Aux États-Unis, de plus en plus de secteurs de l’économie voient se constituer des bulles financières à l’image de celle qui avait éclaté en 2008. La chute du cours du pétrole et les taux d’intérêt faibles sur les prêts à la consommation ont amené les pays à s’endetter de façon exponentielle laissant entrevoir la possibilité d’un nouveau krach.
Cela ressemble à un cycle qui se répète indéfiniment et dont on ne tire jamais suffisamment les conséquences. Notre histoire récente est une succession de ces bulles spéculatives qui se déplacent d’agents économiques en agents économiques en s’appuyant sur les surendettements massifs de la population. Après la crise de 2008 et les nombreuses annonces volontaristes de réguler au maximum la finance, on aurait pu espérer que ce phénomène s’atténue. En réalité, il n’en est rien.
Comme Christopher Dembik, économiste chez SAXO Banque, qui a récemment alerté sur la possible imminence d’un nouveau krach, de plus en plus d’économistes tirent la sonnette d’alarme. Certes, les subprimes n’existent plus. Mais il reste pourtant « de nombreux produits dérivés dangereux en grande quantité sur les marchés » par exemple « les obligations d’entreprises à haut rendement » ou « la dette de certains États, comme la Grèce ».
À cette situation s’ajoute une explosion du nombre de bulles financières outre-Atlantique. Les taux d’intérêt étant particulièrement bas, les emprunts se multiplient laissant ainsi des milliards de dollars de dette s’accumuler dans les banques.
Une bulle financière prête à exploser avec la baisse du pétrole
Avec des cours qui se sont effondrés de plus de 60 % depuis mi-2014, les entreprises du secteur du schiste ont vu leur rentabilité réduite et se sont fortement endettées. De plus en plus d’entreprises n’arrivent plus à faire face à la baisse continue du prix du baril et sont contrainte à la faillite.
Or, ces entreprises cumulent des dettes records. Parmi les sociétés ayant déjà fait faillite certaines, comme Samson Resources Corportion, avaient une dette de plus de 4,3 milliards de dollars. Avec les 51 entreprises déjà en faillite, la note est salée pour les banques : 17,4 milliards de dollars, mais elle pourrait s’alourdir au vu de l’estimation à plus de 200 milliards de dollars pour les dettes dans ce secteur.
Des bulles financières de plus en plus nombreuses
De plus en plus de secteurs de l’économie américaine sont touchés par un tel phénomène. Les prêts étudiants représenteraient 1230 milliards de dollars, selon la Fed. Indispensable pour financer des études supérieures aux États-Unis, ils endettent fortement les jeunes actifs (30 000 dollars en moyenne). Ces derniers peinent à les rembourser, car ils sont de plus en plus confrontés au chômage ou à des salaires plus faibles que ceux espérés.
Les prêts automobiles ne sont pas non plus en reste. Avec un volume de 1060 milliards de dollars de dettes fin 2015, ils constituent un véritable danger. Les taux d’intérêt sont élevés et ils sont facilement accordés, également à des personnes peu solvables.
Les Américains réalisent de nombreux achats avec leur carte de crédit malgré des taux particulièrement élevés. D’après une étude de Card Hub, cette dette atteindrait 917 milliards de dollars, soit 7879 dollars en moyenne par foyer. C’est à la limite du niveau selon laquelle les défauts de paiement vont devenir massifs d’après l’étude.
En cas de défaut de paiement, ces bulles auront des effets non négligeables sur l’économie américaine, mais également sur l’économie mondiale.
Alexandre Gavard