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dans Libre opinion

Entre progressisme et populisme, le grand leurre de la troisième voie conservatrice

Régis PasserieuxAdrian PabstParRégis PasserieuxetAdrian Pabst
16 août 2019
Entre progressisme et populisme, le grand leurre de la troisième voie conservatrice

Régis Passerieux, professeur à l’École des Hautes Études Internationales et Politiques (HEIP) et Adrian Pabst, professeur des Universités à la Kent University au Royaume-Uni, décryptent les nouveaux clivages politiques qui se dessinent dans cette période « de rupture et de transition » pour la Revue Politique et Parlementaire.

Dans un interview sur le site web idées d’un grand quotidien, expliquant son soutien gêné à Donald Trump, l’essayiste américain Rob Dreher affirmait que « le conservatisme doit être une réponse constructive à l’abandon de la solidarité dans des sociétés mondialisées ». Il motive ce pis-aller par l’urgence de dénoncer les GAFA qui « représentent un capitalisme de surveillance qui menace la liberté individuelle », et avec eux les démocrates d’outre-Atlantique et tous les progressismes du monde, rattachés à la même galaxie du libéralisme hédoniste et sociétal.

C’est de manière tâtonnante et un tant soit peu maladroite qu’il entraîne dans ce débat, l’annexant à sa vision d’un nouveau conservatisme « post-trumpien », une « nouvelle droite française ». Il y intègre deux revues :  L’Incorrect, dont les fondateurs viennent de l’extrême droite et Limite, issue pourtant principalement d’une philosophie néo-catho de gauche reliant dans un nouveau cocktail revendications écologiques, sociétales et sociales.

Dans le même temps, il était fait état du désamour entre « le théoricien de la droite » Patrick Buisson et Marion Marechal Le Pen, celui-ci tirant constat, avec l’échec François Xavier-Bellamy, du décès de la stratégie libéral-conservative pour fédérer les droites et l’extrême droite.  Le libéralisme économique plus la tradition, cela ne marche pas. Les catholiques pratiquants ont voté Macron au diapason des beaux quartiers. Et dès lors de se rapprocher de Marine Le Pen au nom d’une révélation : le nouveau et seul clivage efficace est celui qui sépare « libéraux et antilibéraux ».

Ces confusions, ces imprécisions et ces changements de pieds révèlent un temps de rupture et de transition.

Il est urgent de les décrypter et les dévoiler si l’on veut pouvoir présenter aux électeurs un champ et un spectre politique clarifiés, et redonner un sens lisible à leur choix.

Le débat américain tout d’abord : il n’oppose pas un conservatisme de la solidarité, populaire et rempli d’affect, protecteur de la société, et exprimé maladroitement par Donald Trump à un libéralisme des démocrates et des GAFA, cynique et dissolvant. Il oppose deux capitalismes brutaux, en lutte pour la plus-value : le complexe militaro-industriel et pétrolier « neo-cons » qui s’est résigné à prendre pour porte-drapeau Trump ; la Silicon Valley qui a besoin de l’éparpillement individualiste des multitudes pour vendre.

Chacun des camps se pare des toges des vertus intellectuelles disponibles au magasin de l’histoire idéologique d’outre-manche : conservatisme religieux d’un côté, pensée libertarienne de l’autre. Ils ont leurs clientèles et leurs bastions électoraux. Mais les deux représentent un libéralisme féroce et national, prédateur, favorable au capitalisme financiarisé : un hyperliberalisme conservateur, fédérant son électorat populaire enraciné sur des thèmes quasi tribaux d’un côté ; un hyperlibéralisme libertaire, des classes supérieures, rassemblant ses électeurs-zappeurs surfant sur les nouveaux trends de consommation de l’autre. Un hyperliberalisme quoi qu’il en soit, qui n’a que faire d’une société de solidarité. Le reste du monde doit être vigilant et ne pas se laisser entraîner : à tout moment, les clans de cette guerre de sécession larvée, dont l’enjeu est le modèle de capitalisme dominant, peuvent faire armistice.

Aucun d’entre eux n’a guigne de tempérer le capitalisme mondialisé pour protéger les sociétés. Bien au contraire, ils espèrent enchaîner le reste du monde à leurs objectifs.

