Consternation et honte à tous ceux qui ont une part de responsabilité dans l’assassinat d’un homme de Dieu en Vendée, à Saint-Laurent-sur-Sèvre. La France saigne à nouveau le 9 août 2021 par l’acte infâme d’un déséquilibré rwandais qui, un an auparavant, avait tenté de réduire en cendres la cathédrale de Nantes !
Irresponsabilité, laxisme, inconscience, incompétence, effondrement du système judiciaire, comment est-il admissible qu’un tel crime soit possible dans notre beau pays si maltraité et de plus en plus livré à toutes les dérives d’une insécurité occultée, sans doute en raison d’un aveuglement collectif et d’une absence de prise de conscience du degré avancé de décomposition progressive de nos structures régaliennes, qui saura le crier et le dénoncer dans l’infinie tristesse de l’heure et dans le nécessaire moment de la compassion unanime pour les proches de la victime de ce drame effroyable ?
Combien d’assassins laissera-t-on courir impunément dans nos rues avant de réagir et de se rendre compte qu’il faut mettre un coup d’arrêt au laxisme irresponsable qui a rendu possible un tel crime inique comme tous les actes de cette nature ? Une société et un appareil politique qui ne sont plus en mesure de se ressaisir et de lutter contre une telle descente aux abysses, sont fatalement condamnés à plus ou moins long terme à s’effondrer dans le chaos, en illustrant que les institutions et les civilisations sont mortelles et vouées à disparaître, quand ceux qui en ont la charge sont impuissants et aveugles devant l’impérieuse nécessité de réagir pour corriger le délitement généralisé.
Le paradoxe veut qu’un tel drame survient le jour même où se met en place le dispositif du pass sanitaire, qui va mobiliser les forces de l’ordre et leurs auxiliaires désignés, malgré eux bien souvent, pour en assurer l’application, dans un climat de clivage houleux et un contexte sanitaire des plus préoccupants, comme si la coupe n’était déjà pas assez pleine, à mi-parcours d’un été marqué par le dérèglement climatique et une actualité des plus sombres… De quoi alimenter les interrogations sur les priorités à définir en cette période de crise sans précédent et les urgences à quelques encablures d’une rentrée qui s’annonce comme celle de tous les dangers en France et au-delà…
A quelques jours de l’Assomption, dans cette belle terre de Vendée qui a illustré des pages emblématiques de notre histoire nationale et où le sang a été répandu pour la défense de valeurs hélas oubliées, foulées au pied, bien souvent caricaturées et déformées, il y va de l’honneur du pays tout entier que lumière soit faite et justice rendue pour la victime de nos compromissions et défaillances, un homme de Dieu qui consacrait sa vie au salut de l’âme de ses sœurs et ses frères en humanité.
Mais serons-nous capables d’un tel sursaut et du réveil de nos consciences dans la lente corrosion de l’heure ? Il faut l’espérer avec ardeur car quelque part il est question de notre survie et de notre honneur.
Eric Cerf-Mayer