Le remaniement opéré par Emmanuel Macron est d’abord la traduction d’une évolution endogène de la zone de gravité de la macronie. Celle-ci désormais penche à droite, actant sans le dire que la condition de sa survie est indissociable de sa capacité à créer un choc dans l’électorat conservateur.
Emmanuel Macron en nommant déjà Édouard Philippe, cadre issu du juppéisme, avait conféré cet élan-là dés le début de son mandat. Il avait suscité une forte attractivité du côté des libéraux ; il avait en quelque sorte métabolisé cette partie de l’échiquier politique qui lors des dernières élections européennes, si proches et si lointaines déjà, lui avait permis de virer presqu’en tête…
L’arrivée de Jean Castex à Matignon renforce cette logique, en arrimant cette fois ci une sensibilité sarkozyste dont on mesure qu’elle vise à rassurer un électorat qui craint un retour d’une gauche, mâtinée d’écologie parfois doctrinale, au pouvoir.
Du « en même temps » intégrateur du macronisme originel, nous voilà désormais avec un macronisme-forteresse ou barrage contre le populisme d’un côté, contre la gauche « sociétale » de l’autre. En marche ! est désormais une armée à l’arrêt, qui creuse les défenses de ce qu’elle pense être son nouvel électorat, pour résister sur sa droite et sur sa gauche aux assauts de forces concurrentes.
Tout se passe comme si, toute proportion gardée, nous assistions au retour de la fin des années 70 et du mandat giscardien pris en étau à l’époque entre le chiraquisme du RPR et la sociale-démocratie aux couleurs de l’Union de la gauche de François Mitterrand. On sait ce qu’il en advint. C’est la force la plus résiliente et la plus incarnée, celle que le leadership habile de François Mitterrand exprima, qui finit alors par l’emporter. Sans doute Emmanuel Macron fait-il le pari que ses adversaires ne disposent pas de cette résilience, encore moins de cette incarnation pour venir contrarier son dispositif. À voir…
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