Francis Massé explore la notion du « en même temps » dans la politique française, en soulignant les défis croissants de gouvernance dans un monde globalisé. Il propose une réforme des institutions et des mentalités, en insistant sur la collaboration, la décentralisation, et l’intelligence collective pour mieux répondre aux enjeux contemporains.
N’existe-il dans notre pays une forme de nonchalance d’ordre intellectuel tout comme une sorte d’inertie pour ne pas aboutir ? Dans l’idée du « En même temps » il y a de fait trois options possibles.
Quelles sont-elles ? :
- Promouvoir le « En même temps » et ne pas agir en conséquence ;
- Travestir l’expression en « Une chose et son contraire » ;
- Approfondir la notion et l’appliquer effectivement.
Ce qui nous intéresse ici c’est naturellement la troisième option, celle dont véritablement la France a besoin ; ni la procrastination ni le déni ne sont productifs. À cette fin une meilleure compréhension du monde dans lequel nous vivons devient indispensable. De puissants penseurs véritablement en lien avec l’observation des faits peuvent nous y aider.
Interrogeons-nous alors comment et en quoi nos institutions et organisations publiques ne sont plus adaptées aux enjeux et situations de plus en plus complexes du monde, que ce soit aux niveaux local, national, européen et international. Car ces enjeux et situations sont de plus en plus en plus complexes du fait de la croissance de leurs interactions. Un accroissement des interdépendances qui demande logiquement une approche globale, en termes de réflexion et action, propre à les considérer dans un même temps !
Certes, tout savoir sur tout est impossible à l’échelle individuelle ou de petites communautés professionnelles trop souvent isolées, mais il est utile d’adopter quelques principes clés :
- Admettre la complexité et en comprendre les mécanismes ;
- Reconnaître une capacité collaborative à réduire les angles morts ;
- Préférer l’intelligence collective à l’enfermement dans une monoculture pour développer une approche globale et donc systémique.
D’abord dans une première partie quelques éléments de constat et d’analyse (1). Ensuite dans la seconde partie quelques pistes de solutions et de propositions opérationnelles (2).
- Un constat stimulant
Ainsi du fait d’imbrications et autres enchevêtrements la plupart de nos problèmes sont reliés entre eux. Il faut en tirer une conclusion claire ; la recherche de résolution séparée de l’un d’entre eux serait insuffisante voire risquée : les solutions doivent être trouvées en traitant plusieurs cas à la fois dès lors qu’ils sont corrélés. Il en découle un caractère multifonctions de toute action ou activité. Rares en effet sont les décisions qui ont un objectif ciblé et unique. Aucune action ne peut être engagée sans avoir quelque impact plus ou moins important à la circonférence de la cible principale. Ceci est vrai dans la réalité sociale comme dans le domaine des représentations. Gérard Noiriel ne souligne-t-il pas combien le poids de l’Histoire agit toujours dans nos représentations contemporaines des situations, ce qui fut notamment le cas sur le dossier des retraites.
Bruno Latour aura apporté une immense réflexion pour notre combat d’aujourd’hui[1]. Il a en particulier lancé des pistes majeures pour s’interroger sur les façons de métaboliser la question écologique, explorer la situation nouvelle, donner un sens nouveau à l’université, rechercher à la fois la prospérité et le bien-être, la liberté, et de tenir dans l’habitabilité de la terre en ayant en tête le concours de toutes les disciplines. C’est ce dernier point que nous devrions fréquenter davantage. Pour redonner des puissances d’agir – nous dit-il – pour arriver à « parler d’une seule voix » il faut laisser advenir les différents modes de vérité, technique, scientifique, religieux ou politique. L’atteinte du consensus est un long et lent cheminement.
En ce qui concerne le dernier mode, le mode politique, il permet notamment de constituer du collectif.
S’en passer comme se passer des médiations et de la controverse serait une profonde erreur ; il faut par conséquent du temps et de la patience. Et du courage.
