Mouvement de résistance, parti politique, groupe terroriste, de quoi le Hezbollah est-il le nom ? C’est à cette question que s’attache à répondre Matthew Levitt.
Le Parti de Dieu : allégeances et objectifs multiples
Le Hezbollah est l’un des partis politiques dominants du pays. Il dispose de sa propre milice et d’un stock de systèmes d’armes avancées, dont des missiles de précision, indépendamment du gouvernement et des Forces armées libanaises (FAL). Il gère également des institutions sociales, éducatives, sanitaires et religieuses qui fournissent un large éventail de services à ses membres, bien au-delà des services publics souvent insuffisants du gouvernement libanais. Nombre de ses membres ont occupé des postes ministériels au sein du gouvernement et plusieurs de ses responsables siègent au Parlement.
Le Hezbollah est à la fois partie intégrante du système partisan libanais et autonome de ce dernier. Il participe au système de l’intérieur tout en fonctionnant comme un acteur non étatique qui poursuit ses propres objectifs souvent contraires à ceux du gouvernement central.
En même temps, le Hezbollah est également un mouvement pan-chiite et, par procuration, un groupe iranien, ce qui complète les fondements de l’idéologie chiite radicale qui règne dans le groupe. En 1985, la plateforme politique initiale du Hezbollah inclut comme point central l’établissement d’une République islamique au Liban, bien que cette priorité soit désormais plus en retrait. Cette plateforme comprend aussi la lutte contre « l’impérialisme occidental » et la poursuite du conflit avec Israël. Une source de divisions inhérente au Hezbollah réside dans son engagement idéologique en faveur de la doctrine révolutionnaire de l’ayatollah Ruhollah Khomeini, le velayat-e faqih (tutelle du juriste), selon laquelle un clerc islamique chiite peut également être le chef suprême du gouvernement.
Le groupe est donc engagé simultanément par les édits des clercs iraniens, l’État libanais, la communauté chiite du Liban et de ses coreligionnaires chiites à l’étranger.
D’autres axes complètent ce projet : la résistance à l’occupation israélienne du territoire libanais, la remise en cause de l’existence d’Israël, la promotion du statut des communautés chiites dans le monde entier, la déstabilisation des États arabes ayant des minorités chiites dans le but d’exporter la révolution chiite iranienne. L’un des impacts de ces objectifs idéologiques est clairement apparu lorsque le Hezbollah a entraîné Israël et le Liban dans une guerre dont aucun des deux États ne voulait. En effet, en juillet 2006, le Hezbollah a transgressé la frontière délimitée par l’ONU, a tué trois soldats israéliens et en a kidnappé deux autres. Les objectifs multiples et parfois exclusifs du Hezbollah sont réapparus lorsque ce dernier a envoyé des forces pour défendre le régime de Bachar al-Assad en Syrie.
Le Hezbollah ne peut être véritablement analysé sans une appréciation de ses activités politiques, sociales et militaires au Liban. Mais ses initiatives extraterritoriales sont tout aussi fondamentales, à commencer par ses actions criminelles, ses réseaux terroristes et ses unités militaires déployées au-delà des frontières libanaises. Son activité internationale, plus encore que la question de sa milice sur le territoire national et ses guerres contre Israël, ont conduit nombre d’États à activer leurs services de police et de renseignement pour contrecarrer son entreprise d’influence au-delà du seul Liban.
Les origines du Hezbollah
Fondé au début des années 1980 par un groupe de jeunes militants chiites, le Hezbollah est le fruit d’un effort iranien visant à regrouper divers groupes chiites présents au Liban, eux-mêmes issus de l’instabilité intérieure et régionale de l’époque1. Par ailleurs, le Hezbollah est le résultat d’une guerre civile complexe et sanglante, au cours de laquelle les musulmans chiites, historiquement marginalisés au Liban, ont tenté d’affirmer pour la première fois leur pouvoir économique et politique. Le Hezbollah est également une conséquence de l’effort entrepris par Israël pour démanteler l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en envahissant le sud du Liban en 19822. La longue élaboration du concept d’énergie – Roger Balian – mars 2013 – Académie des Sciences.]. Des décennies plus tard, l’ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a reconnu : « Lorsque nous sommes entrés au Liban… il n’y avait pas de Hezbollah. Nous avons été accueillis avec du riz parfumé et des fleurs par les Chiites du sud. C’est notre présence là-bas qui a créé le Hezbollah »3. Bien que le Hezbollah soit apparu après l’invasion israélienne de 1982, l’organisation n’a fusionné en un parti centralisé que plusieurs années plus tard4. Selon le Secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naim Qassem, la période 1982-85 est fondamentale « pour la cristallisation d’une vision politique dont les facettes étaient en harmonie et dont la clé de voute est la foi en l’Islam » et pour la mise en place d’ « une opération de djihad efficace telle que représentée par la Résistance islamique forçant le départ partiel d’Israël du Liban en 1985 »5.
À l’origine, nombre des fondateurs du Hezbollah appartiennent au Amal, la branche militaire d’un parti politique libanais fondé par un influent clerc chiite Moussa al-Sadr. L’ecclésiastique, qui a disparu en Libye en 1978 et qui est depuis de nombreuses années présumé mort, a exhorté la communauté chiite libanaise à améliorer sa situation tant sur le plan économique que politique. Il crée également une milice chiite pour lutter contre Israël dans le cadre de l’armée libanaise. Mais d’autres factions armées représentant divers intérêts au Liban apparaissent après la mort d’al-Sadr, et de nombreux Chiites sont alors déçus par la politique modérée du Amal et la volonté de Nabih Berri, successeur d’al-Sadr, de s’accommoder politiquement avec Israël plutôt que de l’affronter militairement. En conséquence, les membres mécontents du Amal se joignent à d’autres groupes militants chiites – dont l’Union des étudiants musulmans, le Parti Dawa du Liban notamment – et créent une milice les réunissant : le Hezbollah6.
Les réseaux paramilitaires qui composent le Hezbollah à ses débuts tournent autour de clans tels que les Musawis et les Hamadis7. Alors que ces groupes s’accordent sur des objectifs stratégiques tels que la création d’un État islamique au Liban, ils divergent fréquemment sur les mesures tactiques et opérationnelles8. Au début des années 1980, le parti islamique Dawa au Liban devient un « élément central dans la création du mouvement Hezbollah », rejoint par d’autres groupes chiites radicaux9. Selon un compte rendu de la CIA, la formation d’un mouvement révolutionnaire chiite sous l’égide du parti Dawa est très tôt préconisée par l’ayatollah Mohammad Hussein Fadlallah, devenu plus tard un « guide spirituel » du Hezbollah10. Finalement, la Force Qods (ou Pasdaran) iranienne s’est inspirée de la coalition des groupes militants chiites et, en collaboration avec les ambassades iraniennes au Liban et en Syrie, « a engendré la création du Hezbollah à Baalbek »11.
En effet, l’Iran a joué un rôle central dans la fondation du Hezbollah.
