Les élections départementales de mars 2015 se caractérisent par un renouvellement sans précédent de ces assemblées. Sur les 4 108 conseillers départementaux, 2 647 sont des nouveaux élus. Cela représente un taux de renouvellement de 64,44 %, sans commune mesure avec celui constaté au précédent scrutin.
En 2011, 605 nouveaux élus seulement avaient décroché un siège sur les 2 026 alors soumis à renouvellement. Certes, jusqu’à cette date, les conseils généraux n’étaient renouvelés que par moitié. Mais proportionnellement, l’écart est considérable. 605 sur 2 026, cela représentait un taux de renouvellement de 29,86 %. Moins du tiers il y a quatre ans, près des deux tiers aujourd’hui.
Ce décalage spectaculaire a une double explication :
- l’ampleur de la sanction qui a frappé la gauche : 28 départements récupérés par la droite alors qu’en 2011, la gauche, pour sa quatrième victoire successive à ce scrutin, n’en avait gagné que 4 (la majorité nationale ne décrochant dans les deux cas qu’un seul département)
- la parité. Les assemblées sortantes ne comptaient que 17,79 % de femmes (717 sur 4 030). Dès lors que le nouveau mode de scrutin imposait la constitution de binômes paritaires, le passage de 17,79 % à 50 % de femmes conduisait mécaniquement à un renouvellement d’au moins un tiers des assemblées, le nombre total d’élu étant globalement maintenu (4 108 conseillers départementaux contre 4 035 conseillers généraux).
Près d’un sortant sur deux ne s’est pas représenté…
La parité, la modification du mode de scrutin et le redécoupage des cantons qui en a découlé ont imposé un premier et important renouvellement dès la ligne de départ.
Sur 3 950, 1 787 ne se sont pas représentés, soit près de un sur deux (45,24 %) (tableau 1). L’offre était donc d’emblée renouvelée. Avec des écarts selon les départements. Ainsi, en Lozère, les trois quarts des sortants sont repartis à la bataille (19 sur 25), les deux tiers dans le Nord (52 sur 79), mais moins de la moitié dans les Hautes-Pyrénées (16 sur 34) ou les Hauts-de-Seine (22 sur 45).
Tableau 1 – Que sont devenus les conseillers généraux sortants ?
… Et un sur trois a été battu
Le renouvellement a ensuite été imposé par les électeurs. Sur les 2 163 sortants qui se représentaient, 702, soit près d’un tiers, ont été battus.
S’il y a donc eu en moyenne deux fois plus de sortants réélus que battus, il y a six départements où les battus ont été plus nombreux que les réélus : l’Ain, les Hautes-Alpes, l’Indre-et-Loire, la Lozère, l’Oise et Mayotte (tableau 2). Cinq ont changé de couleur politique, mais pas les Hautes-Alpes qui se retrouvent ainsi avec une assemblée renouvelée aux trois quarts sans avoir basculé.
Tableau 2 – Un renouvellement inégal selon les départements
Inversement, la proportion de battus a été nettement plus faible en Gironde ou dans la Nièvre (six fois moins de battus que de réélus), en Haute-Saône, Corse du Sud, dans les Alpes-Maritimes ou l’Aube (environ cinq fois moins de battus que de réélus). Il n’est pas étonnant que dans ces départements, le taux global de renouvellement soit fortement inférieur à la moyenne nationale (47,06 % pour l’Aube, 50 % pour la Nièvre, 56 % pour la Gironde…).
Politiquement, c’est évidemment la gauche qui a payé le plus lourd tribut : 298 sortants au tapis pour le seul Parti socialiste, 516 au total pour l’ensemble des candidats ayant une étiquette de gauche (PC, PG, FDG, PRG, PS, DVG, Verts), soit les trois quarts des battus (tableau 3).
Tableau 3 – Le bilan politique, parti par parti
Précisons que la sanction électorale pour des conseillers en place ne vaut pas seulement pour les départements ayant basculé politiquement. 272 l’ont été dans l’un des 28 départements passés à droite ou en Lozère, unique département passé à gauche. Ce qui veut dire que près des deux tiers des battus (61,4 %) l’ont été dans un contexte de stabilité politique, signe que les électeurs ont aussi voulu imposer un renouvellement, et dans la plupart des cas un rajeunissement, du personnel politique. Le vote sanction n’a donc pas visé uniquement la majorité nationale, mais aussi une forme d’ankylose locale.
À gauche, un nouvel élu sur deux, à droite, trois sur quatre
2 647 nouveaux conseillers ont donc fait leur entrée dans les assemblées départementales (tableau 4). Soit, on l’a dit, un taux de renouvellement plus de deux fois supérieur à celui de 2011. Cette “première” dans l’histoire des scrutins départementaux pèsera sur le fonctionnement des assemblées quasi toutes dominées par des nouveaux élus.
