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dans Politique

Les Républiques, loin d’être des longs fleuves tranquilles

ParBertrand AugéetFrédéric Dosquet
25 juin 2024
Les Républiques, loin d’être des longs fleuves tranquilles

« Ignorant d’où je viens, incertain où je vais ». Extrait de son poème l’Homme, Lamartine (1820)[1] n’a jamais été plus contemporain et en lien avec la situation politique de la France, qu’aujourd’hui.

Depuis le 9 juin le pays tout entier semble plongé dans un mélange d’incertitudes et de perplexité. Du plus haut sommet de l’État au simple citoyen, la France retient son souffle, baignée dans des eaux troubles et tumultueuses depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale par le président de la République.

Nous vivons incontestablement un moment clé de notre histoire politique récente, tant l’actualité des élections législatives, en sidérant et saturant l’espace médiatique, a balayé d’un revers de la main tout autre considération, des conflits en Ukraine, au Proche Orient, en passant par les Jeux Olympiques de Paris…

Une certaine expérience de notre histoire politique pourrait sans doute nous apporter quelques éclairages dans ce brouillard ambiant. Certes, les contextes politiques de nos ainés ne sont pas les mêmes qu’aujourd’hui et pour reprendre les mots de Marx (1852)[2] « l’Histoire se répète toujours deux fois, la première comme une tragédie, la deuxième comme une farce ». Mais quand même, les leçons de l’Histoire sont toujours utiles à l’appréciation de notre vécu du moment. En cela, interroger notre époque actuelle à l’aune d’évènements passés qui ont pu fonder ou réformer des Républiques offre un éclairage précieux.

Le constat est que la résilience et la capacité de rebond des systèmes démocratiques, quelles que soient les crises traversées, sont une constante.

Une genèse mouvementée

En 1848, la France est fracturée et la révolution de 1848 éclate dans un contexte de crise économique, sociale et politique. La monarchie de Louis-Philippe, incapable de répondre aux aspirations populaires, s’effondre en quelques jours. Alphonse de Lamartine, figure de proue du gouvernement provisoire, proclame la République le 24 février 1848 depuis l’Hôtel de Ville de Paris. Dans un discours passionné, il déclare :

« Le gouvernement provisoire veut la République, sauf ratification par le peuple, qui sera immédiatement consulté. […] La nation va être rendue à elle-même. […] Vous allez organiser la démocratie ».

La crise de 1848 est multiforme. Sur le plan économique, le pays fait face à une récession et à un chômage massif. Socialement, les tensions entre classes sont exacerbées. Louis Blanc, socialiste influent de l’époque, prône la création d’ateliers nationaux pour lutter contre le chômage. Il affirme :

« La société ne saurait vivre que par l’inégalité des aptitudes et la diversité des fonctions ; mais des aptitudes supérieures ne doivent pas conférer de plus grands droits ; elles imposent de plus grands devoirs ».

Cependant, la fermeture des ateliers nationaux en juin 1848 provoque une insurrection ouvrière violemment réprimée. Cette « semaine sanglante » marque un tournant conservateur de la République. Divisée, la gauche perd la première élection présidentielle de notre histoire remportée par le neveu de Napoléon Ier : Louis-Napoléon Bonaparte. Ce dernier, après s’être présenté comme le sauveur qui rétablira l’Ordre, se maintient au pouvoir par un coup d’État qui signera la mort de la jeune République et l’avènement du Second Empire.

Malgré ces turbulences, qui lui seront fatales, la Deuxième République instaure des réformes cruciales. Le suffrage universel est instauré. L’esclavage est aboli avec Victor Schœlcher, sous-secrétaire d’État aux Colonies, qui fait adopter le décret le 27 avril 1848, proclamant :

« La République n’entend plus faire de distinction dans la famille humaine. Elle ne croit pas qu’il suffise, pour se glorifier d’être un peuple libre, de passer sous silence tout un ordre de faits qui répugnent à son principe. »

De soubresauts en tempêtes

Autre temps, autre contexte mais (faut-il le rappeler ?) notre République, cinquième du nom, est elle-même née d’agitations populaires et de recours à l’homme providentiel (Girardet, 1986)[3]. En 1958, la France traverse une nouvelle crise majeure : la Quatrième République, née après la Seconde Guerre Mondiale, est au bord de l’effondrement, minée par l’instabilité gouvernementale et la guerre d’Algérie. Le 13 mai 1958, face à la menace d’un coup d’État militaire à Alger, le président René Coty fait appel au général de Gaulle comme « au plus illustre des Français ».

