Le Hamas, nouvelle incarnation des nazis. L’offensive terroriste du Hamas contre Israël, marquera l’histoire d’Israël moderne d’une pierre noire. Des hordes barbares, nourries de haine et assoiffées de sang juif ont déferlé sur le territoire israélien, rappelant à bien des égards le comportement des nazis durant la dernière guerre. Prise d’otage, exécutions sommaires d’hommes, de femmes et d’enfants, tout cela nous renvoie à des massacres comme celui d’Oradour/Glane par les SS. La population est en état de choc, mais, — pour ceux qui pourraient encore en douter — le Hamas comme le Hezbollah ont démontré à l’Occident, qu’ils n’étaient pas des « combattants » comme ils se nomment, mais appartenant bel et bien à l’œuvre de « saigneurs ».
Les islamistes sont depuis longtemps déjà parmi nous, en France et ailleurs. Preuve en est l’exposition présentée cette année à l’Institut du Monde Arabe — institut pour lequel Israël sur la carte a été remplacé par « Palestine » sur le thème « qu’est-ce que les Palestiniens apportent au monde » la réponse nous est clairement donnée depuis ce terrible 7 octobre : la haine et la mort.
On pourra me dire que le Hamas comme le Hezbollah ne sont pas l’OLP. Certes. Mais qui pourra prétendre que Mahmoud Abbas n’est pas un négationniste puisqu’il a commis une « thèse » prouvant que la Shoah n’a pas été vraiment ce que les juifs veulent faire croire à l’Occident ? Sans doute, existe-t-il au sein des Palestiniens de sérieuses divergences voire des conflits à couteaux tirés, mais tous visent un seul objectif : la destruction de l’Etat d’Israël.
Mon propos étant ainsi présenté, je continue de penser que les Arabes de Gaza sont eux-mêmes pris en otage par une organisation islamiste pure et dure, à l’image de son maître à tuer : l’Iran. Mais, à la différence des barbares qui ont assassiné froidement des centaines de femmes, d’hommes et d’enfants, tous civils innocents, Israël a largement prévenu la population gazaoui de quitter leur maison, en raison du déluge de feu qui allait s’abattre sur la bande de Gaza. Mais, comme toujours, les islamistes, ces nazis réincarnés, ont empêché tout mouvement de population afin d’en faire des boucliers humains. Le plus tragique, ce sont ces otages israéliens, français et américains que les barbares placent délibérément sous les bombes israéliennes. Il faut dire que pour cette sous-race de saigneurs, cette horde de boucher, cette meute de chiens, la vie humaine ne compte pas.
Une offensive qui n’a pas été décidée par hasard
Le Golfe persique connaît depuis plusieurs semaines une accélération dans la normalisation avec l’Etat Hébreu. Or, si jusque là seuls les Emirats Arabes Unis en était les acteurs, l’entrée en lice de l’Arabie Saoudite bouleverse considérablement la donne géopolitique. Ryad se rapproche clairement de Jérusalem. Or, comme nous le disons au sein des chercheurs de Zone Libre,(1), le meilleur moyen de consolider les Accords d’Abraham c’est d’estimer le volume d’affaires traité entre les pays membres desdits Accords d’Abraham ; le commerce est bien plus solide que n’importe quelle déclaration d’ordre idéologique.
Dans ce bouleversement considérable au sein du Golfe Persique, l’Iran cherche sa place. Tête de pont de l’internationale islamiste, elle manipule, organise, surveille et finance toute volonté de déstabilisation.
L’objectif clairement affiché de Téhéran de rayer Israël de la carte trouve sa résonance dans l’objectif clairement affiché du Hamas de rayer l’Etat Hébreu de la surface de la terre. Cette conjonction des vues offre à la république des Mollah un leadership incontestable d’autant que Téhéran en se rapprochant de la Chine et de Moscou s’intègre clairement dans un axe anti-occidental, comme le Japon et l’Italie l’avaient fait autour de Hitler.
Ryad est indirectement au centre de la stratégie iranienne. En organisant l’offensive terroriste d’une envergure jamais connue jusqu’alors en Israël, l’Iran entend remettre la question palestinienne en première ligne à un moment où le rapprochement entre Jérusalem et Ryad la rend moins audible dans l’opinion internationale. Et comme toujours, la question palestinienne permet au régime iranien comme pour celui de l’Algérie ou de Tunisie, « d’occuper » leurs populations sous le joug dictatorial en les obligeant à regarder « ailleurs », du côté de Gaza par exemple.
Une guerre de civilisation d’amplitude mondiale
Les réactions internationales sont unanimes pour condamner fermement cette nouvelle action terroriste. A bien y regarder de près, on voit se dessiner clairement une ligne de démarcation où d’un côté se situent les valeurs occidentales et de l’autre côté les régimes totalitaires. L’offensive du Hamas, à bien des égards, relève d’une guerre de civilisation qui déborde amplement le conflit israélo-palestinien. Aussi, ce qu’il faut bien s’habituer à nommer les « pays de l’Axe » — en référence directe avec les alliés des nazis — à savoir la Russie, l’Iran et la Chine, forment globalement un front dont la caractéristique est leur anti-atlantisme.
