde et Russie qui savent gagner le pouvoir) et un pôle anglo-saxon, dominé par les États-Unis et la Grande-Bretagne, qui ne cesse de réorganiser son rapport au monde.
Tournés vers un dialogue politique et géoéconomique, délimité de fait par une rivalité d’influence sur tous les plans, ces pôles s’affrontent avec fermeté, avec une unité différenciée dans leur quête de leadership.
À regarder les agendas stratégiques de coopération sous l’impulsion des pôles, le commerce constitue un pilier important de l’agenda commun des relations entre la Chine et l’Afrique. En tant qu’une des deux plus grandes économies du monde, la Chine est liée au continent par des nécessités économiques et d’accès aux ressources naturelles. Entre 2000 et 2023, le soutien financier de la Chine s’élevait à 40 milliards de dollars, soit plus de quatre fois l’engagement de l’Inde. La coopération sino-africaine s’est progressivement approfondie depuis 2013, date à laquelle le Président Xi Jinping a annoncé au Kazakhstan l’initiative « Belt and Road », la stratégie mondiale de développement des infrastructures du gouvernement de Pékin. C’est le cas de rappeler que le ralentissement économique de l’économie chinoise l’a conduit en août 2022, de tirer un trait de crayon sur l’ardoise de certains pays africains. Pourtant, à son apogée en 2000, ce premier sommet sino-africain regroupait 53 pays africains et s’est tenu depuis à huit reprises pour renforcer les ambitions mondiales de la Chine en posant un vrai défi de politique étrangère auquel la France est confrontée. Comment ne pas comprendre, dans ce contexte, les ressentiments exprimés ici ou là, et parfois avec force, contre la France ?
L’Afrique est désormais liée au monde.
Comme le suggère la décision du Premier ministre indien Modi que l’Union africaine (UA) devienne membre du G20 en 2023, soit un accès à 85 % du PIB mondial et aux deux tiers de la population du globe. En termes pratiques, l’Inde a plaidé un engagement financier à hauteur de dix milliards de dollars et le défi pour New Delhi est de savoir si elle partage ou non avec l’Afrique une vision similaire d’un monde fragmenté tel qu’il est aujourd’hui et si elle est capable de le faire avec force et efficacité, pour ne pas permettre à la Chine de prendre l’avantage. Avant que la pandémie de la Covid ne frappe, l’Inde a présidé à trois sommets multilatéraux depuis 2008. En 2015, quarante et un Chefs d’État africains avaient répondu à la main tendue rendant l’Inde un acteur plus légitime en Afrique. Cela peut également expliquer la position africaine se sachant courtisée de mieux exploiter ses intérêts économiques et pour certains d’entre eux de poursuivre une politique mettant leurs relations avec la France au second plan ?
Pour différents qu’ils soient, l’un dans les intérêts géopolitiques, l’autre dans la géographie, la Turquie est du même ordre que l’Inde un acteur stratégique en Afrique.
L’inconnue principale de l’engagement turque porte sur sa capacité d’investissement dans le continent, actuellement absent. La relation future entre l’Afrique et la Turquie démontre la pertinence stratégique de ce pays et l’impossibilité pour l’Europe de penser son voisinage sans la coopération et la nécessité de partenariats ad hoc avec le régime d’Ankara. Il faut prendre en compte également la défiance de la Turquie vis-à-vis de la France sur la question de l’islam. Le plus remarquable est évidemment cette capacité à saper nos positions et à même de créer des mouvements ou s’ils sont suivis s’en donne à cœur joie sur le sentiment antifrançais et leur volonté à nous isoler. Notons qu’en 2021, le sommet du partenariat turc Afrique a réuni trente-neuf pays africains dont seize Chefs d’État. Si le parallèle s’impose avec la Russie, il y a aussi un fait auquel il est impossible d’échapper : la propagande.
On voit bien ce qu’il y a de commun : des velléités à affaiblir l’image de la France et une ferveur à un changement de puissance, le drapeau bleu blanc rouge conspué, le drapeau noir de Wagner brandé, c’est un retour en fanfare sur l’humiliation coloniale et ses griefs anciens.