Tableau 4 – 83 % des femmes élues pour la première fois
Seuls deux départements ont conservé plus de la moitié de leurs sortants : l’Aube (18 sur 34 conseillers) et l’Allier (20 sur 38). Le premier est resté à droite, le second a été perdu par le PC. Autrement dit, l’alternance politique est loin d’être une cause unique ou mécanique de renouvellement. Sur les 29 départements ayant changé de majorité politique, il y en a même cinq qui ont un taux de renouvellement inférieur à la moyenne nationale : les Pyrénées-Atlantiques (51,85 %), les Bouches-du-Rhône (56,9 %), la Drôme (57,89 %) le Nord (62,2 %) et la Creuse (63,33 %). Inversement, le taux de renouvellement a été supérieur ou égal à 70 % dans onze départements n’ayant pas subi d’alternance : les Alpes de Haute-Provence, le Cantal, la Haute-Corse, les Landes, la Manche, la Marne, la Mayenne, le Rhône, les Vosges, Mayotte et la Réunion.
La vague bleue n’est cependant pas pour rien dans ce niveau inédit. Sans surprise, on mesure un contraste fort entre la gauche et la droite. Pour l’ensemble des élus portant une étiquette de gauche (PC, FG, PG, PS, PRG, DVG, EELV), la proportion de nouveaux est de 52,6 % (900 sur 1 711) alors que pour les élus portant une étiquette de droite ou du centre (UMP, UDI, MoDem, DVD), elle est de 73 % (1 713 sur 2 349). Le Front national, lui, atteint un taux de renouvellement de 100 % puisque ses 31 binômes ont tous été élus pour la première fois.
On notera qu’au sein de chaque camp, il n’y a guère de différence entre les différents partis. L’ensemble des divers gauche est sensiblement plus renouvelé que le PS stricto sensu (57,8 % contre 49 %). Dans l’opposition nationale, UMP et UDI arrivent à un renouvellement strictement identique (72 %).
En 2011, en dépit d’un “cru” sensiblement plus favorable à la gauche, le PS et l’UMP avaient renouvelé leurs élus dans la même proportion : tout juste un quart, soit un peu moins de la moyenne nationale (29,86 %).
Deux tiers de femmes parmi les nouveaux élus
On l’a dit : l’instauration du binôme paritaire a imposé une féminisation d’assemblées qui étaient particulièrement en retard sur ce plan. Elles représentent en effet près des deux tiers de l’ensemble des nouveaux élus : 1 714 sur 2 647, soit 64,75 %.
Sur la moitié féminine des élus, les nouvelles occupent 83,45 % des sièges, tandis que chez les hommes, le renouvellement est minoritaire : 933 nouveaux face à 1 121 sortants réélus.
N’ayant aucun sortant réélu, le Front national a par définition fait élire autant de nouveaux des deux sexes. Mais la féminisation a sensiblement plus contribué au renouvellement à gauche qu’à droite. À gauche 69,5 % des nouveaux élus sont en effet des femmes (625 sur 900) ; à droite, 62,5 % seulement (1 002 sur 1 606).
L’examen département par département montre cependant que la féminisation n’est, avec l’alternance politique et le rajeunissement des élus, qu’un seul des critères de renouvellement des assemblées locales. L’écart était initialement très élevé entre le Finistère qui comptait déjà 35,19 % de femmes et la Haute-Savoie qui n’en comptait que 2,94 %. Avec un saut très différent entre les deux départements pour arriver à la parité, l’assemblée bretonne a été renouvelée à 66,5 % et l’assemblée savoyarde à 62 %. Les deux départements étant restés dans leur camp respectif (PS pour le premier, UMP pour le second), cela signifie que le Finistère a connu également un fort renouvellement masculin (17 nouveaux pour 10 réélus) alors que la Haute-Savoie a essentiellement reconduit ses hommes sortants (12 réélus, 5 nouveaux seulement).
Ce qui est flagrant en regardant les deux départements extrêmes au regard de leur taux initial de féminisation se vérifie très souvent ailleurs. Là où le pas était plus grand pour arriver à la parité, une sorte réflexe de conservation a joué sur la partie masculine de l’assemblée où le taux de sortants réélus est plus élevé que la moyenne nationale.
Être une femme sortante n’était pas pour autant une assurance vie électorale. Sur les 717 femmes qui siégeaient déjà avant le scrutin de mars, moins de la moitié (340) siègent à nouveau aujourd’hui. 134 ont été battues et 243 ne se sont pas représentées, ce qui fut le cas de deux des six femmes présidentes de conseil général sortantes : Danielle Chuzeville, dans le Rhône et Marie-Françoise Pérol-Dumont dans la Haute-Vienne.
