Bien souvent négligés dans le débat public, quand ils ne sont pas stigmatisés pour leur responsabilité dans l’échec scolaire de leur enfant, les parents d’élèves se sentent rarement considérés comme des interlocuteurs à part entière dans la réflexion à mener sur l’école républicaine, son fonctionnement actuel et ses perspectives d’évolution.
Nous ne sommes pas des parents démissionnaires ! » Telle est la protestation de Chantal, mère d’élève à la Grande Borne de Grigny, parole recueillie par la plate-forme digitale participative de Parents Professeurs Ensemble, qui depuis 2014 permet aux parents et enseignants de faire entendre leur voix pour améliorer l’école. Chantal répond ainsi à un préjugé fortement ancré dans la société française, que confirme par ailleurs l’étude de George Fotinos, chercheur et ancien chargé de mission à l’Inspection générale de l’Éducation nationale, selon laquelle plus de la moitié des parents se désintéressent de ce qui se passe dans l’établissement de leur enfant1.
Comment résoudre cette contradiction ?
Comme Chantal, Fatma, Céline, Nazha, Nathalie, Machoud, ainsi qu’une grande partie des parents qui s’expriment sur la plate-forme numérique de Parents Professeurs Ensemble non seulement identifient les difficultés rencontrées par leur enfant à l’école, mais également, et surtout, proposent des solutions. Celles-ci, concrètes, accessibles, émanent de leur expérience de parents et sont parfois étayées par une pratique déjà en place2.
Ces prises de parole sont déjà en elles-mêmes significatives : elles reflètent avant tout un désir d’être entendues, la certitude chez ces parents d’avoir une légitimité dans le débat sur l’école, non seulement pour exposer les limites et faiblesses de cette dernière, mais aussi pour proposer des améliorations. Et ces parents qui acceptent de parler devant la caméra d’une association parlent aussi au nom de tous ceux qui ne parleront pas, ceux à qui cette possibilité n’est pas donnée, ceux qui ne se sentent pas ou plus légitimes, ceux qui voudraient mais n’y arrivent pas.
Les parents qui s’expriment ont conscience d’être des éducateurs, porteurs de ce fait d’une responsabilité, et ne demandent souvent qu’à être considérés comme tels.
Leur premier besoin, leur première attente, surtout dans les zones prioritaires, est donc celle d’une valorisation de leur mission de parents, d’éducateurs.
Parmi les propos recueillis sur sa plate-forme, Parents Professeurs Ensemble a identifié trois attentes majeures, assorties de propositions concrètes issues du terrain, certaines réalisables à court ou moyen terme, via des réseaux associatifs, notamment, d’autres plus profondes et nécessitant une intervention du législateur.
Réussite et accompagnement des élèves : des besoins fondamentaux à prendre en considération
Les parents français attendent de l’école qu’elle rende un service public de qualité : qu’elle assure non seulement la réussite scolaire des élèves, mais aussi l’accompagnement de ces derniers, dans le respect de leurs besoins.
La première des attentes à cet égard est que l’école apprenne aux enfants à lire, écrire et compter, et pour cela que cet objectif primordial soit le seul assigné au primaire.
Mère d’élève à Sevran (93) Gabrielle, qui parle du français comme d’ « une langue un peu oubliée », déplore le fait que les enfants, à l’école, n’écrivent plus ; l’expression orale elle-même, constate-t-elle, laisse à désirer. De fait, aujourd’hui, près de 20 % des élèves ne savent pas lire lorsqu’ils entrent en 6e3. On peut, sans trop forcer le raisonnement, mettre ce chiffre en relation avec la diminution du nombre d’heures hebdomadaires d’enseignement du français : ce chiffre a été divisé par deux en quatre-vingts ans4 et, par rapport à leurs parents, les élèves d’aujourd’hui ont perdu l’équivalent de deux ans de français5. Les parents s’inquiètent donc, et à juste titre, de l’inefficacité du système dans l’accomplissement de sa mission première : voyant leurs enfants à l’école toute la semaine, ils ne peuvent imaginer pourquoi ces derniers ne progressent pas dans la maîtrise de la langue. Ce constat s’étend également au raisonnement mathématique, autre domaine fondamental dans lequel les collégiens français et les élèves de lycée professionnel sont en difficulté par rapport à la moyenne de l’OCDE6. Les parents estiment donc majoritairement que l’école ne garantit plus l’égalité des chances7.
