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dans Politique

Emmanuel Macron, le Conseil constitutionnel et la « dictature sanitaire »

Frédéric Saint ClairParFrédéric Saint Clair
6 août 2021
Pancarte de manifestation contre le passe sanitaire

Le Conseil constitutionnel, plus haute institution républicaine et démocratique, s’est prononcé jeudi après-midi très largement en faveur du passe sanitaire. Celui-ci, validé par le Conseil d’Etat, voté par l’Assemblée nationale et le Sénat, publié au Journal officiel dès le vendredi 6 août au matin, entrera donc en vigueur le lundi 9 août comme annoncé. Chapitre clos ? Peut-être pas. Si une majorité de Français a donné son assentiment à cette nouvelle forme de discrimination sociale qui leur est profitable, une portion croissante de la population s’y oppose résolument, allant jusqu’à qualifier la séquence politique que nous traversons de « dictature sanitaire ». Ce terme est-il justifié ?

Peut-on parler de dictature sanitaire ?

Au regard du processus démocratique que nous venons de traverser – Conseil d’Etat, Parlement, Conseil Constitutionnel – ce terme apparaît, à première vue, totalement hors de propos. « Dictature » est un terme que nous avions d’ailleurs délaissé au profit de celui de « démocrature », lors de l’article rédigé au lendemain de l’allocution d’Emmanuel Macron, le 12 juillet [Cf. Allocution présidentielle : entre démocrature et propagande fallacieuse, Emmanuel Macron prépare 2022]. Un terme que le Président de la République a balayé d’un revers de main, affirmant que ceux qui l’utilisaient étaient « en perte de sens », ajoutant : « Le gouvernement répond à des commissions d’enquête parlementaire, à la Cour de justice de la République, à des magistrats. Les données épidémiologiques sont publiques et quotidiennes. Enfin, soyons sérieux ! » Un terme, pourtant, au sujet duquel nous devrions nous garder d’ironiser tant il est un marqueur essentiel de notre époque. Pourquoi ?

Un mot, tout d’abord, sur la notion de « dictature » qui revêt à notre époque un sens strictement péjoratif. La dictature n’est pas forcément l’ennemi de la démocratie. L’auteur de ces lignes n’est pas loin de penser qu’une dictature, dont les contours resteraient à définir, pourrait être souhaitable en certaines circonstances, dites exceptionnelles. Le Général De Gaulle, dans ses Mémoires de guerre, avoue lui-même son intérêt pour ce régime d’exception, évoquant une « dictature momentanée, que j’ai exercée au cours de la tempête et que je ne manquerais pas de prolonger ou de ressaisir si la patrie était en danger… » Le sociologue Max Weber a également abordé de manière positive la figure d’un « dictateur césariste » s’imposant comme « homme de confiance des masses ». [Cf. la présentation de Jean-Claude Monod, in Carl Schmitt, La dictature, Seuil, 2000.] La dictature, la situation d’exception, peut donc se révéler nécessaire en certaines circonstances – y compris sanitaires.

Cependant, malgré notre intérêt pour les régimes d’exception en tant que garde-fous de la démocratie, malgré le satisfecit que nous accordons volontiers à ceux qui affirment que nous n’avons jamais franchi les limites de l’Etat de droit, nous continuons de juger que la colère des opposants au passe sanitaire est tout à fait justifiée, voire même que leur critique dénonçant une « dictature sanitaire » est tout à fait légitime. Pourquoi ?

Une dictature intellectuelle, d’ordre médical

Parce que la dictature qui semble s’exercer actuellement, et qui pèse sur une France dont la majorité des élites, politiques comme médiatiques, est en proie à une crise d’hystérie inédite, n’est pas une dictature politique, comme en Chine ou en Corée du Nord, mais une forme de dictature intellectuelle, d’ordre médical. Le dictateur n’est pas Emmanuel Macron, mais cette large fraction du corps médical (qui inclut le conseil scientifique mais ne s’y limite pas) qui exerce son autorité malgré elle sur un système de gouvernement faible, à la fois intellectuellement, psychologiquement et politiquement. Pourquoi malgré elle et pourquoi « dictature » ? Parce que le raisonnement médical a vocation à être scientifique, à dire le vrai – il s’impose donc de manière incontestable ; et parce qu’il ne dispose d’aucun contre-pouvoir réel lorsqu’il influence le pouvoir politique.

