La vogue actuelle des analyses utilisant le terme tripartisme pour qualifier la vie politique française provient d’un phénomène objectif : la percée du Front national.
Jusqu’à présent deux partis, le PS et l’UMP, dominaient la compétition pour le pouvoir national, et bien souvent aussi pour le pouvoir local. Leur monopolisation par alternance des postes exécutifs nationaux (Président, Premier ministre) était totale depuis 19811, et leur domination écrasante sur les sièges législatifs tendaient à se renforcer, à tel point que l’on a pu analyser cette situation comme une dynamique vers le bipartisme2.
Qu’est-ce que le “tripartisme” ?
À cette situation correspondait une structure de la compétition partisane où, dans le cadre de scrutins à deux tours, le second tour se caractérisait très majoritairement par un duel entre le PS et l’UMP à la présidentielle et entre un candidat de gauche, socialiste ou soutenu par le PS, et un candidat de la droite “républicaine”, UMP ou allié, aux autres élections, en particulier les législatives et les cantonales. La surprise et l’émotion provoquées par l’élimination de Lionel Jospin du second tour de l’élection présidentielle de 2002, au profit de Jean-Marie Le Pen face à Jacques Chirac, avaient bien montré le caractère anormal d’une telle configuration. Aux élections législatives ou cantonales, la présence éventuelle du FN au second tour était analysée sous l’angle du nombre de triangulaires PS/UMP/FN, ce qui montrait bien là encore que la présence au second tour des deux premiers était considérée comme presque toujours assurée. Les élections européennes, en dépit d’un mode de scrutin totalement proportionnel, ne s’écartaient pas de ce fonctionnement général : l’arrivée en tête d’une liste UDF-RPR (ou UMP) et d’une liste socialiste a été la norme jusqu’à la percée du FN en 2014. Le scrutin de 1999 a été la seule exception avec l’arrivée en seconde position de la liste RPF (13,1 %) de Charles Pasqua, loin derrière la liste socialiste (21,9 %), et de peu devant celle du RPR menée par Nicolas Sarkozy (12,8 %), mais ce résultat fut sans lendemain, le RPF étant marginalisé dès les municipales et les cantonales de 2001.
La percée du FN aux européennes de mai 2014 a profondément remis en cause cette organisation de la vie politique française. La traditionnelle bipolarité PS-UMP a alors été pulvérisée, le FN arrivant nettement en tête (24,9 %), l’UMP en second (20,8 %), et le PS troisième loin derrière (14 %). L’un des enjeux des élections départementales de mars 2015 était d’observer si la fin de la bipolarité PS-UMP allait être confirmée dans des élections où l’implantation locale des candidats pèse lourd, et où le mode de scrutin majoritaire de circonscription à deux tours rapproche ces élections de la présidentielle et surtout des législatives. De ce point de vue ces élections nous ont apporté trois informations importantes :
- le nouveau rapport de forces des européennes est confirmé avec un Front national à 25,7 % au premier tour ;
- la structure de la compétition partisane du second tour est bien bouleversée avec la figure classique du duel gauche-UMP et alliés qui devient nettement minoritaire au second tour alors que le FN est présent dans la majorité des ballotages ;
- le FN échoue massivement au second tour, l’UMP et le PS conservant le monopole de la capacité à offrir des carrières politiques attractives3. Dans ce nouveau système, l’accès au second tour n’est plus un jeu convenu entre l’UMP et le PS, mais un jeu plus risqué à trois (PS, UMP, FN) où seules les deux premières places sont sûrement qualificatives4. C’est cette nouvelle compétition tripartite pour les deux premières places qui permet de parler d’un “tripartisme” remplaçant un “bipartisme”.
Pas plus que le système partisan français n’était précédemment réduit à deux partis, il ne se résume à trois aujourd’hui. Cependant, il est vrai que les autres forces politiques (Front de gauche, écologistes, centristes du MoDem et de l’UDI, FN jusqu’en 2014) ne jouent pas un rôle aussi important, même s’il n’est pas négligeable. Les expressions “système bipolaire” ou “tripolaire” seraient sans doute plus exactes en ce qu’elles rendent mieux compte du pluralisme partisan à l’intérieur des pôles de gauche et de droite « républicaine”. Toutefois, ces expressions ont le défaut crucial de ne pas rendre compte de la différence de statut du PS (à la tête du pôle de gauche), de l’UMP (à la tête du pôle de droite “républicaine”) et du FN, par rapport aux autres partis. C’est pourquoi les expressions “bipartisme” (jusqu’en 2014) ou “tripartisme” (depuis 2014) se défendent tout autant. Il n’en reste pas moins que cette dernière présente une insuffisance importante, partagée par les expressions concurrentes : elle ne rend pas compte de la différence de nature entre le FN d’une part, le PS et l’UMP d’autre part. Le FN reste une force impuissante5, généralement incapable de l’emporter au second tour à cause du très fort rejet dont il fait l’objet au sein de l’électorat. Le PS et l’UMP demeurent ainsi les deux seules forces réellement en compétition pour le pouvoir national. C’est pourquoi on pourrait parler de “tripartisme imparfait”.
