Jean-Pierre Sakoun propose ici une réflexion sur la notion d’assimilation dont on oublie qu’elle n’a jamais imposé aux arrivants le renoncement à toute singularité mais qu’elle visait plutôt l’enrichissement d’un creuset national, où personne ne se perdait. Son rejet est l’un des symptômes d’une politique de désintégration des nations. Menée, sous couvert d’individualisme, par une nouvelle classe dirigeante que tout éloigne de l’élitisme républicain, cette politique entreprend d’acclimater les peuples à la double dictature marchande et communautaire.
« À Rome fais comme les Romains »
Ambroise de Milan
« Rome n’est plus dans Rome, elle est toute où je suis »
Pierre Corneille
Je lisais il y a quelques semaines le livre de Lydia Guirous1 et son exergue, « À Rome, fais comme les Romains2 », emprunté à l’évêque Ambroise de Milan répondant à une question d’Augustin sur la manière de se comporter en visitant la capitale de l’Empire. Immédiatement, en écho, m’est venu à l’esprit le vers célèbre, « Rome n’est plus dans Rome, elle est toute où je suis3 » qui me paraissait prolonger la parole d’Ambroise…
À Rome, fais comme les Romains
Au milieu des années 1980, l’un des signaux forts de l’affaissement de la pensée républicaine en France fut l’évacuation progressive et discrète du concept d’assimilation, abandonné à l’extrême-droite, au profit de celui d’intégration, qu’à son tour les communautaristes rejettent aujourd’hui, pour parler « d’inclusion » voire réclamer – ce qui a au moins le mérite de la clarté – la transformation de la France en un pays communautarisé, en une « non-nation ». Comme s’il était devenu scandaleux et choquant de demander qu’à Rome, les nouveaux arrivants fissent comme les Romains. D’autant qu’il ne s’agit plus de se rendre dans la capitale de l’Empire pour s’y soumettre sous peine des pires sévices, mais d’être accueilli dans une république, solidaire, démocrate, d’une grande générosité sociale et politique, pratiquant essentiellement le droit du sol, ne reconnaissant aucune priorité ou antériorité particulière à ses citoyens anciens et n’imposant aucune foi ou aucune croyance – ou le renoncement à celles-ci – grâce au principe de liberté absolue de conscience, la laïcité.
Contrairement à ce qu’avancent les critiques de la notion d’assimilation, ce processus n’a pas pour objectif d’imposer à qui arrive en France de renoncer à toutes ses singularités, à toutes les identités – ou identifications – qui le constituent.
En revanche, il exige d’une part de considérer que les lois démocratiquement votées sont l’expression du peuple souverain ; qu’elles valent pour tous et que cette règle est supérieure à toutes les obligations qu’il se donne à lui-même, au nom de sa foi ou d’une autre philosophie. Il demande d’autre part de mettre les identités multiples dont chacun est pétri dans le « pot commun » du bien public, en les transformant en un apport culturel, pour que tous s’en enrichissent et les assimilent dans le creuset républicain. Il demande encore de ne jamais laisser une seule identité prendre le dessus sur les autres pour en faire une essence indépassable. Il demande enfin à celui qui arrive – et c’est essentiel – de ne pas entraver la mécanique du creuset républicain, en particulier de l’École, et même de l’accompagner et de l’encourager, pour que génération après génération, les descendants du nouvel arrivant se prennent à vibrer à l’unisson de tous les Français, « à l’évocation du sacre de Reims et au récit de la Fête de la Fédération4 », ou pleurent devant « l’étrange défaite ».
C’est ainsi que la France et tous ses enfants se sont enrichis de toutes les formes d’art, de culture, de littérature, d’expériences, de folklore, qui leur ont été apportées par les flux de population qui ont traversé le pays depuis sa romanisation et par les adjonctions territoriales progressives qui lui donnent aujourd’hui sa forme. C’est ainsi que l’École a formé un imaginaire historique partagé, sans écraser les imaginaires individuels que chacun avait pu construire et a pu conserver.
