Aucune procédure directe n’existe pour invalider une présidence.
La rotation se fait tous les mois, par ordre alphabétique. Le Mozambique précède la Russie, qui précède la Suisse. l’État qui préside fixe l’agenda, fait des déclarations par simple majorité sans que le véto ne joue. Ce Conseil de sécurité compte quinze membres, dix qui tournent tous les deux ans, et cinq membres permanents : Russie, États-Unis, Chine populaire, Royaume-Uni, et France bien sûr, et chacun de ces cinq a un droit de véto sur les Résolutions uniquement. Seules les Résolutions peuvent autoriser l’usage de la force, donc l’on voit le germe de la paralysie de par les statuts eux-mêmes.
L’idée de réformer le Conseil de sécurité existe. La France préconise l’ouverture à davantage de membres, et voudrait inclure l’Inde, le Nigeria, le Brésil, aux populations immenses. Mais les rivaux de ces pays-là, ne le veulent pas !
Aussi la France et d’autres voudraient disqualifier de diverses manières un membre du Conseil de sécurité qui mènerait une guerre en violation de la Chartes des Nations unies, mais là non plus rien ne progresse car les intéressés détiennent eux-mêmes le droit exclusif de se réformer.
En fin de compte, si le Conseil de sécurité finit par envoyer des Casques bleus sur une zone, c’est dans une approche humanitaire, voire dans une approche de contrainte à la paix, qui est la terminologie onusienne pour dire que l’ONU peut faire la guerre. C’est rarissime, et cela concerne généralement l’Afrique (République démocratique du Congo, Somalie), les Balkans, et l’Asie du Sud-Est (Cambodge, Timor oriental).
Deux lueurs d’espoir, heureusement. D’abord, la sécurisation des centrales nucléaires ukrainiennes. Le Secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, et le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique Rafael Grossi, réussiraient à obtenir un modus vivendi pour la centrale de Zaporijia, ce que le Conseil de sécurité devrait entériner si l’on se réfère à l’attitude russe sur ce point. Enin, concernant les livraisons de céréales russes et ukrainiennes par la Mer Noire, l’ambassadeur Nebenzia y a fait allusion favorablement dans son entretien à TASS.
Spécialiste des questions internationales à CNEWS