Peu après l’invasion israélienne, environ 1 500 conseillers du corps des Gardiens de la révolution islamique ont établi une base dans la vallée de la Bekaa devant conduire à l’exportation de la révolution islamique dans le monde arabe12. Selon Naim Qassem, tous les membres du Hezbollah devaient se rendre dans les camps de la vallée gérés par le corps des Gardiens de la révolution islamique afin d’apprendre à combattre l’ennemi13. En 1985, le Hezbollah défini sa plateforme idéologique : « Nous considérons le régime iranien comme l’avant-garde et le nouveau noyau de l’État islamique dans le monde. Nous obéissons aux ordres d’un seul dirigeant sage et juste, représenté par le « Waliyat el Faqih » et personnifié par Khomeini »14. Au cours des trois dernières décennies, le Hezbollah est resté le mandataire de l’Iran. Le Pentagone estime qu’en 2010, Téhéran fournissait non seulement des armes au Hezbollah mais dépensait jusqu’à 200 millions de dollars par an pour financer les activités du groupe, y compris sa chaîne de médias, al-Manar, ainsi que ses opérations à l’étranger15. Pour l’année 2018, le Département d’État américain évalue le soutien iranien au Hezbollah à près de 700 millions de dollars par an16.
Outre l’Iran, le régime syrien de Hafiz al-Assad a également été lié à la création du groupe. Non seulement le soutien mutuel irano-syrien au Hezbollah a servi à maintenir l’alliance entre la Syrie et l’Iran, mais il a également permis au régime d’Assad de conserver son influence sur le Liban et de rester une menace pour les États-Unis et Israël. Début 2004, quatre ans après que Bachar al-Assad a succédé à son père à la présidence de la Syrie, Damas et le Hezbollah ont renforcé leur alliance. Le ministre iranien de la Défense de l’époque, Ali Shamkhani, a placé le Hezbollah sous la protection directe de l’Iran en signant un protocole d’accord avec la Syrie, une mesure qui signifiait l’engagement iranien à protéger le régime syrien contre une attaque d’Israël ou des États-Unis, et qui s’étend aux bastions du Hezbollah au Liban17. Un an plus tard, après l’assassinat du Premier ministre libanais Rafiq Hariri et le retrait syrien du Liban, le Hezbollah annonçait son soutien total et sa « gratitude » à la Syrie18. Le Hezbollah se range alors bientôt du côté du régime d’Assad en le soutenant dans sa violente répression contre ses opposants.
Le Parti de Dieu fixe ses principaux objectifs le 16 février 1985, dans une lettre ouverte adressée « à tous les opprimés au Liban et dans le monde ». Le texte s’engage à expulser toutes les entités « colonialistes » – les Américains, les Français et leurs alliés – du Liban. Ensuite, il entend traduire les phalangistes en justice pour les crimes qu’ils ont commis contre les musulmans et les chrétiens libanais. Enfin, bien qu’elle prétende permettre « à tous les fils de notre peuple de déterminer leur avenir et de choisir en toute liberté la forme de gouvernement qu’ils désirent », la lettre encourage le Liban à installer un régime islamique, seul type de gouvernement qui puisse « arrêter d’autres tentatives d’infiltration impérialiste dans notre pays ».
En outre, les responsables du parti ne cachent pas l’aspect paramilitaire de leur organisation.
Le document directeur du Hezbollah affirme ainsi : « Notre appareil militaire n’est pas séparé de notre tissu social global. Chacun de nous est un soldat combattant »19. Au centre de l’insigne du groupe, aucune trace du Liban, mais un globe terrestre et une main tenant un fusil d’assaut AK-47.
Selon la CIA, dans les premières années suivant sa fondation, le Hezbollah « a établi ce qui est pratiquement un canton islamique radical dans la vallée de la Bekaa, en dépit de la présence militaire de la Syrie dans cette région ». En 1987, la CIA signale que des règles islamiques strictes sont appliquées dans les zones contrôlées par le Hezbollah : « La vente ou le transport d’alcool sont interdits, les femmes ne peuvent pas interagir avec des hommes en public et doivent respecter un code vestimentaire strict, les crimes civils sont punis selon le Coran, l’éducation et les influences occidentales sont interdites »20.
Depuis 1982, le Hezbollah construit un vaste réseau mondial qui s’appuie sur des agents et des partisans issus principalement des communautés chiites libanaises de la diaspora. Tout au long des années 1980, le Hezbollah cible les intérêts occidentaux au sein du Liban avec des attentats à la bombe contre des ambassades et des casernes, des enlèvements d’Occidentaux et des détournements d’avions. Dans les années 1990, les agents du Hezbollah élargissent leur champ d’action et sont impliqués dans des attaques lointaines en Amérique du Sud et en Europe. Des attentats comme ceux qui ont visé l’ambassade israélienne et le centre communautaire juif AMIA à Buenos Aires en 1992 et 1994, mettent en évidence la capacité du Hezbollah à mobiliser des agents loin de ses bases21.
Toutefois, la place exacte de ce réseau secret dans la structure globale du Hezbollah reste sujette à débat.
« On sait peu de choses sur la hiérarchie de commandement interne [de la branche militaire du Hezbollah] », « en raison de sa nature hautement secrète et de l’utilisation de mesures de protection sophistiquées » souligne un rapport d’un gouvernement occidental en 2012. Pourtant, avant 2006, la milice de la résistance islamique du Hezbollah aurait disposé de 400 à 800 combattants à plein temps, et de 5 000 à 10 000 réservistes ou gardiens de village à temps partiel. On estime que ces chiffres ont considérablement augmenté depuis la guerre de juillet 200622. Dès janvier 2014, au début de la guerre civile syrienne, le Hezbollah compte jusqu’à 4 000 combattants présents en Syrie23.
La structure et la taille de la branche des opérations extérieures du Hezbollah, responsable des opérations financières et logistiques ainsi que des opérations terroristes à l’étranger, sont également opaques. Également appelée Appareil spécial de sécurité (SSA), Organisation de sécurité extérieure (ESO) ou Unité 910, l’Organisation du Djihad islamique (IJO), la branche terroriste opérationnelle, est officiellement fondée en 1983 quand son chef, Imad Mughniyeh, s’enfuit en Iran après l’explosion qui détruit les casernes des soldats de la paix américains et français présents au Liban dans le cadre de la Force multinationale au Liban (MNF).
Depuis sa création, le groupe développe une organisation et une structure de commandement sophistiquées. Le Majlis al-Shura (Conseil consultatif), l’autorité dirigeante générale, exerce l’ensemble du pouvoir de décision et dirige plusieurs conseils fonctionnels subordonnés. Chaque conseil fonctionnel relève directement du Conseil de la Choura qui, selon le secrétaire général adjoint du Hezbollah, M. Qassem, est « chargé d’élaborer la vision et les politiques générales, de superviser les stratégies générales pour les fonctions du Parti et de prendre les décisions politiques »24. Les évaluations américaines font écho à la description de Qassem : « Le Hezbollah dispose d’une structure de direction unifiée qui supervise les éléments complémentaires et partiellement cloisonnés de l’organisation »25.