Un nouvel ordre électoral ?
La dynamique bipartite à l’œuvre jusqu’en 2014 s’était développée dans le cadre d’un ordre électoral en place de 1984 à 2007. La notion d’ordre électoral est liée à la théorie des réalignements revisitée6. Un réalignement électoral est un changement brutal et durable des rapports de forces électoraux qui affecte également la structure des électorats et plus largement le système partisan, le fonctionnement du système politique, le rapport des citoyens aux élites politiques ainsi que les politiques publiques. Il correspond très souvent à l’apparition de nouveaux enjeux et à l’obsolescence d’anciens enjeux, ainsi qu’à des changements éventuels de position des partis sur ces enjeux. L’ensemble constitué par les rapports de forces électoraux, le système partisan et les enjeux qui structurent durablement le comportement des électeurs, forme un ordre électoral, de sorte qu’un réalignement électoral correspond au passage d’un ordre électoral à un autre. L’ancien ordre électoral s’effondre lors d’une élection de rupture qui ouvre une phase de réalignement7, et celle-ci s’achève par une élection de réalignement qui marque la cristallisation du nouvel ordre électoral8.
L’ancien ordre électoral en place depuis le réalignement de 1981-1984 s’est effondré lors de la rupture de 20079. Les résultats des élections départementales de 2015, qui confirment les nouveaux rapports de forces électoraux des européennes de 2014, incitent à faire l’hypothèse que ces élections européennes de 2014 pourraient être des élections de réalignement fixant un nouvel ordre électoral, comme l’avaient été celles de 1984, qu’avaient confirmées les cantonales de 1985. Si le tripartisme décrit plus haut correspond à la cristallisation d’un nouvel ordre électoral, alors il sera durable. Pour apprécier la capacité de persistance, la durabilité, de ce nouvel ordre électoral correspondant au tripartisme, il nous faut analyser ses caractéristiques, les comportements qu’il va favoriser chez les élites politiques et les électeurs et si ceux-ci seront, au moins dans un premier temps, de nature à le renforcer ou à en accélérer l’obsolescence.
Les caractéristiques et conséquences du tripartisme
La première caractéristique du tripartisme, dont il tire son nom, est que trois forces (PS, UMP, FN) et non plus seulement deux (PS, UMP) sont généralement en compétition pour concourir au second tour. La seconde caractéristique est que le FN perd quasi systématiquement au second tour, quel que soit son adversaire. Ceci a deux conséquences immédiates :
- le système continue à être dominé par la compétition pour le pouvoir entre le PS et l’UMP ;
- le scrutin à deux tours tend à se transformer de fait en un scrutin à un tour.
Les élections départementales de mars ont globalement confirmé le bouleversement des rapports de forces partisans en pourcentage des suffrages enregistré aux européennes de mai 2014, en particulier la percée du FN, la relative faiblesse de l’UMP et le fort recul du PS. De plus, grâce aux deux tours de scrutin, les élections départementales ont permis d’observer les conséquences de ces nouveaux rapports de forces électoraux dans la structure de la compétition partisane au second tour et dans les résultats en sièges. Les conclusions sont radicales.
Malgré le poids des sortants et les efforts de rassemblement dès le premier tour effectués par l’UMP (alliance avec l’UDI et souvent le MoDem) et du PS (alliances minoritaires mais non négligeables avec les écologistes et même des communistes) permises par le scrutin binominal, la structure de la compétition partisane au second tour a été effectivement bouleversée, le FN étant présent dans la majorité des seconds tours. Non seulement le nombre de triangulaires augmente fortement par rapport aux cantonales de 201110 (14,6 % des seconds tours contre 2 % en 2011), mais la structure des duels est bouleversée. Alors qu’au second tour de 2011, 74 % des duels étaient gauche-UMP et alliés contre 18 % gauche-FN et 8 % droite-FN, les proportions respectives en 2015 sont de 41 %, 18 % et 33 %. En 2015, la majorité des duels oppose le FN à un parti du “système” alors que ce ne fut le cas que d’un quart en 2011. Le cas de figure classique du duel gauche-UMP et alliés, qui représentait encore 71 % des seconds tours en 2011, n’en représente plus que 35 % en 2015.