Le plus remarquable est évidemment la tenue du sommet russo-africain à Moscou en 2023, tandis que l’actualité internationale est dominée par la guerre en Ukraine. Une Afrique décomplexée où le réalisme est à la mode dans ce monde stratégique au motif essentiel du rééquilibre des intérêts pour le développement économique de l’Afrique. Voilà une leçon de réalisme pour les stratèges français, c’est que quarante-neuf pays africains, dont dix-sept Chefs d’État, ont répondu à l’invitation de Vladimir Poutine. L’autre leçon de ce sommet est l’annonce d’un effacement de dette pour les pays africains à hauteur de vingt-trois milliards de dollars ainsi que l’assurance d’un approvisionnement en denrée alimentaire. Un an et demi après le début de l’opération spéciale, la Russie bénéficie d’une popularité qui ne semble pas se démentir avec une ligne simple : l’absolue exigence dans ce nouvel ordre de parler à tout le monde et de ne pas oublier qu’actuellement vingt-sept affrontements armés ou guerre sont en cours.

Dans ce grand Jeu, cela peut signifier de simples alliances temporaires pour faire avancer une initiative diplomatique, des coopérations humanitaires ou géoéconomiques : les États-Unis ont ainsi réuni, quarante-trois (en 2014), puis quarante-cinq Chefs d’État africains à l’hiver 2022, pour que soit convenu une aide financière de 55 milliards de dollars. Ces initiatives peuvent aussi impliquer des coopérations plus durables et stratégiques, qui traversent les transformations géopolitiques profondes d’un pays comme l’Angleterre. Suivant un paradoxe d’apparence, l’hostilité qui, de toute part, en Afrique et ailleurs, entoure la France sur la constance des reproches qui l’empoisonne sur son colonialisme, ne semble pas dramatiser l’Angleterre dans les mêmes proportions dans ses relations avec l’association volontaire d’une cinquantaine d’États souverains du Commonwealth. Ce constat unique ne devrait-il pas permettre à nos stratèges de trouver des explications justes et efficaces, dans l’attente de solutions pragmatiques pour nous permettre d’avancer et de tourner la page ?

Sur deux principes essentiels de la politique étrangère de l’Angleterre, ne pas laisser une puissance dominer le continent européen, préserver l’union des îles britanniques, la question du Commonwealth en 2023, paradoxalement lui offre une clé de voûte pour un renouveau diplomatique qu’incarne la nouvelle vision de « Global Britain ». En pratique se dessinent, à travers la nouvelle approche de coopération entre l’Angleterre et l’Afrique, un rehaussement des ambitions diplomatiques anglaises dans plusieurs domaines, notamment par le biais d’investissements financiers internationaux avec un éventail de puissances dites moyennes. Les principes détaillés de cette nouvelle diplomatie, « Patient Diplomacy » c’est la coopération pragmatique qui prédomine, avec des projets qui privilégie un engagement stratégique à plus long terme par Londres sur la base d’intérêts communs avec les vingt-quatre nations africaines présentes lors du sommet investissement en Afrique de 2023.