Le développement du Hezbollah en tant que mandataire de l’Iran au Liban
Nonobstant sa fondation en tant que parti politique libanais, le Hezbollah a toujours bénéficié du soutien matériel et idéologique de l’Iran. L’alignement étroit entre l’Iran et le Hezbollah est très tôt illustré par une sorte de « jeu des noms » visant à brouiller les pistes. Ainsi, le Hezbollah a adopté le pseudonyme d’Organisation du Jihad islamique pour se donner « un minimum plausible de démenti », voilant ainsi ses relations avec l’Iran26. Dès 1983, la CIA observe que le Jihad islamique est « plus probablement une couverture utilisée par l’Iran pour ses opérations terroristes, qu’il s’agisse d’employer des chiites locaux au Liban ou des agents d’autres nationalités recrutées localement » et que « ces « substituts » fournissent à l’Iran un excellent moyen de créer l’illusion qu’une organisation internationale indépendante est à l’œuvre contre les intérêts américains »27.
Bientôt, les renseignements américains recueillent des informations soulignant les relations étroites entre le Hezbollah, sa branche terroriste du Djihad islamique, et l’Iran. Ainsi, en 1985, les instructions du ministère iranien du Renseignement données aux terroristes libanais les exhortaient à mener une campagne de propagande au nom du Jihad islamique28. Ce moment est considéré par le Conseil national du renseignement [américain] comme « le premier lien clair » entre les Iraniens et le Jihad islamique. Tout au long des années 1980, l’Iran et le Hezbollah continuent à rechercher un certain degré de séparation publique en utilisant le pseudonyme Jihad islamique, mais les rapports de la CIA établissent de façon définitive que le Jihad islamique est en fait le Hezbollah, et non un groupe militant distinct.
Le parcours du Jihad islamique commence comme celui d’un groupe peu organisé, mais l’Iran l’aide à se structurer. En mars 1984, la CIA estime que « Téhéran pourrait changer le caractère actuel du « Djihad islamique », en passant d’une association informelle de factions chiites largement indépendantes et irrégulièrement organisées à une organisation internationale plus formelle »29. En effet, cette formalisation et cette professionnalisation programmées du Hezbollah en une arme à part entière de l’appareil terroriste iranien sont rendues possibles grâce à un afflux d’argent, d’armes, d’entraînement militaire et d’explosifs, tout comme de conseils tactiques. Sur ordre des hauts dirigeants iraniens, les responsables de l’ambassade iranienne sont chargés de coordonner les activités chiites radicales au Liban30. L’ambassadeur iranien à Damas et le commandant des gardiens de la révolution dans la vallée de la Bekaa travaillent en étroite collaboration avec le Conseil du Liban, un comité créé par l’Iran et composé de dirigeants chiites libanais radicaux, pour coordonner toutes les activités fondamentalistes au Liban31. Certains « auxiliaires » iraniens ont même été intégrés dans des unités du Hezbollah dans la vallée de la Bekaa, le Corps des gardiens partageant le réseau de communication et de soutien du Hezbollah32.
La relation symbiotique entre l’Iran et le Hezbollah ne repose pas uniquement sur la dimension militaire et terroriste.
Le Hezbollah adhère également aux principes idéologiques, culturels et religieux de la révolution iranienne et du gouvernement du docte, waliyat el faqih. Les extrémistes du Hezbollah ont « répondu avec zèle au message révolutionnaire de Khomeini »33. Le groupe partageait le désir d’établir un État fondamentaliste et de l’exporter dans le monde entier. En fait, l’expansion rapide de la base du Hezbollah était probablement due aux prédications populaires de religieux formés en Iran et à une « dévotion fanatique à l’Ayatollah Khomeini et à la cause du déclenchement d’une révolution islamique au Liban », selon la CIA34. La hiérarchie religieuse chiite au Liban est étroitement liée à l’Iran, « historiquement dans un sens à la fois religieux et de parenté »35. Les religieux libanais reçoivent une formation en Iran, se marient dans des familles de religieux iraniens et agissent comme porte-parole, du discours théologique iranien. Pour sa part, la Révolution « fournit une idéologie extrémiste bien formulée et un modèle pour l’activisme fondamentaliste chiite »36.
Au-delà des parcours éducatifs et familiaux, l’idéologie iranienne imprègne le Liban par le biais des canaux officiels. En plus de fournir des compétences paramilitaires et terroristes, les Gardiens de la révolution au Liban assurent un endoctrinement politique et religieux37. Ainsi, la CIA conclut en 1987, que bien qu’ « un mouvement fondamentaliste islamique se serait probablement développé au Liban sans soutien extérieur […] l’aide iranienne a été un stimulant majeur »38.
Au fil des années, des sources du gouvernement américain qualifient le Hezbollah et ses dirigeants de « substituts »39, de « marionnettes »40, d’ « avant garde d’un mouvement révolutionnaire influencé par l’Iran »41et de « partenaire non étatique le plus important et le plus ancien de l’Iran et membre essentiel de l’ « Axe de la résistance » de Téhéran »42. Néanmoins, le Hezbollah se développe dès ses premiers jours sur deux voies souvent imbriquées mais parfois concurrentes. Ainsi, en dépit de leur esprit pro-iranien, les dirigeants du Hezbollah recherchent également à créer un mouvement national libanais indépendant, aligné sur l’Iran mais toutefois apte à prendre ses propres décisions. Tout en se considérant comme « une partie de la nation islamique dans le monde », l’organisation déclare dans son texte fondateur avoir l’intention de « déterminer notre destin de nos propres mains »43.
Les sources du gouvernement américain sont bien conscientes de la forme chimérique prise par le Hezbollah.
« L’existence du Hezbollah ne dépend pas de l’Iran. L’intégrisme chiite, aiguisé par des décennies de privations chiites et une occupation israélienne brutale, s’est fermement implanté au Liban et a pris son propre élan », observe la CIA dans un rapport de 198544. Bien évidemment, un arrêt du soutien iranien au Hezbollah ralentirait sa croissance, toutefois le Hezbollah pourrait subvenir à ses besoins matériels par ses propres moyens, si la nécessité s’en faisait ressentir45. Le Hezbollah affirme également son indépendance d’action, en menant des opérations sans que l’Iran ne le sache par avance46. Dans une évaluation du soutien iranien au terrorisme, la CIA trouve « de plus en plus de preuves que les chiites libanais – bien que respectueux de Khomeini et de la révolution iranienne – ne toléreront plus les tentatives iraniennes de dicter leur politique »47. La libération d’otages en est un exemple. Il est peu probable que Téhéran48puisse forcer le Hezbollah à libérer tous ses otages au Liban, surtout lorsque les objectifs du mandataire ne coïncident pas avec ceux de Téhéran. Le Hezbollah, semble-t-il, est « devenu un problème terroriste autonome à part entière »49.
Husayn Fadlallah, le principal clerc du Hezbollah dans les premières années de son existence, est catégorique sur le maintien d’une autonomie par rapport à l’Iran. Fadlallah soutient que les « circonstances révolutionnaires » en Iran sont fondamentalement différentes de celles du Liban, et que le Hezbollah consultera l’Iran mais ne lui fera pas de cadeau50. Après l’occupation de Beyrouth Ouest par la Syrie en février 1986, Fadlallah va jusqu’à empêcher le Hezbollah d’exécuter l’ordre de Téhéran visant à attaquer les Syriens51. En conséquence, les dirigeants iraniens « ont contourné l’autorité de Fadlallah en traitant directement avec les responsables du Hezbollah par l’intermédiaire des ambassades iraniennes à Beyrouth et à Damas et du contingent des Gardiens de la révolution dans la vallée de la Bekaa »52. Au fil du temps, Fadlallah perd la faveur de Téhéran et des cercles dirigeants du Hezbollah en raison de son refus de souscrire au concept iranien de Waliyat al-Faqih.