Et nous voilà ainsi concernés. Quels sont les termes de ce débat en France ? Le refus de la société mondialisée et libérale a déstructuré le champ politique, et l’année 2017 marque simplement le moment de rupture d’une digue taraudée, sous pression depuis le référendum de 2005. Il n’y reste que deux forces politiques solides et cohérentes à ce stade : un libéralisme progressiste et un libéralisme national. Aucune de ces deux forces n’est conservatrice. Mais les deux puisent, bien plus qu’il ne semble, dans notre histoire nationale.  Le libéralisme progressiste d’En Marche est en effet l’aboutissement de la synthèse entre les rocardiens et le centre-droit recherchée avec obstination depuis 30 ans, sinon depuis Giscard d’Estaing et Lecanuet, et que De Gaulle comme Mitterrand avait empêché d’émerger. Il est la résurgence d’un courant orléaniste tourné vers le monde extérieur, libéralisme mondialisé et libre-échangiste, élitiste et sociétal. Il a connu sous les débuts de la IIIème République un forme dite opportuniste (« en même temps ») qui ressemble beaucoup à sa forme présente. Le libéralisme national du Rassemblement National propose un libéralisme dans un seul pays, tribal, défensif, très peuple mais entièrement construit sur une compétition économique darwinienne, et un tantinet « païenne » propre à l’idéologie séculaire issue de l’extrême droite. La force y prime, et la solidarité ne peut-être que celle de groupes grégaires et non coopératifs.

Rien dans tout cela ne défend, ni ne conserve, la société, bien au contraire.

Le conservatisme comme le modernisme ne sont que des slogans, paravents à deux projets qui s’attachent, même en compétition, à détruire un modèle : celui du pacte social et politique issue de l’après-guerre. Celui-ci ne venait pas non plus de nulle part : il puisait dans l’entremêlement des racines du « solidarisme radical » auquel le socialisme de Jaurès s’était rallié, et du « personnalisme chrétien » ranimé dans le christianisme social. Peu ou prou, en des formes propres à chaque histoire nationale, cette synthèse s’était cristallisée dans la majorité des nations européennes et a inspiré l’élan initial de la construction communautaire. Les libéraux, les collectivistes, les nationalistes identitaires ont dû plier le genou.

Le temps de leur revanche est-il venu ? Cela dépend.

Patrick Buisson a raison de souligner que le combat qui s’esquisse opposera « libéraux et antilibéraux ». Car la société, dans ses bases profondes, est fatiguée des incertitudes, des solitudes et des servitudes fruits du libéralisme mondialisé. Les antilibéraux ne seront cependant pas dans notre pays les conservateurs : ils n’existent pas en France. Ils sont seulement ressuscités à propos par certains médias, comme des fantômes dans un « grand guignol » réactionnaire, avec le seul objectif de faire passer des réformes sociétales, transformant des débats anthropologiques sérieux en caricatures. Les anti-libéraux ne seront pas non plus issus du RN, dont on connaît l’histoire et les racines, qui sera récusé, et dont l’objectif est de combattre le libéralisme politique et non le libéralisme économique. Quant aux formes résurgentes du collectivisme, elles sont déjà sur une autre route de l’histoire, et ne peuvent saisir que des colères passagères. Les écologistes, enfin, sont profondément divisés entre libéraux et non libéraux, mais les premiers l’emportent en nombre et en puissance.

Nous sommes dans un nouveau clivage, un temps de transition, durant lequel la gauche et la droite ne retrouveront pas un nouveau profil avant longtemps.

Il est vain de vouloir refaire un pain perdu avec les miettes restant de la droite : elle a rejoint soit le camp orléaniste d’En Marche, soit le camp nationaliste du RN. Il est tout aussi vain d’espérer rafistoler un Parti Socialiste dont la sève idéologique a coulé vers le progressisme.

Face à En Marche et au RN, il n’y a de place viable que pour un troisième pôle qui doit se bâtir et émerger rapidement pour disposer d’un champion au second tour de la prochaine présidentielle. Sera-t-il de droite ou de gauche ? La question n’a plus de sens pour un moment. Si Xavier Bertrand ou Bernard Cazeneuve se contentaient de remuer les cendres de la droite pour l’un, ou de la gauche pour l’autre, ils y gaspilleraient leur potentialité. Le prochain représentant de ce troisième pôle attendu par la grande majorité des français, fusse-t-il parmi eux ou fusse-t-il un nouveau visage, devra savoir dès le départ réunir toutes les aspirations à une défense de la société, à une restauration des liens et des relations, à une redéfinition des règles de l’initiative économique et de l’échange, à la remise à sa place tout à la fois de l’Etat bureaucratique et des trusts à la française. Il ne sera donc, dans la tradition de l’histoire française, ni conservateur, ni socialiste, mais fédérateur de tous ceux qui se veulent refondateurs modernes du pacte mutualiste et innovant de l’après-guerre. Un nouveau tripartisme se dessine.

 

Régis Passerieux

Professeur à l’École des Hautes Études Internationales et Politiques (HEIP)

 

Adrian Pabst

Professeur des Universités a la Kent University au Royaume-Uni

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