La rencontre, lundi 14 avril 2025, à la Maison Blanche, entre les Présidents des Etats-Unis, Donald J. Trump, et d’El Salvador, Nayib Bukele[1], a rappelé non seulement les liens qui unissent les deux pays, suscitant de nombreux commentaires, mais a placé sous les feux de la rampe la politique de lutte contre les gangs menée par le petit État d’Amérique centrale depuis plusieurs années.
Élu en février 2019 dès le premier tour de l’élection présidentielle avec 53% des voix, à l’âge de 37 ans, le nouveau Président Bukele avait fait alors de la lutte contre l’insécurité, ancrée dans la société au travers du développement du phénomène des « maras », les gangs contrôlant trafics de tous ordres y compris de la drogue, une priorité absolue. Considéré comme le pays le plus dangereux au monde, avec un taux d’homicides de 106 pour 100.000 en 2015 (plus de 7000 assassinats par an), El Salvador traversait une décennie qui devait être marquée par la disparition violente de plus de 41.000 personnes[2].
Les effets sur l’économie et la cohésion de la société se faisaient sentir, dans un marqué par le sens du commerce : 69,3% du PIB dépend des services, 25,6% de l’industrie et 5,1% de l’agriculture. Le mandat de l’ancien président issu des rangs du FMLN (Front Farabundo Marti de Libération Nationale)[3], Salvador Sanchez Ceren (2014-2019), n’a pas connu une seule journée sans homicide. Statistiquement, une personne était assassinée chaque heure. Cette situation créait un foyer de tensions permanent en Amérique centrale, région déjà soumise à la pression migratoire et au durcissement de l’autoritarisme du Président Daniel Ortega au Nicaragua[4], mettant à mal le Système d’Intégration centraméricain (SICA)[5]. Mauricio Funès, Président de 2009 à 2014, n’avait connu qu’une seule journée sans crime pendant son quinquennat [6]. Somme toute, cette situation ne pouvait pas se poursuivre.
Réélu en février 2024 avec plus de 84% de suffrages, Nayib Bukele est parvenu à éradiquer la violence dans son pays en déployant une action sécuritaire globale de l’État : encadrement de la police, des forces armées, meilleurs équipements, un appareil judiciaire coordonné avec le ministère de l’Intérieur, construction de biens immobiliers du ministère de la justice avec le fameux Centre de confinement du terrorisme (CECOT), et en parallèle, développement d’une politique économique attractive pour les investisseurs, par ses infrastructures notamment de mobilité. Cette multitude d’actions a permis à l’État de reprendre la main sur un territoire de 21.041 km² avec une population d’à peine 6 millions d’habitants.
Avec un taux d’homicide de 1,9% en 2024, El Salvador rappelle qu’il existe une voie pour sortir de la violence chronique alors même que cette réalité est le premier sujet de préoccupation des populations latino-américaines. Les migrants partent en raison des problèmes de gouvernance et d’économie moribonde dans leurs pays d’origine : le Venezuela, avec la dictature de Nicolás Maduro, et Haïti, aux mains des gangs incarnés par la figure médiatisée de Jimmy Cherizier alias « Barbecue », sont devenus les premiers concernés.
La situation inédite salvadorienne devient un exemple dont beaucoup voudraient s’inspirer ou observent avec attention : l’Équateur avec la récente réélection de Daniel Noboa[7], le Chili, le Pérou, la Colombie, tout comme le Mexique ou l’Amérique centrale sont concernés par la permanence de cette violence qui cherche à affaiblir les États. El Salvador peut-il être regardé comme un modèle régional ? La rencontre avec le président Donald Trump cette semaine a révélé les axes d’une coopération bilatérale alors même que 2,5 millions de Salvadoriens vivent aux États-Unis, en matière de justice et de lutte contre l’insécurité. Il s’agit en Amérique centrale d’une priorité absolue qui est, en raison de la géographie, un sujet de sécurité nationale pour les États-Unis.
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Nayib Bukele et le rétablissement de l’autorité de l’État salvadorien
El Salvador a connu deux périodes de violence extrêmes durant son histoire contemporaine : d’une part, la guerre civile sur fond de conflit Est-Ouest dans lequel l’Amérique centrale était un foyer de tensions, de 1979 à la signature des accords de paix de Chapultépec en février 1992, et d’autre part, la guerre contre les gangs engagés au terme d’une décennie sanglante durant les années 2010.
