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dans Libre opinion

Laïcité à l’école : Un combat perdu d’avance

ParFrédéric Saint Clair
29 mars 2024
Laïcité à l’école : Un combat perdu d’avance

La France est de nouveau secouée par une problématique liée au port du voile à l’école. Le proviseur du lycée Maurice Ravel, qui avait dû contraindre une élève à ôter son voile il y a quelques semaines, a fini par jeter l’éponge et démissionner. Malgré le soutien affiché d’élus de différents bords et de responsables politiques nombreux, notamment la ministre de l’Education nationale, Nicole Belloubet ; malgré la décision du Premier ministre, Gabriel Attal, de recevoir le chef d’établissement ; rien n’y fait. La pression exercée contre lui, les menaces de mort à répétition, auront eu raison de son engagement. La part de la classe politique qui est attachée à la laïcité, depuis la gauche non woke jusqu’à la droite radicale en passant par le centre, ne cesse de réaffirmer sa détermination à lutter contre l’influence islamiste au sein de l’école de la République. Et pourtant, ce combat est perdu d’avance. Explications.

La classe politique ne parviendra pas à enrayer l’influence croissante de l’islamisme, à moins d’ajuster très sérieusement son logiciel ! Même la droite dure, celle de Ciotti et de Retailleau ; même la droite radicale, celle du RN et de Reconquête. Leurs charges verbales sont parfois violentes, leurs arguments offensifs, mais leur viseur n’est pas ajusté. Conclusion : Ils tirent à côté. Leur détermination s’apparente à celle du gouvernement lors des opérations « place nette » : pendant une journée le calme revient, on se félicite de la qualité des discours prononcés, de la démonstration de force, mais en réalité on se berce d’illusions, car dès le lendemain, le cirque recommence comme si de rien n’était – business as usual diraient nos voisins Anglais… L’ennemi est-il trop fort ? Non !, nous l’avons dit et répété : ce n’est pas l’ennemi qui est fort, c’est nous qui sommes faibles. Toute la question est : Quel est notre talon d’Achille ? En réalité, il n’est pas tant juridique ou judiciaire que philosophique ; il relève de la théorie politique ; il est logé dans le cœur politique battant de la modernité occidentale : le concept de démocratie libérale. C’est parce que nous sommes globalement tous des démocrates, et c’est parce que nous sommes globalement tous des libéraux, que nous allons disparaître.

La classe politique et même la classe intellectuelle qui sont entrées en résistance contre l’islamisation de la France pensent avoir ciblé notre faiblesse. Pour elles, il s’agit du wokisme. Depuis plusieurs années, les articles et les essais se multiplient – tous fort intéressants et pertinents par ailleurs. Oserais-je dire que ce n’est pas le sujet ? Déconstruction, French Theory et wokisme ne sont pas la source de notre faiblesse ! Il est vrai que les déconstructeurs, de Foucault à Derrida, ont affaibli notre rapport à la notion de pouvoir ; il est vrai que les théoriciens de la gauche radicale, d’Ernesto Laclau à Chantal Mouffe, ont fait entrer, en s’appuyant sur Gramsci, la problématique culturelle dans le logiciel politique socialiste… Mais ce n’est pas la gauche radicale qui est au pouvoir en France ! Et pourtant, on a parfois l’impression que les « modérés », de gauche comme de droite, se comportent comme s’ils étaient un peu « woke » eux-aussi. Pourquoi ?

La réponse se trouve au cœur des principes fondateurs de la démocratie libérale, c’est-à-dire dans les idéaux de liberté et d’égalité politiques. Le seul auteur dont on devrait parler et que nul n’évoque jamais est le philosophe canadien Charles Taylor. Théoricien du multiculturalisme, il n’en appartient pas moins au courant libéral et républicain qu’il a contribué, avec d’autres, à renouveler. Comment ? En soulignant les limites de la conception traditionnelle d’égalité – une égalité certes soucieuse des droits et des acquis sociaux des individus, mais aveugle aux différences. Au moment où Samuel Huntington refonde la géopolitique en plaçant en son cœur le concept de « culture », Charles Taylor inscrit le principe culturel identitaire au cœur du contrat social libéral et démocratique, liant de manière étroite et inédite la notion de « reconnaissance des différences » avec celle de « démocratie ». Après Charles Taylor, une démocratie qui se respecte ne peut plus et ne doit plus être « aveugle aux différences ». Pour se construire, explique-t-il, l’individu a besoin que soit reconnu sa spécificité culturelle – que celle-ci prenne la forme du voile, du halal, ou de l’identité de genre. Une société véritablement égalitaire, c’est-à-dire véritablement démocratique, DOIT être multiculturelle. Et le pire, savez-vous ?, c’est qu’il a raison ! Son raisonnement est indéboulonnable – du moins tant qu’on demeure démocrate et libéral…

Voilà donc notre problème : Ce que les droites politiques et intellectuelles dénoncent toute l’année comme étant une dérive woke est en réalité une dérive démocrate et libérale, une dérive logée au cœur même de leur idéal politique. Les démocrates libéraux sont désormais pris en étau entre deux formes d’attachement également impuissants face à l’islamisme, l’ancienne version – aveugle aux différences –, ou la nouvelle – soumise aux revendications culturelles. L’ancienne version était en effet déjà impuissante ; c’est la raison pour laquelle l’islamisation de la France s’est poursuivie malgré les incantations des uns, les promesses des autres, et la multiplication des lois en tous genres. La raison ? Le cadre laïque ne peut porter que sur l’Etat et ses institutions ; or, c’est la société civile qui est largement islamisée, par quartiers, par villes entières désormais. Au sein de la société civile, la liberté d’expression culturelle se doit d’être totale tant qu’elle ne trouble pas l’ordre public ; et comment prétendre que le voile troublerait l’ordre public ? Avec le nouveau libéralisme, façon Charles Taylor, l’expression culturelle est même encouragée et chacun doit participer à sa reconnaissance. Conclusion : En démocratie libérale, l’islamisation est inévitable. La seule chose qui change, en fonction des types de libéralisme, c’est le rythme du basculement civilisationnel.

Certains questionneront : Et l’école ? La réponse est simple : Comment imaginer déconnecter durablement l’école du reste de la société ? Comment imaginer qu’une société ouverte à la reconnaissance culturelle islamique porte un projet scolaire qui y soit totalement fermé ? Cela n’a aucun sens. L’école finira donc par céder – et elle cède d’ailleurs déjà, puisque les exemples se multiplient, et qu’à chaque fois l’islamisme progresse et la laïcité recule. Le combat, pour tous ceux qui sont fermement attachés au principe de la démocratie libérale, est donc perdu d’avance. Pour les autres, il va falloir (re)faire un peu de philosophie politique, et surtout, oser penser en dehors du sacro-saint cadre libéral et démocratique – non pas pour le détruire, mais pour le défendre, et pour palier à l’impuissance de ceux qui prétendent le faire et qui en sont incapables.

Frédéric Saint Clair
Ecrivain et politiste
Son dernier livre, L’extrême droite expliquée à Marie-Chantal, vient de paraître aux éditions de La Nouvelle Librairie

Frédéric Saint Clair

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