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dans Culture, Libre opinion

Le propre de l’homme est-il gravé dans le marbre ? Une réponse à Alain Finkielkraut

ParDavid Chauvet
8 février 2022
Alain Finkielkraut, L’après littérature

Première de couverture de l’essai d’ Alain Finkielkraut, L’après littérature (Stock)

Qu’est-ce qui nous sépare des animaux ? La question est vieille de plus de deux-mille ans en Occident. Cet enjeu identitaire, au cœur de l’humanisme, n’a pas qu’une dimension ontologique.

On en fait aussi une question morale : si nous nous distinguons essentiellement de l’ensemble du monde animal, n’en tirons-nous pas une dignité dont les bêtes sont dépourvues ? Ne sont-elles pas moralement des choses, comme le voulait Kant, sur lesquelles nous avons des droits ? Face à cet anthropocentrisme prédateur, des philosophes s’étaient élevés, dès l’Antiquité, contre les prétentions humaines au sein de la scala naturae, parfois pour des raisons théologiques, souvent pour des raisons d’éthique animale. Ce débat s’est poursuivi jusqu’aujourd’hui, à une époque où le « propre de l’homme » est plus que jamais remis en cause. Certains en viennent alors à voir dans l’antispécisme une idéologie de l’indifférenciation.

C’est l’un des thèmes abordés par Alain Finkielkraut dans son dernier essai L’Après littérature. Le philosophe poursuit ses réflexions sur l’affaissement de la culture dont La Défaite de la pensée avait déjà rendu compte, de même que la volonté sottement édificatrice, manichéenne et dogmatique de chasser la nuance propre à la littérature. Analyse salutaire, mais qui trouve ses limites lorsqu’elle reproduit les travers qu’elle dénonce. C’est le cas lorsque l’auteur déclare : « Les antispécistes se flattent, en outre, d’aller jusqu’au bout de la lutte contre la domination en déconstruisant le propre de l’homme. Si l’homme se défait, une fois pour toutes, de sa croyance en l’exception humaine, il ne lui sera pas plus possible de pratiquer de discrimination sur la base de l’espèce que sur celles de la race, de la religion, de l’origine sociale ou nationale. »

L’emploi d’un champ lexical aussi connoté que celui de la « déconstruction », souligné de surcroît par des italiques, ne laisse guère de doute sur les intentions de l’auteur. En assimilant le refus antispéciste du propre de l’homme à un nouvel avatar de la déconstruction, l’académicien le réduit à une forme de postmodernisme qui fait le lit du totalitarisme d’extrême-gauche aujourd’hui représenté par les fameux « wokes ». En ce cas, qu’en est-il de ceux qui, comme moi, n’ont rien de commun avec ces illuminés mais plaident pour les droits des animaux ?

Les antispécistes sont-ils des postmodernistes à géométrie variable ? Certainement pas, doit-on avant tout répondre, puisque beaucoup d’entre eux ne mettent pas en question l’existence d’un propre de l’homme.

Pour prendre l’exemple de Peter Singer, c’est simplement sur la sensibilité animale, dont personne ne doute y compris au pays de Descartes et de son animal-machine, que le philosophe utilitariste s’appuie pour rejeter le spécisme, et beaucoup voient les choses ainsi dans le camp antispéciste. Nulle déconstruction du propre de l’homme n’est à leurs yeux nécessaire à la justification d’une alimentation sans viande.

Est-ce à dire que M. Finkielkraut poursuit un homme de paille ? Non, bien sûr, on trouve des animalistes, et j’en fais partie, pour douter du propre de l’homme. Mais, je le répète, c’était déjà le cas dans l’Antiquité. Plutarque, Sextus Empiricus, Porphyre, doivent-ils être considérés comme des postmodernistes, et pourquoi pas des wokes, parce qu’ils n’ont pas admis que la raison fût le propre de l’homme ? Sans doute pas. Alors pourquoi le dire de ceux qui, aujourd’hui, soutiennent ce genre de point de vue ? Peut-on retirer toute légitimité philosophique à la critique du propre de l’homme en la disqualifiant d’avance comme « déconstruction » ? Je ne crois pas ; j’y vois plutôt une façon déloyale de traiter du sujet, ou une grossière erreur de catégorie. Car il y a une différence de taille entre nier le propre de l’homme et nier, à la manière du postmodernisme, l’idée même de vérité rationnelle, réduite dans la droite ligne du marxisme, comme l’a bien montré Roger Scruton, à de simples récits ou constructions culturelles au service de rapports de domination, d’où l’idée orwellienne de créer un homme nouveau en le conditionnant par le langage.

Alain Finkielkraut veut interdire par principe la mise en cause du propre de l’homme au nom de la dignité de ce dernier et du différentialisme. Mais que dirait-il si les antispécistes voulaient interdire par principe la recherche d’un tel propre de l’homme au nom des droits des animaux et du continuisme ? Il justifie ainsi l’exception humaine : « Nul autre être que [l’homme] ne peut assumer une responsabilité envers les êtres qui sont à sa merci. » Fort bien, c’est son droit, le mien est de lui démontrer qu’il a tort. Il revient à la raison de nous départager, raison dont je ne nie pas l’autorité, raison dont j’accepte le verdict – c’est toute la différence entre modernité et postmodernité. En rejetant la critique du propre de l’homme dans le camp de la déconstruction, M. Finkielkraut refuse le débat en caricaturant injustement ses adversaires et trahit par là l’esprit des Lumières dont il se revendique. Souffrez, Monsieur Finkielkraut, qu’il puisse être vrai qu’il n’y a pas de différence de nature entre les humains et les autres animaux, souffrez qu’il n’y ait peut-être pas de propre de l’homme. Cela ne retirera rien à la grandeur de notre espèce, seul son orgueil en souffrira. Qu’elle se rappelle alors qu’il est honteux, comme le disait Cicéron, de faire son propre éloge.

David Chauvet
Essayiste, Docteur en droit privé et sciences criminelles

David Chauvet

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