Dans ce nouveau paysage politique, les conséquences en termes de sièges sont caricaturales car la domination du PS et de l’UMP n’est nullement amoindrie dans ce domaine décisif. L’écrasante défaite du FN au second tour permet à l’ensemble PS-DVG + UMP-DVD d’obtenir plus de 80 % des sièges (81,3 %) contre 83,4 % avant l’élection. Au sein de la gauche, l’ensemble PS-DVG obtient 85 % des sièges, comme à la veille du scrutin, et l’ensemble UMP-DVD est en léger recul à 83 % des sièges au sein de la droite UMP et alliés, contre 87,6 % avant, au profit de l’UDI. Ceci signifie que malgré sa force, le FN n’a pas pu empêcher l’UMP et ses alliés d’emporter la majorité des sièges, et que, même avec un pouvoir national très impopulaire, la défaite de la gauche ne s’est traduite ni par un affaiblissement de la domination du PS au sein de la gauche, ni par une remise en cause de la capacité du PS à incarner la seule opposition significative à l’UMP en termes de sièges.
Analysons maintenant les comportements que cette situation va favoriser chez les responsables politiques et leurs conséquences.
Tout d’abord les responsables politiques socialistes ont été rassurés par les résultats en sièges de ces élections. Ils savent qu’une défaite en 2017 avec le mode de scrutin législatif actuel ne se traduirait pas par un effondrement total en nombre de députés et encore moins par la remise en cause du statut du PS comme seule force d’opposition parlementaire crédible face à l’UMP. De plus, ils peuvent également espérer que la dynamique d’une victoire présidentielle, en 2017 ou 2022, leur permettrait encore d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale, comme en 2012. Ainsi il est peu probable que le pouvoir actuel change le mode de scrutin législatif, comme le demandent les écologistes, d’autant plus que la logique du positionnement prioritairement anti-FN des socialistes justifie le rejet d’un mode de scrutin qui “offrirait” 100 à 150 députés au FN. Comme d’autre part, et pour les mêmes raisons, l’UMP n’a aucun intérêt à un changement de ce mode de scrutin, on a là un facteur de stabilité du tripartisme.
De plus, cette situation de compétition tripolaire pour l’accès au second tour est de nature à renforcer la domination du PS et de l’UMP au sein de leurs camps respectifs, alors que leur affaiblissement, dans le mouvement d’ensemble du déclin des grands partis de gouvernement européens11, explique pour une bonne part la poussée du FN. La nécessité de faire face au risque d’élimination du second tour de la gauche ou de la droite “républicaine” permet au PS et à l’UMP d’exercer une pression sans précédent sur leurs alliés et concurrents au sein de leur propre camp : communistes et écologistes pour le PS, centristes UDI et MoDem pour l’UMP. C’est ici que joue la tendance nouvelle du scrutin à deux tours à fonctionner de fait comme un scrutin à un seul tour : en augmentant fortement l’enjeu du premier tour, il oblige les forces minoritaires à gauche et au centre droit à justifier le simple fait de présenter des candidats. L’observation des dynamiques à l’œuvre dans les scrutins à un tour n’est pas très encourageante pour ces forces minoritaires. La dynamique du tripartisme pourrait permettre au PS et à l’UMP de lutter contre leur déclin. Ils ont ainsi toutes les raisons d’encourager le tripartisme, d’autant plus que ce système leur permettra de faire fonctionner le gouvernement sans avoir l’obligation d’afficher une collusion comme dans le cas des gouvernements de coalition, grande ou petite, que la proportionnelle nécessiterait.