De Gaulle propose une refonte constitutionnelle pour sortir de la crise. Dans son discours du 4 septembre 1958, place de la République, il explique sa vision critique du système des partis :

« À force d’inconsistance et d’instabilité et quelles que puissent être les intentions, souvent la valeur des hommes, le régime se trouve privé de l’autorité intérieure et de l’assurance extérieure sans lesquelles il ne pouvait agir. Il était inévitable que la paralysie de l’État amenât une grave crise nationale et qu’aussitôt la République fût menacée d’effondrement.»

La nouvelle Constitution, adoptée par référendum le 28 septembre 1958, instaure un régime semi-présidentiel, renforçant considérablement les pouvoirs de l’exécutif. Michel Debré, principal architecte de la Constitution, justifie ce choix lors de son discours devant le Conseil d’État le 27 août 1958 :

« L’objet de la réforme constitutionnelle est donc clair. Il est d’abord, et avant tout, d’essayer de reconstruire un pouvoir sans lequel il n’est ni État, ni démocratie, c’est-à-dire, en ce qui nous concerne, ni France, ni République. »

La crise algérienne continue cependant de peser sur la jeune Ve République. De Gaulle doit faire face à l’opposition des partisans de l’Algérie française. En avril 1961, lors du putsch des généraux à Alger, il s’adresse à la nation en uniforme, affirmant l’autorité de l’État :

« Un pouvoir insurrectionnel s’est établi en Algérie par un pronunciamiento militaire. […] Au nom de la France, j’ordonne que tous les moyens, je dis tous les moyens, soient employés partout pour barrer la route à ces hommes-là, en attendant de les réduire. »

De Gaulle est obligé de recourir à l’article 16 de la Constitution qui lui donne les pleins pouvoirs. Nous rappellerons ici que, la présence de cet article dans la Constitution s’explique par la mémoire constitutionnelle et, en particulier, par le souvenir de la « crise épouvantable » de 1940 où « il n’y avait plus moyen d’obtenir, dans les circonstances où l’on était, un fonctionnement régulier des pouvoirs de la République » (Charles de Gaulle).

Un article 16 dont le souvenir a été évoqué récemment, dans la presse nationale, comme une hypothèse présidentielle en cas de crise parlementaire et d’impossibilité à former un gouvernement après le 7 juillet 2024.

Dans le contexte de 1961, la fermeté du Président de la République a permis de surmonter la crise algérienne et de préserver les institutions de la nouvelle République.

Et maintenant ?

La cinquième République a donc surmonté bien des crises, elle a d’ailleurs été conçue dans cet objectif. Avec succès, elle a permis tout au long de ses 66 ans d’existence de répondre aux multiples attaques anti-démocratiques, mais elle avait été conçue dans un contexte bipolaire et prédictif car structuré. Ce qui n’est plus aujourd’hui le cas.

Devenu multipolaire et de plus en plus aléatoire avec des soubresauts venant de tous les horizons (blocage par les gilets jaunes, blocage par les agriculteurs…) et répétés, notre société déstructurée est devenue complexe et imprévisible.

De surcroit, en ces moments de gros temps et de vents contraires, plus que jamais faisons plus confiance à nos Institutions solides et immuables qu’à celles et ceux qui « sautant sur leurs chaises tel qu’un cabri » (de Gaulle, 1965)[4] ne sont que dans la gesticulation, « n’aboutissant à rien et ne signifiant rien » …

Lamartine et De Gaulle apparaissent tous les deux bien comme des repères et des Lumières à relire et à considérer pour ne pas se perdre dans les méandres des eaux boueuses et de ses tourbillons périlleux.

 

Dr Bertrand Augé,

Docteur en Histoire, Professeur éklore-ed School of Management

 

Dr Frédéric Dosquet,

Docteur en Sciences de Gestion, directeur de thèses (Hdr),

Professeur éklore-ed School of Management,

Auteur de Marketing et communication politique, EMS, 3eme édition.

 

 

[1] Lamartine (1820), « poème l’Homme », Méditations poétiques, Gallimard, NRF, réédition.

[2] Marx (1852), Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, Flammarion, GF, réédition.

[3] Girardet, R. (1986), Mythes et mythologies politiques, Le Seuil.

[4] De Gaulle (1965), entretien avec Michel Droit.

Bertrand Augé

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