Il s’agit d’une influence déterminante qui s’exerce sur les consciences de l’élite politique et médiatique, soumettant tous les aspects de la vie sociale et démocratique à la seule problématique sanitaire.

Et c’est parce que cette influence s’exerce unanimement sur les consciences de la Présidence de la République, du Gouvernement, du Parlement, du Conseil d’Etat, du Conseil Constitutionnel, que le processus démocratique a pu être respecté, car tous agissent comme un seul homme, comme le produit d’une seule pensée formatée par la même injonction sanitaire officielle, propre à disqualifier tous les arguments liés à l’égalité, aux libertés fondamentales, à la vie sociale au profit de la lutte contre la menace suprême : Covid-19. Puisque toutes les institutions sont soumises à cette même doxa sanitaire, aucune d’entre elles n’est à même de jouer son rôle de contre-pouvoir, lequel suppose une distance intellectuelle vis-à-vis de la doxa officielle, et donc une indépendance d’esprit.

La soumission des intellectuels à la doxa sanitaire

Mais la partie la plus dommageable de cette séquence politique désastreuse réside probablement dans ce qui apparaît comme une nouvelle trahison des clercs. Car l’élite médiatique/intellectuelle est aux prises avec le même phénomène hypnotique, véhiculant jour après jour aux heures de grande écoute un message politico-sanitaire officiel, formaté, destiné à convaincre les masses. Ces médias se transforment ainsi, aux yeux d’une partie des Français rétifs à ces arguments, en autant d’organes de propagande, répétant les mêmes formules aux prétentions « scientifiques ». C’est là que réside le cœur du problème : Tous ces arguments, qui peuvent très aisément être déconstruits, par des données factuelles ou des études librement accessibles, sont présentés par le pouvoir politique comme « scientifiques », et donc « vrais », c’est-à-dire incontestables (sous peine d’être qualifié d’antivax, de complotiste, etc.) Ils sont ensuite repris par de nombreux journalistes et intellectuels, qui ne questionnent jamais leur « scientificité », ni même leur pertinence, entachant ainsi leurs raisonnements de nullité. Nous prendrons deux exemples récents.

Luc Ferry, dans une chronique aux prétentions philosophiques (« Pour le passe sanitaire philosophiquement », Le Figaro, 04/08/2021), évoque « la vaccination et le passe [sanitaire] qui, fort heureusement, nous y contraint dans les circonstances de la vie où nous risquerions de contaminer les autres… » Une telle formulation laisse ainsi entendre que, une fois vaccinés, nous ne risquerions alors plus « de contaminer les autres ». Or, non seulement nous savons que ceci est faux, car les vaccinés peuvent être contaminant, mais des notes internes du Centre de prévention sanitaire américain (CDC) divulguées par le Washington Post laissent même entendre qu’il y a, pour le variant dit Delta, une même contagiosité des vaccinés et des non-vaccinés. Une donnée qui annihile purement et simplement le principe sur lequel repose le passe sanitaire, et l’argument de Ferry.

Les arguments implicites sur lesquels s’appuie la chronique du philosophe (comme les formes graves qui conduisent à une hospitalisation et à une possible saturation des services de réanimation) sont évoqués explicitement par l’ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel, Jean-Eric Schoettl, dans une tribune publiée dans le Figaro, le 03 août 2021 : « Du point de vue de l’intérêt général, comme nous l’a enseigné l’expérience des dix-sept mois écoulés, c’est l’encombrement des hôpitaux, et plus particulièrement des services de réanimation, qui est l’index crucial. Outre ses effets directs sur la qualité des soins et sur les conditions de travail du personnel soignant, l’embolie hospitalière conduit en effet à prendre des mesures préjudiciables à nos libertés, à notre économie et à notre modèle de civilisation. Son coût humain est considérable. Pouvons-nous l’éviter ? Oui en atteignant, grâce à une couverture vaccinale suffisante, une forme d’immunité collective. »

Toute l’analyse développée par J.-E. Schoettl paraît très à propos… jusqu’à la dernière phrase, où le terme « immunité collective » apparaît. Pour Jean-Eric Schoettl, son texte est cohérent, non contradictoire, empreint d’une logique imparable : Protéger l’hopital, c’est vacciner massivement. Grave erreur ! Il n’y a rien de logique là-dedans. On aurait pu tout aussi bien penser : protéger l’hôpital, c’est investir massivement dans le service public de Santé, c’est repenser son organisation, voire, c’est prendre exemple sur la Chine afin de mobiliser les Vinci&Co pour construire des structures hospitalières spécial-Covid massives en quelques mois dès mars 2020, etc. Mais Schoettl n’y songe pas. Ce terme : « immunité collective » corrompt le raisonnement de ce juriste d’ordinaire lucide, et il témoigne de surcroît de l’influence de la doxa sanitaire sur ce raisonnement. Explications.

