• Contact
  • Abonnez-vous
  • Contribuez
Panier / 0,00 €

Votre panier est vide.

Lire Le dernier numéroLe dernier numéro
Revue Politique et Parlementaire
  • Se connecter
S'abonner
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
Aucun résultat
Voir tous les résultats
dans Politique

Dissoudre l’Assemblée nationale ?

Didier MausParDidier Maus
20 juin 2022
Dissoudre l’Assemblée nationale ?

Les résultats des élections législatives, totalement inédits depuis 1958, conduisent immédiatement à évoquer la possibilité pour le Président Macron de prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale en espérant que, cette fois, les électeurs désigneront une majorité claire et cohérente, dans son esprit favorable à  sa politique. La nouvelle Assemblée nationale ne ressemble ni à une assemblée de cohabitation avec une majorité parlementaire clairement hostile à la politique présidentielle (1986, 1993, 2007) ni à une assemblée donnant naissance à un gouvernement minoritaire (1988). L’écart par rapport à la majorité absolue de 289 sièges est trop important pour qu’un gouvernement du type de celui de Michel Rocard en 1988 ait une chance de survivre et de pouvoir gouverner. Si M. Macron décide, dans quelques semaines ou mois, de dissoudre l’Assemblée nationale, il le fera à ses risques et périls. Rien ne peu garantir une opération réussie.

Les règles constitutionnelles de l’usage de la dissolution sont contenues dans l’article 12 de la Constitution. Celui-ci tient compte des verrous qui avaient été prévus tant sous la IIIe que la IVe République. Les rédacteurs de la Constitution de 1958, à commencer par le général de Gaulle et Michel Debré, voulaient que la dissolution soit une vraie prérogative régalienne du Président de la République. C’est pourquoi elle n’est soumise à aucune autre condition que la consultation officielle du Premier ministre et des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. Les avis donnés par ces trois personnalités éclairent la décision du Président de la République, mais il n’est aucunement obligé d’en tenir compte.

Le décret de dissolution de l’Assemblée nationale fait partie des rares décisions sans contreseing du Premier ministre.

Dans la logique de 1958 il s’agit, face à une situation politique complexe (par exemple le renversement du gouvernement) de permettre au Président de la République de faire trancher le conflit directement par le peuple.

Les élections générales ont alors lieu dans un court délai avec, d’ailleurs, une campagne électorale plus courte qu’habituellement. Il s’agit d’aller vite et de dégager une nouvelle majorité.

Les seules restrictions à cette prérogative découlent de la dernière phrase de l’article 12 et de l’éventuel exercice des pouvoirs exceptionnels de l’article 16. L’ultime alinéa de l’article 12 se lit comme suit : « Il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans l’année qui suit ces élections ». Le démonstratif « ces » fait référence aux « élections générales » qui viennent d’avoir lieu et dont le régime est fixé par les deux alinéas précédents. Il n’est en aucun cas un renvoi aux élections générales ordinaires, celles qui ont lieu tous les cinq ans au terme de la législature (comme les 12 et 19 juin 2022). Si les rédacteurs de la Constitution, extrêmement attentifs à tout ce qui concerne la mécanique institutionnelle, avaient voulu prohiber une dissolution faisant suite à des élections générales ordinaires, ils auraient inséré un alinéa rédigé de la manière suivante : « Il ne peut être procédé à une dissolution dans l’année qui suit des élections générales ». Cette rédaction aurait couvert tous les types d’élections générales. En réalité, la Constitution a voulu éviter les dissolutions à répétition, telles qu’elles sont parfois intervenues dans pays en crise. Le texte constitutionnel exprime l’adage « Dissolution sur dissolution ne vaut ». La première dissolution n’est pas encadrée. S’il est nécessaire de répéter l’opération, il faut attendre un an et trouver le moyen dans cet intervalle de gouverner dans un environnement politique instable.

En ce qui concerne une période de crise majeure (article 16), il est logique de ne pas plonger en plus le pays dans une bagarre électorale.

Au-delà de règles constitutionnelles simples et cohérentes, la mise en œuvre du droit de dissolution de l’Assemblée nationale est nécessairement un pari politique.

En 1962, il s’agissait de réagir au vote d’une motion de censure contre le gouvernement Pompidou I. En 1968, il s’agissait  de répondre à la crise politique et sociale. En 1981 et 1988, les dissolutions ont été consécutives à l’élection ou à la réélection du Président Mitterrand. Ces quatre dissolutions ont donné satisfaction au Président de la République. Celle décidée par Jacques Chirac en 1997, mal comprise par le corps électoral, a débouché sur l’instauration d’une cohabitation de cinq années dirigée par Lionel Jospin, Premier ministre.

Rien n’interdit donc à M. Macron, s’il le juge utile et opportun, de prononcer, le moment venu, la dissolution de l’Assemblée nationale. Encore faut-il que les circonstances politiques lui redeviennent favorables. On prête à Oscar Wilde la réflexion suivante : « La prévision est un art difficile, surtout lorsqu’il s’agit de l’avenir ». Seul Le Président de la République fait face à cet avenir.

