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Biélorussie 2020 : Le risque d’un embrasement européen ?

Gaël-Georges MoullecParGaël-Georges Moullec
4 septembre 2020
Biélorussie 2020 : Le risque d’un embrasement européen ?

La situation actuelle en Biélorussie est complexe et témoigne d’un enchevêtrement d’intérêts pour le moins dangereux pour la stabilité du continent européen. Le point par Gaël-Georges Moullec.

Initialement, tout semblait simple : après plus de 25 ans au pouvoir, un potentat local tentait de se faire réélire au poste de président pour une période de cinq ans. Tout aurait dû se passer le plus simplement du monde, mais rien ne devait aller comme prévu. La belle machine à réélire a connu d’importants ratés.

En premier lieu, alors que la Biélorussie et la Russie sont partenaires au sein d’une Union politique, économique et militaire depuis 1997, les atermoiements des deux parties sur le chemin d’une intégration plus complète font naître au cours des dernières années une suspicion mutuelle entre les deux alliées. Le dirigeant biélorusse ne souhaite pas se retrouver à la tête d’une nouvelle région russe et voir son pays dépecé au travers de privatisations organisées par Moscou. Pour leur part, la méfiance des dirigeants russes envers le président Loukachenko nait de sa politique « multi vectorielle » qui s’oriente vers l’Occident et des demandes successives visant à voir la Biélorussie bénéficier du prix interne – « russe » – sur les matières premières. Au total, depuis de longs mois, Moscou commence à penser que Loukachenko a fait son temps et œuvre à sa déstabilisation, sans toutefois comprendre que son départ ouvrirait une boite de Pandore inéluctablement nuisible à ses propres intérêts. Mais qui pense encore aux intérêts profonds de la Russie quand les milliards de la privatisation de l’important secteur public biélorusse semblent être à porter de main ?

Le paroxysme de cette mésentente est atteint dans les semaines qui précèdent l’élection quand près de 200 mercenaires russes se retrouvent sur le territoire biélorusse au terme d’une équipée rocambolesque, fomentée, selon les officiels russes, par les services ukrainiens et américains1. Dans les premiers jours, les autorités biélorusses voient dans cette arrivée massive la mise en place d’un processus de déstabilisation du régime par le recours à des provocateurs aguerris et maitrisant les armes. Une sorte de Maïdan à l’envers servant cette fois-ci les intérêts russes. Une trentaine de ces soldats d’infortune est arrêtée par les autorités biélorusses avant d’être renvoyée en Russie juste avant l’élection, une fois la situation éclaircie mais le mal est fait.

À son tour, l’élection ne se passe pas selon le schéma prévu. Alors que l’opposition, la classe moyenne et la jeunesse biélorusse auraient parfaitement compris et accepté une défaite raisonnable, honorable, de leurs représentants, l’écrasante « victoire » du président biélorusse à plus de 80 %2 a immédiatement fait naitre un doute sur la validité de son résultat. Le mieux est réellement l’ennemi du bien ! Le doute s’étant répandu dans les esprits, les manifestations commencèrent, menaçant la stabilité du pays et donnant à l’Union européenne, mais plus encore aux États-Unis et à leurs alliés polonais et baltes, une occasion unique d’affaiblir non seulement le pouvoir « autocratique » biélorusse, dont tout le monde se moque en réalité, mais la position géopolitique de la Russie sur le continent.

La Biélorussie n’est pas l’Ukraine, elle est bien plus importante pour la Russie. En effet, de par le traité d’Union, l’entrée terrestre sur le territoire russe (transports routiers, trains) s’effectue depuis l’Europe directement à partir d’une vingtaine de villes biélorusses sans aucun contrôle fixe ultérieur. Ainsi, la frontière russe se situe en fait à l’ouest, au nord et au sud de la Biélorussie par des points internationaux de passage qui jouxtent la Pologne, la Lituanie, la Lettonie et l’Ukraine.

La chute de la Biélorussie ouvrirait ainsi à l’Occident un espace sans frontières jusqu’à Vladivostok !

Outre les frontières, la Biélorussie est déterminante pour la capacité stratégique de la Russie. Deux sites indispensables au bon fonctionnement de l’arme nucléaire russe y sont implantés. En premier lieu, il s’agit du radar stratégique de Baranovitchi (RLS-Volga) qui couvre tout l’hémisphère nord et est en capacité de détecter les lancements et de suivre les engins balistiques et spatiaux depuis l’Ouest et d’en informer Moscou en 15 secondes. L’autre site est celui de Vileïka (43ème point de communication de la marine de guerre russe) qui constitue le centre nodal de communication pour la flotte de la Mer Baltique, disposant elle aussi d’engins nucléaires. La mise en silence de telles infrastructures par un pouvoir pro-occidental constituerait une défaite stratégique majeure de la Russie sur le théâtre européen.

Depuis quelques semaines on voit donc une nouvelle fois un pays d’Europe soumis, réduit, à une conjonction de pressions  étrangères contradictoires.

L’influence russe tout d’abord, avec le président Poutine qui indique lors d’un entretien que la Russie a mis sur pied une force de maintien de l’ordre en état d’alerte afin de porter main forte aux services de police biélorusse s’ils devaient être débordés par l’ampleur et la radicalité des manifestations3. Mais aussi l’influence des nouveaux pays de l’Union européenne (Pologne, Pays baltes) et des États-Unis qui, tentent tout à la fois d’utiliser la situation actuelle en donnant refuge aux opposants biélorusses et en structurant leurs actions. Toutefois, conscients que le jour « J » n’est peut-être pas encore arrivé, ces mêmes pays proposent des bourses d’études et des conditions d’émigration favorisées à la jeunesse biélorusse.

L’annonce faite par le président biélorusse selon laquelle ses services auraient enregistré une conversation entre les responsables allemands et polonais témoignant de la falsification des résultats attestant de l’empoisonnement d’Alexeï Navalny ne témoigne que d’une seule chose, la question biélorusse se complique encore4.

Cet enchevêtrement d’intérêts divergents et d’ingérences flagrantes dans les affaires intérieures d’un État indépendant et internationalement reconnu n’est pas sans faire penser à l’action des puissances envers la Russie lors de l’année révolutionnaire de 1917 quand l’Angleterre, les États-Unis et la France tentaient par tous les moyens de maintenir le pays dans la Grande Guerre5. N’oublions pas que ce jeu d’influences a été l’un des plus forts vecteurs conduisant à l’arrivée des Bolcheviks au pouvoir.

En conclusion, l’avenir de la Biélorussie est déjà écrit, espérons pour nous qu’il ne soit pas à rechercher dans l’histoire de la Serbie en 1914.

Gaël-Georges MOULLEC
Docteur en histoire contemporaine

Chercheur Associé
Chaire de Géopolitique
Rennes School of Business

  1. Interview du président Vladimir Poutine par Sergeï Brylev sur la chaine « Rossiia » – 27 août 2020. http://kremlin.ru/events/president/news/63951 ↩
  2. https://fr.euronews.com/2020/08/10/au-belarus-une-election-presidentielle-a-sens-unique ↩
  3. Interview du président Poutine, Idem. ↩
  4. Rian Novosti, Loukachenko : il y a un enregistrment qui dément la déclaration sur l’empoisonnement de Navalny (en russe), 3 août 2010, 13h.14 . https://ria.ru/20200903/navalnyy-1576676642.html ↩
  5. Gaël-Georges Moullec, Moscou -1917. Rapports d’Albert Remes, consul général du Royaume de Belgique, Paris, SPM, 2020, 370 p. ↩

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