La parité imposée a aussi mis un terme à une “double peine” frappant les femmes sur la ligne de départ puis sur la ligne d’arrivée. En 2011 en effet, elles ne représentaient déjà que 23,21 % des candidats, mais 17,79 % des élus. Et encore, l’écart s’était un peu réduit au fil des scrutins : 12,86 % des candidats et 5,6 % des élus en 1994 ; 20,88 % des candidats et 13,1 % des élus en 2008.
Un président nouveau sur deux
Si le renouvellement de l’ensemble des élus départementaux a battu un record en 2015, c’est également le cas des présidents de conseil départemental.
50 patrons d’exécutifs ont changé, soit la moitié des 98 assemblées départementales ayant été renouvelées (le conseil de Paris, élu lors des élections municipales, tient lieu de conseil général. En Martinique et à la Réunion, une assemblée unique tient lieu de conseil général et de conseil régional, et sera renouvelée en décembre 2015).
Ce taux de renouvellement est sans commune mesure avec ceux des précédents scrutins. En 2011, 17 présidences (sur 100) avaient changé de titulaire ; en 2008, 24 (sur 99, Mayotte n’ayant pas encore le statut de département) ; en 2001, 13 seulement (sur 99).
Ce décalage s’explique évidemment d’abord par le nombre record de bascules politiques : 29 cette année (28 au profit de la droite, 1 au profit de la gauche), contre 4 seulement en 2011 (3 au profit de la gauche, 1 au profit de la droite), 9 en 2008 (8 pour la gauche et 1 pour la droite) et 6 en 2001 (5 pour la gauche, 1 pour la droite). Dans tous ces cas, un changement de couleur politique a mécaniquement entraîné un changement de président.
Mais le renouvellement se mesure aussi au travers du changement de président même en cas de stabilité politique. Et de ce point de vue, 2015 marque également un record avec 21 assemblées ayant changé de tête sans changer de camp. C’est 8 de plus qu’en 2011, 6 de plus qu’en 2008 et 14 de plus qu’en 2001.
Dans la quasi-totalité des cas, il s’agissait de remplacer des sortants, ayant décidé de ne pas se représenter en raison de leur âge ou de leur ancienneté dans le poste. Ce fut le cas par exemple dans les Vosges, où l’UMP Christian Poncelet s’est retiré après 39 ans de présidence ininterrompue, en Gironde et en Haute-Garonne après 27 ans de mandat du sortant PS (Philippe Madrelle à Bordeaux, Pierre Izard à Toulouse), dans le Loiret ou la Dordogne (21 ans de mandat).
Par anticipation, la loi interdisant le cumul entre un mandat parlementaire et un exécutif local a joué, le socialiste Jean-Louis Tourenne en Ille-et-Vilaine ou l’UMP Guy-Dominique Kennel choisissant par exemple de se consacrer exclusivement à leur mandat de sénateur. Dans les Hautes-Alpes, restées à l’UMP, le renouvellement a été imposé par le décès de Jean-Yves Dusserre (Jean-Michel Arnaud n’ayant fait qu’assurer un intérim de trois mois). Dans le Rhône – c’est-à-dire dans la partie du département non intégrée à la métropole lyonnaise – la présidente Danielle Chuzeville, élue en janvier 2013, avait annoncé que sa mission s’achèverait avec la mise en place de la nouvelle organisation territoriale. Quant à Bruneau Retailleau, à la tête de la Vendée depuis quatre ans et demi seulement, il a choisi de se retirer du conseil départemental après son investiture par l’UMP comme candidat à la présidence du conseil régional des Pays de la Loire. Sur ces 21 renouvellements internes à une majorité, un seul n’a pas été volontaire : dans la Meuse où l’UDI Christian Namy, candidat à sa propre succession, a été battu dans son canton.
Ces renouvellements personnels et non politiques ont davantage concerné la droite (12 départements : Hautes-Alpes, Loiret, Manche, Meuse, Bas-Rhin, Haut-Rhin, Rhône, Sarthe, Var, Vendée, Vienne, Vosges) que la gauche (9 départements : Haute-Corse, Dordogne, Finistère, Gard, Gironde, Hérault, Ille-et-Vilaine, Haute-Vienne, Guadeloupe).
À titre de comparaison, ces renouvellements internes à un même camp politique avaient touché 13 départements en 2011 (8 à gauche, 5 à droite), 15 en 2008 (11 à droite et 4 à gauche) et 7 seulement en 2001 (5 à gauche et 2 à droite).
Parmi les 50 nouvelles têtes d’exécutif départemental, six seulement sont des femmes, trois de droite et trois de gauche. Celles de droite l’ont toutes été dans un département ayant basculé (Bouches-du-Rhône, Creuse et Doubs). Celles de gauche l’ont été dans deux départements qui appartenaient déjà à la majorité nationale (Finistère, Guadeloupe) et dans l’unique département récupéré sur la droite (Lozère).
