Longtemps laissées loin des projecteurs, les violences policières faites aux personnes racisées1 – et en particulier aux hommes noirs – sont de plus en plus médiatisées. Elles font l’objet de discours médiatiques qui vont de la simple mention des faits aux controverses sur l’usage disproportionné de la force, en passant par le manque de transparence quant aux sanctions prises suite à ces violences.
Parler de violences policières : entre déni et urgence de reconnaissance
La notion de « violences policières » apparaît encore taboue et rebute le personnel politique. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin réfutait ce terme le 28 juillet 2020 devant la commission des lois de l’Assemblée nationale. Il estimait qu’il ferait injure au travail des agents des forces de l’ordre lesquelles n’exerceraient jamais que la violence légitime de l’État, malgré quelques écarts déontologiques reconnus comme étant à corriger. Les rares réflexions documentées2 menées sur les faits de violence, légitimes comme illégitimes, exercés par des policiers ne sont pas souvent portées à la connaissance du public. Or, « si le rapport à la violence est effectivement constitutif de l’institution policière, celle-ci est tout autant tenue par la publicité de son action »3. Les données quant aux sanctions prises à l’encontre des agents auteurs de violences illégitimes sont difficiles d’accès car dispersées entre plusieurs instances (IGPN, hiérarchies locales, parquets) qui, si elles se montrent professionnelles au moment des enquêtes, restent juge et partie4.
La faible transparence quant à ces sanctions aboutit à un sentiment de déni des réalités éprouvées par les victimes, de déni de leurs droits et de déni de justice5.
Comme l’indique la politologue Vanessa Codaccioni, cela peut conduire à ce que la violence policière6 abusive impunie soit perçue et considérée comme une licence pour tuer7.
L’urgence semble être à la reconnaissance dans l’espace public des violences systémiques au sein de l’institution policière. Reconnaissance qu’amorce le Défenseur des droits avec par exemple une enquête sur le racisme ordinaire dans un commissariat parisien. Devant le tribunal judiciaire de Paris, Jacques Toubon concluait en juin 2020 que « “La somme des pratiques constatées, la répétition des violations de procédure” conduisent [à] un cadre “où se déploie la discrimination systémique : l’effet cumulatif de ces comportements crée un climat d’exclusion et de discrimination8” ». Notons que la médiatisation des violences policières commises à l’encontre d’hommes noirs a été en forte hausse depuis l’affaire Adama Traoré en juillet 2016 puis en recrudescence à partir de la mort de George Floyd, le 25 mai 2020. Après la mort des adolescents Zyed et Bouna qui avait suscitée en 2005 les dits « incidents de Clichy-sous-Bois » puis les dites « émeutes dans les banlieues » fortement médiatisées, ces deux événements récents ont remis sur la scène publique la problématique singulière des violences policières faites aux hommes racisés, ainsi que celle de la relative impunité qui semble s’en suivre pour les agents qui les commettent. En 2015, au sujet de la relaxe des policiers mis en cause dans l’affaire Zyed et Bouna, le sociologue Didier Lapeyronnie indique que ce « verdict sera interprété comme un profond déni de justice »9 et sera associé au « sentiment d’une injustice absolue [qui] viole les codes et les principes moraux fondamentaux de la société. Il pose l’existence de deux poids deux mesures : les habitants des quartiers ne sont pas des citoyens à part entière10 ». Cette bipartition entre citoyens et citoyens de seconde zone11 se retrouve dans la médiatisation des affaires plus récentes de violences policières subies par des jeunes hommes racisés.
Violences policières et racisme systémique
Les cas de violences policières illégitimes révèlent notamment la façon dont le racisme institutionnel12 irrigue les usages ordinaires de la force de l’ordre13. Différentes enquêtes, diffusées dans des médias à l’audience relativement confidentielle, montrent les multiples façons dont se manifeste le racisme systémique14 dans la police française. On peut citer l’épisode du podcast « Gardien de la paix15 » d’Arte radio et l’enquête de Médiapart associée qui relatent les propos racistes, sexistes, homophobes, fascistes, suprématistes blancs et incitant à la haine raciale, tenus de façon non publique par des policiers en exercice. La diffusion de ce document sonore a fait l’objet de plusieurs articles de presse qui l’ont republié ou résumé16. En outre, différentes planches du blog de la dessinatrice Emmaclit ont été consacrées à des récits de violences policières17. Les affaires Adama Traoré18 et Théo Luhaka19 furent récemment les plus médiatisées. Elles ont fait l’objet de discours contradictoires et de multiples commentaires dans des articles de presse, éditos et tribunes visant tantôt à susciter la compassion avec les victimes tantôt à les incriminer afin de réhabiliter la légitimité de l’usage de la violence par la police. Ces affaires qui font affleurer le racisme systémique se répètent dans le temps mais ne sont pas toutes visibilisées de la même façon dans l’espace public. Le livre dirigé par la romancière Léonora Miano intitulé Marianne et le garçon noir (Pauvert, 2017) donne à lire des témoignages divers d’hommes noirs qui ne font pas un catalogue de plaintes mais racontent comment ils tâtonnent pour se construire et pour se façonner une masculinité saine dans un contexte social pétri de stéréotypes racistes. Interrogée sur France Inter à la sortie du livre20, Léonora Miano explique que la figure de l’homme noir est encore considérée comme menaçante, bestialisée et sur-sexualisée et que les adolescents noirs sont considérés dès 14 ans comme des « King Kong », cessant d’être vus comme des personnes.