Mais un des protégés de Fadlallah, Imad Mughniyeh, qui fonde l’unité terroriste du Djihad islamique, consulte fréquemment, selon des sources américaines, les services de renseignements iraniens et les responsables du corps des Gardiens de la révolution islamique. En 1992, un fonctionnaire iranien siège au Conseil de la Choura du Hezbollah et, à peu près à la même époque, deux fonctionnaires iraniens sont membres du Comité militaire du Hezbollah. Le corps des Gardiens de la révolution islamique dirige la section de planification des renseignements du Hezbollah jusqu’en 1989, date à laquelle un candidat libanais est finalement jugé capable d’occuper cette fonction. Au cours des années, de hauts responsables de la force Qods du corps des Gardiens de la révolution islamique et du ministère du Renseignement et de la Sécurité (MIS) visitent périodiquement le Liban pour travailler avec le Hezbollah et évaluer la sécurité du groupe53. Et lorsque Mughniyeh souhaite cibler les intérêts américains, il demande le consentement de l’Iran. Ainsi, en décembre 1991, la CIA s’inquiète de renseignements suggérant que le Hezbollah prévoit d’attaquer dans les semaines qui viennent les intérêts américains à Beyrouth.
Selon la CIA, l’Iran s’opposerait probablement à d’autres enlèvements par le Hezbollah, car il souhaiterait préserver son capital politique né de la récente libération de certains otages.
Toutefois, l’Agence avertit alors : « Il est possible que Téhéran ait approuvé des opérations terroristes de bas niveau contre des intérêts américains – comme des attaques de snipers – pour permettre aux éléments du Hezbollah de manifester leur animosité envers les États-Unis. Ces éléments du Hezbollah peuvent inclure l’ancien preneur d’otages Imad Mughniyeh ».
Deux décennies après la destruction des casernes des Marines américains et des parachutistes français, la Cour fédérale américaine établit que le Hezbollah a perpétré ces explosions sous la supervision de la Syrie et de l’Iran. Selon les témoignages d’anciens responsables militaires américains, deux jours après l’explosion – le 25 octobre 1983 – le chef du renseignement naval a notifié au chef adjoint des opérations navales un message intercepté le 26 septembre 1983, quelques semaines seulement avant l’explosion des casernes. Envoyé depuis le MIS à Téhéran, le message donnait instruction à l’ambassadeur iranien à Damas, Ali Akbar Mohtashemi, de contacter Husayn al-Musawi et de lui ordonner de « prendre des mesures spectaculaires contre les Marines américains » et la coalition multinationale au Liban54. Selon les mots du colonel Timothy Geraghty, commandant de l’unité de Marines de Beyrouth au moment de l’explosion, « S’il y a eu un document en or 24 carats, c’est bien celui-ci. Ce n’est pas quelque chose qui vient du troisième cousin de la quatrième femme de Muhammad le chauffeur de taxi »55. Bien que les services de renseignements américains aient surpris des fonctionnaires iraniens donnant des instructions à un leader du Hezbollah afin de mèner un attentat contre des Marines américains au Liban, la lourdeur de la bureaucratie militaire a empêché ces informations d’arriver à temps pour prévenir l’attaque56.
Des années plus tard, un ancien membre du Hezbollah a indiqué devant un tribunal fédéral américain que l’ambassadeur Mohtashemi avait suivi les ordres et avait contacté un garde de la révolution islamique nommé Kanani, qui commandait le quartier général du corps des Gardiens de la révolution au Liban57. Mughniyeh et son beau-frère, Mustapha Baddredine, ont été nommés chefs d’opération après une réunion à laquelle ont participé Kanani, Musawi, et Hassan Nasrallah, responsable à l’époque de la sécurité du Hezbollah. Des réunions de planification ont eu lieu à l’ambassade iranienne à Damas souvent présidées par l’ambassadeur Mohtashemi, qui a contribué à la création du Hezbollah58.
Dans le Liban d’aujourd’hui, l’interaction entre l’intérêt national libanais, les relations et les considérations régionales se poursuit sans relâche.
Ainsi que l’a souligné Florence Gaub dans une intervention devant le Parlement européen : « Le Hezbollah est une créature étrange à saisir ; les tentatives de le classer soit comme une organisation terroriste, soit comme un parti politique « libanisé » réduisent non seulement sa nature complexe mais sont également trompeuses. Ses différentes identités sont interconnectées mais distinctes, et évoluent continuellement à mesure que le Hezbollah s’adapte à des circonstances politiques changeantes […] Le Hezbollah étant une organisation qui présente des dimensions nationale, régionale et internationale, des changements dans l’une ou l’autre contribuent également à modifier ses perspectives »59.
Priorité aux objectifs du parti sur ceux du Liban
Aujourd’hui, peut-être plus que jamais, le Hezbollah tente de poursuivre plusieurs objectifs, dont certains présentent de sérieux défis pour le Liban. Le Hezbollah est un acteur libanais qui se préoccupe de sa position au Liban, néanmoins plusieurs tendances récentes soulignent les efforts que le groupe déploie pour poursuivre des intérêts qui sont hautement prioritaires pour Téhéran, et cela alors même que leur coût est élevé pour l’État libanais et ses citoyens.
Ainsi, le bilan du Hezbollah en matière d’assassinats de politiciens libanais jugés comme des ennemis de l’organisation constitue l’un des exemples de ce phénomène. En décembre 2020, le Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban, créé pour enquêter sur le meurtre de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, condamne l’agent du Hezbollah Salim Ayyash à cinq peines de prison à vie consécutives pour son rôle dans l’attentat à la bombe de Beyrouth de février 2005. En septembre 2020, le Tribunal spécial pour le Liban publie des détails sur un nouvel acte d’accusation contre Ayyash pour avoir aidé le Hezbollah à mener à bien l’assassinat de politiciens libanais en 2004-2005. Ce nouvel acte d’accusation vise les agents du Hezbollah pour tentative d’assassinat du parlementaire et allié de Hariri, Marwan Hamadeh, en octobre 2004, meurtre de son garde du corps, Ghazi Abou Karroum, meurtre de Khaled Moura, chauffeur de la cible principale de l’attaque de juillet 2005, le ministre de la Défense Elias Murr, et meurtre en octobre 2005 de l’ancien chef du Parti communiste libanais, George Hawi. Selon le tribunal, « [Ayyash] est un partisan du Hezbollah », une relation qui comprenait des liens directs avec le défunt commandant opérationnel du Hezbollah, Mustafa Badreddine60.
Le Hezbollah ébranle également la stabilité du Liban par ses activités financières illégales qui menacent de ruiner le système financier libanais, secteur clef de l’économie du pays.
En 2011, l’ampleur des activités illégales du Hezbollah par l’intermédiaire de la Banque libano-canadienne est révélée par les autorités. Cette enquête a directement conduit à de hauts dirigeants du Hezbollah tels que Abduallah Safieddine61. En dépit des avertissements du Fonds monétaire international selon lesquels, malgré la résistance traditionnelle du Liban, la « matérialisation de chocs sévères pourrait mettre en évidence des vulnérabilités », le Hezbollah a continué de mener des actions qui ont considérablement augmenté l’exposition du pays à de nombreux risques, comme l’imposition de lourdes sanctions internationales, la menace d’une action militaire israélienne ou la fuite des investisseurs62.
