RPP – S’il n’y avait pas eu ces « brebis galeuses », comme les appelle Jordan Bardella,
Auriez-vous opéré toutes ces restructurations aussi importantes ?
Aleksandar Nikolic – Nous avons toujours cherché à nous améliorer, mais ça a mis en lumière qu’on devait accélérer notre transformation. Par exemple, ces regards supplémentaires sur les candidats à l’investiture devront permettre de rapidement limiter les erreurs de casting. En retirant la possibilité aux députés d’être délégués départementaux, on a parfois eu un regard moins alerte et expérimenté que par le passé. Cela s’est ressenti jusqu’au siège de notre mouvement et cela a pu entraîner des erreurs, certes marginales eu égard au nombre de candidats, mais qui sont devenues un sujet politique. Ces erreurs doivent disparaître.
RPP – Il y avait au sein du parti une logique clanique, l’organisation est / était assez verticale, les noms passaient de Jean-Marie Le Pen à Marine Le Pen.
Votre travail va-t-il permettre au RN de se routiniser, c’est-à-dire est-ce que l’organisation sera moins centrée sur une incarnation de type charismatique dotée en plus d’une légitimité traditionnelle historique forte en la personne de Marine Le Pen ?
La présence de Jordan Bardella est une première étape dans cette dépersonnalisation ?
Aleksandar Nikolic – Ce sont les personnalités qui font que très souvent les électeurs ont envie de suivre les idées qu’elles portent ou qu’elles défendent. Qu’on le veuille ou non, la politique française a toujours fonctionné ainsi. En off, vous me parliez de l’après 1998 et du départ du parti de Bruno Mégret, entraînant avec lui 80 % des cadres… mais le leader c’était Jean-Marie Le Pen et c’est lui qui a permis de conserver des voix. À gauche quoi qu’on en dise, et évidemment on le déplore au regard de ses dérives, c’est Jean-Luc Mélenchon qui incarne celui qui peut rassembler. Si demain vous remplacez celui-ci par David Guiraud ou un autre, vous n’aurez pas les mêmes scores parce que c’est la personnalité charismatique, en l’espèce celle de M. Mélenchon, qui permet de franchir les paliers. Au RN, nous avons la chance d’en avoir deux : Marine Le Pen et Jordan Bardella. Le parti doit être à la hauteur en s’adaptant, notre structure doit être la plus efficace possible, c’est une certitude et nous y travaillons. En revanche, ce sont bien les leaders qui déterminent très souvent la volonté ou non qu’ont les gens d’adhérer, de soutenir un mouvement. Derrière ces personnalités il y a des idées mais c’est la façon dont elles les véhiculent qui fait qu’on arrive à franchir des paliers. Si demain nous remportons des élections, ce sera en premier lieu grâce à nos leaders. La structure est là pour les épauler et ne doit en aucun cas les pénaliser.
RPP – Ce que vous avez expliqué est assez complexe, n’avez-vous pas peur d’être dans une sorte de millefeuilles ?
Aleksandar Nikolic – Cela reste un sujet interne qui va intéresser les médias et certains membres du parti, mais la préoccupation des Français qui partent tôt le matin pour travailler, c’est de boucler les fins de mois. Les gens sont en réalité éloignés de la politique politicienne. Ils vont suivre les leaders nationaux, mais il faut être lucide : très souvent ils ne connaissent pas le délégué départemental de leur département ou le leader local. On travaille pour que ces relais locaux soient plus connus, surtout en vue des élections locales. C’est d’autant plus vrai pour les municipales où l’étiquette politique compte moins que pour d’autres élections, donc si nous voulons franchir des paliers, il nous faut avoir des élus locaux et bien évidemment des maires. Au regard de notre système politique, c’est fondamental. Les Municipales de 2026 auront des conséquences notamment pour les sénatoriales mais aussi pour d’autres élections. Si vous avez seulement 40 % de participation comme aux régionales et départementales de 2021, évidemment que l’impact au niveau local est déterminant. Tout cela doit compter pour que nous développions du réseau parmi ceux qui votent. Je m’explique : à 30 ou 40 % de participation, les électeurs mobilisés sont ceux qui s’intéressent un peu plus à la vie locale et qui sont dans les associations, qui s’impliquent, qui votent et qui font l’élection, c’est ce qui nous a coûté cher aux dernières régionales et départementales. Lorsque le taux de participation est à 70 %, ce sont évidemment les leaders nationaux qui arrivent à convaincre les gens que leurs idées vont améliorer leur vie, leur sécurité, leur pouvoir d’achat.