El Salvador a été confronté à un conflit interne dès la fin des années 1970. La fermeture des espaces démocratiques et un mal développement dans une région soumise à la pression idéologique, que portait la rivalité Est-Ouest, devaient enflammer l’Amérique centrale. Le Front Farabundo Marti de Libération nationale (FMLN) de tendance marxiste-léniniste, allié au Front démocratique révolutionnaire (FDR), s’engageait, avec le soutien notamment du Nicaragua et de Cuba, dans un combat révolutionnaire contre le gouvernement qui recevait le soutien des États-Unis. L’arrivée d’une junte militaire composée de jeunes officiers réformistes en 1979 devait laisser la place à une coalition gouvernementale à partir de 1982 de laquelle le démocrate-chrétien José Napoleon Duarte allait émerger.
Président de la République de 1984 à 1989, il allait mener une politique de lutte contre la guérilla qui devait mener deux offensives générales en janvier 1981 et novembre 1989. Le pays basculait dans un conflit interne qui devait provoquer la mort de plus de 35.000 personnes, le départ de 3 millions d’habitants, la plupart aux États-Unis, et le déplacement dans les frontières nationales de centaines de milliers de personnes rejoignant les villes, à commencer par la capitale San Salvador, mais également San Miguel, San Vicente ou Santa Ana.
Cette crise se vérifiait sur le plan régional : le Guatemala vivait également un conflit interne entre un régime militaire conduit par le général Efrain Rios Mont (1982-1983) et une guérilla marxiste, Union révolutionnaire nationale guatémaltèque (URNG) avant le retour par la voie démocratique d’un gouvernement conduit par le démocrate-chrétien, Vinicio Cerezo (1986-1990). La paix était signée en décembre 1996. Le Honduras comptait sur la principale base militaire nord-américaine en Amérique centrale tandis que le Nicaragua était dirigé, depuis la chute d’Anastasio Somoza en 1979, par le sandiniste Daniel Ortega[8]. La chute du Mur de Berlin le 9 Novembre 1989 annonçait la fin du système bipolaire Est-Ouest officialisée par la chute de l’ex-URSS en 1991.
En Amérique centrale, une nouvelle période libérale s’ouvrait avec les accords de Chapultépec de 1992 entre le FMLN-FDR et le gouvernement salvadorien, avec les accords de 1996 entre l’URNG guatémaltèque et le Président Alvaro Arzu, avec le départ de Daniel Ortega de la tête du Nicaragua en 1990 après des élections marquées par la victoire de Violeta Chamorro. Une période libérale sur le plan économique, en faveur d’une intégration régionale et d’un développement des services, succédait à la décennie perdue des années 1980. Pour autant, les maux contemporains d’une Amérique centrale soumise à la violence des gangs, commençaient à émerger : de nombreux délinquants centraméricains détenus dans les prisons américaines, étaient renvoyés dans leurs pays d’origine, établissant au fil des années les foyers d’une criminalité nouvelle, organisée et coordonnée. Les germes des « maras », qui devaient terroriser El Salvador pendant les années 2010, sont à rechercher dans cette réalité.
Nayib Bukele est né le 24 juillet 1981. Il était enfant pendant les années de la guerre civile. C’est la raison pour laquelle, en accédant à des fonctions publiques comme Maire de la ville périphérique de San Salvador, Nuevo Cuscatlan (2012), puis de la capitale en 2015, il a pu mesurer la gravité du problème sécuritaire. Il a développé l’idée que son pays était confronté à une nouvelle « guerre », celle contre les gangs, qui devait faire plus de victimes que la guerre civile des années 1980. Ce constat et cette analyse constituent la base de ce qui est devenu la « doctrine Bukele » : une restauration de l’État dans ses actions régaliennes, garant de la sécurité et de la libre circulation des personnes, biens et marchandises, une lutte sans merci contre la criminalité organisée, une constance dans la durée avec un État d’urgence qui dure depuis 3 ans. Élu à la présidence en 2019 sur un programme d’engagement, Nayib Bukele a remporté les élections législatives de 2021 lui permettant de disposer d’une majorité appuyant la priorité de son gouvernement : le retour de la sécurité[9].