Mais pour qu’il y ait “tripartisme”, il faut être trois. Reste donc le FN. Celui-ci ne peut se satisfaire de son impuissance à obtenir des élus en nombre significatif. Il a intérêt au changement et non à la cristallisation de ce nouvel ordre électoral. Mais il n’a aucun moyen de provoquer des changements institutionnels, notamment de mode de scrutin. Il n’a pas d’autre choix que de tenter de transformer son image pour se “dédiaboliser”. Mais l’histoire de ces dernières années montre que le chemin est encore long, d’autant plus qu’il lui faudrait obtenir un nombre très significatif d’élus pour mettre en danger la domination PS-UMP. Cela nécessiterait sans doute à la fois une importante transformation de sa part et une forte crise de la droite “républicaine” obligeant cette dernière à s’allier avec lui. Ces perspectives sont improbables à l’heure actuelle. Une autre possibilité de déstabilisation du tripartisme naissant serait l’effondrement du FN. Ce système ne résisterait pas à la perte de son ennemi. Cette hypothèse est cependant peu probable, car le FN se nourrit de la crise du système capitaliste mondialisé et de l’incapacité des élites politiques à y faire face. Ce sont des éléments durables et ce n’est sans doute pas par hasard si le redressement du FN dès 2009-2010, après son effondrement conjoncturel de 2007-2008, suit l’éclatement de la crise financière mondiale de 2008 et ses conséquences économiques.
Après celui des responsables politiques, observons maintenant brièvement la situation produite par ce tripartisme au niveau des électeurs.
Dans l’état actuel des choses, la majorité des électeurs peut se satisfaire d’avoir le choix au premier tour entre la droite “républicaine” et la gauche et de pouvoir ensuite participer au second tour à la victoire des “bons” contre les “méchants” du FN. Le vote pour ce dernier offrant encore la possibilité d’une protestation sans grands risques au premier tour. Paradoxalement, ce curieux système pourrait bien être en phase avec une société où les citoyens sont de plus en plus recentrés sur leur sphère privée, avec une indifférence croissante entrecoupée de mobilisations émotionnelles, comme celle du 11 janvier 2015 en réaction aux attentats terroristes islamistes à Paris, et où les élites politiques sont de plus en plus retranchées dans l’appareil d’état comme l’a analysé Peter Mair12.
Nous avons analysé jusqu’ici les dynamiques internes du système tripartite et du nouvel ordre électoral en formation. Celles-ci semblent de nature à favoriser sa cristallisation. Mais un ordre électoral, comme tout système, peut toujours être déstabilisé par des chocs venant de l’extérieur. Dans le monde tel qu’il est, avec la crise du système monde capitaliste13 et la remise en question de la domination internationale des états-Unis après l’effondrement de l’ordre bipolaire de la Guerre froide, auxquelles s’ajoutent les crises environnementales relatives à la biodiversité et au climat, ce type de choc provenant d’une crise extérieure est loin d’être improbable, même s’il reste imprévisible à la fois dans sa temporalité et ses conséquences. Mais ces dernières caractéristiques font qu’un tel choc ne rentre pas dans les horizons d’attente et qu’il ne participe pas des anticipations des responsables politiques. Autrement dit, sa seule perspective ne suffit nullement à remettre en cause les dynamiques actuelles, si ce n’est en apparence, surtout dans les discours, comme on l’observe pour le changement climatique.
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Le tripartisme dont parlent de nombreux observateurs correspond à l’émergence d’un nouvel ordre électoral en cours de cristallisation. Dans ce nouvel ordre, trois partis sont en compétition (PS, UMP, FN) pour l’accès au second tour de la présidentielle, mais seuls deux d’entre eux, le PS et l’UMP, conservent le monopole de l’exercice du pouvoir et de la capacité à offrir des carrières politiques attractives. Si sa cristallisation se confirmait, ce nouvel ordre électoral marquerait la fin de la phase de réalignement ouverte par la rupture de 2007. Il se substituerait à l’ancien ordre électoral en place depuis 1984, marqué par une dynamique bipartite, dans lequel le PS et le RPR (puis l’UMP) avaient une telle domination électorale qu’ils monopolisaient à la fois l’exercice du pouvoir national (et souvent local) ainsi que la compétition présidentielle. Les élections régionales de décembre 2015 et surtout les échéances nationales de 2017, présidentielle et législatives, permettront d’observer la confirmation ou non de ce nouvel ordre électoral.
Pierre Martin, politologue au CNRS, PACTE IEP de Grenoble, chargé de mission à la FNSP
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(1) L’UMP ayant succédé au RPR en 2002.
(2) Gérard Grunberg, Florence Haegel, La France vers le bipartisme ? La présidentialisation du PS et de l’UMP, Paris, Presses de Sciences Po, 2007.
(3) Pierre Martin, “Les élections départementales de mars 2015”, Commentaire, n° 150, été 2015, p. 323-330.
(4) De manière stricte à la présidentielle, et de facto dans l’écrasante majorité des cas aux législatives et aux départementales compte tenu du niveau du seuil de maintien (12,5 % des inscrits à partir du candidat arrivé troisième) et de la participation (environ 60 %).