Encore faut-il préciser que l’Europe n’est pas en reste dans le domaine de l’investissement en Afrique. Tel est exactement l’esprit du sommet Europe-Afrique qui s’est déroulé pour la sixième fois en février 2022 et qui pousse chacun des pôles dans le même sens. Les dirigeants de l’Union européenne (UE) et de l’Union africaine (UA) ont conclu de renouveler leur partenariat en enrichissant des thématiques qui prennent de multiples formes (solidarité accrue, développement économique durable et prospérité des peuples).
Pour mener ces objectifs, l’Europe s’est engagée de façon pavlovienne sur un engagement financier de 168 milliards de dollars auprès du continent africain.
L’ambition de ne pas laisser les autres parler le langage de la diplomatie économique et préserver ses intérêts que quantifie son PNB comme étalon de mesure de « puissance ». Redoutable ambiguïté entre politique extérieure et politique intérieure et le problème entre une stratégie choisie et une stratégie subie, car la réalité serait pourtant d’envisager l’avenir sachant que l’Afrique sera toujours voisine de l’Europe. Tout le problème est que les Européens ne s’en rendent pas vraiment compte, mais la marche vers l’Europe s’accélère pour des peuples différents. Chacun connaît les chiffres : un être africain sur deux aura moins de vingt-cinq ans en 2050, à cette date le continent comptera 2,5 milliards d’individus sur le plan comptable. Le temps ne travaille pas nécessairement pour l’Europe en danger face à la « Lampedusa-tion » rampante des États européens.
Quant à nous, ce n’est pas assez dire que les relations de la France avec l’Afrique vacillent sur ses bases ou son existence diplomatique et son influence sont en jeu.
Il faut les redéfinir et les réorienter de fond en comble. Ce ne sera pas ici, en quelques lignes, que des solutions pourront être dégagées. Songeons au moins à la réalité du lien avec l’Afrique de demain et formulons quelques directions, lesquelles de toute évidence seront multiformes. Si la France n’est pas en mesure de rivaliser avec des puissances comme la Chine ou les États-Unis en ce qui concerne le volume d’investissements qu’elle peut offrir, en revanche il est stratégiquement important de proposer des alternatives indépendantes et crédibles aux Africains.
La francophonie a été et reste une chance pour gagner les cœurs pour notre pays.
Si nous manquons de souffle dans cette lutte d’influence, ne renonçons pas face à ce défaitisme latent et ne nous contentons pas d’attendre que la situation s’améliore pour plus vite qu’ailleurs apparaître dans une nouvelle dimension. L’ardeur n’est pas l’apanage des autres, ne soyons plus nostalgiques sur la perte de premier rang que l’on occupait en Afrique. Au moment où nous entrons dans un monde multipolaire par la géopolitique, la géoéconomie et les rivalités exacerbées, une France seule serait une mauvaise pioche. Un pays dorénavant qui inquiéterait plus qu’il ne rassurerait  ?

Le style du Japon

De tous les pôles qui sont analysés, il est bien intéressant de consacrer une analyse au réalisme du Japon sur les thèmes du développement en Afrique.
Les Japonais ont, apparemment, avec la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), un but clair : jouer un rôle prépondérant dans la politique internationale et faire des affaires en Afrique.

L’histoire de la TICAD nous apprend que c’est en 1993 sous les auspices du gouvernement japonais que s’est tenu la première conférence. Au moment même où la chute de l’Union soviétique et son éclatement intervenait, ce forum international quadriennal était en quête des espoirs de réforme des Nations unies. Dans cet élan onusien, une coalition d’institutions spécialisées se constituait avec ce forum qui est organisé en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la Commission de l’Union africaine (CUA) et la Banque mondiale.

Dès son départ, il demeure important de rappeler que la TICAD est conçue en matière de diplomatie économique sur l’aide au développement comme moyen de mettre en œuvre les priorités stratégiques du gouvernement japonais dans le cadre de sa politique africaine. C’est dans cet esprit que doivent être abordés les objectifs des huit TICAD successives de 1993 à 2023. Avec des apparences de raison, le Japon a aussi vu l’occasion de positionner la coopération nippo-africaine sur un dialogue Japon et Chine teint d’un début de rivalité dans sa dimension géopolitique. La première conviction est que l’initiative japonaise constitue un outil diplomatique, économique, scientifique et politique indépendant qui promeut sa puissance économique et laquelle donne du poids politique dans les affaires du monde. Dit autrement, deux convictions fondamentales des intérêts nationaux nippons pour l’appropriation africaine et le partenariat international.