Cette priorité fonde la confiance et la crédibilité dans l’action publique, marquée également par une simplification de la carte territoriale et électorale : le nombre de communes a été ramené de 262 à 44, celui des députés de 84 à 60. Le parti politique de Nayib Bukele, « Nuevas Ideas », dispose de la majorité parlementaire et, dans les territoires, relaie l’action du Chef de l’État. Et pour cause, la période de la Covid 19 a mobilisé les moyens de l’État dans un pays dont l’action en matière de prévention de contagion du virus et de sécurité publique a été saluée sur la scène internationale. La pandémie a conduit à une première baisse du nombre d’homicide : de 18,1 pour 100 000 en 2021 (1147 meurtres), il est descendu à 7,8 en 2023, puis à 1,9 au début de l’année 2025, niveau inédit dans ce pays centraméricain.
Un des piliers de la politique sécuritaire de Nayib Bukele a été la construction en 2022 du Centre de confinement du terrorisme, le fameux CECOT. Il s’agit d’un pénitencier de très haute sécurité, inauguré en janvier 2023 à Tecoluca, au Salvador. D’une capacité de 40 000 places, il est considéré comme la plus grande prison d’Amérique. En juin 2024, 14 500 détenus y étaient incarcérés. Nayib Bukele considère les membres des gangs comme des terroristes : c’est la raison pour laquelle il assume le fait que cet établissement n’est pas une prison « lambda » mais bien un lieu visant à endiguer et stopper net le développement des maras[10].
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Relations avec les Etats-Unis et situation régionale centraméricaine
Le message voulu par le président salvadorien vise à affirmer la puissance publique dans le cadre d’une approche politique : la détention des « maras » et leur contrôle permet la « libération » des Salvadoriens. Il est certain que l’Amérique centrale est placée sous les projecteurs depuis le début du second mandat de Donald Trump.
Là encore, El Salvador peut tenter de développer une action concertée puisqu’il accueille le siège permanent de l’organisation régionale du SICA. L’Amérique centrale offre un espace de 60 millions d’habitants regroupés dans plusieurs pays. Isthme fragmenté sur le plan politique, le « triangle nord » composé du Guatemala, d’El Salvador et du Honduras, réalise la moitié du commerce régional. Dans ce contexte, les relations avec les États-Unis apparaissent évidentes. Elles le sont sur le plan économique mais également humain : ainsi, les 2,5 millions de Salvadoriens vivant sur le sol nord-américain transfèrent chaque année des fonds auprès de leurs familles restées au pays. Les fameuses « remesas » portent sur près de 25% du PIB salvadorien avec des niveaux pouvant atteindre, comme en 2024, 8,5 milliards de dollars.
Dans ce contexte, le dialogue entre les USA et El Salvador apparaît indispensable tant les liens sont importants. Le 14 avril dernier, le Président salvadorien était reçu à la Maison Blanche par Donald Trump. Coopération économique mais également sur le plan judiciaire étaient au programme d’un entretien bilatéral qui a montré la force des relations entre les deux pays. El Salvador s’est montré favorable à l’idée de recevoir au CECOT des membres de gangs, notamment vénézuéliens à l’instar de ceux du « Tren de Aragua ». Ce sont déjà 240 prisonniers qui ont été transférés au centre situé dans la ville de Técoluca. Il s’agit bien d’une coopération entre deux pays[11].
Le CECOT est un établissement salvadorien, administré par les structures étatiques nationales. Il n’y a pas de présence extraterritoriale, contrairement au cas de la base de Guantanamo à Cuba qui avait servi de lieu de détention des « combattants illégaux » au lendemain des attaques du 11 septembre 2001 suivies de l’intervention américaine en Afghanistan et en Iraq. Plusieurs ONG s’interrogent sur les conséquences sur les droits fondamentaux que suppose le fait d’externaliser la justice pénale[12].
La communication sur le CECOT et ses règles a un double objectif pour les autorités : démontrer le retour de la sanction effective et de l’autorité d’un État qui ne tremble (pour El Salvador) et rappeler la volonté de combattre au-delà des frontières la criminalité organisée (pour les États-Unis) en mutualisant les moyens. Somme toute, une relation « gagnant-gagnant » visant également à montrer la détermination à s’attaquer à l’insécurité née des trafics illégaux, considérés par les deux administrations, comme des foyers de déstabilisation qu’il est indispensable de stopper. Cette position a d’ailleurs marqué les différences des programmes présidentiels en Équateur où, le 13 avril dernier, s’affrontaient le président sortant Daniel Noboa, qui a militarisé la répression contre les gangs depuis un an et demi, et Luisa Gonzalez, chantre du corréisme[13].