Ainsi, l’affaire de la Jammal Trust Bank, mise au jour en août 2019, corrobore ce constat. Selon le département du Trésor américain, la Jammal Trust fournit des services financiers au Conseil exécutif du Hezbollah, à sa Fondation des martyrs et à al-Qard al-Hassan, sa société financière. La fondation et la société financière étaient déjà mises en cause. Le parlementaire du Hezbollah Amin Sherri est ainsi accusé d’avoir coordonné l’activité financière du groupe avec la direction de la Jammal Trust Bank. Le Trésor américain a noté qu’il avait « menacé les responsables des banques libanaises et les membres de leur famille » après qu’une institution avait gelé les comptes d’un membre du Hezbollah63. Ces agissements « démontrent les mesures extrêmes » que Sherri était disposé à mettre en œuvre afin de faire avancer le programme du Hezbollah, ceci même « au détriment d’un secteur légitime qui est l’épine dorsale de l’économie libanaise »64. Selon un haut fonctionnaire américain, ces pratiques coercitives se sont étendues jusqu’à la Banque centrale65.
La « collaboration » du Hezbollah avec la Jammal Trust Bank remonterait « au moins au milieu des années 2000 ». Le département du Trésor décrit précisément comment ce système viole à la fois les principes de base de la lutte contre le blanchiment d’argent et les règlementations américaines66. Ainsi, « lors de l’ouverture de prétendus « comptes personnels » à la Jammal Trust, les responsables d’Al-Qard al-Hassan n’hésitaient pas à s’identifier clairement… comme des membres haut placés du groupe terroriste. La Jammal Trust Bank a ensuite facilité l’utilisation de ces comptes pour conduire des affaires au nom d’al-Qard al-Hassan »67.
Outre des assassinats politiques et des comportements financiers illicites qui minent le système bancaire national, le Hezbollah utilise également les civils libanais comme boucliers humains en stockant des armes dans des quartiers urbains et résidentiels. Au cours des dernières années, Israël a régulièrement diffusé des images de surveillance aérienne prouvant l’existence de dépôts d’armes et d’usines de munitions implantés dans des zones civiles. Plus récemment, en octobre 2020, Israël a publié des informations sur les sites de fabrication de missiles de précision du Hezbollah. Un des sites se trouve dans un immeuble résidentiel de sept étages dans le quartier de Laylaki à Beyrouth, un second dans le quartier de Choueifat, et un troisième dans le quartier de Jnah68.
Le Hezbollah continue de menacer les communautés civiles israéliennes avec ce type d’armes ; en dehors de toute consultation du gouvernement libanais et en dépit des répercussions que le pays pourrait subir à la suite d’une réponse militaire israélienne. Dans une interview de juillet 2019, le chef du groupe, Hassan Nasrallah, souligne la vulnérabilité des centres-villes et des infrastructures sensibles d’Israël. Affichant sur des cartes la portée des roquettes du Hezbollah, il déclare sur al-Manar, une chaîne de télévision qui lui appartient, que ces armes « peuvent cibler toute cette région », en pointant vers le sud la ville d’Eilat et ses environs. « Nous verrons qui fera entrer l’autre dans l’âge de pierre », a-t-il conclu69.
Le Hezbollah menace Israël d’offensives par les airs, mais également au sol avec ses tunnels d’attaque souterrains. En 2019, Israël a révélé avoir découvert le plus long d’entre eux à environ un kilomètre du Sud-Liban, sous la Ligne bleue, en Israël. Ce tunnel, destiné à être utilisé dans une future attaque contre les communautés civiles israéliennes le long de la frontière70, creusé à 80 mètres de profondeur, est le fruit d’un financement étalé sur une période de plusieurs années qui révèlent l’étroite coopération avec l’Iran. Cette collaboration est maintenue en dépit du coût pour les Libanais, dont la majorité – y compris de nombreux Chiites – ne souhaite pas prendre part à la guerre contre Israël71. Dans le même temps, le Hezbollah ne cesse de tirer des roquettes sur l’État hébreux et mène d’autres activités agressives le long de la frontière de la Ligne bleue, où il se heurte aussi fréquemment avec les soldats de la Paix français et internationaux déployés dans le cadre de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL)72.
Plus que toute autre chose, l’aventurisme régional du Hezbollah en Syrie a sérieusement remis en question la posture du groupe au Liban et à l’étranger.
En se rangeant du côté du régime d’Assad, des partisans alaouites du régime et de l’Iran, et en prenant les armes contre les rebelles sunnites, le Hezbollah s’est placé à l’épicentre d’un conflit communautaire très éloigné de sa raison d’être, à savoir la « résistance » à l’occupation israélienne. Suite au discours du Secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, en août 2013, soutenant les activités du groupe en Syrie dans le cadre de sa « résistance » contre Israël, un satiriste libanais chiite a déclaré que « soit les combattants pensent que la Palestine est en Syrie (soit) on les a informés que la route vers Jérusalem passe par Qousayr et Homs », théâtre d’opérations où le Hezbollah a combattu avec les loyalistes d’Assad contre les rebelles sunnites73. Conscient des conflits intérieurs que son combat en Syrie allait créer, le Hezbollah a d’abord essayé de cacher son déploiement pour défendre le régime d’Assad. Mais en août 2012, le département du Trésor américain a révélé que le Hezbollah avait fourni « une formation, des conseils et un soutien logistique important au gouvernement syrien dans ses efforts de plus en plus impitoyables » contre l’opposition74. Le déploiement du Hezbollah pour soutenir la violente campagne d’Assad contre le peuple syrien a non seulement miné la sécurité régionale, mais a aussi constitué « une menace directe pour la sécurité du Liban »75. Sans surprise, la violence n’a cessé de se répandre au-delà de la frontière entre la Syrie et le Liban, avec notamment des attentats à la bombe contre l’ambassade iranienne et le fief du Hezbollah de Dahiyeh à Beyrouth.
Le Hezbollah au sein d’un système politique clientéliste et communautariste
Aujourd’hui, le Hezbollah est confronté à de multiples défis intérieurs, qui ne se limitent plus à ses activités militantes et terroristes. Bien qu’elle ne soit pas directement liée au Hezbollah, la tragique explosion du port de Beyrouth en août 2020 a mis en évidence la négligeance criminelle du gouvernement et la désagrégation profonde du système politique libanais corrompu, longtemps dominé par un petit groupe de chefs de partis communautaires. Chacun de ces partis utilise son influence au sein du gouvernement libanais pour apporter une forme de patronage à ses partisans, s’enrichissant ainsi au détriment du peuple libanais. Ce phénomène n’est pas propre au Hezbollah, bien que ce dernier, dispose de la milice la plus puissante et qu’il est également devenu l’exécuteur de facto du « lien mafia-milices » qui définit le système politique libanais76.
En septembre 2020, le Hezbollah a mis à mal les efforts du président français Emmanuel Macron pour stabiliser le système politique libanais en revendiquant de conserver le contrôle des ministères clés comme condition à tout futur gouvernement ou programme de réforme politique77. Le Hezbollah cherche aussi à préserver ses propres intérêts, tout en étant le relais efficace d’un statu-quo profitable aux partis de gouvernement. Le président Macron a, avec une brutalité verbale contrastant avec la prudence de ses prédécesseurs, dans une déclaration publique, affirmé que : « Le Hezbollah ne peut en même temps être une armée en guerre contre Israël, une milice déchaînée contre les civils en Syrie, et un parti respectable au Liban »78.
