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dans Politique

La Régence libérale

François-Xavier RoucautParFrançois-Xavier Roucaut
28 février 2022
Groupe de personnes

Le champ politique de cette élection est décrit avec l’habituel spectre de couleurs : nuances de rouge pour la gauche, variations autour du jaune-orange pour le centre, camaïeu de bleu-violet pour les droites, et pour finir une touche de vert pour les écologistes. Le tout s’alignant sur l’axe gauche-droite, selon un rapport à l’égalité, économique en l’occurrence. La gauche est égalitariste à différents degrés, la droite assume l’inégalité à différents degrés, le centre se posant comme une zone tempérée. Autrefois, lorsque la France était encore un état-nation, ce rapport à l’égalité économique était le principal déterminant de l’orientation politique.

Plus on se déplaçait vers la gauche, plus l’égalitarisme s’intensifiait. Jusqu’à l’extrême gauche, qui prônait la collectivisation de l’économie. Plus on allait vers la droite, plus l’inégalité était assumée. Jusqu’à l’extrême droite, où Jean-Marie Le Pen incarnait une ligne ultra-hiérarchique, qui revendiquait l’inégalité économique entre français, assortie de l’inégalité de statut entre français et immigrés. Les choses somme toute étaient assez simples, l’électeur faisait son choix selon le dosage égalité-compétition qui lui correspondait, et plaçait son vote, en regard de cette échelle chromatique, du rouge vif au bleu-violet foncé. Depuis, l’état libéral a remplacé l’état-nation, ce qui a conséquemment bouleversé les enjeux électoraux.

Le mot « libéralisme » est un terme problématique, car il ne revêt pas la même signification, selon que l’on soit en Europe ou en Amérique du nord. Le libéralisme, dans son acception nord-américaine, n’est pas qu’une libération de l’économie, c’est un système politique en soi. Il est le fruit de la mentalité des colons britanniques, débarqués dans un nouveau monde vierge de toute structure étatique, afin d’y trouver la prospérité, fuyant l’exploitation ou les persécutions, et animés de cet idéal de la « poursuite du bonheur »; un bonheur essentiellement matérialiste et assorti d’une soif de liberté individuelle. Le libéralisme reconnait de fait l’inégalité économique, puisque chaque colon était responsable d’assurer sa propre subsistance, en l’absence d’une structure étatique omniprésente et toute puissante, régissant la production et la redistribution, comme c’était le cas dans la vieille Europe. C’est pour cela qu’il est si courant de voir les fortunes nord-américaines priver d’héritage leur descendance, au nom justement de cette responsabilisation individuelle, et du principe que la richesse doit advenir selon ses propres mérites, et non être le fruit d’une filiation, comme c’est le cas dans les sociétés de culture aristocratique.

Toutefois, si la compétition économique est donc assumée, le libéralisme possède aussi une dimension intrinsèquement égalitariste, qui diffère des égalitarismes auxquels sont habitués les français.

Ceux-ci sont familiers avec l’égalité des droits, héritière de la révolution française, et avec l’égalité économique, poursuivie par le socialisme. Le libéralisme prône lui le principe de « l’égalité des chances ». À savoir que l’inégalité économique ne se justifie que dans la mesure où la compétition pour l’accès aux ressources donne à chacun la même chance d’y succéder. Si l’égalité des droits est promue par la justice, et l’égalité pécuniaire par les sciences économiques, l’égalité des chances appartient quant à elle au champ de la sociologie. Celle-ci saucissonne la société selon différentes catégories (race, genre, religion…) et théorise que lorsque cette répartition catégorielle ne répond aux lois du hasard, c’est qu’il existe une injustice systémique, qu’il faut corriger par des mesures comme la discrimination positive. Le wokisme est donc, en grande partie, une radicalisation de cet égalitarisme libéral; le gauchisme du libéralisme en quelque sorte. En somme, le libéralisme dans sa conception nord-américaine, est un système politique global qui porte, en lui-même, sa propre droite et sa propre gauche…

Pour en revenir à la présidentielle, il en existe probablement une lecture plus nord-américaine qu’il n’y paraît. Emmanuel Macron n’est pas un centriste à la française, mais un libéral à l’américaine. Il n’est donc aucunement un dépassement du clivage droite/gauche français ; il représente en réalité cette symbiose droite/gauche du libéralisme. Plus encore, il incarne la concrétisation du basculement, porté par la mondialisation et le fédéralisme européen, de l’état-nation vers l’état libéral. Et l’instauration insidieuse de cet état libéral a créé cette récursivité, que seul un dirigeant libéral peut diriger. Emmanuel Macron se pose donc comme une évidence, puisqu’il est l’incarnation de ce libéralisme devenu hégémonique. Il ne faudrait plus en conséquence concevoir l’offre politique française comme un spectre reflétant une répartition de richesses plus ou moins égalitaire, au sein d’un état-nation. Mais plutôt comme un champ de bataille, qui ne se définit plus qu’en regard d’un libéralisme politique qui trône en son centre.