En 2022, la huitième TICAD a eu lieu en Tunisie et c’est la deuxième fois que l’Afrique accueillait une TICAD après celle de 2016 au Kenya. Un moment « gaullien » de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe qui dévoilait sa vision pour « un Indo-Pacifique libre et ouvert », lors de cette TICAD VI à Nairobi. Comprenons que le Japon cherchait à regagner du terrain face à l’alternative du concept « Belt and Road » de la Chine. En 2022, les quarante-huit Chefs d’État africains réunis autour du Premier ministre japonais ont eu pour enjeu de reposer le sujet du projet diplomatique TICAD de manière pragmatique et dans ce qui fait son originalité : des formats différenciés. Le Japon s’est engagé à fournir un soutien financier à hauteur de trente milliards de dollars en parallèle à la mise en œuvre de lignes directrices pour la reconstruction de l’Ukraine. Stratégiquement, cette politique étrangère multidimensionnelle du Japon a surtout été transformatrice et inclusive au cours d’une période importante de l’histoire, comme en témoignent clairement le G8 et, plus tard, après le départ de la Russie du G7, l’ASEAN, la Chine, la lutte contre le terrorisme, l’énergie nucléaire, le maintien de la paix par les Nations unies, la base militaire de Djibouti et la guerre actuelle en Ukraine, qui ont également eu des ramifications géopolitiques plus larges sur le continent africain. C’était aussi le sens des efforts du gouvernement de Tony Blair lors du sommet du G8 de Gleneagles (Écosse) en 2005 pour faire avancer la cause de l’Afrique. 2005 constituait un mince rai de lumière dans une année considérée comme sous le signe de l’Afrique. Certaines idées de la TICAD ont d’ores et déjà été reprises et ont montré qu’il existait bien une vision japonaise de l’Afrique et elle est profondément durable, en tout cas pour le continent africain.
Dans la compétition en cours, il est intéressant d’observer la similitude des propos des leaders africains pour essayer de comprendre, je crois, comment l’avenir se dessine sous le présent.

Mezza voce, il y a une évidence qui s’installe : celle d’une tentative de roman sentimental telle que le rêvaient les Pères fondateurs de l’OUA, défunte Organisation de l’unité africaine devenue Union africaine en 2002. On entre dans un autre monde qui à l’échelle d’un seul continent en fait le douloureux apprentissage dans ses efforts d’unité et de stabilité intra-africaine. Après tout, un changement des mentalités en Europe a porté le rêve de l’intégration continentale voulue dès sa création. Le projet d’un destin commun avec de grands domaines de coopération, le fondement des communautés européennes dès 1950, la création du Marché unique avec l’accompagnement d’une politique de solidarité pour les régions les plus pauvres, la logique d’un vaste marché intérieur et d’une monnaie commune.

Si l’Afrique, apparaît, se heurter aux trajectoires plurielles des cinquante-quatre États africains qui la composent, c’est là que se trouve le lieu de cette intégration continentale voulue, mais qui doit enjamber les frontières entre les États, stigmates hérités de la colonisation en se fondant sur une identité panafricaine renouvelée dont il n’est pas moins vrai que son rapport sur le concept identitaire avec l’Occident sont complexe. L’UA compte cinquante-cinq membres, totalisant trois mille milliards de dollars de PIB. Inscrit dans une démarche prospective de l’histoire, l’agenda 2063 par le biais de son plan d’action pour le développement de l’Afrique pour les cinquante prochaines années comprend des plans de développement nationaux des pays africains et leurs aspirations à l’égalité, à la liberté, à la dignité et à l’émancipation
économique.
Dans l’esprit des promoteurs de l’agenda, ce modèle consiste prioritairement à renoncer à toute forme de diplomatie coercitive analogue à la diplomatie de la carotte et du bâton du vieil héritage du colonialisme européen.
Comme une prémonition, c’est exactement ce que semble avoir parfaitement saisi le Japon avec comme clé de succès diplomatique un engagement équitable, basé sur une véritable coopération pour la paix et d’une diplomatie prudente en matière de ressources et d’énergie entre l’Afrique et le Japon. Celle de la méthode d’abord, le Japon a été un pays catalyseur majeur dans le décollage économique des tigres asiatiques au cours des soixante dernières années, ainsi qu’auprès des pays des BRICS au cours des trente dernières années. Puis il y a le contexte de l’Afrique, une autre paire de manches, mais en 2014, le Japon se situait au septième rang pour le commerce, au cinquième rang pour l’aide au développement (APD) et au dixième rang pour l’investissement direct en Afrique.