Cette déclaration témoigne d’une nécessité : le Hezbollah ne pourra être considéré comme légitime tant qu’il mènera des opérations militaires, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Liban. S’exprimant après que le Hezbollah a réaffirmé sa revendication de conserver le ministère des finances dans tout nouveau gouvernement, le président Macron a déclaré : « le Hezbollah ne doit pas se croire plus fort qu’il ne l’est, et c’est à lui de démontrer qu’il respecte les Libanais dans leur ensemble79.
*
* *
Le Hezbollah est actuellement confronté à un dilemme : être un acteur militant régional dans le cadre de ce que l’Iran appelle parfois ses « combattants sans frontières », la Force Qods ou se présenter comme un parti proprement libanais à un moment où le système clientéliste dont il est un élément clé est soumis à une pression énorme80. Le Hezbollah a longtemps joué un rôle dominant au Liban, étendant son influence par son activisme politique et social ainsi que par le terrorisme, la violence politique et ses actions militaires. En insistant toutefois sur l’intérêt supérieur du Liban qui guide son action. Aujourd’hui, ses multiples discours, plus que jamais, apparaissent au grand jour comme une fiction visant à dissimuler la nature de son projet politique.
Matthew Levitt
Chercheur « Fromer-Wexler » et directeur du programme Reinhard sur la lutte contre le terrorisme et le renseignement au Washington Institute for Near East-Policy
Professeur adjoint à la Georgetown University’s School of Foreign Service
Il est l’auteur du Hezbollah: The Global Footprint of Lebanon’s Party of God, Georgetown University Press, 2013 et le créateur de la carte interactive et du calendrier de l’activité mondiale du Hezbollah libanais Select Worldwide Activity. https://www.washingtoninstitute.org/hezbollahinteractivemap
- Portions of « Hezbollah’s Origin Story » first appeared as « The Party of God Is Born », Hezbollah: The Global Footprint of Lebanon’s Party of God, Matthew Levitt, pp. 1-22. Reprinted with permission. Copyright 2013 by Georgetown University Press. www.press.georgetown.edu ↩
- Universal Strategy Group, Directed Study of Lebanese Hezbollah, produced for the United States Special Operations Command, Research and Analysis Division, October 2010, p. 3. ↩
- Augustus R. Norton, Hezbollah: Short History, p. 33. ↩
- Government of New Zealand, « Case to Designate Lebanese Hizbollah’s Military Wing ». ↩
- Naim Qassem, Hezbollah: Story from Within, 98. Augustus Richard Norton conteste la chronologie de la fondation de la direction du Hezbollah, mais sa version des événements semble contredire non seulement le propre récit du Hezbollah, comme l’indiquent les rapports déclassifiés de la CIA. Selon Norton, « Bien que ses membres dirigeants se réfèrent à 1982 comme étant l’année de la fondation du groupe, le Hezbollah n’a pas existé en tant qu’organisation cohérente jusqu’au milieu des années 1980. De 1982 jusqu’au milieu des années 80, il a été moins une organisation qu’une cabale ». Voir Norton, Hezbollah: Short History, p. 34. ↩
- Sami Hajjar, « Hizballah: Terrorism, National Liberation, or Menace? », Strategic Studies Institute, August 2002, p. 5. ↩
- Magnus Ranstrop, « Hezbollah Training Camps in Lebanon », in The Making of a Terrorist, ed. James Forest, vol. 2: Training, Westport, CT : Praeger, 2005, p. 252. ↩
- Magnus Ranstrop, « Hezbollah Training Camps in Lebanon », in The Making of a Terrorist, ed. James Forest, vol. 2: Training, Westport, CT : Praeger, 2005, p. 252. ↩
- Robin Wright, Sacred Rage, p. 95. ↩
- CIA, « Liban : Perspectives pour le fondamentalisme ». ↩
- Carl Antony Wege, « Hizballah Security Apparatus ». ↩
- Daniel Byman, Deadly Connections, p. 82. ↩
- Qassem, Hezbollah: Story from Within, p. 66. ↩
- Cité dans The Center for Special Studies, Intelligence and Terrorism Information Center special information bulletin, « Hezbollah », juin 2003. ↩
- Viola Gienger, « L’Iran donne des armes, 200 millions de dollars par an pour aider le Hezbollah libanais à se réarmer », Bloomberg, 20 avril 2010. ↩
- Nathan Sales, « Tehran’s International Targets: Assessing Iranian Terror Sponsorship », The Washington Institute for Near East Policy, November 13 2018, https://www.washingtoninstitute.org/policy- analysis/view/tehrans-international-targets-assessing-iranian-terror-sponsorship. ↩
- Robert G. Rabil, « Has Hezbollah’s Rise Come at Syria’s Expense? », pp. 43-51. ↩
- Hassan Fattah, « Hezbollah Declares Full Support for Syria », New York Times, 6 mars 2005. ↩
- « An Open Letter: The Hizballah Program », Jerusalem Quarterly 48 (autumn 1988). ↩
- CIA, « Liban : Perspectives pour le fondamentalisme ». ↩
- « Backgrounder on Hezbollah », CFR. ↩
- Government of New Zealand, « Case to Designate Lebanese Hizbollah’s Military Wing » ; Robert G. Rabil, « Hezbollah: Lebanon’s Power Broker ». ↩
- Jeff White, « Hizb Allah at War in Syria: Forces, Opérations, Effets et Implications », CTC Sentinel, vol 7, Issue 1, Janvier 2014, https://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/hizb-allah-at-war-in-syria-forces- operations-
effects-and-implications ↩ - Naim Qassem, Hezbollah: Story from Within, p. 64. ↩
- Casey L. Addis et Christopher M. Blanchard, Hezbollah: Background and Issues for Congress. ↩
- « April 1985 Terrorism Review », Central Intelligence Agency, April 8, 1985, 9, available at Matthew Levitt, « CIA Report Notes Hezbollah Harassment in Beirut », Hezbollah Worldwide Activities Interactive Map and Timeline, Washington Institute for Near East Policy, October 19, 2020, https://www.washingtoninstitute.org/hezbolla
hinteractivemap//#id=94. ↩ - « December 1983 Terrorism Review », Central Intelligence Agency, December 1983, 6, available at Matthew Levitt, « CIA Report Assesses Islamic Jihad Is a Cover for Iran », Hezbollah Worldwide Activities Interactive Map and Timeline, Washington Institute for Near East Policy, October 19, 2020, https://www.washingtoninstitute.org/hezbollahinteractivemap//#id=874. ↩
- « February 1985 National Intelligence Council Threat Outlook », National Intelligence Council, February 1985, 5, available at Matthew Levitt, « National Intelligence Council Report Warns of Islamic Jihad Propaganda Campaign », Hezbollah Worldwide Activities Interactive Map and Timeline, Washington Institute for Near East Policy, October 19, 2020, https://www.washingtoninstitute.org/hezbollahinteractivemap //#id=85. ↩