(5) Cf. Pierre Martin, Le vote Le Pen, l’électorat du Front national, Note à la Fondation Saint Simon, octobre-novembre 1996, p. 43-44.
(6) Pierre Martin, Comprendre les évolutions électorales, la théorie des réalignements revisitée, Paris, Presses de Sciences Po, 2000.
(7) Les phases de réalignement sont des phases chaotiques, marquées par une forte instabilité électorale, durant lesquelles les forces politiques ne luttent pas seulement pour le pouvoir, mais pour leur place à l’intérieur du système, sinon même pour leur survie.
(8) On peut plus précisément parler de “moment de rupture” et de “moment de réalignement” constitués à chaque fois d’une élection ou deux élections proches. La présidentielle et les législatives de 2007 constituent le moment de rupture de l’ordre électoral en place depuis 1984.
(9) Pierre Martin, “Les scrutins de 2007 comme moment de rupture dans la vie politique française”, Revue Politique et Parlementaire, n° 1044, juillet-août-septembre 2007, p. 167-175. Simon Labouret, La rupture de 2007. Changement électoral et dynamiques de réalignement en France, thèse de doctorat de l’université de Grenoble, décembre 2014.
(10) Rappelons que ces cantonales marquaient déjà un apogée du FN pour ce type d’élection avec 15,6 % en France métropolitaine.
(11) Pierre Martin, “Le déclin des partis de gouvernement en Europe”, Commentaire, n° 143, automne 2013, p. 543-554.
(12) Peter Mair, Ruling the Void, The Hollowing of Western Democracy, London, Verso, 2013.
(13) Cf. Immanuel Wallerstein “Le système capitaliste en crise terminale”, 11 février 2015, Conférences “Penser global”, cycle Immanuel Wallerstein “La gauche mondiale : hier, aujourd’hui, demain”, Collège d’études mondiales et Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
- L’UMP ayant succédé au RPR en 2002. ↩
- Gérard Grunberg, Florence Haegel, La France vers le bipartisme ? La présidentialisation du PS et de l’UMP, Paris, Presses de Sciences Po, 2007. ↩
- Pierre Martin, “Les élections départementales de mars 2015”, Commentaire, n° 150, été 2015, p. 323-330. ↩
- De manière stricte à la présidentielle, et de facto dans l’écrasante majorité des cas aux législatives et aux départementales compte tenu du niveau du seuil de maintien (12,5 % des inscrits à partir du candidat arrivé troisième) et de la participation (environ 60 %). ↩
- Cf. Pierre Martin, Le vote Le Pen, l’électorat du Front national, Note à la Fondation Saint Simon, octobre-novembre 1996, p. 43-44. ↩
- Pierre Martin, Comprendre les évolutions électorales, la théorie des réalignements revisitée, Paris, Presses de Sciences Po, 2000. ↩
- Les phases de réalignement sont des phases chaotiques, marquées par une forte instabilité électorale, durant lesquelles les forces politiques ne luttent pas seulement pour le pouvoir, mais pour leur place à l’intérieur du système, sinon même pour leur survie. ↩
- On peut plus précisément parler de “moment de rupture” et de “moment de réalignement” constitués à chaque fois d’une élection ou deux élections proches. La présidentielle et les législatives de 2007 constituent le moment de rupture de l’ordre électoral en place depuis 1984. ↩
- Pierre Martin, “Les scrutins de 2007 comme moment de rupture dans la vie politique française”, Revue Politique et Parlementaire, n° 1044, juillet-août-septembre 2007, p. 167-175. Simon Labouret, La rupture de 2007. Changement électoral et dynamiques de réalignement en France, thèse de doctorat de l’université de Grenoble, décembre 2014. ↩
- Rappelons que ces cantonales marquaient déjà un apogée du FN pour ce type d’élection avec 15,6 % en France métropolitaine. ↩
- Pierre Martin, “Le déclin des partis de gouvernement en Europe”, Commentaire, n° 143, automne 2013, p. 543-554. ↩
- Peter Mair, Ruling the Void, The Hollowing of Western Democracy, London, Verso, 2013. ↩
- Cf. Immanuel Wallerstein “Le système capitaliste en crise terminale”, 11 février 2015, Conférences “Penser global”, cycle Immanuel Wallerstein “La gauche mondiale : hier, aujourd’hui, demain”, Collège d’études mondiales et Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. ↩