Didier Maus
Ancien conseiller d’État
Président émérite de l’Association française de droit constitutionnel

Didier Maus

Diplômé de l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris et de l’École nationale d’administration (ENA), promotion « François Rabelais », Didier Maus commence sa carrière de haut fonctionnaire en 1973 à la direction générale de la concurrence et des prix au ministère de l’Économie et des Finances. Il devient ensuite conseiller technique au sein du cabinet du ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, avant d’intégrer le cabinet du secrétaire d’État chargé de la Petite et Moyenne industrie. De 1986 à 1988, Didier Maus est directeur de cabinet d’André Rossinot, ministre des Relations avec le Parlement. Il siège au Conseil d’État de 2001 à 2012. Parallèlement à sa carrière de haut fonctionnaire, il exerce des activités universitaires, notamment en tant qu’enseignant à l’IEP de Paris, puis à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne et à l’université Aix-Marseille-III Paul Cézanne. Occupant également des fonctions associatives, il est président émérite de l’Association internationale de droit constitutionnel et de l’Association française de droit constitutionnel et, depuis 2016, président de la Société d’histoire de la Ve République. Didier Maus est également directeur de la Revue française de droit constitutionnel depuis 1990. Didier Maus s’engage par ailleurs en politique. Adjoint au maire de Samois-sur-Seine (Seine-et-Marne), puis conseiller municipal de Samois, il y occupe la fonction de maire entre 2014 et 2020. Président de l’Union pour la démocratie française (UDF) de Seine-et-Marne entre 1987 et 1992, il préside la commission des lois du Parti radical de 1994 à 2017, puis la commission des statuts depuis 2003.

Partager sur LinkedinPartager sur XPartager sur Facebook

Les derniers articles

« On bloque tout » ou la gravité perdue : quand l’imaginaire remplace le symbolique

« On bloque tout » ou la gravité perdue : quand l’imaginaire remplace le symbolique

ParPierre Larrouy

La radicalisation du mot d’ordre « On bloque tout » ne peut se comprendre sans l’inscrire dans une mutation anthropologique...

Editorial – Les socialistes retrouvent leurs esprits

Bayrou à quitte ou double… sans illusion immédiate

ParMarie-Eve Malouines

Le Premier ministre a pris les devants. En annonçant qu’il devancerait la motion de censure de LFI en sollicitant la...

L’ERE DES VANDALES

L’ERE DES VANDALES

ParMichel Scarbonchi

"Vandales", ainsi étaient qualifiés les tribus germaniques qui déferlaient sur l'Europe et qui mirent fin à l'Empire romain au Vème...

 Le Qatar mis à l’index par l’ONU : Doha condamné pour torture et détention arbitraire de Tayeb Benabderrahmane. Que va faire la France ?

 Le Qatar mis à l’index par l’ONU : Doha condamné pour torture et détention arbitraire de Tayeb Benabderrahmane. Que va faire la France ?

ParAlexis Bachelay

L’avis n° 28/2025 du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire (GTDA) constitue une première historique :...

Retrouvez nos dernières vidéos

Sorry, there was a YouTube error.

Inscrivez-vous à notre Newsletter

Related Posts

Politique

Interview de Frédéric Masquelier

État de droit : résistons aux tentations du court terme
Politique

État de droit : résistons aux tentations du court terme

Et si le 8 mai et le lundi de Pâques devenaient les « Jours de la Défense » ?
Politique

Et si le 8 mai et le lundi de Pâques devenaient les « Jours de la Défense » ?

La Nouvelle Calédonie : premier essai pour la subsidiarité ascendante
Politique

La Nouvelle Calédonie : premier essai pour la subsidiarité ascendante

Le suicide politique programmé de François Bayrou : mourir debout pour que la France cesse de vivre à crédit 
Politique

Le suicide politique programmé de François Bayrou : mourir debout pour que la France cesse de vivre à crédit 

Le DOGE : une source d’inspiration pour la France ?
Politique

Le DOGE : une source d’inspiration pour la France ?

Le plan Bayrou entre risque politique et mesures paramétriques : une occasion manquée ?
Politique

Le plan Bayrou entre risque politique et mesures paramétriques : une occasion manquée ?

François Bayrou seul responsable ?
Politique

François Bayrou seul responsable ?

Article suivant
Législatives : pas UNE, mais DES cohabitations

Législatives : pas UNE, mais DES cohabitations

La Revue Politique et Parlementaire
10 rue du Colisée 75008 Paris
Email : contact@revuepolitique.fr
Téléphone : 01 76 47 09 30

Notre Histoire
L'équipe
Mentions légales

Culture
Economie
Faut… de la géopolitique
International
La tribune du parlementaire
Libre opinion
Politique
Science et technologie
Société
Vie du parlement
Nos vidéos

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password?

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Se connecter

Add New Playlist

Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement

Revue Politique et Parlementaire