RPP – Comment expliquez-vous que plusieurs personnes issues de la gauche rejoignent les cadres de votre parti, vous qui avez fait d’ailleurs ce même parcours ?
Aleksandar Nikolic – Je peux parler de mon parcours, mais il y a des cas spécifiques. Je pense que ce phénomène est en grande partie lié au fait que les idées véhiculées aujourd’hui par le RN étaient auparavant défendues par la gauche, qui aujourd’hui les a oubliées. Si les classes populaires se reconnaissent dans notre programme, c’est qu’elles considèrent qu’il y a des dépenses sociales, notamment liées à l’immigration, qui devraient leur revenir. C’est insupportable d’entendre que la prise en charge par la sécurité sociale des consultations médicales va baisser de 70 % à 60 % mais que dans le même temps on augmente l’AME. On privilégie ainsi les clandestins illégaux. Concernant la sécurité, n’est-ce pas la gauche qui, historiquement, se vante de défendre les plus fragiles ? Qui est le plus fragile, entre une femme de ménage qui doit partir tôt le matin et les jeunes dealers qui l’intimident en bas de son immeuble, en faisant régner la loi du plus fort ? La gauche défend les bourreaux plutôt que les victimes, c’est insupportable !
Sur tous les sujets, le réel conforte les idées du RN, tandis que la gauche met des œillères et abandonne ses thèmes historiques. Sur le racisme, c’est le Rassemblement National qui prône aujourd’hui l’identité spirituelle de ressenti : à savoir le fait qu’être Français, c’est se sentir appartenir à la communauté nationale plutôt que d’opérer un repli sur soi génétique ou communautaire, comme peut le faire la gauche. Ils sont aux antipodes des valeurs françaises républicaines mais également des valeurs historiques de leur courant politique après des années de renoncements. En considérant qu’être Français n’a rien à voir avec ses gènes ou sa culture d’origine, c’est dorénavant le RN qui est le parti le plus anti-raciste. J’ai grandi dans un antiracisme prégnant, donc pour moi la défense de cette identité française qui est si différente des autres, c’est un sujet important. C’est l’identité française qui a fait que Joséphine Baker dans les années 1930 clamait que « la France était le premier pays où on ne regardait pas sa couleur de peau ». C’est cette même identité française qui a fait l’élection de Gaston Monnerville à la Présidence du Sénat, pas son identité génétique.
Mes enfants sont métisses, ma compagne à la peau noire, elle est antillaise, ceux qui enferment son identité dans sa couleur sont à chaque fois des gens de gauche. Ils la traitent de « négresse de maison » et me disent à moi : « avec ton nom, casse-toi dans ton pays ». Au RN personne ne ramène l’identité à la couleur de peau, ce qui importe c’est ce ressenti français.
RPP – Je pense comprendre la grille de lecture des gens de gauche qui peuvent insulter votre compagne, mais vous concernant pouvez-vous m’expliquer ?
Aleksandar Nikolic – Pour ce qui me concerne, c’est juste de l’opposition politique. Ils n’aiment pas ce que je peux dire et ils sont prêts à m’attaquer sur mon nom, d’origine serbe. Ce qui est incroyable, c’est qu’aujourd’hui le racialisme est revendiqué comme une idéologie normalisée par la gauche. Quand Manuel Bompard reconnaît auprès de Rokhaya Diallo que leur parti ne compte pas assez de noirs, cela signifie-t-il qu’on doit compter les noirs dans un mouvement politique ? Quand Libération se demande pourquoi le Tour de France est si blanc, je suis désolé mais, si on fait un parallèle avec le passé, c’est comparable à Jean-Marie Le Pen qui parlait de la couleur de peau des joueurs de football.
