• Contact
  • Abonnez-vous
  • Contribuez
Panier / 0,00 €

Votre panier est vide.

Lire Le dernier numéroLe dernier numéro
Revue Politique et Parlementaire
  • Se connecter
S'abonner
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
    • Nouveaux mondes, nouvel Occident ?
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
    • Nouveaux mondes, nouvel Occident ?
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
Aucun résultat
Voir tous les résultats
dans Politique

Le prix du vide politique

Virginie MartinParVirginie Martin
13 octobre 2025
14 juillet : pourquoi Emmanuel Macron fait le choix du silence médiatique ?
Analyse

La dissolution de juillet 2024, présentée comme un geste de clarification démocratique, restera probablement comme l’un des actes les plus déstabilisants de la Ve République. Elle a désorganisé la vie politique, brouillé la lisibilité institutionnelle et ajouté de l’instabilité économique à la confusion du pouvoir. Au lieu de réactiver la confiance, elle a mis à nu la fatigue d’un régime et la perte de sens de son architecture politique.

 

Un acte sans stratégie

Décidée dans un moment d’usure et de tension, la dissolution a ouvert une période d’entre-deux où plus rien ne s’incarne : les gouvernements se succèdent, la parole présidentielle se dévalue, les partis de gouvernement apparaissent comme des coquilles vides.

L’acte présidentiel, censé restaurer l’autorité, a révélé la vacuité du pouvoir exécutif : un pouvoir qui agit encore, mais ne gouverne plus.

Jamais la Ve République n’avait semblé aussi éloignée de son principe fondateur la stabilité.

Le coût de l’instabilité

Ce désordre a un prix.
Sur le plan financier, le spread français s’est envolé : autour de 80 points aujourd’hui, contre 35 en 2019 et 60 au plus fort du Covid.
Certaines grandes entreprises françaises empruntent désormais à des taux inférieurs à ceux de l’État – signe que la crédibilité du pays s’érode.
Les économistes estiment à près de 15 milliards d’euros le coût direct de cette période d’incertitude : montée de l’épargne de précaution, recul de l’investissement, attentisme généralisé.

La politique ne produit plus de confiance ; elle fabrique de la volatilité.

Cette défiance se traduit aussi socialement.
Les appels à la rigueur budgétaire se multiplient, alors même que les inégalités se creusent.
Les plus modestes paieront le prix d’une instabilité qu’ils n’ont ni voulue ni provoquée.
La fracture économique devient fracture politique : un pouvoir sans vision, une société sans horizon.

Une crise multiple

Ce moment français conjugue trois crises : politique, économique et constitutionnelle.
Politique, parce que la représentation s’effondre ; économique, parce que l’État se découvre dépendant de ses créanciers ; constitutionnelle, enfin, parce que la Ve République ne parvient plus à garantir le lien entre efficacité et légitimité.

Le système présidentialiste, qui fut longtemps un facteur d’ordre, devient aujourd’hui un multiplicateur d’instabilité.

L’exécutif est faible, le Parlement fragmenté, et la société lasse d’un pouvoir qui parle de réformes sans jamais produire de sens collectif.

L’économie comme nouveau centre de gravité

La France illustre désormais la spirale décrite par Polanyi : l’économie, autrefois encastrée dans le politique, s’est autonomisée.
Le marché n’est plus un instrument du pouvoir ; il en est la mesure.
De Foucault à Streeck, la même leçon s’impose : l’État délègue son autorité au marché pour continuer à exister à crédit.

Le politique ne gouverne plus ; il négocie sa survie.

La souveraineté, elle, s’est déplacée : vers les plateformes, les marchés financiers, les logiques algorithmiques qui façonnent les comportements collectifs.

Réencastrer le pouvoir

Face à ce désenchantement général, la seule issue consiste à réencastrer l’économie dans le politique.
Non pas par nostalgie étatique, mais pour restaurer la capacité de l’action publique à créer de la valeur et du sens.
L’État, pour reprendre Mazzucato, doit redevenir initiateur, et non suiveur.

Le politique ne peut se contenter d’administrer le réel : il doit à nouveau proposer un récit commun.