Emmanuel Macron est de fait une sorte de régent post-démocratique, le doux tyran d’un régime politique devenu incontestable.

Il en ressort un pouvoir d’essence monarchique, qui vit du narcissisme de l’impétrant, et qui règne avec ses ministres en l’absence de parlement, ne se donnant même plus la peine de dissimuler ses phénomènes de cour. Et ce à l’exact inverse des pouvoirs locaux, qui restent dominés par les anciens partis, la révolution libérale n’ayant pas été accomplie à cet échelon, qui reste structuré par les reliquats de l’état-nation. Ceci explique probablement cette impression d’assister à une non-élection, à une reconduction tacite du pouvoir libéral, du fait d’une vacance de pouvoir de l’état-nation.

Toutes les autres candidatures procèdent alors de cette libéralisation de la vie politique française. Jean-Luc Mélenchon montre là sa vraie nature, celle d’un histrion qui n’est que le porte-voix de tous les gauchismes, et qui en fait boutique, passant au cours de sa vie du trotskysme au wokisme. Yannick Jadot n’arrive pas à percer, car son écologisme somme toute pragmatique, se heurte à cette réalité que le feu révolutionnaire couve du côté de Sandrine Rousseau, l’ayatollah du wokisme vert de demain. A contrario,Fabien Roussel, qui en est resté au communisme d’antan, incarne manifestement la candidature décalée et sympathique, au charme vintage, imprégné de cette nostalgie des années 80, si présente de nos jours. Il réchauffe en effet les cœurs avec sa solidarité ouvrière, sa vision marxiste du « royaume de la liberté », et son steak-frites, plat rabelaisien et apparemment anti-woke. À la toute droite, Marine Le Pen dilapide son héritage familial dans cette dernière campagne, et son mouvement disparaîtra probablement avec elle. Car c’est Éric Zemmour qui porte en lui la véritable réaction à cette Régence libérale, le mouvement illibéral. Une réaction internationale, théorisée entre autres par Steve Bannon, dont les héros sont Donald Trump et Viktor Orban, et qui a trouvé en France une Jeanne d’Arc, en la personne de Marion Maréchal-Le Pen. Cette réaction défend, non sans raisons, que le libéralisme a un agenda politique qui vise à défaire les états-nations, et les civilisations qu’ils soutenaient, tels qu’ils nous sont parvenus jusqu’à aujourd’hui. Ce qui en France s’incarne, entre autres choses, par la dissolution finale de la république française dans le fédéralisme européen, cette « demeure finale du dernier homme », selon les mots de Francis Fukuyama.

Le libéralisme français ne cherche donc plus qu’à maintenir sa faible légitimité populaire, en tenant en bride sa radicalisation wokiste à sa gauche, et en diabolisant sa réaction illibérale à sa droite.

Il faut enfin trouver là, dans ce basculement de régime vers l’état libéral, la cause du déclin des deux grands partis, le parti socialiste et le parti gaulliste. Ils sont en effet tous deux des variations autour de l’état-nation, reposant sur une structure sociétale et un réseau d’interdépendance rendus caduques par ce changement de paradigme. À défendre des mesures conçues pour l’état-nation, dans un pays qui a basculé dans le logiciel libéral, ils ne font donc que prêcher dans le désert. Ces deux partis sont d’ailleurs responsables de leur perdition, ayant chacun passé un pacte méphistophélique avec le libéralisme. La droite a misé sur le libéralisme économique pour casser le verrou du syndicalisme français, qui oblitère tant la production hexagonale. La gauche a trouvé dans l’égalitarisme sociétal du libéralisme une véritable cure de jouvence, après l’échec de l’égalitarisme économique du socialisme. Les deux partis ont donc abandonné l’état-nation pour satisfaire leurs pulsions respectives, productiviste et égalitariste, qui se rejoignaient toutes deux dans le libéralisme. Les élites, venues de la droite et de la gauche, se sont dès lors retrouvées unies dans le giron libéral, s’exonérant par là même de leur impératif de patronage envers leurs masses respectives, que ce soit le peuple ou les travailleurs.

Le passage de l’état-nation à l’état libéral constitue un basculement existentiel dont les ressorts et les conséquences n’ont jamais été ni exposés, ni expliqués, aux français. Les deux « grands vieux partis », le parti socialiste et le parti gaulliste, auraient dû faire leur aggiornamento à l’occasion de cette grand-messe présidentielle, et instaurer le procès d’un état libéral, étranger à la culture politique française, et qui semble mécontenter les trois quarts des français. Il est encore temps de le faire, faute de quoi, ils sont certains de disparaître avec l’état-nation qu’ils étaient supposés défendre.

François-Xavier Roucaut
Psychiatre
Professeur adjoint de clinique à l’université de Montréal

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