Regards sur la Cité des Débats. En amont de la 3èmeédition de notre événement à Saint-Raphaël du 29 septembre au 2 octobre, nous interrogeons plusieurs de nos intervenants sur la façon dont ils appréhendent le savoir, le pouvoir et la démocratie. Décryptage, en 3 questions, de l’écrivain et citoyen Alexandre Jardin.
Revue Politique et Parlementaire – Cette nouvelle édition s’intitule : « Savoir, pouvoir et démocratie ». Comment concilier ces 3 notions ?
Alexandre Jardin – En opérant très bientôt en France une révolution démocratique drastiquement décentralisatrice. Ce que proposent les maires via l’Amf. Le savoir, le pouvoir et la démocratie ne trouvent leur pleine dynamique réelle que dans nos bassins de vie, nos communes, en appliquant le principe de subsidiarité (autrement dit « laissez-nous faire ») ; tout le reste fabrique des empilements mortifères de bureaucraties qui tuent ces trois mots.
RPP – Existe-t-il encore de la grandeur en politique ?
Alexandre Jardin – Oui si l’on remet la grandeur du citoyen au centre de la décision politique pour restructurer nos systèmes, s’il compte vraiment, si on lui fait confiance en lui laissant le dernier mot, par voix référendaire, sur les grands sujets. La votation fait des citoyens, la bureaucratie des administrés.
La grandeur, c’est la citoyenneté active.
RPP – Comment retrouver le goût d’un destin romanesque collectif pour la France ?
Alexandre Jardin – Mettre de la démocratie à la place des bureaucraties, nationale et européenne va nous propulser dans une ère vivante. Le bulletin de vote du citoyen français doit redevenir puissant – donc primauté du droit national. La question n’est pas d’être pour ou contre l’Europe – qui songerait à s’absenter du continent ? – mais pour ou contre la démocratie effective, amoureuse du citoyen, heureuse de réguler la dispute d’un peuple fondamentalement politique.
Alexandre Jardin
Ecrivain et militant associatif
Propos recueillis par Mathilde Aubinaud