RPP – Je trouve que l’organigramme de votre parti est assez masculin, vous êtes d’accord qu’il faut aussi de la diversité. Ce n’est pas de la diversité pour la diversité, pour compter les noirs, les femmes ou que sais-je, mais c’est important des incarnations diverses …
Aleksandar Nikolic – Je ne sais pas ce que ce que veut dire l’expression « de la diversité ». Je pense que toutes les personnes sont différentes. La diversité telle qu’entendue par la gauche, notamment sous forme de quotas, est une stigmatisation, elle sous-entend qu’un noir ou qu’une femme sont « plus différents » qu’une autre personne. C’est tout simplement honteux et toute personne attachée la lutte contre le racisme ou le sexisme devrait s’y opposer.
RPP – Par exemple lorsqu’on parle des inégalités homme/femme, une femme les a forcément plus subies qu’un homme. C’est en cela que ça peut être intéressant et riche d’apport.
Aleksandar Nikolic – C’est très riche d’avoir des profils très différents, mais il ne faut jamais les compter et être obsédé par ça. La question du sexe est peut-être différente, puisqu’il existe sur certains aspects biologiques une différence entre ce que peut vivre un homme et une femme, mais sur ce que vivent des gens selon leur degré de mélanine ou leur origine génétique c’est quelque chose que je n’arrive pas à comprendre.
RPP – Oui mais ce qu’on disait pour les femmes on peut aussi le dire pour des gens qui ont la peau noire ou qui sont d’origine asiatique parce qu’ils peuvent expérimenter des choses différentes. Par exemple si on parle de « contrôle au faciès » ou si on se fait rejeter d’une boîte de nuit régulièrement…
Aleksandar Nikolic – Ma compagne qui a la peau noire n’a jamais subi de contrôle ou de racisme en France à part pour se faire traiter de « négresse de maison » par les militants d’ultragauche. Il vient d’où le racisme ? Les seules agressions qu’elle a subies, c’était par des « mecs » de quartier, ce n’était pas des hordes de policiers qui la menaçaient… non, les policiers la protégeaient.
RPP – Moi qui suis en situation de handicap je comprends peut-être mieux que vous la question du handicap…
Aleksandar Nikolic – Bien sûr, vous êtes plus à même d’en parler puisque vous le vivez et c’est bien d’avoir des spécialistes sur ces sujets. Mais ça n’a à mon sens rien à voir avec ce que nous évoquions à l’instant.
RPP – Oui mais je l’expérimente aussi ce n’est pas juste une spécialité.
Aleksandar Nikolic – Bien sûr mais en l’expérimentant vous connaissez le sujet. De la même manière que je suis passionné et pratiquant de sport, comme c’est un sujet qui m’intéresse beaucoup, j’écris sur celui-ci et je peux donc peut-être en parler plus que d’autres. Dans un mouvement politique cela fait partie des choses qu’on doit rechercher pour avoir des compétences variées, mais de là, à ramener l’identité à la couleur, pire encore, à l’institutionnaliser ça s’appelle du racisme. On crée des différences et la différence amène à des traitements différents, ce que certains jugent positivement avec la discrimination positive, mais une discrimination n’est à mon sens jamais positive.
RPP – Par rapport à toute cette restructuration du parti, y a-t-il des villes qui vous paraissent être, en théorie et en pratique, interessantes pour le RN ?
Aleksandar Nikolic – Je pense que partout il faudra qu’on s’adapte au terrain. On voit parfois que Les Républicains, sans avoir de candidats, parviennent à obtenir des partenaires qui peuvent les accompagner ensuite pour d’autres scrutins.
Peut-être faut-il, qu’on s’adapte à ce modèle dans des territoires où le RN ne peut pas prendre la ville directement, ou s’il y a une personnalité locale très forte qui a la possibilité de gagner la ville. Pour moi, on doit peut-être changer notre logiciel, avant on considérait que l’important était d’être le premier parti en nombre de listes, mais si c’est pour qu’on n’obtienne à la fin de la campagne que trois maires, le résultat n’est pas bon. Il faut avoir une influence, être plus pragmatique et passer d’une communication sur le nombre de listes à une communication sur le nombre de maires qu’on va avoir ou d’alliés qui seront maires.