Ce phénomène d’assignation raciale donne des rencontres excessivement violentes entre les hommes racisés et les forces de l’ordre : contrôle au faciès, actes de brutalité dans lesquels leur humanité est niée.
La forte conflictualité politique au sujet du racisme systémique et de l’entreprise coloniale qui a « fait couler en abondance le sang des noirs »21 est une blessure collective difficile à raconter qui, de plus, divise la société. Elle est ravivée à l’occasion des affaires de violences policières contre des hommes noirs. La disproportion de l’usage de la force physique et l’inadéquation des actes brutaux à la situation d’interpellation sont parfois soulignées dans les médias. Dans le cas de l’interpellation de Théo Luhaka22 qui a reçu un coup de matraque dans la zone anale, Claire Hédon du Défenseur des droits avait relevé « des “manquements” des quatre fonctionnaires à la déontologie policière et [avait demandé] des sanctions disciplinaires, “indépendamment” du procès aux assises souhaité par le parquet de Bobigny23 ». Principalement issu de la dépêche AFP, une partie du traitement médiatique des suites de l’affaire Théo est factuel : les informations portent sur l’état de santé du jeune homme puis sur les poursuites judiciaires contre les policiers.
La médiatisation des revendications antiracistes suite aux violences policières illégitimes
Étudier la médiatisation des violences systémiquement racistes nécessite de tenir compte des processus de racialisation qui affectent certains corps, façonnent leurs représentations sociales et déteignent sur des questions d’ordre politique. Il s’agit alors de penser la façon dont « la race » n’est pas « empiriquement valide » mais « empiriquement efficace24 » et comment sa performativité façonne le réel social. La façon dont certains phénomènes tels que les violences policières sont médiatisés indique particulièrement le positionnement idéologique du support médiatique. En effet, nombreux sont les clivages idéologiques et politiques à l’endroit de la prise en compte des revendications antiracistes émanant du scandale, de la révolte ou du désarroi suite aux faits de violences policières contre les personnes racisées. En France, certaines de ces revendications antiracistes s’expriment via une réarticulation des enjeux de justice sociale et raciale développés par le mouvement Black Lives Matter (Les vies des noirs comptent) aux États-Unis25. Cette traduction d’enjeux similaires pour les racisés dans des contextes socio-politiques différents ne se fait pas sans heurts. Suite au décès de George Floyd, les mouvements antiracistes français, et notamment les militant.es gravitant autour du comité Vérité et Justice pour Adama, remontent au créneau en organisant une manifestation devant le palais de justice de Paris début juin 202026. Un parallèle a été établi entre les manières dont George Floyd et Adama Traoré ont tous deux été interpellés puis sont décédés : à la suite d’un plaquage ventral sous le poids de plusieurs policiers les empêchant de respirer. Cette technique, ayant entraîné plusieurs fois la mort d’individus interpellés (dont le décès de Cédric Chouviat27 également suite à un plaquage ventral), est si dangereuse qu’elle est interdite dans plusieurs pays28 et qu’elle a été l’un des objets de la proposition de loi n°164829 du 6 février 2019 visant à l’interdiction en France des techniques d’immobilisation létales. Les participants aux manifestations contre les violences policières si meurtrières pour les interpellés racisés, réclament qu’elles cessent. La manifestation de juin 2020 rassembla devant le palais de justice de Paris de nombreuses personnes qui brandissaient le slogan « Black Lives Matter » afin de réclamer une justice égalitaire pour tous et toutes.
L’un des objectifs du mouvement antiraciste international BLM est simplement de faire définitivement disparaître toutes formes de brutalités policières abusives envers les personnes noires.