C’est surtout au collège que les parents prennent conscience des difficultés scolaires de leur enfant. Leurs demandes quant à cette étape de la scolarité sont nombreuses ; revient souvent celle d’une adaptation du collège aux différents besoins des enfants : outre l’attachement aux classes bilingues, au latin ou au grec, on relève des demandes de réduction du nombre de matières enseignées, avec un socle commun qui s’enrichirait ensuite d’options choisies par les élèves.
Les parents ont du mal à comprendre la complexité des programmes et l’utilité d’un grand nombre de matières, surtout lorsque leur enfant ne maîtrise pas les fondamentaux.
Le collège, en outre, est le moment où les élèves commencent à « décrocher » ; les parents demandent alors un accompagnement plus soutenu des enfants dans ce cas. Une maman cite le cas problématique des élèves exclus temporairement de leur établissement, pour cause d’incivilités, et qui se retrouvent livrés à eux-mêmes, seuls chez eux ou dans la rue ; elle propose des solutions d’accompagnement, par le biais d’associations par exemple, pour enrayer le cercle vicieux qui s’installe dans une telle situation. Si de telles structures existent bien, elles ne sont pas assez répandues, ni assez connues des parents.
Au sujet de l’accompagnement des enfants et adolescents se pose également la question de la formation des adultes chargés d’encadrer les élèves : de nombreux parents déplorent le manque de préparation non seulement des professeurs, mais aussi des différents adultes intervenant auprès de leurs enfants. Les parents d’élèves en zone d’urgence éducative, notamment, reconnaissent les besoins spécifiques de leur territoire. La violence qui s’y exerce, qu’elle soit subie dans le milieu familial ou social, se répercute nécessairement à l’intérieur de l’école, et cette mère de Seine-Saint-Denis, consciente de ces difficultés, réclame une meilleure formation des Atsem (agent territorial spécialisé des écoles maternelles), notamment : elle déplore la faible qualification de ces dernières, dont la mission est pourtant essentielle, puisqu’elles accueillent et accompagnent les enfants à une étape décisive de leur parcours scolaire, au moment où se construit le premier rapport à l’école, le plus durable. Une telle tâche requerrait une formation plus soignée, notamment dans les territoires où les enfants accueillis à l’école viennent de familles ou de milieux sociaux fragilisés.
Plus largement, l’expérience du changement des rythmes scolaires a mis ce problème en lumière pour tous les agents territoriaux intervenant auprès des enfants : la mission qu’ils se sont vu soudainement attribuer n’a pas été accompagnée de la formation nécessaire et adéquate. Si beaucoup de communes reviennent à la semaine de quatre jours et réduisent donc le recours à ces agents, le problème n’en demeure pas moins. C’est ce qui inquiète cette mère d’élève qui, soulignant la bonne volonté des agents, ainsi que le plaisir qu’ils ont à accompagner les enfants, regrette qu’ils ne disposent pas d’une préparation suffisante pour accomplir au mieux leur travail. Elle note qu’au rebours, les personnes qualifiées pour ces tâches reculent devant la faiblesse du salaire octroyé ; sa proposition est donc non seulement de former les personnels à qui ce travail est demandé, mais aussi d’élever les salaires attribués à ces tâches, afin d’encourager les candidatures de personnes qualifiées et motivées.
Une autre des idées qui se dégagent est celle d’attirer et surtout de garder les enseignants dans les établissements de ces territoires : le taux de roulement dans les écoles difficiles étant bien plus élevé que partout ailleurs, les élèves en difficulté scolaire ont encore plus de mal, de ce fait, à s’accrocher à l’école et à y progresser de manière continue. Les parents, conscients de cette situation, proposent donc de valoriser les salaires des professeurs enseignant en REP (réseau d’éducation prioritaire) et de faciliter les mutations : cela permettrait d’attirer sur ces postes difficiles des professeurs motivés, sans pour autant qu’ils s’y sentent prisonniers, sachant qu’ils pourront en repartir facilement si l’expérience n’est pas concluante. L’enseignement gagnerait ainsi en qualité et en continuité, pour le plus grand bien des élèves. Cette mère du Val-de-Marne déplore le faible niveau de recrutement des professeurs et voudraient que les mieux classés et les plus motivés parmi les lauréats des concours soient ceux à qui on confie les postes les plus difficiles.
Haut Potentiel, handicaps, « dys- » : les parents demandent une école adaptée aux besoins spécifiques de leurs enfants
Nombreuses sont, sur la plate-forme participative de Parents Professeurs Ensemble, les prises de paroles de parents d’enfants aux besoins spécifiques : qu’ils soient autistes, « haut potentiel » ou handicapés moteurs, ces élèves peuvent rarement suivre une scolarité continue, voire accéder à l’école, tout simplement. À titre d’exemple, en France, 20 % seulement des autistes sont scolarisés8, rappelle Fouzia, fondatrice d’une association promouvant l’inclusion des enfants autistes en milieu ordinaire.