À partir d’un tel constat le seul recours que nous avons est de comprendre, comme le disait parfaitement Michel Rocard. Cette vertu de compréhension, car c’en est une, exige de la ténacité pour sortir des sentiers battus. Comprendre sollicite aussi le recours à des « moteurs de recherche » puissants pour capter et diffuser les informations indispensables d’avant l’action. Le « En même temps » exige des savoirs ! Formation, recherche, information sont donc des facteurs clés pour une dynamique de réussite. Ce n’est donc pas tout à fait un hasard si nous subissons des guerres informationnelles. Le dernier rapport d’enquête du Sénat est à cet égard sans équivoque [2]. Ce n’est pas un hasard car chacun peut voir nos fragilités : divisions, doctrine mal vertébrée, désorganisation, etc. A cet égard la nouvelle Revue Nationale Stratégique (RNS) « gagner la guerre avant la guerre » et la notion de guerre totale qui y est attachée est un plan « En même temps » …qui ne peut que mettre sous tension l’ensemble des ministères et des forces vives du pays. [3]
On se fourvoierait si l’on se contentait de lutter contre les stratégies d’influences et autres opérations hostiles comme les guerres informationnelles.
Il faut inoculer préventivement des défenses immunitaires fortes. C’est là qu’intervient le fameux triptyque Savoir, Pouvoir, Vouloir.
Savoir ! A tout dire un effort majeur doit être porté sur l’éducation et la formation ; il n’est pas acceptable que près de 12% des jeunes Français soient sous les radars de l’Éducation Nationale auxquels s’ajoutent les autres formes d’échec scolaire.
Pouvoir ! Nos capacités de gouvernabilité sont perfectibles non seulement du fait, aujourd’hui, d’une assemblée nationale coupée en trois courants difficilement conciliables mais par l’absence depuis longtemps d’une réforme profonde de l’État et d’une Europe mieux organisée.
Vouloir ! Notre volonté est émoussée tant nos désaccords sont profonds et la situation politique actuelle en est un exemple.
Aussi, la mesure numéro un est-elle l’éducation et la formation. Instruire et aguerrir nos jeunes s’impose. Encore faut-il attribuer notre confiance et des moyens aux professeurs et enseignants et les sensibiliser eux-mêmes à la nouvelle donne. C’est là que devrait intervenir un renouvellement décisif dans la gouvernance et le management publics.
À ce stade du raisonnement j’insisterai sur le nécessaire continuum entre les différents niveaux des collectivités publiques et sur l’appel utile au concept de GLOCAL qui décrit les interactions et l’interpénétration entre la globalisation et le local. Un administrateur ou un responsable politique local au fait des enjeux couverts par les autres niveaux ou inversement l’administrateur ou le politique en responsabilité au niveau national européen ou international capable de discerner les intérêts des niveaux locaux ou intermédiaires sont une configuration optimale pour atteindre nos objectifs. C’est pourquoi le non cumul systématique des mandats est une erreur. C’est pourquoi également la timidité des coopérations entre les différents niveaux est contreproductive. Le « En même temps » réclame du coopératif et de l’échange.
Aussi, pour que cela fonctionne il est tout autant nécessaire d’organiser des tiers lieux, des passerelles entre le monde universitaire et de la recherche avec les organisations publiques. Comme il est temps de faire évoluer les médias pour qu’ils remplissent un meilleur rôle pédagogique.
Par ailleurs ma propre expérience professionnelle m’apprend que l’articulation entre le Technique (disons l’administration) et le Politique (les gouvernants ou édiles locaux) est perfectible dans le sens à la fois d’un meilleur dialogue et d’une meilleure compréhension des rôles de chacun ainsi que des différentes situations quelle qu’en soit la complexité.