Le miracle de l’assimilation a permis que cela s’opérât sans que ne se dissolvent dans ce patrimoine acquis – ou sans que ne s’y opposent – les « mémoires chéries » et les petites patries emportées aux semelles des souliers, de la Pologne martyre, du Risorgimento, du shtetl ou du mellah, de la guerre contre le franquisme et des luttes d’indépendance du Vietnam ou de l’Algérie, contre le colonisateur français-même5.
Cette exigence est le prix à payer pour que l’un des pays les plus avancés du monde, les plus généreux du monde, les plus libres du monde, les plus antiracistes du monde, puisse continuer à pratiquer une politique de progrès humain et puisse l’offrir universellement à tous ceux qui font le choix d’appartenir à la « grande Nation » et de l’aimer…
« À Rome fais comme les Romains ». C’est ce que la République forte et ouverte a exigé pendant des décennies de ses enfants adoptifs dont on ne distinguait plus, très vite, l’origine, sinon par le patronyme, les coutumes familiales, les affinités associatives et les destinations de vacances. Il était de tradition que le prénom s’acclimatât aux usages locaux tout en conservant pour la religion, pour la famille, pour soi et pour les autres, le plaisir secret d’un second prénom qui rappelât, retraçât le palimpseste d’une histoire singulière.
« Rome n’est plus dans Rome, elle est toute où je suis »
C’est aussi au début des années 1980 que s’accéléra une seconde évolution entamée en 1956 avec le Traité de Rome, tout aussi clandestine, du moins à ses débuts, devenue aujourd’hui manifeste. Il s’agit de la marche forcée vers l’intégration européenne, que les pères-fondateurs démocrates-chrétiens de la CEE appelaient de leurs vœux pour déconstruire l’État-nation dont ils se défiaient. Ce dernier portait à leurs yeux une double-responsabilité. Il avait le défaut de segmenter la communauté des croyants et de substituer la morale démocratique à la morale divine et donc de l’affaiblir en émiettant ainsi le peuple de Dieu6. Il traînait par ailleurs le fardeau d’être, selon ces mêmes critiques, responsable des deux conflits mondiaux du XXe siècle, qu’ils attribuaient aux nations et à leur concurrence exacerbée.
Les partisans de la construction européenne n’ont pas voulu voir que c’était en fait la transformation par l’Allemagne du modèle de l’État-Nation démocratique et ouvert en structure impériale à partir de 1871, ou, à partir des années 30, son abandon et sa perversion au profit de dictatures « völkisch » dans le Reich nazi ou prolétariennes en URSS, piétinant les idéaux démocratiques7, qui avaient abouti à ce résultat.
Cette évolution vers une dilution des nations s’est faite et continue de se faire « contre les peuples » ou au moins malgré leurs grandes réticences, comme le démontrent avec constance les consultations populaires organisées dans les pays de l’Union européenne.
Les résultats de ces référendums vont dans le sens d’une demande de maintien de l’État-Nation comme moteur du progrès social et humain et affirment le refus de s’engager plus avant dans l’intégration européenne.
Le référendum français de 2005 et son renversement par le président Sarkozy sont à ce titre paradigmatiques8.
Cette transformation est aussi due à l’influence grandissante d’un capitalisme financiarisé et supranational sur les peuples et leurs gouvernements démocratiques. La brèche dans l’édifice des nations s’est ouverte à partir des années 1970, avec la fin des accords de Bretton Wood et la crise pétrolière ; elle est depuis devenue un trou béant sous l’effet de la révolution capitaliste-conservatrice des années Thatcher et Reagan et du recul voire de la soumission des partis de gauche, socialistes et sociaux-démocrates, à partir du début des années 1980 devant l’idéologie néo-libérale. La chute de l’Union soviétique a fait tomber le dernier obstacle géopolitique à l’ascendant planétaire du modèle a-national.