Paradoxalement, ce n’est pas la manière de faire cesser ces violences mais le fait de transposer la contestation de l’ordre systémique raciste qui, en France, fait débat. Ce geste de transposition semble contesté au motif que la France ne serait pas du tout traversée de tensions raciales et serait exempte de toute forme de racisme d’État, ce que contredisent les travaux de sciences sociales qui interrogent et mettent en perspective les formes et les dynamiques du racisme institutionnel30. Les interprétations politiques du bienfondé de ce geste de transposition divergent. Elles font l’objet de représentations contradictoires lesquelles sont imbibées des postures idéologiques transparaissant dans les discours médiatiques. Les médias de gauche et du centre cherchent plutôt à faire comprendre à leur public en quoi il est important de penser les violences policières dans leur complexité. Ils les mettent en perspective dans le cadre plus large des discriminations systémiques. Les discours médiatiques les plus à droite mettent en garde contre des prétendues dérives liées au simple fait de penser des phénomènes sociaux avec des concepts adéquats à leur élucidation. Par exemple, loin de se focaliser sur le problèmes des violences, ces derniers traduisent la réappropriation des thématiques de BLM par les militants antiracistes français comme une atteinte faite aux « valeurs de la République » qui s’en trouveraient malmenées et pourfendues. Ces discours occultent les objectifs antiracistes en décrivant l’ouverture d’un espace revendicatif humaniste à ambition de refondation démocratique plus juste comme un espace de division « séparatiste » et « communautariste », le tout sous couvert de « sauvegarde républicaine31 ». Si le débat public sur les rapports entre le racisme systémique et les violences policières est aujourd’hui à entrouvert, il reste préoccupant que des postures ouvertement xénophobes et racistes, dans la police ou ailleurs, continuent de ne pas faire problème et ne soient pas dénoncées.
Emmanuelle Bruneel
Doctorante en sciences de l’information et de la communication, CELSA Sorbonne Université
- Cette notion désigne les individus qui peuvent subir le racisme, soit les personnes dont les traits phénotypiques ont été historiquement constitués en supports signifiants pour des signifiés raciaux essentialisants et infériorisants. ↩
- ACAT France, L’ordre et la force. Enquête sur l’usage de la force par les représentants de la loi en France, (En ligne : https://gallery.mailchimp.com/ecc3a0462fe2da1f694571804/files/R_VP_INT_BLEU_web_pp.pdf). ↩
- Cédric Moreau de Bellaing, « Violences illégitimes et publicité de l’action policière », Politix, 2009/3, (n° 87), p. 119-141. ↩
- Mathilde Goupil, « L’IGPN innocente-t-elle systématiquement les policiers ? », Lexpress.fr, 20 août 2019, https://www.lexpress.fr/actualite/societe/l-igpn-innocente-t-elle-systematiquement-les-policiers_2094355.html ↩
- « Police partout, justice nulle part ? », Délibérée, 2021/1 (n° 12), p. 62-69, Entretien avec Sarah Massoud et Katia Dubreuil, Propos recueillis à Paris le 13 janvier 2021 par Vanessa Codaccioni et Raphaël Kempf, (En ligne : https://www.cairn.info/revue-deliberee-2021-1-page-62.htm). ↩
- Cf. le film de David Dufresne qui a contribué à nourrir le débat public sur les violences policières, Un pays qui se tient sage, (bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=FDCnWwan7IM). ↩
- Vanessa Codaccioni, Légitime défense : homicides sécuritaires, crimes racistes et violences policières, CNRS Éditions, Paris, 2018. ↩
- Nadège Dubessay, « Violences policières : Jacques Toubon dénonce une “discrimination systémique” », Lhumanite.fr, 4 juin 2020, https://www.humanite.fr/violences-policieres-jacques-toubon-denonce-une-discrimination-systemique-689877 ↩
- Didier Lapeyronnie, « Mort de Zyed et Bouna : “La relaxe des policiers est un verdict politique” », LeMonde.fr, 19 mai 2015. ↩
- Ibidem. ↩
- Sarah Mazouz, La République et ses autres. Politiques de l’altérité dans la France des années 2000, ENS Éditions, coll. « Gouvernement en question(s) », Lyon, 2017. ↩
- alérie Sala Pala, entrée « racisme institutionnel » in Alain Bihr et Roland Pfefferkorn (dir.), Dictionnaire des inégalités, Armand Colin, Paris, 2014, p. 327-328. ↩
- Didier Fassin, La force de l’ordre. Une anthropologie de la police des quartiers, Seuil, Paris, 2011. ↩
- Pierre Tévanian, La mécanique raciste, La Découverte, « Cahiers libres », Paris, 2017. ↩
