Dans une tribune co-signée par 22 députés, Valérie Bazin-Malgras, députée de l’Aube, alerte sur l’urgence à accélérer la campagne de vaccination contre la Covid-19.
Nous l’espérions pour sortir rapidement de cette crise sanitaire, le vaccin contre la Covid-19 est désormais disponible en France. Indispensable pour retrouver un semblant de vie normale, la couverture vaccinale devra maintenant être la plus large possible. Ce dernier effort collectif, nous le devons à tous ceux touchés de près ou de loin par le virus.
Ce cri du cœur, il est vital pour nos restaurateurs et hôteliers qui espèrent voir la sortie du tunnel comme tant d’autres entreprises si durement impactées par la crise. Il nous appartient d’agir pour limiter autant que possible les faillites qui s’annoncent. Nous pensons également au secteur culturel à l’arrêt depuis trop longtemps et qui ne demande que ça. L’absence de spectacles vivants et de cinéma, installe un climat morose dangereux pour le moral des Français. Nos étudiants en ont fait l’amère expérience qu’ils vivent actuellement.
Pourtant, cette attente forte que nous sommes nombreux à partager, ne peut se faire sans que les Français adhèrent à cette campagne de vaccination. Nous comprenons les inquiétudes et les réserves exprimées par de nombreux concitoyens. Le doute est une vertu démocratique.
C’est aux responsables publics de vous convaincre que dans le pays de Pasteur, nous devons avoir confiance dans la science. Tout ce qui nous entoure et qui fait le confort de nos vies provient d’elle, ce vaccin aussi.
Non, le virus n’est pas inoculé avec le vaccin, c’est un fragment inoffensif du virus qui est présent dans les doses vaccinales.
Non, le risque zéro n’existe pas, mais le vaccin protège contre la maladie et ses formes graves, et les bénéfices sont bien plus importants que les risques pour la société française.
Le Gouvernement fait preuve une nouvelle fois d’impréparation et d’approximation dans la gestion de la crise Covid. La stratégie de vaccination a à peine commencé qu’elle se présente déjà comme un échec. Et quel échec !
Le Gouvernement avait pourtant des mois pour réfléchir à la campagne de vaccination avant qu’un vaccin ne soit disponible. La catastrophe de l’absence de masques de protection au printemps dernier, les lacunes du traçage des cas contacts et l’échec de la stratégie de dépistage, auraient dû inciter l’exécutif à tout mettre en œuvre pour éviter de reproduire des erreurs qui coûtent très cher en vies humaines. Le Gouvernement porte une immense responsabilité dans cette gestion de crise, il faut qu’il se montre enfin à la hauteur.
Le retard inquiétant que notre pays prend face à ses voisins sera lourd de conséquences. Les chiffres sont éloquents : 4,23 millions de personnes avaient déjà été vaccinées aux États-Unis, 1,09 millions en Israël et 238.809 en Allemagne au 2 janvier. Elles étaient 114.349 personnes en Italie le 3 janvier, et près d’un million au Royaume-Uni dès le 27 décembre. La France passait péniblement le cap des 500 personnes vaccinées le 1er janvier. Un chiffre ridicule pour le pays de Pasteur et qui fait vivement réagir le monde médical.
Selon la stratégie vaccinale du Gouvernement, 1 million de personnes doivent être vaccinées dès janvier. Or, il faudrait vacciner environ 33.000 personnes chaque jour pour atteindre cet objectif. Nous sommes très loin du compte. La stratégie du Gouvernement est un échec. Si nous continuons de vacciner au rythme actuel, l’objectif du million de personnes vaccinées ne sera pas atteint avant le 19 janvier… 2050 ! C’est inacceptable !
Non seulement le Gouvernement ne parvient pas à respecter sa propre stratégie, mais celle-ci était déjà peu ambitieuse comparée aux efforts déployés par nos voisins européens et surtout aux enjeux de cette campagne de vaccination.
Nous avons déjà reçu de nombreuses doses de vaccin. Qu’est-ce que le Gouvernement attend pour simplifier les démarches ? Il faut assurer l’emploi des doses dans les plus brefs délais après leur réception, avec une organisation logistique rigoureuse. Nous ne pouvons pas accepter que des doses partent à la poubelle ! Elles sont trop précieuses ! Nous proposons pour cela de prévoir une réserve de personnes consentantes, prêtes à se faire vacciner dans chaque territoire.
Là où les doses disponibles seront supérieures aux besoins exprimés par les publics prioritaires, la vaccination de ces personnes devra être immédiatement possible !
Il faut que le Gouvernement fasse enfin confiance en nos élus locaux pour qu’ils accélèrent la campagne vaccinale.
Assez d’atermoiements ! Se cacher derrière un énième conseil de citoyens tirés au sort n’est pas à la hauteur des enjeux. Le Gouvernement doit reconnaitre ses erreurs et écouter les professionnels de santé compétents. L’urgence est là, accélérons la campagne de vaccination !
Valérie BAZIN-MALGRAS, députée de l’Aube
Eric Ciotti, Député des Alpes Maritimes
Olivier Dassault, Député de l’Oise
Guillaume PELTIER, Député du Loir et Cher
Brigitte KUSTER, Députée de Paris
Olivier MARLEIX, Député de l’Eure et Loir
Emmanuelle ANTHOINE, Députée de la Drôme
Stéphane VIRY, Député des Vosges
Pierre CORDIER, Député des Ardennes
Dino CINIERI, Député de la Loire
Frédérique MEUNIER, Députée de Corrèze
Jean-Pierre DOOR, Député du Loiret
Jacques CATTIN, Député du Haut-Rhin
Charles DE LA VERPILLERE, Député de l’Ain
Jean-Claude BOUCHET, Député du Vaucluse
Valérie BEAUVAIS, Députée de la Marne
Michel HERBILLON, Député du Val de Marne
Pierre VATIN, Député de l’Oise
Gérard MENUEL, Député de l’Aube
Laurence TRASTOUR-ISNART, Députée des Alpes Maritimes
Didier QUENTIN, Député de Charente-Maritime
Sylvie BOUCHET BELLECOURT, Députée de Seine et Marne
Philippe BENASSAYA, Député des Yvelines