 

Dans cette région devenue essentielle pour les Japonais et pour sa politique étrangère, le Japon est de plus en plus à l’aise en Afrique, il dispose de moyens financiers, diplomatiques pour faire de l’Afrique le lieu où les choses se passent. 2023 est peut-être une année charnière où, pour la première fois depuis trente ans, les rapports avec le Sud global questionnent la nouvelle portée de la TICAD pour faire de ce forum international, une enceinte de croissance inclusive.
Pour le Japon, la plus grande nouveauté consiste à passer d’une politique centrée sur l’aide publique au développement (APD), dont le budget ne cesse de se contracter, à une approche basée sur les investissements privés.
La mobilisation du milieu des affaires nippon est donc centrale pour étendre la présence économique japonaise sur ce continent prometteur, mais aussi pour continuer de sécuriser des ressources énergétiques et stratégiques.

Inventer l’avenir

Au moment où, pour toutes les illustrations que l’on sait, sur la compétition accrue entre nouvelles puissances, l’Afrique s’ouvre à de nouveaux partenaires, n’ont-ils pas raison de le faire ? De ce point de vue le Japon comme la France n’ont aucune prétention à l’exclusivité des liens avec les pays africains et surtout francophones pour nous. Même dans les pires situations, restons toujours optimiste et confiant dans l’avenir de relations plus ouvertes avec ce continent et faisons le choix de l’ingénierie diplomatique pour moderniser en profondeur nos relations : relation équilibrée, respectueuse, fondée sur l’exigence de bonnes gouvernances et de transparence avec nos partenaires africains.

Je crois dans l’opportunité entre le Japon et la France d’échanger sur leurs intérêts communs à mettre en place un nouveau partenariat de dialogue par le biais de la TICAD IX de 2025, moment de consécration de la volonté de dialogue avec le Sud global et qui tire sa force dans son visage humain, dans l’engouement des jeunes qu’appuient les activités de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA). D’une certaine manière se dresse un Japon fort des dispositions naturelles du peuple japonais, de son humanisme et de sa conviction à œuvrer pour un monde en paix. Autrement dit, la volonté de rendre un peu d’espérance et de croire en quelque chose dans l’esprit de la mission civilisatrice de Seizaburo Sato au XXe, un parallèle un peu daté de l’inspiration française dont René Cassin dirigeait la commission fondatrice du document universel de la Déclaration des droits de l’homme.

La France comme puissance partenariale de confiance et c’est une opportunité à ne pas gâcher.
L’avenir de notre diplomatie en Afrique s’assombrit et l’avènement de nouvelles puissances comme la Chine accélère cette baisse de notre influence régionale, mais surtout mondiale. il faut le réinventer.
On aurait tort de sous-estimer l’importance de s’appuyer sur des alliés solides, la France a la cote auprès du Japon et son soft power fascine toujours autant les élites japonaises. Ce dont on a besoin dans cet ordre multipolaire c’est d’inventer, d’innover parce qu’on voit bien que le contexte international se durcit, change à une vitesse extraordinaire et pour plein de bonnes raisons impose de nouveaux paramètres afin de répondre au déclin des économies nationales par rapport à un système économique mondial.
On peut imaginer toute une série de projets pour encourager les secteurs privés franco-japonais à coopérer en Afrique.
La TICAD IX offrira une diversification des formes d’investissements directs étrangers et d’aides au développement et par conséquent une plateforme de projection de diplomatie économique pour assurer le maintien de bonnes relations avec les organisations africaines parties prenantes et essentielles à l’influence de la TICAD. Tant avec l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et son réseau d’agences spécialisées, que d’autres organisations régionales (le groupe de la Banque africaine de développement), la politique africaine de la France en serait monétisée. Rappelons que les économies africaines ont subi une crise de la dette conséquente ces dernières années en raison de la pandémie. Qu’elles sont également durement touchées par le changement climatique et la hausse des prix des denrées alimentaires à la suite de la guerre en Ukraine. Elles sont aussi tiraillées sur le plan géostratégique entre plusieurs puissances rivales, par exemple le Japon et la Chine. Autre enjeu pour notre diplomatie quand on se rappelle que la Chine nous a supplantés comme premier partenaire commercial en Afrique francophone depuis vingt ans, problématique que le forum Chine-Afrique d’août 2023 à Pékin sur la paix et la sécurité (économique) a mis en exergue, c’est bien tout le dispositif commercial qui doit être repensé. Alors que les relations entre Tokyo et Pékin sont pour le moins tendues au plan politique, elles abordent au plan commercial et économique des relations très fructueuses en Afrique.
On voit bien ce qu’il y a de commun : l’appel à des réponses multilatérales et à des coopérations plus inclusives.