Sans ce réencastrement, il n’y aura ni cohésion sociale ni souveraineté durable.

Un régime à bout de souffle

La dissolution de 2024 n’a donc pas seulement produit une crise de confiance ; elle a révélé la fragilité d’un système institutionnel arrivé à son point de fatigue.
La Ve République avait été conçue pour protéger l’État des crises de régime ; elle est devenue le lieu même de la crise.
La France n’est plus gouvernée ; elle est gérée, commentée, administrée à flux tendu.
Tant que le politique restera désactivé, le vide continuera de s’étendre dans les institutions, dans l’économie, et jusque dans les consciences.

Virginie Martin

Politiste, sociologue 

Virginie Martin

Partager sur LinkedinPartager sur XPartager sur Facebook

Les derniers articles

Meurtre de Philippine : qu’est-ce qui dysfonctionne dans notre Etat de droit ?

Meurtre de Philippine : qu’est-ce qui dysfonctionne dans notre Etat de droit ?

ParJean-Eric Schoettl

Le meurtre de Philippine révèle plusieurs dysfonctionnements de l’Etat de droit : les textes, l’application de ceux-ci par les autorités...

14 juillet : pourquoi Emmanuel Macron fait le choix du silence médiatique ?

Le prix du vide politique

ParVirginie Martin

La dissolution de juillet 2024, présentée comme un geste de clarification démocratique, restera probablement comme l’un des actes les plus...

Laïcité : défense et illustrations

Pourquoi la laïcité ne fait-elle pas consensus aujourd’hui ? Éclairages sociologiques

ParCeline Bryon Portet

Souvent perçue comme un pilier républicain inébranlable, la laïcité n’a pourtant jamais fait consensus. À l’heure où elle est contestée...

Quand le « cave » Lecornu se rebiffe…

Pourquoi le « moine-soldat » de Macron rempile à Matignon

ParCarole Barjon

La re-nomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre, malgré l’échec de sa mission après une folle semaine de consultations en...

Retrouvez nos dernières vidéos

«
Prev
1
/
89
Next
»
loading
play
La cité des débats - Quelle sécurité : l’OTAN est-elle l’Occident ?
play
La cité des débats - Conférence – L’Occident : ennemi n°1 ?
play
La cité des débats - Le retour des empires ?
«
Prev
1
/
89
Next
»
loading

Inscrivez-vous à notre Newsletter

Related Posts

Meurtre de Philippine : qu’est-ce qui dysfonctionne dans notre Etat de droit ?
Politique

Meurtre de Philippine : qu’est-ce qui dysfonctionne dans notre Etat de droit ?

Laïcité : défense et illustrations
N°1114

Pourquoi la laïcité ne fait-elle pas consensus aujourd’hui ? Éclairages sociologiques

Laïcité : défense et illustrations
N°1114

La laïcité en France et la liberté de conscience

Laïcité : défense et illustrations
N°1114

compromis laïque de 1905 : un aboutissement politique et parlementaire inespéré

Laïcité : défense et illustrations
N°1114

Le principe de laïcité en profondeur historique

Laïcité : défense et illustrations
N°1114

Laïcité : défense et illustrations

Au milieu du chaos, quelles perspectives pour notre Ecole ?
Politique

Au milieu du chaos, quelles perspectives pour notre Ecole ?

Les Conventions citoyennes face à la démocratie
Politique

Les Conventions citoyennes face à la démocratie

Article suivant
Meurtre de Philippine : qu’est-ce qui dysfonctionne dans notre Etat de droit ?

Meurtre de Philippine : qu’est-ce qui dysfonctionne dans notre Etat de droit ?

La Revue Politique et Parlementaire
10 rue du Colisée 75008 Paris
Email : contact@revuepolitique.fr
Téléphone : 01 76 47 09 30

Notre Histoire
L'équipe
Mentions légales

Culture
Economie
Faut… de la géopolitique
International
La tribune du parlementaire
Libre opinion
Politique
Science et technologie
Société
Vie du parlement
Nos vidéos

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password?

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Se connecter

Add New Playlist

Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
    • Nouveaux mondes, nouvel Occident ?
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement

Revue Politique et Parlementaire