Le premier considère que l’ultra-violence génère la crise économique et la paupérisation de la population tandis que la seconde explique à l’inverse que la violence est le fruit des inégalités et de la pauvreté. Les Equatoriens ont finalement renouvelé leur confiance au Président Noboa tant le sentiment d’insécurité est développé dans la vie quotidienne des citoyens salvadoriens, tout comme le souhait de retrouver un État restauré, rénové, efficace et protecteur.
Nayib Bukele a rétabli la sécurité dans un pays, El Salvador, où la situation était critique avant son arrivée au pouvoir en Juin 2019. Le président salvadorien, en déployant une panoplie d’éléments allant du renforcement des moyens de la police à un démantèlement des gangs, en disposant d’une majorité au parlement et d’un soutien de l’appareil judiciaire, est parvenu à reprendre le contrôle. Le taux d’homicide est actuellement de 1.9 pour 100.000, situation totalement inédite dans ce pays centraméricain. Il peut ainsi poursuivre une action en faveur d’une attractivité économique nouvelle, en renforçant les services notamment numériques, les infrastructures routières pour désenclaver certains territoires et pour une industrie touristique.
L’intention vise à faire d’El Salvador un pôle de stabilité régionale, attractif pour les investissements extérieurs. Cette réalité rompt avec une image et une réalité qui associaient ce pays à une violence récurrente dont les origines pouvaient être politiques ou tout simplement de sécurité publique. Ce sujet est d’ailleurs la priorité première des pays latino-américains confrontés à une pression des gangs liés aux trafics illégaux, notamment de la drogue. C’est une des raisons qui expliquent la visibilité qu’a gagné des dernières années ce pays d’Amérique centrale, tandis que le contre-exemple régional est à ce jour Haiti aux mains des groupes illégaux.
Plus que d’un « modèle », le Président salvadorien développe l’idée d’une « doctrine Bukele » dans le cadre de coopération avec certains pays confrontés à une crise de sécurité et avec les USA, avec lesquels El Salvador a une relation forte : la géographie mais également la présence de plus de 2.5 millions de ressortissants salvadoriens y vivent, permettant par les flux financiers envoyés à leurs familles, de participer à hauteur de 23% du PIB national. Autant dire que la stabilité de ce pays centraméricain est une condition indispensable à son développement économique et social, tout en contribuant à des initiatives en faveur d’une relance du projet de coopération renforcée d’une Amérique centrale soumise à la pression migratoire, au foyer de tensions et de blocage créé par le Nicaragua et à la menace du trafic de drogue. Autant de défis majeurs qu’El Salvador relève avec Nayib Bukele.
Pascal Drouhaud
Source : Joey Sussman / Shutterstock.com
Notes
Pascal Drouhaud est spécialiste des relations internationales. Les sujets portant sur la démocratisation, le développement en Amérique latine constituent des axes essentiels de ses nombreux travaux. Il publie régulièrement dans les revues françaises de géopolitique. Président de l’Association France-Amérique latine (Latfran / www.latfran.org) , il est également correspondant du quotidien salvadorien « El Diario de hoy ».
[1] Nayib Bukele a été élu président d’El Salvador en Février 20°19, entré en fonctions le 1er Juin de la même année. Sa priorité a été le rétablissement de la sécurité dans un pays marqué par la présence des « maras ». le taux d’homicide était en 2015 de 106 pour 100.000. Il était en 2024, de 2.4/2100.000. Elu pour un second mandat en Février 2024, Nayib Bukjele poursuit sa politique sécurité dans un environnement régional tendu mais veut également, se concentrer sur l’(attractivité économique et touristique de son pays.
[2] Karla Arévalo, Silvia García, Stephanie Martinez, « El Salvador: la antigua “capital mundial del asesinato” », Voice of America, 28 décembre 2024 (https://www.vozdeamerica.com/a/el-salvador-la-antigua-capital-mundial-del-asesinato-/7917143.html).
[3] FMLN (Front Farabundo Marti de Libération Nationale) : guérilla fondée en Octobre 1980, dirigée notamment par Shafick Handal. Avec un front armé et un autre politique , le FMLN-FDR alternera offensives générales (Janvier 1981 / Novembre 1989) et dialogue politique régional ( accords d’Esquipulas, dialogue de Contadora ..). Avec la chute du Mur de Berlin, les négociations entre le gouvernement salvadorien nationaliste d’Alfredo Cristiani (1989-1994) et la guerilla conduiront aux accords de paix de Chapultépec signés le 16 Janvier 1992.