- Ilham Maad, « Gardiens de la paix », Arte Radio, https://www.arteradio.com/son/61664080/gardiens_de_la_paix et Camille Polloni, « “Bougnoules”, “nègres”, “fils de pute de juifs” : quand des policiers racistes se lâchent », Mediapart, 4 juin 2020, https://www.mediapart.fr/journal/france/040620/bougnoules-negres-fils-de-pute-de-juifs-quand-des-policiers-racistes-se-lachent?page_article=1. ↩
- L’enquête a été reprise dans différents médias tels que Huffingtonpost, L’indépendant, Libération, NouvelObs. Voir par exemple : « Des conversations racistes de policiers dévoilées par Arte et Mediapart », Nouvelobs.com, 4 juin 2020, https://www.nouvelobs.com/societe/20200604.OBS29716/des-conversations-racistes-de-policiers-devoilees-par-arte-et-mediapart.html et « Racisme : Des messages de policiers dévoilés par Arte et Mediapart », Liberation.fr, 4 juin 2020, https://www.liberation.fr/france/2020/06/04/racisme-des-messages-de-policiers-devoiles-par-arte-et-mediapart_1790346/ ↩
- Voir les billets classés dans « Antiracisme et violences policières », https://emmaclit.com/category/antiracisme-et-violences-policieres/ dont notamment le récit illustré des événements autour de la mort d’Adama Traoré et des suites de l’affaire : https://emmaclit.com/2016/07/23/un-banlieusard-parmi-dautres/ ↩
- Nicolas Chapuis, « Adama Traoré : les zones d’ombre d’une affaire devenue un symbole », LeMonde.fr, 12 juin 2020, https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/06/12/adama-traore-les-zones-d-ombre-d-une-affaire-devenue-un-symbole_6042694_3224.html ↩
- Nicolas Chapuis, « Affaire Théo : la démonstration implacable d’une lourde série de manquements policiers », LeMonde.fr, 24 novembre 2020, https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/11/24/affaire-theo-la-demonstration-implacable-d-une-lourde-serie-de-manquements-policiers_6060879_3224.html ↩
- Léonora Miano au micro de France Inter, le 29 septembre 2017 : https://www.youtube.com/watch?v=hAKl0Rb621o&t=5s ↩
- bidem. ↩
- FP, « Affaire Théo : la Défenseure des droits réclame des “poursuites” contre les policiers », LaCroix.fr, 24 novembre 2020, https://www.la-croix.com/Affaire-Theo-Defenseure-droits-reclame-poursuites-disciplinaires-contre-policiers-2020-11-24-1301126286 ↩
- AFP, « Affaire Théo : la Défenseure des droits réclame des “poursuites disciplinaires” », Huffingtonpost.fr, 24 novembre 2020, https://www.huffingtonpost.fr/entry/affaire-theo-defenseure-des-droits-poursuites-disciplinaires-police_fr_5fbcbf3bc5b63d1b77065a5a ↩
- Colette Guillaumin, Sexe, race et pratique du pouvoir. L’idée de nature, Éditions iXe, Paris, 1981. ↩
- Audrey Célestine et Nicolas Martin-Breteau, « “Stop killing us”: Mobilizing against structural racismin the United States from Black Lives Matter to the Movement for Black Lives », in Vergniolle de Chantal François (dir.), Obama’s Fractured Legacy: The Politics and Policies of an Embattled Presidency, Edinburgh, Edinburgh University Press, 2020, p. 289-313. ↩
- Louise Couvelaire et Henri Seckel, « “Justice pour Adama !” : 20 000 personnes rassemblées à Paris contre les violences policières », LeMonde.fr, 3 juin 2020, https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/06/03/environ-20-000-manifestants-a-paris-lors-d-un-rassemblement-interdit-contre-les-violences-policieres_6041560_3224.html ↩
- « Mort d’un livreur lors d’un contrôle de police : les vidéos de l’interpellation publiées », Lexpress.fr, 7 janvier 2020, https://www.lexpress.fr/actualite/societe/fait-divers/mort-d-un-livreur-lors-d-un-controle-de-police-les-videos-de-l-interpellation-publiees_2113641.html ↩
- « Mort d’un livreur à Paris : qu’est-ce que le plaquage ventral, cette technique policière utilisée lors de l’interpellation ? », FranceTV.info, 8 janvier, 2020, https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/mort-d-un-livreur-a-paris-qu-est-ce-que-le-plaquage-ventral-cette-technique-policiere-utilisee-lors-de-l-interpellation_ 3775717.html ↩
- Source : https://www.ldh-france.org/wp-content/uploads/2020/01/pion1648.pdf ↩
- « Documenter le racisme d’État en France », Contretemps, 9 novembre 2020, https://www.contretemps.eu/racisme-etat-institutionnel-police-administrations-discriminations-france-antiracisme-politique/ -[31. Fabrice Dhume, Xavier Dunezat, Camille Gourdeau, Aude Rabaud, Du racisme d’État en France ?, Éditions Le Bord de l’Eau, Paris, 2020 ↩
- Annie Collovald, « Ordre policier, ordre politique : quelle démocratie espérer ? », Savoir/Agir, 2021/1 (n° 55), p. 7-14. ↩