Alors que la situation sanitaire demeure incertaine et que le Premier ministre vient d’annoncer une extension nationale du couvre-feu à 18 h, les incertitudes demeurent sur la date de la tenue des prochaines élections départementales et régionales. Ces dernières devaient initialement se dérouler au mois de mars, elles sont en l’état prévues pour juin. Le projet de loi portant report de cette double consultation devrait être discuté prochainement en première lecture au Sénat. Pour autant les aléas demeurent et de nombreuses voix semblent à ce stade s’interroger sur le maintien du scrutin à l’échéance envisagée.

Les dysfonctionnements dont les municipales ont été le théâtre devraient pourtant nous servir d’enseignements. Celles-ci ont donné lieu à une abstention massive et à une organisation pour le moins aléatoire, pour ne pas dire impossible de la campagne sur le terrain.
L’une des principales critiques opposées à l’Etat depuis le début de cette crise sanitaire repose sur le défaut d’anticipation dont il ferait preuve. Plus que jamais, alors qu’il reste encore du temps afin d’organiser ces élections locales, il conviendra à l’exécutif d’en préparer les conditions afin qu’elles puissent se tenir dans les délais visés. Pour au moins deux raisons, l’une de fond et l’autre de forme.
La première d’entre elles consiste d’abord à respecter le calendrier électoral. Une démocratie c’est aussi et d’abord une temporalité spécifique, qui à intervalles réguliers et précis tient son engagement de revenir devant le peuple souverain. Aucune circonstance exceptionnelle ne saurait suspendre cette respiration nécessaire.
Le second motif du maintien de l’agenda électoral, ” quoiqu’il en coûte ” oserions-nous dire, est d’éviter qu’un énième report soit perçu comme une manœuvre politique de la part de la majorité pour s’éviter des désagréments électoraux à moins d’un an de la présidentielle. Tout plaide en conséquence pour que ces élections se tiennent en temps et en heure. Mais c’est dés maintenant en concertation avec l’ensemble des forces politiques du pays que cette échéance et son organisation, au regard du contexte sanitaire, se doivent d’être pensées.
Arnaud Benedetti
Rédacteur en chef