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dans Politique

Lourdios-Ichère, 2022 ou 1789 ? Une fable dans la chronique de la fracture française…

Eric Cerf-MayerParEric Cerf-Mayer
29 avril 2022
Lourdios-Ichère, 2022 ou 1789 ? Une fable dans la chronique de la fracture française…
Si Voltaire revenait sur terre, il en aurait tiré un savoureux conte philosophique tant la sanction appliquée à ce petit village des Pyrénées-Atlantiques de 131 habitants inscrits sur la liste électorale par le Conseil constitutionnel est caricaturale de la fracture française au lendemain de l’élection présidentielle de 2022 et lourde d’une signification affligeante…

Quelques jours après le 24 avril, la guerre du gaz, péripétie du conflit en Ukraine, et le cocktail déjeunatoire à l’Elysée pour saluer le  départ du Premier ministre alimentent les commentaires des médias à des encablures de Lourdios-Ichère ; la vie continue en quelque sorte pour les vacanciers de Pâques et ceux qui travaillent dans notre “cher et vieux pays”, et qu’importe si une infime poignée de leurs compatriotes a vu son vote annulé par des juges bien indifférents à leurs préoccupations de “manants” loin de la capitale du Royaume hexagonal !
 
France 2022.  Les Français ont heureusement la mémoire courte et sélective pour certains de leurs mandataires politiques : valant sanction pour les autres électeurs de son village natal, le geste de Jean Lassalle est un crime d’une gravité sans commune mesure avec par exemple l’affaire du sang contaminé qui, en son temps, avait jeté une ombre fâcheuse vite balayée sur la carrière de celui qui préside aujourd’hui la haute institution veillant, entre autres attributions, à la régularité des élections et référendums, conformément à la Constitution de la Ve République !
 
Sous l’or des lambris de l’aile Montpensier du Palais Royal, dans la salle des délibérations, ancien salon de travail de Marie Clotilde de Savoie (épouse d’un cousin de l’Empereur Napoléon III), bien loin de la ferme Casteig et de l’église Saint Isidore, les vénérables membres du Conseil constitutionnel ont jugé que les “agissements”  du député et ancien maire de Lourdios-Ichère de 1977 à  2017 ont  été de nature à altérer la “sincérité” du scrutin de cette commune, et ont donc annulé dans la grande sagesse qu’on leur prête les résultats du vote.
 
Le geste de colère de Jean Lassalle mettant en scène et diffusant son abstention filmée vaut donc invalidation des votes dans ce petit village qui a ironiquement battu un record de participation – 80,15 % ! – quand 14 millions de Français ont tourné le dos aux urnes, preuve que le “crime” du candidat, qui a obtenu 3,2 % au premier tour, n’a eu en réalité absolument aucune incidence sur la décision d’aller voter pour ses anciens administrés ni altéré en rien  leur “sincérité” dans le secret de l’isoloir ! En l’occurrence, 52 votes se sont portés sur Emmanuel Macron, 38 sur Marine Le Pen, et le dépouillement fait état de 12 votes blancs et de 3 bulletins nuls.
90 bulletins au niveau national, cela ne pèse sans doute pas bien lourd aux yeux de ceux qui ont pris la décision de les annuler mais en termes de symbole c’est un acte qui mérite réflexion dans un pays divisé, en proie à une crise de régime et à un malaise évident.
Il est probable que ses anciens administrés ont compris et pardonneront plus vite à Jean Lassalle son geste ostentatoire et individuel qu’ils n’oublieront le formidable mépris à leur égard sous-jacent dans cette décision du Conseil constitutionnel, typique de la fracture et du fossé qui se creusent dangereusement et inexorablement entre une pseudo élite – les “gens d’en haut”- coupée des réalités et ceux “d’en bas” incapables à ses yeux de se forger une opinion de leur propre initiative et supposés sans conscience, des moutons somme toute qui obéiraient aveuglément en bêlant à leur berger !
 
En revanche, les pétitions de personnalités du monde artistique ou sportif appelant à voter pour tel ou tel candidat, le scandale de l’Université de Nantes, les pressions de toute nature indignes d’une saine démocratie observées tout au long de la campagne présidentielle, exercées sciemment pour influencer les résultats du vote, largement relayées par les médias et réseaux sociaux, ne constituent en rien aux yeux des sages du Palais Royal des agissements de nature à altérer la sincérité du scrutin !
Pas une observation ni l’ombre d’une quelconque recommandation sur ces pratiques qui abîment notre démocratie !
Une vision obsolète, pleine de morgue où les avatars bien dégradés des châtelains de l’Ancien Régime guideraient les “gueux”, sans dents, Gilets jaunes, et autres damnés de la France périphérique vers l’isoloir pour les sauver de leur ignorance, manque de discernement et absence de bon sens en leur indiquant quel bulletin glisser dans l’urne…
 
Les juristes multiplieront toutes les arguties incompréhensibles au commun des mortels et justifieront avec aplomb l’annulation du scrutin à Lourdios-Ichère en oubliant le travail considérable et l’abnégation des Maires en communes rurales pour organiser des élections. Il fallait sans doute faire un exemple pour que Jean Lassalle, homme politique sincère et sans fard exprimant une sensibilité politique “anti système” qui a totalisé 3,2 % de suffrages avec sa formation “Résistons”, soit presque le double du score atteint par la candidate du Parti socialiste naufragé, ne suscite surtout pas d’émules ailleurs en France, parce que fatalement les descendants de Jacquou le Croquant dans l’imaginaire singulier de ces juges auront été influencés par son acte !
 
Jean Lassalle a exprimé ses regrets et a déclaré qu’il assumerait ses responsabilités en se pliant à la sanction de son geste et c’est tout à son honneur.
La décision du Conseil constitutionnel à l’encontre des électeurs de Lourdios-Ichère en revanche n’est pas de nature à réconcilier les Français avec leurs institutions et le mal est fait. 
Elle est d’une maladresse insigne par le signal de mépris adressé aux 90 citoyens qui ont fait l’effort de voter dans cette petite patrie nichée au coeur du Béarn, et elle résonne d’une manière sinistre et grinçante quelques jours après les paroles prononcées au Champ de Mars par l’exécutif reconduit sur la bienveillance et la fraternité… 
 
Nous ne sommes pas en 1789, mais en avril 2022.  Les juges parlementaires ne portent plus de perruques poudrées et ne s’apprêtent pas à gravir les marches de l’échafaud sur la vaste place non loin du palais des Tuileries et sous les fenêtres du Garde-Meuble de la Couronne… Les révolutions en périodes troublées naissent souvent de l’accumulation de ces piqûres faîtes sans aucune conscience du mal qu’elles occasionnent par les “privilégiés” tout en haut au sommet du pouvoir à “ceux d’en bas” comme nos 131 compatriotes de Lourdios-Ichère punis pour avoir accompli leur devoir électoral sans avoir visiblement partagé la colère de l’illustre enfant de leur commune si on en juge par leur taux de participation à la désignation de leur monarque républicain.
 
Eric Cerf Mayer
 
Photo : Obatala-photography/Shutterstock.com

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