Sur trois grands dossiers internationaux essentiels, le Japon et la France ont acté ensemble. Un premier acte, lors de la réunion du Groupe des sept (G7) d’Hiroshima en 2023, le Japon a montré sa capacité d’attractivité mondiale parvenant à entraîner les autres acteurs à la cause de traiter les vulnérabilités de la dette des pays à revenu intermédiaire comme dans le cas du Sri Lanka : l’annonce de la nouvelle plateforme initiée par le Japon, la France et l’Inde (présidence du G20 en 2023), afin de coordonner la restructuration de la dette sri lankaise. D’où vient le mal dont souffre cette île située au large de l’Inde ? Du choix du gouvernement de Colombo de faire défaut sur sa dette extérieure en raison d’insuffisance de ses réserves en devises étrangères. Fragile économiquement, le Sri Lanka ne pouvait plus rembourser ses créanciers étrangers, prioritairement le principal d’entre eux : la Chine. C’est un succès puisque la Chine a accepté de rééchelonner le remboursement de ses prêts sur la question de la dette sri lankaise. L’intéressant, et voilà encore une direction pour le partenariat mondial franco-japonais, c’est le rappel de leur vision commune d’une région Indopacifique libre et inclusive respectueuse des droits et des souverainetés sur fond de rivalités à l’œuvre en Indopacifique. À mi-parcours de l’Agenda 2050 des Nations unies alors que nous constatons que les objectifs du développement durable (ODD) de 2030 ont pris du retard, en raison de la complexité et l’accélération des crises mondiales, nouvelle chance à saisir. Comme en atteste le second acte qui a conduit sous le leadership de la France au Sommet pour un nouveau pacte financier mondial vers plus d’engagements pour l’atteinte des  objectifs de l’Agenda 2030. C’est précisément les enjeux cités conséquemment aux répercussions des crises climatique, énergétique, économique qui ont été mis en lumière dans les contours d’un agenda détaillé sur les financements nécessaires.

Sur l’un et l’autre acte, Japon et France irriguent sur ce qui pourrait être espéré comme grande relation géostratégique dans le domaine de la gouvernance mondiale. Comme l’an 2000 avait été marqué par le sommet du G8 de Kyushu-Okinawa, le Japon annonçait l’initiative « Okinawa ID (Infectious Diseases) » pour restructurer la gouvernance mondiale de la santé avec des mesures de lutte contre les maladies infectieuses et parasitaires, ainsi que pour l’amélioration de la santé publique, le développement de réseaux de recherche, l’éducation de base et l’accès à l’eau salubre. Parce que le Japon et la France ont en commun une histoire qui nous impose de travailler étroitement ensemble à la solidarité internationale.
C’est pour cette raison que je pense que nous devrions approfondir le champ des possibles sur ces convergences franco-japonaises en évoquant la palette d’outils diplomatiques dont nous disposons dans ce rendez-vous d’alternative souveraine et de puissance collective tournée vers l’Afrique et au-delà le Sud global.

La confiance et le respect, deux mots-clés en faveur des règles de la gouvernance des espaces stratégiques, matériels et immatériels comme nouveau terrain de rapports de force.