Plusieurs parents témoignent de la véritable lutte qu’ils doivent mener pour obtenir une AVS (auxiliaire de vie scolaire), alors que leur enfant y a droit, soit du fait des retards administratifs advenus dans le traitement de leur dossier, soit parce que le rectorat n’arrive pas à recruter, soit encore parce que, débordé sans doute – tel parent se montrait compréhensif dans son témoignage –, il omet de renouveler un contrat existant.
Une solution proposée serait d’associer les parents volontaires au parcours de recrutement, en leur permettant de proposer au rectorat des personnes de leur connaissance, formées et motivées.
Les difficultés peuvent aussi être rencontrées par les enseignants : là encore émerge la demande d’une formation adaptée. Fouzia, au nom des enfants autistes, comme Delphine, mère de deux enfants à haut potentiel, en appellent à une prise de conscience cruciale : seuls des enseignants bien formés seront à même d’assurer à ces enfants la scolarité inclusive à laquelle la loi leur donne droit9. Sur le haut potentiel, qui concerne un enfant scolarisé sur quarante, aujourd’hui10, Delphine remarque douloureusement que les préjugés et fantasmes associés à la précocité, y compris chez les enseignants, nuisent à une prise en compte juste des besoins particuliers de ces enfants ; bien plus, une prise en charge inadaptée, fût-elle due à la simple ignorance, peut mener ces enfants à l’échec scolaire, paradoxalement. Former les enseignants ne requerrait pourtant pas la mise en place de moyens importants : les Mooc, par exemple, sont une solution simple, accessible, facilement diffusable à ces centaines de milliers d’enseignants qui compteront forcément un jour dans leur classe un élève à haut potentiel.
Notons que les enseignants eux-mêmes sont demandeurs de formation11, et ceci ne se limite pas à l’accueil des élèves à haut potentiel ou handicapés : les fameux « dys- » dont il est si souvent question ne sont identifiés comme tels que très tard, souvent, et les professeurs ne sont alors que les exécutants de consignes données par le médecin scolaire, sans qu’ils aient eu l’occasion de comprendre et encore moins d’anticiper les difficultés rencontrées par leurs élèves dans cette situation. Une telle formation des enseignants est non seulement à portée de la main mais impérative, insiste Delphine : « il est beaucoup plus facile de ne pas détruire un enfant que de reconstruire un adulte ».
Des parents qui demandent à être considérés comme éducateurs à part entière
Le plus frappant, peut-être, dans les prises de parole de ces parents, est le sentiment d’incompréhension mutuelle qui caractérise pour beaucoup la relation avec l’école. Les parents qui font ce constat parlent moins pour eux que pour ceux de leur entourage, et cette remarque ouvre une piste d’interprétation au chiffre inquiétant de Georges Fotinos rappelé plus haut. Dans certains territoires l’école est un monde où le parent n’entre pas. Quelques interprétations et propositions données par les parents interrogés.
Céline, mère d’élève dans le Loiret, parle d’une « relation fragile et pleine d’incompréhensions » ; Nathalie, à la Grande Borne de Grigny (91), appelle à la « conciliation », à l’« apaisement », mots qui traduisent une violence latente ; Halim parent et militant associatif dans l’Essone, évoque la « forteresse » que représente le collège pour beaucoup de parents des milieux défavorisés, et la peur que ces derniers nourrissent à l’égard de l’institution : selon lui la priorité est de « faire entrer » les parents dans le collège, afin de leur « donner de la valeur ». Orkia va dans ce sens, qui a constaté les malentendus, parfois graves, naissant d’une mauvaise connaissance mutuelle : elle propose que parents et enseignants se rencontrent, avant la rentrée, dans une relation d’égal à égal pour instaurer avant le début des cours une relation de confiance et de respect. Bref, « il faut une école pour les parents aussi », souligne Nazha, y compris et surtout ceux pour qui la langue est une barrière.