Pour conclure provisoirement et, face aux dangers, un silence provisoire requis pour concertations et maturation de projets est plus efficace que les excès de communication. Mais la stratégie doit être active au service d’une vision proactive du « en même temps » ce qui suppose une intelligence collective (penser ET agir ensemble) puissante et dynamique.
- Face à la crise institutionnelle française, responsabiliser la France et les Français
À l’heure des manipulations de tous les bords provenant du système politico-médiatique ou des réseaux sociaux, il paraît nécessaire de réagir. Un citoyen non élu n’a que sa plume ou son droit à manifester pour défendre quelques principes.
D’ailleurs il ne peut s’en prendre qu’à lui-même s’il n’est pas satisfait puisqu’il peut lui-même se présenter aux suffrages de ses pairs – encore faut-il qu’il y parvienne au vu des sauts d’obstacles à franchir -.
Il me semble que trois forces assez autonomes les unes par rapport aux autres mais néanmoins réunies par le mainstream de l’ignorance et de la superficialité soient principalement responsables de ce qui nous arrive et en particulier de notre écher du « En même temps ».
La première coule de source c’est la classe politique tout à fait respectable qui semble parfois aujourd’hui pauvre en talents et en personnalités puissantes et visionnaires. Les difficultés à trouver un nouveau gouvernement ne sont pas dues à cet égard qu’aux questions de majorité parlementaire.
Sans doute faut-il voir l’origine de cet affaiblissement du personnel politique dans un certain nombre de facteurs.
D’abord depuis les années 80 la complexité et la technicité des problèmes s’est accrue et cette situation requiert une forte capacité de travail autant que des moyens pour y parvenir. Or à considérer l’insuffisance de transparence de circulation de l’information, des moyens d’étude et de réflexion du Parlement, de documentation, à comparer à des institutions analogues dans d’autres pays, tels les Etats-Unis il y a lieu de s’interroger. Par ailleurs la formation des élus est lacunaire alors que cette formation est nécessaire et qu’il n’y a pas lieu à s’en offusquer. C’est le cas pour tout professionnel ou responsable aujourd’hui qu’il puisse bénéficier d’une formation permanente.
L’interdiction du cumul des mandats n’aura pas été un succès car il a entraîné la constitution d’une classe politique nationale parfois coupée des expériences du terrain.
Par ailleurs l’Union européenne n’a pas été suffisamment prise en considération alors qu’il était possible de dynamiser davantage des relations de travail entre parlementaires européens et nationaux.
Le rôle de la haute administration en France sous la Cinquième République a été également déterminant. Concomitamment à la présidence de François Mitterrand, l’ultralibéralisme s’est développé en même temps que le bond en avant de la globalisation économique. Les cadres conceptuels de l’État et du rôle de l’administration ont progressivement été bouleversés et ce d’autant plus que l’Europe institutionnelle prenait de l’ampleur.
Dans le même temps les élites ont délaissé un avenir professionnel au sein de l’État au profit de carrières dans l’entreprise. À notre avis et contrairement aux Etats-Unis face au tournant libéral du secteur privé, ni l’État ni les politiques européennes n’ont su s’adapter à cette nouvelle donne. Si bien que les politiques de la concurrence au demeurant indispensables ont souvent remplacé la notion même de politique industrielle.
La désagrégation relative des services publics et la désindustrialisation du pays ont été quasi simultanées sur longue période. La cause racine en est largement due à une erreur conceptuelle majeure constitutive du mal français et sans doute européen : l’absence à la fois de pragmatisme et de vision ne peut que donner toute sa place à l’idéologie.
Plus on parle du mot, moins la chose existe ; Jacques Ellul en avait établi une loi sociologique. Le fait est que l’inertie a dominé sur plusieurs dimensions :
- Au plan géopolitique nous avons perdu au moins 10 ans à l’issue de l’effondrement du bloc soviétique au lieu de construire un nouvel équilibre sur notre continent ;
- Au plan européen l’approche en termes de marché unique a fait fi de la nécessité absolue d’une vraie défragmentation de l’économie : la concurrence intra européenne a prospéré et nous en payons le prix aujourd’hui. La simple observation du pullulement des organismes socioprofessionnels dans l’univers économique et industriel du marché intérieur suffit à démontrer le potentiel d’inertie et de d’empêchements de coopération qui en résulte.