L’Afrique, décidément, terre où les populations sont parmi les plus vulnérables au changement climatique comme le souligne dans sa Déclaration de Nairobi le premier Sommet africain sur le climat de septembre 2023. Plus encore qu’un cadre conceptuel nouveau, je suis de ceux qui pensent que la coopération de circonstance avec d’autres pays comme le Japon ou l’Inde, la montée du concept de puissance de réseau sur des thèmes de partenariat et de coopération multilatérale constitue l’architecture d’une politique africaine à faire innover en tenant compte des contraintes de nos moyens.
Ensemble, nous pouvons être ambitieux, stratégiques et affirmés notre vision d’agir dans le monde.

Élaborons une feuille de route sur nos priorités et mobilisons les outils d’aujourd’hui : ce ne sont pas les sommets qui manquent, citons ceux du nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), du Sommet Asie-Afrique fondé sur l’esprit de la conférence de Bandung, avec le Japon comme acteur principal de ce dialogue. Conjuguons nos forces, affrontons nos concurrents dans le respect souverain et renforçons la légitimité des peuples dans leurs initiatives à s’approprier ou instaurer des standards de référence internationaux sous notre impulsion stratégique et point à la ligne, ni plus ni moins.

Un sursaut de solidarité exigeant en termes de projet collectif à l’instar d’un plan Marshall -bisinscrit dans la réalité géographique de l’évolution de la crise démographique de l’Afrique. Un chantier prioritaire sur la nécessité d’aménagement des infrastructures africaines pour offrir aux populations une prospérité économique et trouver un subtil équilibre entre inclusion et responsabilisation des gouvernements africains. Il faut que ces projets soient aussi ancrés dans un réalisme diplomatique et conforme à nos intérêts nationaux. L’enseignement majeur de ce sursaut vient de l’Indopacifique et le processus pour y parvenir se nomme la « voie d’Osaka » en matière de gouvernance pour bâtir la prospérité économique à travers notamment des infrastructures de haute qualité répondant aux normes internationales. Grâce à ces efforts lors de ce sommet du G20 à Osaka, le Japon a souligné que les infrastructures étaient un moteur de la croissance économique et de la prospérité mondiale, en parvenant à la fois à la réduction des disparités, et en contribuant à l’agenda des objectifs du développement durable pour la promotion d’une société future libre et ouverte, inclusive et durable, « centrée sur l’homme ».

Certaines cassandres nous diront que ce programme qui n’existe encore qu’en pointillé risque de se révéler difficile à réaliser dans l’avenir, suivant le constat de comment faire coexister la divergence entre un principe de solidarité réservé à certains et les difficultés financières qui vont en résulter pour répondre à ce ferment d’espérance. Qu’est-il permis d’espérer ? Que dans le contexte actuel chacun de nos deux pays fasse un choix « inclusif » ou « clivant » vis-à-vis de l’Afrique.

Un mot sur l’aide au développement. C’est un sacré défi sachant que la France alloue environ un tiers de son aide bilatérale, pour un montant avoisinant les trois milliards de dollars, aux pays africains. La France est le quatrième bailleur du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE avec un total de 1,51 milliard d’euros en 2022. La majorité des pays bénéficiaires de l’aide sont situés en Afrique subsaharienne et à cet égard l’aide couvre le budget des réfugiés, comment ne pas s’interroger sur les allocations futures de l’aide au développement qui représente une ration de 0,56 % du revenu national brut de la France. Ce qui était possible avant n’est sans doute plus possible dans le futur ? Nos options se limitent, de manière réaliste, ne serait-il pas venu de changer le logiciel en matière d’aide pour des actions diplomatiques qui choisiraient ses combats et ses partenaires, à tout instant, en vertu de la défense de ses valeurs et de ses intérêts ? Le Japon aussi doit être réaliste quant à sa capacité d’allocation d’aide au développement et à son avenir. Alors que le Japon s’engageait à atteindre le seuil ambitieux fixé par les Nations unies du pourcentage de 0,7 % du revenu national brut, la réalité est que ses engagements financiers n’ont pas survécu aux difficultés économiques et en 2022, le budget stagne autour du pourcentage de 0,34.
Face aux défis écrasants de l’Afrique, l’aide au développement dans le cadre d’une action collective franco-japonaise comme un symbole de coopération entre nos deux pays afin de démontrer que les démocraties peuvent encore tenir leurs promesses et s’assurer qu’au-delà des montants des aides, il s’agit de l’efficacité des engagements qui doivent être plus efficients, tant au niveau national que multilatéral.