RPP – L’alliance du RN avec Éric Ciotti ne vous donne-t-elle pas une trop forte coloration « union des droites » que voudraient Zemmour et Knafo ? Comment faites-vous l’équilibre ?
Aleksandar Nikolic – J’ai l’impression qu’il y a de moins en moins de gens qui se revendiquent vraiment de gauche ou de droite. C’est compliqué de se définir par rapport à ça. Pour moi, cette union, c’est une union de gens qui se revendiquent patriotes surtout, parce que la vraie fracture est là aujourd’hui. C’est binaire, beaucoup d’électeurs du NFP ne sont pas patriotes, ils n’aiment pas la France et son histoire, ils ne se cachent même pas pour la dévaloriser. Trop souvent des soutiens du RN sont accusés de racisme uniquement parce qu’ils défendent la France. La gauche se nourrit d’une rupture, en allant de plus en plus loin dans une forme de communautarisme. On a vu LFI soutenir la Palestine, être anti-israélien, limite antisémite uniquement pour plaire à un certain électorat. La question sociale a été abordée, Manon Aubry a notamment tenté de le faire, mais ça a été étouffé parce que ce sont les sujets sur l’identité qui sont devenus électoralistes pour eux. Cette binarité s’exprime par des profils différents qui nous rejoignent, certains plus à droite au niveau économique certes, mais tous ceux qui se revendiquent proches de nous sont avant tout des amoureux de la France.
RPP – Comment composez vous avec un Éric Ciotti plutôt libéral d’un point de vue économique et une Marine Le Pen plutôt étatiste ? Vous n’allez pas revenir au logiciel plus libéral de Jean-Marie Le Pen des années 70 ?… donc, comment faites vous cette jonction ?
Aleksandar Nikolic – Ce sont eux qui se sont rangés derrière nous et donc la ligne sur ces sujets est évidemment celle de Marine Le Pen et de Jordan Bardella.
RPP – Mais cette / votre ligne vous la définiriez étatiste ou libérale ?
Aleksandar Nikolic – Le RN a toujours dit qu’il voulait baisser les impôts sur les sociétés. Nous sommes l’un des seuls pays au monde à taxer la production alors qu’on veut réindustrialiser, c’est lunaire. Notre parti a proposé, avant l’arrivée d’Éric Ciotti, lors de la dernière élection présidentielle et aux législatives une augmentation des salaires de 10 % avec une exonération des cotisations patronales et salariales sur cette augmentation. Dire que le RN est antilibéral, c’est un élément de langage matraqué par l’ancienne UMP pour essayer de faire peur à une partie de leur électorat tentée de nous rejoindre, mais cela ne fonctionne plus.
RPP – Avec l’image d’Eric Ciotti ne craignez-vous pas de perdre une partie de votre électorat le plus populaire ?
Aleksandar Nikolic – Les gens qui votent RN votent pour Marine Le Pen et Jordan Bardella. C’est extrêmement rare qu’ils se disent vouloir voter pour Éric Ciotti, sans lui faire offense. Ils savent que nous continuons à les défendre et ne renonçons pas à notre programme.
RPP – Parmi les grandes villes comme Nantes, Nice, Marseille, Strasbourg, Lille où est ce que le RN en phase ? Dans quelle ville voudriez-vous mettre votre énergie et quelle ville vous paraît avoir le meilleur répondant pour votre parti ?
Aleksandar Nikolic – Les sociologies changent très vite. Il est vrai que c’est plus dur pour nous en ville. Mais aux dernières européennes, dans de nombreuses préfectures, le RN est arrivé en tête. Dans ma région cela représente cinq préfectures sur six. Nous avons franchi des paliers y compris sur des grandes villes. Nous ne savons pas comment cela va évoluer, mais les derniers résultats sont prometteurs. Tout au long de son histoire, le Rassemblement National a connu d’importants changements. Il émerge aux cantonales de 1982, dans des villes franciliennes dans lesquelles aujourd’hui nous faisons des scores plus faibles. Lors des municipales de 1983, ce qui était encore alors le FN a remporté Dreux par une alliance, aujourd’hui ce serait une ville très difficile à conquérir en raison des changements démographiques. Dans certains territoires où nous faisions des scores extrêmement faibles, nous avons obtenu des circonscriptions. Qui aurait pu imaginer des victoires en Gironde ou en Charente-Maritime ?