Cette mère de Grigny (91), ancienne assistante pédagogique en collège et mère d’un écolier de 10 ans, propose notamment d’ouvrir l’école aux associations, pour assurer cette liaison nécessaire entre l’école et les parents, afin que ceux-ci puissent s’investir auprès de leurs enfants comme ils le désirent, sans être arrêtés par les obstacles culturels, linguistiques et sociaux qui se dressent entre eux et l’institution. Elle a constaté que les jeunes décrochant tôt sont ceux qui ne sont pas soutenus et accompagnés par leurs parents – constat partagé par Esmahane, mère de trois enfants, qui s’est engagée dans une association travaillant pour la réussite des élèves des milieux populaires ; elle aussi note le besoin des collégiens que leurs parents s’investissent davantage pour leur scolarité, se rapprochent des professeurs, participent aux sorties : parents et professeurs, selon elles, doivent « se donner la main […] pour la réussite de tous les enfants ».
Outre la création de liens plus humains entre l’école et eux, de nombreux parents évoquent le souhait d’être respectés et aidés dans leur choix de l’école la plus adaptée à leur enfant – choix contraint, dans certains cas, comme pour cette mère qui n’a pu mettre son enfant dans l’école publique parce que celle-ci n’avait pu recruter l’AVS dont il avait besoin. De nombreux parents disent choisir l’école en fonction de la pédagogie qui y est déployée, soit dès la maternelle, par conviction, soit lorsque apparaissent des difficultés scolaires liées aux méthodes d’apprentissage utilisées. Le choix d’une école indépendante ou de l’école à la maison relève de ce cheminement : plusieurs mères témoignent de la « spirale d’échec scolaire » dans laquelle se trouvait leur enfant dans l’école publique, et qui les a conduites à trouver une autre solution, comme Nadia, dont la fille a eu six maîtresses pour son seul CE2, et qui, à l’approche du collège, a choisi de faire l’école à la maison pour permettre à sa fille de retrouver un niveau satisfaisant. Cette autre mère dont, enfant, les trois ans de méthode Freynet avaient constitué la seule période heureuse de sa scolarité, déçue de ne rien retrouver de tel à l’école publique pour ses enfants, propose que les parents soient réellement informés des différentes options éducatives, afin qu’ils puissent choisir l’école qui sera le plus en accord avec leurs convictions. En effet, selon elle, l’harmonie entre parents et enseignants sur les méthodes éducatives est essentielle pour la réussite scolaire de l’enfant. Elle en appelle à une dynamique nouvelle, où « l’iniquité de l’argent ou du lieu de résidence, […] indigne de notre système scolaire », ne soient plus des obstacles.
Ces parents, en effet, signalent tous le poids financier que leur choix représente, comme ces mères qui ont choisi dès la maternelle une école Montessori pour leur enfant, et qui demandent à l’État une aide financière, un « chèque scolaire » accordé aux parents faisant un choix particulier d’école pour le bien de leur enfant.
Enfin, les parents demandent à l’école qu’elle les associe à l’éducation donnée à leurs enfants par l’institution.
Certains parents se sentent déposséder de leur rôle essentiel d’éducateur pourtant au cœur de leur mission par une école qui intervient sur de nombreux sujets sans leur expliquer pourquoi ou comment.
Qu’ils s’agissent de sorties au cinéma, des livres proposés aux enfants ou des intervenants extérieurs, beaucoup de parents voudraient connaître le contenu de ce qui est proposé à leur enfant en-dehors du strict programme scolaire. Beaucoup, pourtant, se heurtent au silence, voire à de l’hostilité ; les enseignants se sentent mis en cause lorsque les parents souhaitent donner leur avis sur des questions de fond, comme les valeurs à transmettre. Cette mère de l’Essonne témoigne du sentiment d’injustice éprouvé par des parents de son entourage : « nous nous sentons accusés de ne pas être en mesure ou capables d’inculquer ces valeurs ». Elle propose alors de faire intervenir dans les écoles et collèges les parents qui le souhaitent, ou le peuvent, pour témoigner de leur engagement civique, de leur métier, des valeurs qu’ils défendent au même titre que l’école républicaine12.
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Il ressort de ce rapide parcours des propositions de parents pour l’école trois directions principales. Les parents demandent que l’école soit adaptée aux besoins réels de leurs enfants. Ils souhaitent avoir le choix de l’établissement où scolariser leur enfant, en fonction de la pédagogie employée, et suggèrent une plus grande souplesse pour les écoles elles-mêmes, dans la mise en place de ces pratiques. Enfin ils soulignent les lacunes visibles dans la formation des enseignants et éducateurs et appellent à une meilleure préparation et à un accompagnement plus solides de ceux à qui ils confient leurs enfants.
