Le 24 février, la Russie a lancé une offensive militaire contre l’Ukraine. Pour la Revue Politique et Parlementaire, Thomas Flichy de La Neuville fait chaque jour un point de conjoncture sur la situation.
Plaçant ses mercenaires tchétchènes en tête de ses colonnes de chars, le commandement russe a repris une vieille tactique consistant à terroriser l’ennemi par l’entremise de combattants asiatiques. L’on se souvient à cet égard du rôle terrifiant joué par les Bouriates lors de la bataille de Berlin. L’agressivité des troupes russes, émanation d’une nation acculée se heurte à l’esprit de haute résistance des Ukrainiens. De leur côté, les Américains, qui savent pertinemment que les Tchétchènes se vendent au plus offrant, facilitent la création d’une légion étrangère à leur profit. Les nouveaux mercenaires suisses des temps modernes vont donc s’affronter. Les russes progressent au sud quoique lentement. La bataille de Kiev sera d’autant plus difficile qu’il faut un ratio de 5 pour 1 afin de l’emporter en combat urbain, un rapport de forces intenable pour les Russes. Les attaques se sont concentrées sur divers objectifs dont des laboratoires biologiques. L’on ne sait au juste si les Ukrainiens disposent encore d’avions. Le 25 février, certains avaient eu encore l’audace d’attaquer la base de Millerovo. Du côté de la mer, les marins de l’île aux serpents, victimes prétendues d’un tir, se sont rendus bien vivants aux Russes comme le rapporte CNN. Depuis la sortie de la frégate Auvergne de la mer noire, cet espace maritime est russe. Si les Turcs ont renoncé à bloquer les détroits, ils se sont figés dans une neutralité intéressée permettant à la Russie de préparer un débarquement depuis la rive. Notons que le large Dniepr a été d’ores et déjà utilisé afin de faire remonter des barges de débarquement. Les négociations – qui ont eu lieu à Gomel dans l’arrière-pays biélorusse – se sont poursuivies pendant la journée alors que les combats faisaient rage.
Davantage que les Ukrainiens, les Russes communiquent sur leur importance faisant mine d’accepter les conditions du président français.
Les GAFAM bloquent les comptes russes sur leurs différents médias. De son côté, l’Europe plie sous la pression américaine : l’Allemagne réarme, et certains de ses patrons se réjouissent cyniquement de l’arrivée d’une immigration de qualité ukrainienne à la fois formée et bon marché. L’ancien paradis fiscal Suisse, jadis neutre, reprend l’intégralité des sanctions économiques décrétées par l’Union européenne. Les oligarques russes sont durement sanctionnés afin peut-être de faire en sorte qu’une révolution de palais ait lieu à Moscou. En Russie, l’opinion reste néanmoins nettement divisée en attente de la dramatique issue du conflit. Les sanctions ne la touchent pas : elles sont suffisamment récurrentes pour que la Russie s’y puisse soustraire par une parade toute orientale. Quant aux plus lettrés, ils rappellent à leurs adversaires ces quelques vers d’Alexandre Pouchkine :
« Laissez, laissez entre eux se quereller les Slaves
Laissez-les donc vider leurs antiques débats
Leur conflit domestique est séculaire et grave
Vos clameurs aujourd’hui ne l’apaiseront pas »
Thomas Flichy de La Neuville
Professeur d’université