Ce processus complexe a aussi eu pour effet de faire accéder au pouvoir une nouvelle classe dirigeante. L’élite républicaine, qui constituait l’armature de la France, associait d’une part des entrepreneurs attachés à un État fort capable de proposer les infrastructures nécessaires au développement, généralement sortis des grands lycées et des grandes écoles, système mis en place par la Révolution et l’Empire et revivifié par la Troisième et la Quatrième Républiques, pour les plus prestigieux, ou issus de l’artisanat industrieux qui formait le tissu des PME du pays ; d’autre part des savants, chercheurs et universitaires de haut niveau, eux aussi appuyés sur un État conscient de l’importance de la science pour la renommée du pays et son avenir ; enfin, des fonctionnaires dévoués à l’État et à la nation, capables de faire avancer de front le plan et les immenses défis de la modernisation du pays.
Ce modèle élitaire a trouvé son acmé dans l’application du « programme du Conseil national de la Résistance9 » à partir de 1944 et dans les Trente glorieuses. Il est aujourd’hui en cours de démantèlement.
Le paradigme européen libéral-technocratique qui a pris le dessus, a engendré une nouvelle élite politique et économique qui rompt avec le modèle républicain.
Comme de nombreux sociologues et géographes l’ont montré ces dernières années, cette élite tend à « faire sécession »10. Elle ne se reconnaît ni dans le territoire et ses frontières, ni dans le peuple qui y vit selon des codes et des règles spécifiques correspondant à son éthos, ni dans les idéaux nés de cette lente constitution de la Nation, du peuple, de la République, de la démocratie.
Ses leaders économiques ont depuis longtemps choisi un type de vie et de relations les mettant en contact avec leurs pairs plus qu’avec leurs concitoyens.
Ses leaders politiques sont tenus de composer avec le réel mais travaillent à marche forcée à le transformer ou du moins à transformer sa perception. D’autant que les dirigeants politiques modelés par la nouvelle donne politique et économique supranationale ne sont plus à proprement parler des politiques, mais des technocrates11. Ils écoutent moins leurs mandants qu’ils ne veulent les mener où leurs « confrères » et eux-mêmes jugent qu’ils doivent aller. Comme disait Brecht, « puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple ».
Ses leaders culturels ont pour certains adopté la nouvelle donne par opportunisme ou conviction. Beaucoup d’autres, soumis à la pression idéologique peignant la Nation et l’État comme des solutions obsolètes et repoussantes, mais conscients que l’idéal d’humanité hors-sol du modèle nouveau est inaccessible ou non pertinent pour l’immense majorité de la population, ont remplacé le paradigme de la communauté politique choisie et partagée par tous les citoyens, par la réhabilitation de la tribu sous toutes ses formes, religieuse ou ethnique.
Cette forme de communauté organique est en effet sans danger pour la nouvelle orientation donnée aux peuples par les élites, à la différence de la communauté de destin qui justement tend à renforcer et pérenniser les peuples. Elle permet aux individus désassimilés de se tenir chaud, quand même…
Le modèle proposé et rendu désirable par ces élites est donc bien fondé sur la constatation du général Sertorius, Rome n’est plus dans Rome. Sertorius, sous la plume de Corneille, ajoute « elle est toute où je suis ». Cela signifie, dans la forme du pouvoir sans limite de la Ville-monde antique, que « l’imperium » réside entièrement dans le général qui prend le pouvoir, que ce soit Sylla, Pompée ou Sertorius, ou plus tard, dans l’Empereur et qu’il est légitimé par ceux-qui suivent le chef et partagent ses mouvements12. Cette seconde partie du vers reste plus que jamais d’actualité, mais sa signification a changé. Il ne s’agit plus d’affirmer que Rome est un cercle dont le centre du pouvoir se déplace avec le détenteur de l’imperium et dont la limite territoriale est infiniment extensible, le « limes » n’étant que la marque provisoire de cette expansion13. Il s’agit de prendre acte du fait qu’il y a autant de « Rome » que de « je suis », et donc qu’il n’y a plus de Rome.