Déconstruire les artifices rhétoriques

Prenons, pour démonter cet artifice rhétorique, l’exemple si souvent utilisé de la variole. Lorsque nous sommes vaccinés contre la variole, nous ne l’attrapons plus ; nous ne développons plus de formes de varioles, qu’elles soient modérées ou asymptomatiques ; et surtout, nous ne la transmettons plus. Il y a donc réellement immunité individuelle (avec les précautions nécessaires à l’usage de ce terme), et donc possibilité d’envisager une immunité collective si suffisamment d’individus sont vaccinés. Pour la Covid, nous venons de montrer que ce raisonnement ne tient pas, car les vaccinés contractent le virus et le transmettent, et tombent malade, parfois gravement – sans compter que le virus de la variole, comme celui de la poliomyélite, sont stables, i.e. qu’ils ne produisent que peu ou pas de variants, ce qui n’est pas le cas du SARS-CoV-2.

L’utilisation du terme « immunité », individuelle comme collective, est donc un abus de langage.

Enfin, si l’encombrement des hôpitaux est réellement l’index crucial, et si le raisonnement du juriste était syllogistique, c’est-à-dire véritablement rigoureux, alors celui-ci aurait dû en toute logique se prononcer contre le passe sanitaire pour les 12-18 ans, voire les 12-25 ans, car ceux-ci n’ont jamais été susceptibles d’encombrer quelque hôpital que ce soit. Sauf que son raisonnement s’appuie sans le dire (comme celui du Président par ailleurs) sur le risque qu’un fort taux d’incidence dans cette classe d’âge ferait peser sur les classes d’âge du type 60-80 ans, qui sont celles qui encombrent effectivement les hôpitaux, et qui sont celles auxquelles appartiennent Jean-Eric Schoettl et Luc Ferry, lequel déclare, toujours philosophiquement : « même si je ne suis pas plus angoissé qu’un autre face à la finitude humaine, l’idée de mourir de cette saloperie après des semaines en réanimation ne m’enchante que moyennement », témoignant par-là combien les déclarations relatives à l’intérêt général peuvent s’apparenter à un « égoïsme individualiste » en certaines occasions, égoïsme individualiste que tous ces « libéraux » dénoncent par ailleurs allègrement. En somme, les raisonnements de Schoettl et Ferry, qui rejoignent en cela la politique du gouvernement, exigent des 12-25 qu’ils prennent le risque du vaccin (faible mais réel) pour un bénéfice nul pour ces jeunes (puisqu’ils ne développent quasiment aucune forme grave d’un point de vue statistique) mais pour un bénéfice très notable pour les défenseurs de l’intérêt général que sont les membres de l’élite médiatique des + 70 ans, tous soucieux de pourvoir à leur sécurité sanitaire, et de retrouver leur vie d’avant, entre restaurants, centres culturels et voyages d’agrément. Difficile d’être crédibles dans ces conditions…

Les Français qui ne sont pas sensibles à ces arguments sanitaires très contestables se trouvent ainsi marginalisés médiatiquement, par une large part des intellectuels et des journalistes, et désormais légalement, par le pouvoir politique exécutif et législatif auquel les institutions garantes des libertés publiques ont donné leur appui. On ne peut que comprendre, face à la faiblesse des arguments avancés par ces autorités politiques et médiatiques, face à la fragilité des raisonnements, face à la discrimination sans égal que cette loi met en place, que la colère gronde. La fracture démocratique qui ne touchait jusqu’ici que les élites politiques vient subitement de s’étendre aux plus hautes institutions de l’Etat, Conseil d’Etat et Conseil constitutionnel. Jamais les conditions d’une situation insurrectionnelle n’auront été à ce point réunies.

Frédéric Saint Clair, Ecrivain et politologue

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