[4] Pascal Drouhaud et David Biroste, « Nicaragua : le méthodique abandon démocratique », Revue Défense Nationale, chron. Amérique latine, Avril 2025, n° 879, pp. 121-127 (https://www.defnat.com/e-RDN/vue-article.php?carticle=23699&cidrevue=879).
[5] Le Système d’intégration centraméricain/ SICA a été créée en 1993. Il regroupe les pays centraméricains (Guatemala, Honduras, El Salvador, Belize, Nicaragua, Costa Rica, Panama) et la République dominicaine. Avec son siège à San Salvador, le SICA a pour but de renforcer un espace commercial centraméricain, actuellement à l’arrêt en raison du blocage nicaraguayen.
[6] Mauricio Funes, ancien journaliste, a été élu à la tête d’El Salvador en 2009 en représentant le FMLN. Jusqu’en 2014 Son mandat est marqué par des affaires de corruption qui le conduiront à se réfugier au Nicaragua pour échapper aux poursuites judiciaires. Il décède à Managua le 21 Janvier 2025.
[7] Pascal Drouhaud, « L’Équateur et le défi du trafic de cocaïne en croissance », Revue Défense Nationale, chron. Amérique latine, n° 863, Octobre 2023, pp. 115-119 (https://www.defnat.com/e-RDN/vue-article.php?carticle=23276&cidrevue=863).
[8] Daniel Ortega, ancien commandant du Front sandiniste de Libération nationale (FSLN) dirige le Nicaragua dès l’entrée des sandinistes à Managua en 1979, avec une junte révolutionnaire. Président de 1984 à 1990, le régime sandiniste constitue aux yeux de Washington un foyer permanent de tensions politiques et armées dans la région centraméricaines. Sous l’administration Reagan, le scandale du financement de la contre guérilla des contras par des ventes d’armes à l’Iran, sera emblématique de la crise permanente. Battu par Violeta chamorro en Février 1990, Daniel Ortega reviendra à la tête de son pays en 2006 qu’il ne quittera plus, étant actuellement en fonction pendant son 4ème mandat.
Changements constitutionnels, « chasse » des opposants, installation d’un régime exclusif, Daniel Ortega avec son épouse co-présidente, Rosario Murillo, a mis en place un régime sandiniste permanent à la suite des réformes constitutionnelles de Janvier 2025.
[9] David Biroste, « El Salvador : vers des élections législatives historiques », Revue politique et parlementaire, 1er mars 2021 (https://www.revuepolitique.fr/el-salvador-vers-des-elections-legislatives-historiques/).
[10] Carlos S. Maldonado, « “La cárcel más grande de América”: la gigantesca prisión de Bukele para encerrar a las maras ». El País, 20 février 2023.
[11] Franck Mathevon, « Le président du Salvador Nayib Bukele, un précieux allié pour Donald Trump », France Inter, 15 avril 2025 (https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/geopolitique/geopolitique-du-mardi-15-avril-2025-7380115); Claire Meynial, « Pourquoi Trump reçoit avec tant d’égards le « dictateur le plus cool du monde » », Le Point, 15 avril 2025 (https://www.lepoint.fr/monde/pourquoi-trump-recoit-avec-tant-d-egards-le-dictateur-le-plus-cool-du-monde-15-04-2025-2587342_24.php#11)..
[12] Juliette Chaignon, « Washington reçoit le président du Salvador Nayib Bukele, allié polémique de sa politique d’expulsions », RFI, 14 avril 2025 (https://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20250413-le-pr%C3%A9sident-du-salvador-nayib-bukele-se-rend-%C3%A0-washington-pour-renforcer-leur-collaboration-s%C3%A9curitaire).; Julien Gester, « Unis contre l’Etat de droit, Donald Trump et le président du Salvador Nayib Bukele posent en meilleurs despotes », Libération, 15 avril 2025 (https://www.liberation.fr/international/amerique/unis-contre-letat-de-droit-donald-trump-et-nayib-bukele-posent-en-meilleurs-despotes-20250415_V7QKE5DGC5AEHN3TSBWFRW3WTU/).
[13] Luisa Gonzalez est proche de l’ex-Président de gauche, en exil en Belgique, Rafael Correa (2007-2017)