RPP – On a un peu caricaturé médiatiquement le RN urbain versus le RN des champs, le RN des villes serait très faible et le RN rural très fort, je pense que c’est plus compliqué que ça. Comment expliquez-vous que les villes seraient effectivement / (structurellement) plutôt défavorables au RN ?
Aleksandar Nikolic – En général dans les grandes villes, il y a davantage de personnes issues de l’immigration qui croient encore à des clichés qui ont été véhiculés par nos adversaires. Ensuite vous avez à la fois, cette gentrification avec beaucoup de gens issus de l’immigration qui, encore une fois, peuvent avoir des raisons de voter pour nous mais croient à certains clichés ou subissent des pressions, et puis des personnes sociologiquement plus riches qui hésitent à voter RN parce qu’elles considèrent cela comme un vote des classes populaires.
Cela a joué à un moment mais c’est en train de changer. Quand on étudie réellement les études sur le vote concernant les retraités et les CSP + on observe de(s) vraies évolutions. Je pense que dans les villes préfectures, c’est peut-être le début d’autre chose. Mais les électorats mutant beaucoup, il est assez difficile de faire aujourd’hui des estimations. Aux prochaines élections municipales de 2026, nous essaierons d’avoir les meilleurs candidats partout et de faire une campagne la plus proche possible des gens.
RPP – La gentrification ne serait pas une bonne nouvelle pour vous ?
Aleksandar Nikolic – Si les classes très bourgeoises se mettent à voter massivement pour nous, cela peut changer. Mais comme je le disais, il est compliqué de procéder à une estimation en raison des changements sociologiques.
RPP – Historiquement ce sont les gens les moins diplômés et les plus populaires qui votent pour le RN. Pensez-vous que cela vous a donné une mauvaise image ?
Aleksandar Nikolic – Le RN a pris de l’ampleur auprès des jeunes et pas uniquement ceux issus de classes populaires ou moins diplômés. Beaucoup d’étudiants nous disent qu’à la fac, ce n’est pas toujours évident car ils sont souvent confrontés à des gens hyper-sectaires et parfois violents.
RPP – Depuis que je travaille sur le FN puis le RN les gens ont toujours cette image d’un parti qui est soutenu par les personnes âgées alors que c’est historiquement faux. Ce sont plutôt elles qui ont fait barrage à la progression du FN.
Est-ce que c’est en train de changer ?
Aleksandar Nikolic – Vous avez raison, c’est une idée reçue. Les sympathisants du FN étaient soi-disant des vieux retraités bourgeois. En fait c’est tout l’inverse, le FN ne recueillait que 4 % des voix des retraités CSP +.
RPP – De même les personnes catholiques pratiquantes ont toujours fait barrage au RN…
Aleksandar Nikolic – Absolument. Certains sont contents de nous coller cette image car pour eux elle est négative, mais elle n’a aucun fondement sérieux. Lorsque nous nous faisons insulter sur le terrain, c’est souvent par des personnes âgées qui ont des idées reçues hallucinantes.
RPP – Mais c’est en train de muter : ces personnes âgées qui ont effectivement fait barrière au FN par le passé représentent une génération en train de disparaître.
Les sociologies électorales changent …
Aleksandar Nikolic – Il y a dix ans, nous étions en tête chez les 18-25 ans. Si la LFI progresse, sur cette tranche d’âge, nous restons hauts mais c’est chez les 25-50 ans que nous réalisons les scores les plus élevés parce que ce sont ceux qui sont le plus confrontés aux problèmes du réel.
Chez les actifs nous sommes très haut, oui.
Mais je le répète, les sociologies électorales changement très vite …
RPP – Merci pour cet échange.
Aleksandar Nikolic,
Député européen,
Porte-parole du Rassemblement National,
Délégué national aux fédérations,
Président du groupe RN région CVDL
Entretien mené par :
Dr HDR Virginie Martin
Kedge Business School. Medialab KBS