Le 24 février, la Russie a lancé une offensive militaire contre l’Ukraine. Pour la Revue Politique et Parlementaire, Thomas Flichy de La Neuville fait chaque jour un point de conjoncture sur la situation.
En Ukraine, la guerre touche presque à sa fin. La partie la plus importante du corps de bataille ukrainien, d’environ 100 000 hommes est enfermée dans deux nasses à Kramatorsk et à Marioupol. Le sud est sous contrôle dans la région de Kherson. Il reste pour les Russes à reprendre la région d’Odessa et surtout à mettre fin aux combats à Kharkov, Kiev et Dnepro. Ceci devrait prendre une semaine.
Cette guerre a fait revenir la Russie à ses frontières de 1780. État artificiel, l’Ukraine rassemble en effet deux parties très différentes : un nord-ouest orthodoxe sous influence polonaise et lituanienne et un sud-est jadis soumis aux Ottomans puis colonisé par l’Empire russe. Kiev est à la jointure entre ces deux mondes. Le plan de Vladimir Poutine était très simple : il consistait à s’emparer du sud-est historiquement russe laissant aux Américains le nord-ouest.
Les russes auront cassé le sud du glacis polono-ukrainien et privatisé la mer d’Azov, ce qui leur donne un accès préférentiel aux mers chaudes. Dans ce cadre, le nouveau glacis de l’OTAN deviendra la Moldavie. Reste à savoir quel sera le prix économique à payer par la Russie pour cet accès privilégié aux mers du sud.
Thomas Flichy de La Neuville
Professeur d’université