Henri Emmanuelli, nouveau recordman de longévité
Le scrutin de mars a marqué la fin du long règne de trois barons départementaux. L’UMP Christian Poncelet et le socialiste Philippe Madrelle ont raccroché les gants après respectivement 39 ans à la tête des Vosges et 36 ans à la tête de la Gironde. Quant au radical de gauche Jean-Michel Baylet, ce sont les électeurs qui l’ont remercié après 30 ans de mandat à la tête du Tarn-et-Garonne où il avait lui-même prolongé les 15 ans de présidence de sa mère Evelyne-Jean Baylet.
C’est désormais Henri Emmanuelli qui détient le record de longévité puisqu’il a présidé les Landes de 1982 à 1997, puis à nouveau depuis 2000, soit 30 ans au total. Il lui faudrait cependant encore un autre mandat complet après celui-ci (donc jusqu’en… 2027) pour s’approcher du record absolu de Max Lejeune : 43 ans à la tête de la Somme !
Si l’on tient compte de l’interruption de trois ans d’Emmanuelli – due à sa condamnation relative au financement du PS dont il était le trésorier – , le plus ancien président de conseil départemental sans discontinuer est Philippe Adnot, à la tête de l’Aube depuis 1990, juste devant Thierry Carcenac, président du Tarn depuis 1991. Ces trois-là sont les derniers patrons d’exécutif départemental à avoir été élus sous la présidence de François Mitterrand.
Le fort renouvellement des assemblées départementales se mesure au fait que les deux tiers des présidents le sont devenus sous le mandat de François Hollande (52 en 2015 et 13 entre 2012 et 2014). 20 l’ont été sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy et 11 seulement sous les deux mandats de Jacques Chirac. Sur 101 présidents de conseil départemental 5 seulement le sont depuis le XXe siècle… (tableau 5).
Tableau 5 – L’ancienneté des présidents de conseil départemental
Avant le renouvellement de mars, 12 d’entre eux étaient anciens ministres. Depuis ce renouvellement, ils sont toujours 12. Avec 2 sorties : Christian Poncelet (Vosges, UMP) et Jean-Michel Baylet (PRG, Tarn-et-Garonne). Et 2 entrées : Philippe Bas (UMP, Manche) et Edouard Courtial (UMP, Oise). La balance continue donc de pencher largement à droite après 10 anciens ministres (Dominique Bussereau, nouveau président de l’Association des départements de France, François Sauvadet, Maurice Leroy, Philippe Bas, François Goulard, Edouard Courtial, Alain Lambert, Hervé Gaymard, Pierre Bédier et Patrick Devedjian) contre 2 anciens ministres de gauche seulement (Philippe Martin et Henri Emmanuelli).
Bastions et “swing states” à la française
Aux états-Unis, on les appelle des “swing states”. Ce sont ces états où le rapport de forces est serré et dont la bascule est l’enjeu du scrutin. En France aussi, il y a des départements familiers des alternances et qui reflètent ainsi les vents politiques nationaux.
Ainsi, depuis les débuts de la Ve République – donc depuis les cantonales de 1961 – 8 départements ont changé au moins quatre fois de couleur politique. Le record est détenu par l’Allier qui vient de basculer pour la septième fois. Après 25 ans ininterrompus aux mains de la SFIO, le conseil général bourbonnais est en effet passé à droite en 1970, avant de rebasculer en 1976, puis en 1982, en 1998, en 2001, en 2008 et une nouvelle fois en mars dernier.
Alternances fréquentes également en Corse-du-Sud (6 fois), en Corrèze et en Saône-et-Loire (5 fois), ainsi que dans le Territoire de Belfort, l’Oise, la Seine-et-Marne et la Sarthe.
Tous ces départements, à l’exception de la Corse du Sud et de la Sarthe viennent d’ailleurs de connaître une nouvelle alternance, au profit de la droite.
À ces “ swing states”, s’oppose une France des “invariants”, plus étendue qu’on l’imagine. 42 départements n’ont en effet jamais changé de couleur politique depuis la Libération. 25 ont toujours été à droite ; 17 sont toujours à gauche, soit deux de moins qu’avant le scrutin de mars puisque le PS a perdu les Bouches-du-Rhône et le PRG le Tarn-et-Garonne.
Les bastions de droite forment une ligne quasi continue ouest-est, du Morbihan aux deux départements alsaciens et un arc allant du Massif central (Cantal, Aveyron) aux Alpes (Haute-Savoie). La gauche, elle, domine un triangle occupant le sud-ouest de la France dont les pointes sont la Haute-Vienne, les Landes et le Gard, auxquels s’ajoutent le Pas-de-Calais et deux départements franciliens (Seine-Saint-Denis, Val de Marne, à gauche depuis leur création en 1967).
Guillaume Tabard, éditorialiste politique au Figaro