Il n’y a plus que des individus (Margaret Thatcher)
Cette mécanique à l’œuvre rend aujourd’hui de plus en plus difficile de faire désirer aux nouveaux arrivants comme aux Français de plus longue date un horizon matériel et moral auquel s’assimiler et paralyse en retour l’horizon d’une fraternité républicaine, pour y substituer le malheureux succédané du vivre-ensemble, consistant à s’accommoder de l’atomisation de la société et à proposer un programme minimum de coexistence pacifique entre communautés fermées.
C’est selon nous le principal péril à l’œuvre au nom de la pensée post-moderne qui, ne reconnaissant plus que des individus soi-disant libres d’assouvir leurs désirs, mais en réalité soumis à la double dictature marchande et communautaire14, détruit l’idéal de démocratie d’élection fondée sur la raison sensible. Il la remplace par la seule chose qui reste à ceux qui, sur place, pensent pouvoir revenir à une société ethniquement et religieusement homogène, les identitaires, ou aux nouveaux arrivants qui ne voient plus les raisons de faire peuple, les communautaristes, leurs identités fantasmées.
« There is no such thing as a society, there are only individuals and their family »15 : Aujourd’hui, Mme Thatcher a vu sa déclaration de 1988 dépasser tous ses espoirs performatifs.
Non seulement tout tend vers la constatation qu’il n’y a plus « que des individus et leur famille », mais encore, le consensus est de plus en plus fragile sur la reconnaissance d’une nation, d’un territoire, d’une histoire, d’une culture, d’un peuple français.
Nous dirigeons-nous vers un univers dans lequel il n’y aura plus que des communautés essentialisées et des individus, s’entrechoquant dans une défiance généralisée lorsqu’ils quittent le cocon protecteur de la « communauté » ? Vers une sorte de dystopie post-rousseauiste et post-hobbesienne, ou le pouvoir exercé de très loin sera celui d’un Léviathan écrasant les individus ou les groupes qui ne veulent pas jouer le jeu communautaire et marchand ?
Comment, à Rome, faire comme les Romains si l’on ne veut plus désormais que ni Rome ni les Romains n’existent ?
Jean-Pierre Sakoun
Ancien conservateur des bibliothèques
Editeur numérique et essayiste
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- Lydia Guirous, Assimilation : en finir avec ce tabou français, Paris, Éditions de l’Observatoire, 2021. ↩
- « Si fueris Romae, Romano vivito more ; si fueris alibi, vivito sicut ibi » – Ambroise de Milan, IVe siècle, en réponse à une question de Saint-Augustin. ↩
- Corneille, Sertorius, Acte III, scène 1. ↩
- Marc Bloch, L’étrange défaite (1940), Paris, Gallimard, coll. Folio Histoire, 1990, p. 198. ↩
- Il est d’ailleurs singulier que l’un des arguments sans cesse brandi contre l’assimilation soit une « diversité » des populations qui interdirait désormais que l’assimilation s’effectuât. Or, de la fin du XIXe siècle jusque dans les années 1920 du XXe siècle, la France a non seulement reçu un nombre considérable d’immigrés, passant parfois devant les États-Unis en proportion de sa population, mais encore acculturé des millions de Français qui ne parlaient pas ou très peu la langue nationale. Cet effort considérable, parce qu’il était porté par une volonté politique, a porté ses fruits malgré des moyens beaucoup plus faibles que les possibilités offertes aujourd’hui par les médias et les technologies numériques. ↩
- Bien que, comme l’écrivait Marcel Gauchet (Marcel Gauchet, Le Désenchantement du monde, Paris, Gallimard, 1985) « le christianisme fût une religion de sortie de la religion », cette sécularisation progressive ne s’est pas faite dans l’harmonie. Jusqu’au Concile de Vatican II et l’aggiornamento catholique, l’idée d’une communauté des croyants moralement voire politiquement supérieure à la forme civile de communauté, la nation, hantait aussi bien Schumann ou De Gasperi qu’Adenauer. La France y fut sans doute moins sensible, dont le gallicanisme avait depuis le XVIIe siècle imposé le contrôle voire l’autorité royale sur les nominations ecclésiastiques. On ne peut évidemment pas manquer de déceler dans ce passé et cet idéal cléricaux une forme limitée mais non moins vive de la revendication islamiste, voire musulmane de la supériorité de l’oumma, la communauté des croyants, sur les nations. ↩