Voyons grand pour ce partenariat diplomatique qui pourrait s’inspirer de bonne coopération entre la France et le Japon qui existe déjà, ainsi qu’avec d’autres partenaires institutionnels stratégiques partageant les mêmes idées. Le drame de l’Irak en 2003 a au moins le mérite de rappeler le partenariat franco-japonais lors de la Conférence internationale des donateurs pour l’Irak d’octobre 2003 et leurs promesses d’aide financière pour la reconstruction du pays. L’autre impératif de ce partenariat était le sujet essentiel de la coopération en matière de sécurité internationale et de lutte contre le terrorisme.

Ce sujet offre une réflexion personnelle sur une « certaine idée de l’Afrique » française pour le rôle moteur de notre pays dans la lutte du XXIe siècle. Celle de trouver des solutions pour la transition énergétique du continent africain compte tenu du vaste potentiel de l’Afrique en énergies renouvelables. L’opportunité est là, mais ce qui n’apparaît pas sur-le-champ, pour saisir ce potentiel c’est le flux des investissements mondiaux de cette transition qu’il faudrait encourager massivement vers l’Afrique. Parmi les nouvelles formes de soutien qui passent par le développement d’investissements directs étrangers et le secteur privé, actons un nouveau format diplomatique, car c’est la clé du décollage économique de l’Afrique.
Proposons des financements innovants dans plusieurs domaines clés : la lutte contre le réchauffement climatique, les énergies vertes, les chaînes d’approvisionnement, l’éducation autour de l’économie numérique.
Un projet « Cadre économique pour l’Afrique », nom d’un nouveau partenariat géoéconomique orchestré et concerté par un modèle franco-japonais très simple à mettre en place pour grossièrement créer un espace économique et monétaire souverain partant de nos anciennes colonies africaines pour libérer le vaste potentiel de l’Afrique dans son intégration dans l’économie mondiale. Concertation avec la France pour proposer à cette communauté de destin en Afrique un avenir de gouvernance et de puissance et derrière tout cela l’objectif crucial de mettre fin à cette zone monétaire du franc CFA et de tout le passif qu’elle véhicule auprès de quatorze pays africains.
Convaincre avec le Japon les pays africains de s’associer à la mise en place de cette plateforme de répartition de coopération grâce à la puissance inclusive de l’engagement TICAD, ce qui enverrait un message au monde sur l’avenir de l’Afrique en plein essor sur l’autel de la compétition des pôles.

En tant que plateforme ouverte, ce projet pourrait accueillir d’autres pays africains à terme. Un partenariat avec une vision inclusive de l’Afrique fondée sur la responsabilisation au sein d’un espace libre et ouvert et un engagement multilatéral pour travailler sur des défis qui importent le plus pour assurer la prospérité économique de l’Afrique au XXIe siècle. Une vision multilatérale de l’Afrique partagée par les stratégies françaises et japonaises et une initiative qui serait bien vue par les milieux d’affaires en Europe et en Indopacifique. Pour tirer les bonnes leçons du moment présent et définir librement nos choix à venir pour un virage géopolitique caractérisé par de nouvelles règles dans nos relations (symbolique, économique, militaire) avec l’Afrique au regards des enjeux exposés plus haut. Il s’agit maintenant d’agir et toute la question est de savoir aujourd’hui, ou demain si nous en avons la volonté. À l’idée de l’avenir du rayonnement de chacune de nos puissances, « quand les gros maigrissent, dit un proverbe chinois, les maigres meurent ». Grand bien fait  !

Hervé Couraye
Hervé Couraye

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