Nous savons ce pays frère rongé par une corruption endémique, par une crise économique sans pareil, par une désorganisation de l’État digne d’un pays du quart monde. Une insulte pour ce peuple éduqué et ami. Combien de fois faudra-t-il rappeler que l’origine de l’écriture et du mot bible, se trouve à Byblos ?
Deux ans après, il n’y a toujours pas eu de jugement !
Rien à faire non plus pour éviter les élections législatives truquées et la poursuite du marasme institutionnel.
Rien à faire encore face au bannissement de Ghada Aoun, juge qui a mis en examen l’ancien Gouverneur de la Banque du Liban poursuivi en France et en Allemagne pour des faits de détournement massif de fonds publics et corruption. Ses passeports confisqués il ne peut répondre aux convocations. Son avocat, Me Karim Daher s’exprime en ces termes : “Quand on lui interdit de voyager, on lui interdit de comparaître devant la justice étrangère”, estime-t-il. “Il est par conséquent l’otage du pouvoir libanais corrompu, qui n’a aucun intérêt à ce que les secrets dont il est le gardien soient dévoilés”.
Le Liban a instauré, en 2023 l’antisémitisme d’Etat !
Ce pays champion du multiculturalisme, la Suisse du Moyen-Orient, sombre, sans que personne ne puisse stopper cette descente aux enfers, faute de courage politique, de soutien de la communauté internationale et de la France aux lanceurs d’alerte et aux acteurs de la lutte contre la corruption.
Mieux ! Il y a mieux !
Le Liban devient le refuge des criminels, comme l’Argentine fut celui des nazis après la Seconde Guerre mondiale. Le Liban offre une impunité totale aux criminels les plus variés.
Commençons par la délinquance financière Carlos Ghosn, ou encore Riad Salamé poursuivi pour détournement de fonds publics, et maintenant l’ambassadeur du Liban, Rami Adwan en France accusé de viols et de violences, couvert par l’ immunité diplomatique et sans doute bientôt de retour pour une vie confortable au Liban. La présomption d’innocence est sacrée, mais quel palmarès !
Comment peut-on arriver à un tel niveau d’inversion des valeurs, comment la corruption la plus grave, celle qui va affecter la vie des Libanais et détournant les dons internationaux de leur destination comme c’est le cas des 400 millions donnés par la France et la communauté internationale, pour la reconstruction du port de Beyrouth et les fonds des conférences des donateurs Cèdre 1 et Cèdre 2.
Les pistes de solutions existent.
Le président Macron avait évoqué celle de la réforme des institutions, mais elle n’est, hélas pas à l’ordre du jour.
Une autre voie serait celle de la paix avec Israël laquelle serait, après la paix économique signée pour l’exploitation de la nappe gazière, un signal fort. Mais surtout pour les Libanais et pour les amis du Liban et il faut restaurer la justice dans le pays et rétablir les valeurs historiques du Liban qui ne peut pas et ne doit pas devenir un Etat voyou, où règnent népotisme et corruption.
Seule la restauration de l’État de droit, les réformes institutionnelles et une lutte sans merci contre la corruption pourront venir à bout de ce marasme, la récente nomination de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Le Drian comme envoyé spécial est une démarche inutile et humiliante pour les Libanais, comme pour les Français amis du Liban.
Nathalie Goulet
Sénateur de l’Orne