- « March 1984 Terrorism Review », Central Intelligence Agency, March 1984, 18, available at Matthew Levitt, « CIA Report Assesses Islamic Jihad Is Iranian Cover Name », Hezbollah Worldwide Activities Interactive Map and Timeline, Washington Institute for Near East Policy, October 19, 2020, https://www.washingtoninstitute.org/hezbollahinteractivemap//#id=877 ↩
- « Iranian Terrorist Activities in 1984 », Central Intelligence Agency, 1984, 4, available at Matthew Levitt, « Iran Recruits and Trains ‘Hizballahi’ Fighters », Hezbollah Worldwide Activities Interactive Map and Timeline, Washington Institute for Near East Policy, October 19, 2020, https://www.washingtoninstitute.org/hezbolla
hinteractivemap//#id=802 ↩ - « Iranian Involvement with Terrorism in Lebanon », Central Intelligence Agency, June 26, 1985, 2, available at Matthew Levitt, « CIA Report Outlines Hezbollah-Iran Relationship », Hezbollah Worldwide Activities Interactive Map and Timeline, Washington Institute for Near East Policy, October 19, 2020, https://www.washingtoninstitute.org/hezbollahinteractivemap //#id=105. ↩
- « Directory of Lebanese Militias: A Reference Aid », Central Intelligence Agency, June 1984, 11, available at Matthew Levitt, « CIA Report Predicts Continued Violence by Radical Shia Militias », Hezbollah Worldwide Activities Interactive Map and Timeline, Washington Institute for Near East Policy, October 19, 2020, https://www.washingtoninstitute.org/hezbollahinterac
tivemap//#id=70 ; « Lebanon’s Hizballah: The Rising Tide of Shia Radicalism », Central Intelligence Agency, October 1985, 4, available at Matthew Levitt, « CIA Report Details Hezbollah Use of Media Outlets to Cultivate Fundamentalism », Hezbollah Worldwide Activities Interactive Map and Timeline, Washington Institute for Near East Policy, October 19, 2020, https://www.washingtoninstitute.org/hezbollahinteractivemap //#id=120. ↩ - « Iranian Terrorist Activities in 1984 », Central Intelligence Agency, 1984, 2, available at Matthew Levitt, « Iran Recruits and Trains ‘Hizballahi’ Fighters », op. cit. ↩
- « Amal and Hizballah: The Line Between Politics and Terrorism », Central Intelligence Agency, August 16, 1985, 3-5, available at Matthew Levitt, « CIA Report Observes Many Hezbollah Sympathizers Within Amal Camp », Hezbollah Worldwide Activities Interactive Map and Timeline, Washington Institute for Near East Policy, October 19, 2020, https://www.washingtoninstitute.org/hezbollahinteractivemap //#id=109. ↩
- « Amal and Hizballah: The Line Between Politics and Terrorism », Central Intelligence Agency, August 16, 1985, 5-6, available at Matthew Levitt, « CIA Report Observes Many Hezbollah Sympathizers Within Amal Camp », ibid. ↩
- « Lebanon’s Hizballah: The Rising Tide of Shia Radicalism », Central Intelligence Agency, October 1985, available at Matthew Levitt, « CIA Report Details Hezbollah Use of Media Outlets to Cultivate Fundamentalism », 1, Hezbollah Worldwide Activities Interactive Map and Timeline, Washington Institute for Near East Policy, October 19, 2020, https://www.washingtoninstitute.org/hezbollahinteractivemap//#id=120. ↩
- « Iranian Terrorist Activities in 1984 », Central Intelligence Agency, 1984, 3, available at Matthew Levitt, « Iran Recruits and Trains ‘Hizballahi’ Fighters », op. cit. ↩
- « Lebanon: The Prospects for Islamic Fundamentalism », Central Intelligence Agency, July 1987, iii, available at Matthew Levitt, « CIA Memo Notes Sheikh Muhammad Husayn Fadlallah’s Attempt to Maintain Hezbollah’s Independence from Iran », Hezbollah Worldwide Activities Interactive Map and Timeline, Washington Institute for Near East Policy, October 19, 2020, https://www.washingtoninstitute.org/hezbollahinteractivemap//#id=1032. ↩
- « Iran Enhanced Terrorist Capabilities and Expanding Target Selection », Central Intelligence Agency, April 1992, 11, available at Matthew Levitt, « CIA Memo Notes Iran’s Support for Hezbollah Plans to Attack U.S. Interests », Hezbollah Worldwide Activities Interactive Map and Timeline, Washington Institute for Near East Policy, October 19, 2020, https://www.washingtoninstitute.org/hezbollahinteractivemap //#id=1029. ↩
- « Directory of Lebanese Militias: A Reference Aid », Central Intelligence Agency, June 1984, 11, available at Matthew Levitt, « CIA Report Predicts Continued Violence by Radical Shia Militias », op. cit. ↩
- « November 1983 Terrorism Review », Central Intelligence Agency, November 10, 1983, available at Matthew Levitt, « CIA Report Confirms Link between Amal of Islam and Hezbollah », 9, Hezbollah Worldwide Activities Interactive Map and Timeline, Washington Institute for Near East Policy, October 19, 2020, https://www.washingtoninstitute.org/hezbollahinteractivemap //#id=58. ↩
- « Iran Military Power: Ensuring Regime Survival and Securing Regional Dominance », Defense Intelligence Agency, August 2019, available at Matthew Levitt, « DIA Report Notes Hezbollah’s Strong Ties to Iran and Autonomy on Lebanese Affairs », 59, Hezbollah Worldwide Activities Interactive Map and Timeline, Washington Institute for Near East Policy, October 19, 2020, https://www.washingtoninstitute.org/hezbollahinteractivemap//#id=718. ↩
- « Lebanon’s Hizballah: The Rising Tide of Shia Radicalism », Central Intelligence Agency, October 1985, available at Matthew Levitt, « CIA Report Details Hezbollah Use of Media Outlets to Cultivate Fundamentalism », op. cit. ↩
- « Iranian Involvement with Terrorism in Lebanon », Central Intelligence Agency, June 26, 1985,19, available at Matthew Levitt, « CIA Report Outlines Hezbollah-Iran Relationship », op. cit. ↩
- « Iranian Involvement with Terrorism in Lebanon », Central Intelligence Agency, June 26, 1985, 2, available at Matthew Levitt, « CIA Report Outlines Hezbollah-Iran Relationship », ibid. ↩
- « Iranian Involvement with Terrorism in Lebanon », Central Intelligence Agency, June 26, 1985, 3, available at Matthew Levitt, « CIA Report Outlines Hezbollah-Iran Relationship », ibid. ↩
- « Iranian Involvement with Terrorism in Lebanon,” Central Intelligence Agency, June 26, 1985, 3, available at Matthew Levitt », CIA Report Outlines Hezbollah-Iran Relationship », ibid. ↩
- « December 1987 Terrorism Review », Central Intelligence Agency, December 21, 1987, 7, available at Matthew Levitt, « CIA Report Notes Potential Areas of Hezbollah Independence from Iran », Hezbollah Worldwide Activities Interactive Map and Timeline, Washington Institute for Near East Policy, October 19, 2020, https://www.washingtoninstitute.org/hezbollahinteractivemap //#id=889. ↩