- Au plan politique et institutionnel la notion d’unité dans la diversité n’a pas bien fonctionné faute, là encore, d’une totale absence de pragmatisme. Le sentiment qui a été donné qu’il fallait détruire les nations et peut-être aussi les États a été entretenu au lieu d’organiser réellement une répartition claire des compétences et également de vrais partenariats voire des fusions bien gérées entre services publics. À titre d’exemple la SNCF et la DB ou la création d’une FAA européenne !?[4]
Tout le monde y perd pour avoir voulu ne sacrifier aucun de ses petits pouvoirs : les politiques, les fonctionnaires, les dirigeants d’organisations publiques parapubliques ou professionnelles.
Le mal est bien implanté et il faudra être patient et habile pour éviter que la solution ne provienne que du monde des grands intérêts financiers industriels mondialistes qui négligent spontanément les cultures et les nations et réduisent les sociétés humaines à un marché autonome conduit par la seule évolution technologique et financière.
Faute d’avoir eu le courage de mettre la main dans le cambouis de la gouvernabilité, du management responsable, nous créons subrepticement une société d’anomie telle que décrite autrefois par Durkheim.
La crise actuelle en France n’est une crise de régime politique. Changer de constitution n’est pas la bonne méthode. En revanche il faut faire évoluer les comportements et agir « En même temps ». Et d’abord responsabiliser la France et les Français et décentraliser notre pays et ses institutions s’impose. En revanche il faut de puissants moteurs centraux de gouvernance pour diffuser partout la connaissance et le savoir qui, eux, doivent venir de partout. Elle est là l’unité de la Nation ! C’est dire que la formation et l’information, avec les aptitudes à la compréhension qui vont avec, sont au cœur des enjeux et des solutions. Un nouveau Jules Ferry ?
Notre pays, dans toutes ses régions, doit être un lieu de controverses et d’initiatives pour des innovations économiques, sociales et culturelles assumées. Il n’y a pas lieu pour cela d’opérer de grands chambardements : il faut « simplement » changer d’état d’esprit ! C’est toute une nouvelle stratégie qu’il faut bâtir à partir d’une approche géopolitique et d’un supplément d’intelligence économique et de prospective sociale. Oui, la consolidation de notre tissu national passe par une vision stratégique tant nationale qu’internationale partagée par tous.
Dès lors, naturellement il convient de bien cerner nos incohérences et nos contradictions. Il faut, comme l’a indiqué le président de la République, réaliser ce que l’on croit impossible. Contrairement à l’analyse de Benjamin Morel dont je comprends bien l’inquiétude et selon lequel : « la différenciation territoriale est le tombeau de la France », une nouvelle direction doit être prise vers une réelle décentralisation. Cette décentralisation ne doit pas en effet être un “autre séparatisme visant à déstructurer et déstabiliser la France au risque de précipiter son éclatement”[5].
Il nous faut de la mesure, du proportionné et de l’harmonie. Or nos structures sont selon le cas trop grandes, trop petites ou éclatées. L’économiste anglais Ernst Friedrich Schumacher prenait soin de souligner qu’il n’existe pas de réponse univoque à la question de la taille, car la taille adéquate est chaque fois déterminée par le type d’activité qu’elle concerne, (et) déplorait la propension des hommes à vouloir appliquer les mêmes schémas de pensée en toutes circonstances, source d’innombrables aberrations[6].
Nous confondons trop souvent « État unitaire » et « État jacobin ».
Après une vraie simplification des structures territoriales prenant en compte la réduction du nombre d’agences et autres établissements publics, il est indispensable de confier aux politiques locaux de vraies responsabilités en leur donnant de vrais moyens et en instaurant un vrai contrôle a posteriori.