- On pourrait d’ailleurs, à la suite du livre essentiel de Blandine Kriegel (Blandine Kriegel, Philosophie de la République, Paris, Plon 1998), avancer l’hypothèse de l’inadéquation de la forme de l’État-Nation démocratique aux pays européens qui n’ont pas connu une maturation historique républicaine comme la France et l’Angleterre (on entend par là une forme non impériale d’organisation de l’État et de la société). Ces pays sont passés, souvent sans l’abandonner, de la forme impériale, hiérarchisée et pyramidale, à l’État-nation à partir de 1848 (Allemagne, Espagne, Italie et sous une autre forme, Russie). Peut-être est-ce dans ce basculement brutal et dans l’adoption d’une organisation politique sans fondements lentement construits, qu’il faut chercher l’une des causes profondes du bourgeonnement monstrueux des dictatures européennes du XXe siècle, plus que dans la nature de l’État-Nation. ↩
- Notons le paradoxe qu’a constitué le fait d’administrer aux peuples des pays membres de l’UE la potion des traités européens, pour permettre une brutale extension à vingt-sept et l’entrée dans l’Union de pays qui, eux, n’ont jamais eu l’intention de renoncer à leur nationalisme et à leur unité ethnique. Ils viennent essentiellement y chercher les moyens financiers et le subventionnement de leur développement économique. Les positions adoptées depuis quelques années par le « groupe de Visegrad », Hongrie, Pologne, Tchéquie et Slovaquie, en particulier en matière justement d’accueil des immigrés, sont édifiantes. ↩
- Les Jours Heureux – C.N.R. – 15 mars 1944 – #LesJoursHeureux (les-jours-heureux.fr) ↩
- L’expression naît à partir du titre de l’ouvrage posthume du sociologue américain Christopher Lasch, La Révolte des élites et la trahison de la démocratie, 1995. Elle a fait florès depuis et, à vingt-cinq ans d’écart, comme souvent, ce livre qui analyse le phénomène aux États-Unis semble avoir été écrit aujourd’hui en France. ↩
- Voir à ce sujet mon article publié le 11 mai 2020 sur le blog Mezetulle : Hier, aujourd’hui, demain – L’urgence politique républicaine (par David T.) – Mezetulle ↩
- A ce sujet, notons à quel point le nom du « mouvement » du chef de l’État, « En Marche », est parfaitement adapté à cette idéologie ! ↩
- Je m’inspire ici de la fameuse pensée de Pascal (Blaise Pascal, Pensées, section II, 73), reprise de la préface de Marie de Gournay à la première édition posthume de 1592 des Essais de Montaigne, qui elle-même attribuait la citation à Empédocle : « Dieu est un cercle, dont le centre est partout et la circonférence nulle part. » Cette définition s’applique parfaitement à la forme du pouvoir d’état impérial. On pourrait, probablement avec une certaine pertinence, avancer que la forme républicaine de l’État serait un cercle dont la circonférence est partout (formée de tous les points reliés entre eux que sont les citoyens et traçant une frontière claire entre le dedans et le dehors, géographique comme psychologique en séparant la sphère publique et la sphère privée) et le centre nulle part. ↩
- En référence au titre du livre de Sophie Bessis, La Double impasse : l’universel à l’épreuve des fondamentalismes religieux et marchand, Paris, La Découverte, coll. « Cahiers libres », 2014, 240 p. ↩
- « La société, ça n’existe pas. Il n’y a que des individus et leur famille », Margaret Thatcher, discours prononcé au congrès Tory de Brighton en 1988. Reprise de son interview de 1987 pour « Woman’s Own » – « (…) and who is society? There is no such thing! There are individual men and women and there are families and no government can do anything except through people and people look to themselves first (…). ». ↩