- « Iranian Involvement with Terrorism in Lebanon », Central Intelligence Agency, June 26, 1985, 3, available at Matthew Levitt, « CIA Report Outlines Hezbollah-Iran Relationship », op. cit. ↩
- « Lebanon: The Prospects for Islamic Fundamentalism », Central Intelligence Agency, July 1987, 15, available at Matthew Levitt, « CIA Memo Notes Sheikh Muhammad Husayn Fadlallah’s Attempt to Maintain Hezbollah’s Independence from Iran », op. cit. ↩
- « Lebanon: The Prospects for Islamic Fundamentalism », Central Intelligence Agency, July 1987, 2, available at Matthew Levitt, « CIA Memo Notes Sheikh Muhammad Husayn Fadlallah’s Attempt to Maintain Hezbollah’s Independence from Iran », ibid. ↩
- « Lebanon: The Prospects for Islamic Fundamentalism », Central Intelligence Agency, July 1987, 6, available at Matthew Levitt, « CIA Memo Notes Sheikh Muhammad Husayn Fadlallah’s Attempt to Maintain Hezbollah’s Independence from Iran », ibid. ↩
- James Risen, « U.S. Traces Iran’s Ties to Terror through a Lebanese », New York Times, January 17, 2002. ↩
- Deborah D. Peterson, et al., v. The Islamic Republic of Iran, Ministry of Foreign Affairs and the Ministry of Information and Security, United States District Court, District of Columbia, Docket No. CA 01-2684, March 17, 2003, p. 53. ↩
- Deborah D. Peterson, et al., v. The Islamic Republic of Iran, ibid., p. 55. ↩
- « Hizballah Terrorist Plans against U.S. Interests », Central Intelligence Agency, December 6, 1991, https://www.cia.gov/library/readingroom/docs/DOC_0000258811.pdf. ↩
- Deborah D. Peterson, et al., v. The Islamic Republic of Iran, ibid., pp. 6-7. Deborah D. Peterson, et al., v. The Islamic Republic of Iran, ibid. pp. 6-7 ; Hala Jaber, Hezbollah: Born with a Vengeance, New York, Columbia University Press, May 1997, p. 82. ↩
- Florence Gaub, « The Role of Hezbollah in Post-Conflict Lebanon », Ad-Hoc Briefing, European Parliament Directorate-General for External Policies, July 16, 2013, 4, https://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/note/join/2013/433719/EXPO-AFET_NT (2013)433719_EN.pdf. ↩
- Florence Gaub, « The Role of Hezbollah in Post-Conflict Lebanon », Ad-Hoc Briefing, European Parliament Directorate-General for External Policies, July 16, 2013, 4, https://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/note/join/2013/433719/EXPO-AFET_NT (2013)433719_EN.pdf. ↩
- Public Redacted Indictment, Prosecutor v Ayyash, Special Tribunal for Lebanon, June 14, 2019, https://www.stl-tsl.org/crs/assets/Uploads/20190916-F0012-PUBLIC-PRV-OTP-Notice-Provis-PRV-Indict-14June2019-Web2.pdf?. ↩
- « Treasury Identifies Lebanese Canadian Bank SAL as a ‘Primary Money Laundering Concern’ », U.S. Department of the Treasury, February 10, 2011, https://www.treasury.gov/press-center/press-releases/Pages/tg1057.aspx. ↩
- « Lebanon: Financial System Stability Assessment », IMF Staff Country Reports 2017/021, International Monetary Fund, 2017, https://ideas.repec.org/p/imf/imfscr/2017-021.html. ↩
- « Treasury Labels Bank Providing Financial Services to Hizballah as Specially Designated Terrorist », U.S. Department of the Treasury, August 29, 2019, https://home.treasury.gov/news/press-releases/sm760. ↩
- « Treasury Labels Bank Providing Financial Services to Hizballah as Specially Designated Terrorist », ibid. ↩
- Osama Habib, « No U.S. Plan to Target Local Banks: Official »,The Daily Star, September 24, 2019, http://www.dailystar.com.lb/Business/International/2019/Sep-24/492179-no-us-plan-to-target-local-banks-official.ashx?utm_
campaign =20190924&utm_source=sailthru& utm_medium =email&utm_term=Middle%20East%20Minute. ↩ - « Treasury Labels Bank Providing Financial Services to Hizballah as Specially Designated Terrorist », op. cit. ↩
- « Treasury Labels Bank Providing Financial Services to Hizballah as Specially Designated Terrorist », ibid. ↩
- « Exposed: Three Hezbollah Missile Sites in Beirut », DF, October 5, 2020, https://www.idf.il/en/minisites/hezbollah/exposed-three-hezbollah-missile-sites-in-beirut/. ↩
- Interview de Nasrallah sur al-Manar, https://www.youtube.com/watch?v=Przcf2SGw V0&feature=youtu.be. ↩
- « Tunnel crossing between Lebanon and Israel went 22 storeys deep », Reuters, June 3, 2019, https://www.reuters.com/article/us-israel-lebanon-tunnels/tunnel-crossing-between-lebanon-and-israel-went-22-storeys-deep-idUSKCN1T428M ; Entretien de l’auteur avec des responsables israéliens lors de la visite du tunnel, mars 2020. ↩
- David Pollock, « Doubts about Hezbollah Emerge in Lebanon, Even Among Shia », Fikra Forum, December 10, 2018, https://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/doubts-about-hezbollah-emerge-lebanon-even-among-shia. ↩
- Matthew Levitt and Samantha Stern, « Green without Borders: The Operational Benefits of Hezbollah’s Environmental NGO », Policy Note 79, The Washington Institute for Near East Policy, May 14, 2020, https://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/green- without-borders-operational-benefits-hezbollahs -environmental-ngo. ↩
- Sarah Birke, « Hezbollah’s Choice », Latitude (blog), New York Times, August 6, 2013, http://latitude. blogs.nytimes.com/2013/08/06/hezbollahs-choice. ↩
- U.S. Treasury Department, « Treasury Designates Hizballah Leadership », press release, September 13, 2012. https://www.treasury.gov/press-center/press-releases/Pages/tg1709.aspx. ↩
- U.S. Treasury Department, « Treasury Designates Hizballah Leadership », ibid. ↩
- Saleh Machnouk, « The Beirut Disaster: Implications for Lebanon and U.S. Policy », PolicyWatch 3365, The Washington Institute for Near East Policy, August 18, 2020, https://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/the-beirut-disaster-implications-for-lebanon- and-u.s.-policy. ↩
- « Lebanon’s Shiites Stall Formation of New Government », France 24, September 22, 2020, https://www.france24.com/ en/20200922-lebanon-s-shiites-stall-formation-of-new-government. ↩
- « French President Emmanuel Macron Points Finger at Hezbollah as Political Crisis Deepens in Lebanon », The National, September 27, 2020, https://www.thenational.ae/world/mena/french-president-emmanuel-macron-points-finger -at-hezbollah-as-political-crisis-deepens-in-lebanon-1.1084383. ↩
- « French President Emmanuel Macron Points Finger », ibid. ↩
- Matthew Levitt, « ‘Fighters Without Borders’: Forecasting New Trends in Iran Threat Network Foreign Operations Tradecraft », CTC Sentinel, February 2020, https://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/fighters-without -borders-forecasting-new-trends-iran-threat-network-foreign. ↩