À prendre un peu de hauteur, ce que l’on peut retirer de cette synthèse est la teneur positive de ces prises de parole, qui témoignent d’une mobilisation constructive de la part des parents, lorsque l’occasion leur est donnée de participer au débat sur l’école. Si tous sont conscients des faiblesses et limites du système, ils se montrent enthousiastes à l’idée de chercher et proposer des améliorations, se sentent légitimes dans cette tâche et représentent, finalement, un encouragement adressé à tous les parents.
Justine Fesneau
Co-fondatrice et déléguée générale
de l’association Parents Professeurs
Ensemble (PPE)
Et
Servane Rayne
Professeur agrégée de Lettres
Enseignante en CPGE
Membre du CA de PPE
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- Georges Fotinos, Le divorce école-parent en France. Mythe et réalité en 2015, troisième volet de son étude, soutenue et publiée par la Casden (ouvrage disponible en ligne sur le site de la Casden ; url : https://www.casden.fr/Avec-vous-au-quotidien/Decouvrir-et-enseigner/Etudes-et-sondages/L-etat-des-relations-ecole-parents). ↩
- Parmi ces propositions Parents Professeurs Ensemble, accélérateur de projets, sélectionne ceux qui sont urgents et opérables par ses soins pour en accompagner la mise en œuvre dès maintenant. ↩
- On entend ici par lecture un déchiffrage qui s’accompagne de compréhension. Voir la conférence de Danièle Sallenave, de l’Académie française (en ligne sur le site de celle-ci ; url : https://www.academie-francaise.fr/actualites/illettrisme -et-enseignement-du-francais). Pour une mise à jour des données, on peut consulter sur le site de l’Éducation nationale l’interprétation des chiffres donnés par l’Association internationale pour l’évaluation des acquis scolaires. Sur l’illettrisme en général, le site de référence est celui de l’anlci. ↩
- « Le petit musée des horaires. Saignée dans l’enseignement du français », www.laviemoderne.net, 20 juin 2014. Constat dressé également par Jean-Paul Brighelli (La Fabrique du crétin, Le Tableau noir) et repris par Éric Conan, éditorialiste de Marianne, qui parle à ce sujet de « l’orwellisation de l’école » (Marianne, 10 octobre 2016). Les médias de tous bords sont unanimes, désormais, pour constater la dégradation des conditions d’apprentissage des élèves. ↩
- Synthèse fournie par le collectif « Sauver les lettres » en juillet 2015, sur la base d’une comparaison des horaires d’enseignement du français entre 1975 et 2015. ↩
- Le site de l’Éducation nationale présente très sobrement les résultats de la dernière enquête PISA (2015) sur la culture scientifique dans les pays de l’OCDE (Anaïs Bret, Saskia Keskpaik, Léa Roussel et Irène Verlet, DEPP-B2, « Les élèves de 15 ans en France selon PISA 2015 en culture scientifique : des résultats stables, toujours marqués par de fortes inégalités », décembre 2016). ↩
- 69 % selon l’enquête menée en 2014 par Le Parisien, enquête qui avait eu un certain écho dans les médias et avait conduit à s’interroger sur le « tout-numérique » mis alors en avant par le président de la République. ↩
- Cf. le site du Collectif autisme (https://www.collectif-autisme.org/scolarisation.html). ↩
- La loi « handicap » du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées reconnaît à tout enfant porteur de handicap le droit d’être inscrit dans l’école la plus proche de son domicile, qui constituera son « établissement de référence ». Cette loi – rappelle le Collectif autisme – va plus loin que l’affirmation du droit à la scolarisation. Elle garantit la « mise en place des moyens financiers et humains nécessaires à la scolarisation en milieu ordinaire des enfants, adolescents ou adultes handicapés. » ↩
- Les chiffres peuvent varier selon les sources et surtout selon la définition qui est donnée du haut potentiel. Celui-ci, minimaliste, est communiqué par le Centre national d’aide aux enfants et adolescents à haut potentiel (www.cnahp.fr). ↩
- Parents Professeurs Ensemble, porte-voix des parents comme des professeurs, recueille sur sa plate-forme les témoignages d’enseignants proposant des solutions concrètes, parfois déjà expérimentées, aux problèmes qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur métier. ↩
- Si, dans l’étude de Georges Fotinos, moins de sept parents sur dix inculquent à leurs enfants le respect des valeurs de l’école républicaine, cette proportion tombe à 43 % parmi les parents dont l’enfant évolue dans un mauvais climat scolaire. Il faudrait creuser l’hypothèse que l’école est lieu de cristallisation de la représentation que les parents d’origine sociale modeste se font des institutions et des valeurs républicaines. ↩