Par ailleurs il est nécessaire de bien comprendre que la solution n’est pas tant dans la réforme des structures que dans l’émergence d’un nouvel état d’esprit. Il ne s’agit pas de céder la place à des roitelets provinciaux car le pacte girondin doit être un pacte républicain. Il s’agit d’appliquer un management politique organique dans notre tissu national. Une structure organique est un type de structure organisationnelle qui se caractérise par une flexibilité et une adaptabilité accrue. Ceci, contrairement à une structure hiérarchique et centralisée où les décisions sont prises par une seule personne ou un petit groupe de personnes au sommet de l’organisation.
C’est d’une société de confiance dont nous parlons pour sortir enfin de l’étrangeté française que dénonce Philippe d’Iribarne[7]. Avec son avertissement : « Quand on veut agir sur une société, pas seulement dans l’imaginaire mais dans la réalité, on ne peut pas faire comme si ces mythes n’étaient pas au cœur de la vie sociale ».
En conclusion générale et pour achever notre propos sur un mode grave, un regard vers nos amis britanniques peut être utile. Keir Starmer, le Premier ministre Britannique prévient ses concitoyens que leur vie va « empirer avant que ça aille mieux » (…) Nous avons hérité d’un trou noir, aussi bien dans l’économie que dans la société. C’est pourquoi nous devons agir et faire les choses différemment. Cela implique, conclue-t-il, d’être honnête avec les gens : à propos des choix auxquels nous sommes confrontés, et des difficultés que nous allons traverser. Franchement, les choses vont empirer avant que ça aille mieux. »
Remarquons en effet avec beaucoup d’experts que la complexité inhérente au management des organisations publiques vient de plusieurs familles de facteurs : un environnement politique avec des commandes changeantes à l’administration et des réactions à court terme, égotiques ou irrationnelles ; des logiques managériales et d’intérêt politique pas toujours compatibles. Un environnement international confronté aux contraintes du multilatéral et aux effets de la mondialisation. Tout dans cet univers y est multifactoriel. Les coûts réels y sont difficiles à estimer compte tenu des contraintes légales diverses, les résultats difficiles à quantifier et à démontrer. Les impacts des décisions publiques sont parfois incertains, imprévus, indésirables.
Face aux dangers, ne devrions-nous pas modifier notre gouvernance dans le sens qui précède ? Oui nous devrons édifier une structure organisationnelle organique c’est-à-dire fluide et flexible. Associée à une prise de décision décentralisée, à des hiérarchies plates, à de larges étendues de contrôle, à une communication informelle et à une capacité à transformer, notre structure publique serait mieux apte à gouverner un pays qui doit muter.
Il faut persévérer dans le « en même temps » mais au lieu de s’en moquer, agir avec rigueur et vérité tel que nous l’indiquait Bruno Latour.
Francis Massé,
Président de MDN Consultants
[1]https://www.youtube.com/playlist?list=PLCwXWOyIR22s1ObpNtFuD4Ny6_paqLX5p
[2]https://www.senat.fr/salle-de-presse/dernieres-conferences-de-presse/page-de-detail-1/politiques-publiques-face-aux-operations-dinfluences-etrangeres-conclusions-de-la-commission-denquete-3494.html
[3]https://www.lemonde.fr/international/article/2021/10/05/gagner-la-guerre-avant-la-guerre-nouvelle-strategie-de-l-armee-francaise_6097119_3210.html
[4] Federal Aviation Administration
[5]Benjamin Morel, La France en miettes, Régionalismes, l’autre séparatisme ; Éditions du cerf,2023
[6]Ernst Friedrich Schumacher, Small is beautiful, Seuil 1979, cité par Olivier Rey, Une question de taille, Éditions Stock 2024
[7] Philippe d’Iribarne, L’étrangeté française, Éditions du Seuil, 2006.