Après les tueries terroristes, enfin nommées pour ce qu’elles sont : une attaque délibérée et haineuse de la France impie au nom de l’islam, pour la punir d’être ce qu’elle est encore, un espace de liberté impertinente, dégagée de la tutelle de la religion. Par Linda Weil-Curiel.
Cette répétition et l’inspiration commune des assassins a fini par mettre la puce à l’oreille de notre vaillant gouvernement et de ses députés : n’y avait- il pas eu gangrène insidieuse d’institutions les plus innocentes, telles que les clubs de sport ?
L’Education nationale soulevait à son tour un coin de la chape de silence : les enseignants étaient bel et bien confrontés à un refus de l’Histoire de France par des écoliers se revendiquant d’autres sources de savoir, ancrées dans la religion et donc indiscutables !
Et puis voilà qu’une Amazone ébouriffée réunit une troupe de 20.000 personnes devant le Palais de Justice bravant l’interdit de tout rassemblement, pour réclamer justice pour un de ses frères décédé en état d’arrestation, alors que le dossier est entre les mains d’un juge d’instruction ! Mieux, dans un ouvrage commis avec la plume d’une journaliste, elle vante le bonheur de sa famille réunie autour d’un père polygame (quatre épouses,17 enfants), trop tôt disparu.
Les contestations de tous ordres se muaient en ferments de « séparatisme » puisque les aspirations et les habitudes de vie d’une minorité devenaient inconciliables avec celles qui, établies de longue date, prévalent dans la très grande majorité du corps social.
On allait voir de quel bois républicain le gouvernement se chauffe !
Galvanisés par les discours et interviews, malheureusement toujours aussi creux que verbeux, du Président de la République française, les petits soldats du gouvernement se mirent en mouvement… et accouchèrent d’une souris grise pompeusement intitulée « Projet de loi confortant le respect des principes de la République ».
Et puis.. ? Rien, décliné en titres et chapitres enrobant le véritable objet de tant d’efforts : la mise en place du contrôle des structures participant à l’organisation des cultes, et la source de leur financement.
Et les principes de la République ? N’était-il pas question de les réaffirmer afin que chacun sache clairement ce qui constitue le socle de notre Nation ? Car le fond de l’affaire est bien là : n’est-il pas urgent de rappeler à tout un chacun que si la République est un cadre juridique, la France est avant tout une Nation, avec ses codes sociaux, adaptés au fil du temps à la modernisation des moeurs et à une liberté accrue des individus. Et que ce sont ces codes qui sont transcrits en partie en lois de la République.
Au-delà des lois il y a ce qui s’appelle la civilité, et soyons francs : n’est- ce pas le fond de la question, celle que veulent écarter de la discussion tant le président Macron que le ministre Darmanin, lorsqu’ils réaffirment que « le voile n’est pas un problème », alors qu’il est la matrice de ce qui mène au séparatisme !
Notre voix, celle d’Annie Sugier, présidente de la Ligue du droit international des femmes fondée par Simone de Beauvoir, parmi bien d’autres, ont pourtant sonné l’alarme dès 1989, puis en 2003 avec Kahina Benziane (sœur de Sohane) lors d’une audition par la mission de Jean-Louis Debré…
Est-il si difficile de dire « A Rome, fais comme les Romains ? »
En conclusion, navrée : « Il n’est pire sourd que celui qui ne veut entendre… » et pour plaire à notre président qui se pique de parler anglais (un retour à l’école s’impose..) : hopeless !
Linda Weil-Curiel