L’agression de la Russie sur l’Ukraine a largement cristallisé la problématique. L’internationale islamiste, quant à elle, joue le rôle de « liant » en ce sens qu’elle vise à déstabiliser l’Occident à travers un entrisme parfaitement étudié, notamment en noyautant les associations de soutien aux migrants, les partis politiques de gauche, le monde universitaire et journalistique ; le wokisme œuvrant comme une sorte de ciment idéologique entre l’islamisme, l’anti-américanisme, l’antisionisme et la démolition en règle des valeurs occidentales.
Tout cela est une guerre. Une guerre de civilisation. Or, ironie tragique de l’Histoire, cette attaque meurtrière pourrait marquer un tournant à 360°. Les ambiguïtés d’une Europe de Bruxelles qui n’a pas hésité à monter, sous prétexte de défense de la diversité, une campagne d’affichage montrant des femmes voilées, sont désormais mises au jour particulièrement dans l’aide fournie à l’Autorité palestinienne.
Or, pour la première fois, l’Europe parle un même langage en accusant clairement et nommément le Hamas comme un mouvement terroriste international.
Quand la France décidera-t-elle à interdire les Frères Musulmans ?
Sauf l’extrême gauche, tout l’appareil politique français a crié d’une seule et même voix son abjection devant l’horreur terroriste du Hamas. C’est un tournant quasi historique mais, il faudra transformer l’essai une fois l’émotion passée, autrement dit décider une bonne fois pour toute l’interdiction des Frères Musulmans et de surveiller plus étroitement encore les dizaines d’associations affiliées aux FM. Espérons que l’électrochoc que vit actuellement la population israélienne puisse accélérer le processus d’une telle interdiction.
Reste la NUPES. Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que les massacres perpétrés en Israël ainsi que les prises d’otages fragilisent encore plus une coalition de gauche qui est en train de se fracturer. La gauche socialiste, en tous les cas ce qu’il en reste, se pose de sérieuses questions et les communistes envisagent de faire cavaliers seuls. Croire pour autant que la gauche républicaine se reformera avec ce possible éclatement, c’est aller un peu vite en besogne. La gauche républicaine a signé son arrêt de mort le jour où elle a intégré la NUPES et je ne pense pas que les quelques socialistes républicains tel Julien Dray ou Bernard Cazeneuve puissent redorer le blason d’un PS plus que moribond. Ce qui, en revanche risque fort de se passer à l’avenir, c’est une radicalisation islamo-gauchiste de LFI et de certains éco-terroristes des EELV. Cette radicalisation fera le miel des islamistes. A moyen terme, le discours de LFI ou de EELV aujourd’hui particulièrement islamo-gauchiste deviendra une fois la NUPES éclatée, comme je le crois à brève échéance, la caisse de résonance des mouvements terroristes islamistes au point d’imaginer les députés les plus virulents de la NUPES devenir inconsciemment les portes paroles du Hamas et du Hezbollah. Autrement dit en sous-jacence, Mélenchon et ses « guérilleros du palais Bourbon » militeront, si ce n’est déjà le cas, pour l’éradication de l’Etat d’Israël et pour un discours qui se rapproche dangereusement de l’apologie du terrorisme, lequel comme on le sait tombe sous le coup du droit pénal.
Parler de l’importation du conflit en France, c’est enfoncer une porte ouverte. Chaque camp entend défendre son bout de gras mais, le fait est que pour l’extrême-gauche, soutien « naturel » des extrémistes palestiniens, ce qui est avant tout à l’ordre du jour c’est la violence. Violence urbaine, pillage de magasins, incendie de voitures, jets de cocktails Molotov contre la police. D’une certaine manière ce que la NUPES entend importer en France, c’est une intifada des banlieues ; ces banlieues « sensibles » qui à leurs yeux sont autant de Gaza sur le territoire de la République.
Une paix israélo-palestinienne impossible ?
A un moment ou à un autre, il faudra penser à tirer les leçons de cette guerre qu’Israël n’a pas voulue mais qui l’est en droit de la terminer. La société israélienne qui depuis plusieurs mois s’interroge sur elle-même, interrogera sans doute les plus hauts responsables du pays sur les carences éventuelles. Les Israéliens sont en droit de demander des comptes à ceux qui sont censés les protéger.
Pour autant la paix est-elle un jour possible ? Sans doute faudra-t-il attendre deux voire trois générations pour imaginer la chose réalisable.
Car, comment envisager cette possibilité quand on sait que les ouvrages scolaires palestiniens poussent les enfants à haïr non seulement les Israéliens mais tous les juifs ? Car, comment envisager une paix quand on apprend à ces mêmes enfants à manier la kalachnikov bien mieux que d’apprendre les fondamentaux en mathématique ? Car, comment envisager une ouverture quand on voit dans le regard des enfants palestiniens une haine inexpugnables.
Ces enfants ne sont pas responsables, mais ils risquent d’être les assassins de demain. Le vrai crime de guerre est là. Les dirigeants palestiniens devront tôt ou tard passer devant le tribunal international de La Haye.
Michel Dray
Ancien Directeur Général du Comité de Coopération Marseille-Méditerranée
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(1) Zone Libre est une structure informelle et hors réseaux sociaux qui regroupe à travers des discussions en Visio-conférence des universitaire, des artistes, des écrivains et des acteurs de la société civile issus d’une dizaine de pays. Michel Dray en est le coordinateur.