Les territoires maritimes de la France font de l’hexagone le 5e territoire mondial. Cette réalité est mal connue, non seulement de nos compatriotes mais aussi de nos dirigeants, ce qui est plus surprenant. Il se trouve en effet peu de responsables politiques capables de citer et de situer les départements et collectivités françaises d’outre-mer, ni de dresser la liste de nos voisins par ordre d’importance. C’est pourtant là une donnée essentielle pour prendre la mesure de la puissance française et plus encore de son potentiel pour les années à venir.
Commençons d’abord par tordre le cou à ce qu’on continue d’enseigner dans nos écoles, à savoir une France dont la superficie serait de 550 000 km². C’est plus que réducteur car cela revient à oublier les départements et territoires ultra-marins qui conduisent à réévaluer le chiffre à 670 000 km², sans prendre en compte bien entendu la partition française de l’Antarctique d’une superficie de 470 000 km².
Cette superficie terrestre, corrigée à 670 000 km², situe la France autour du 41e rang mondial, les huit premières places étant occupées respectivement par la Russie (1,7 M km²), le Canada (9,98), les États-Unis (9,63), la Chine (9,6), le Brésil (8,5), l’Australie (7,2), l’Inde (3,3) et l’Argentine (2,8).
Mais il importe désormais tout autant, sinon plus, de posséder des espaces maritimes, ce que l’on appelle les zones économiques exclusives.
En effet, la souveraineté des États dans le domaine maritime est régie par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM), entrée en vigueur en 1994 et ratifiée par la France en 1996. Cette véritable législation de la mer distingue plusieurs catégories de régimes juridiques maritimes selon le critère de l’éloignement des côtes :
- Les eaux intérieures (en deçà de la “ligne de base”, c’est-à-dire la limite des zones toujours couvertes par la mer quelle que soit la marée). La souveraineté de l’État y est totale.
- Les eaux territoriales qui sont comprises entre la ligne de base et une distance maximale au large de 12 milles marins (22,22 km). L’État côtier est alors seul bénéficiaire de l’exploitation du sous-sol, des fonds marins et des eaux surjacentes (avec ses ressources halieutiques) de cette zone. Les navires étrangers y disposent d’un “droit de passage inoffensif” mais qui peut être suspendu provisoirement par l’État souverain pour des raisons de sécurité intérieure.
- La “zone contiguë » prolonge de 12 milles supplémentaires les eaux territoriales. Il s’agit en quelque sorte d’une zone tampon, où l’État souverain peut effectuer légalement des contrôles afin de réprimer “les infractions à ses lois et règlements douaniers, fiscaux, sanitaires ou d’immigration sur son territoire ou dans sa mer territoriale”.
Au-delà des 24 milles (44,45 km) au large des côtes nationales et jusqu’à un maximum de 200 milles (370 km) à partir des lignes de base entre en vigueur le régime de la zone économique exclusive (ZEE). L’État côtier dispose de “droits souverains aux fins d’exploration et d’exploitation, de conservation et de gestion des ressources naturelles, des eaux surjacentes aux fonds marins, des fonds marins et de leur sous-sol”. L’État côtier peut donc réglementer l’activité de pêche, notamment fixer le volume admissible des captures. Chaque État côtier peut décider de créer ou non une ZEE. Il peut alors en fixer arbitrairement la largeur dans la limite des 200 milles comptés à partir de la ligne de base, mais la plupart des États ont opté pour une limite extérieure maximale fixée à 200 milles.
Ce rappel de la législation internationale s’appliquant au domaine maritime n’est pas neutre, car il révèle tout l’intérêt pour un pays de posséder de tels territoires, beaucoup plus riches souvent que leurs surfaces et sous-sols terrestres.
Or nous avons déjà fait observer que la France avait la chance de posséder une immense zone économique exclusive et cela sur plusieurs océans et mers du monde.
Il n’est pas inutile d’inventorier qui sont ces puissances maritimes. On trouve dans l’ordre : la France (11,6 M km² dont 0,550 récemment attribués sans droit sur les eaux surjacentes), les États-Unis (11,3), l’Australie (8,1), la Russie (7,6), le Canada (5,6), le Japon (4,5), la Nouvelle-Zélande (4,1) et le Royaume-Uni (3,97).
La France : le cinquième territoire mondiale
Dès lors, si l’on veut bien comparer les superficies totales des principaux États de la planète (superficie terrestre + superficie maritime), on arrive au classement suivant, qui ne manque pas de surprendre : 1. la Russie (24,6 M km²) ; 2. les États-Unis (20,9) ; 3. l’Australie (15,8) ; 4. le Canada (15,6) ; 5. le Brésil (12,2) et la France (12,2 M km², dont 0,9 en Europe soit 7,4 % !) ; 7. la Chine (10,5) ; 8. l’Inde (5,6).
On voit ainsi de manière éclatante qu’en prenant en compte notre territoire maritime et l’abondance des richesses qu’il renferme, on change de catégorie et on retrouve la cour des grands !
Mais ce qui est encore plus intéressant, c’est de constater qu’à la différence de tous les autres grands pays qui nous précèdent, nous sommes le seul à être présent de manière aussi répartie sur quatre continents. En termes de gestion politique et administrative, c’est évidemment un lourd handicap, mais que de perspectives cela nous ouvre si on a l’ambition d’en faire un atout et la base d’un grand projet national.
Une caractéristique plus qu’anecdotique de cette omniprésence de la France sur nos mappemondes concerne les fuseaux horaires. Il faut en effet savoir que chaque jour qui passe dans le monde commence en France – à Wallis et Futuna – et finit en France – en Polynésie – soit un décalage de 23 heures ! Afin que cela soit enfin mieux connu de tous les Français, il serait opportun que le président de la République se rende à l’occasion d’un prochain changement d’année à Mata-Utu, chef-lieu de Wallis, pour y organiser une belle fête du nouvel an retransmise en mondovision – donc avant celle des Australiens – et se dirige ensuite d’un coup d’aile vers Papeete en Polynésie pour y finir l’année précédente et y célébrer une seconde fois la nouvelle année, vingt-trois heures après l’avoir fait à Mata-Utu.
Il est aussi une autre manière de comprendre la véritable dimension du territoire français et son exceptionnelle diversité en s’intéressant à nos voisins car cela réserve également bien des surprises.
Si l’on met de côté notre frontière terrestre avec l’Australie – évaluée à 5 150 km – compte-tenu du caractère particulier de cette partition de l’Antarctique, on dénombre néanmoins douze pays avec lesquels nous partageons une frontière terrestre.
Et la surprise est dans l’importance respective de ces frontières car dans un ordre décroissant on retrouve respectivement : le Brésil, notre premier voisin avec 730 km de frontière, puis l’Espagne (669 km), la Belgique (620 km), la Suisse (572 km), le Suriname (520 km), l’Italie (515 km), l’Allemagne (450 km), le Luxembourg (73 km), Andorre (57 km), les Pays-Bas – dans l’île Saint-Martin – (14 km), Monaco (4,5 km) et… le Royaume-Uni (0,05 km).
Cette récente frontière avec nos voisins anglais est insolite car elle se situe au milieu du tunnel sous la Manche ! Elle a été officiellement créée et reconnue par les deux pays lors de la signature du traité de Cantorbéry le 12 février 1986 par la reine Élisabeth II et le président François Mitterrand.
Complétons cette énumération en précisant que la France est le pays du monde qui compte le plus de voisins. On en dénombre vingt-huit si l’on considère l’ensemble de nos frontières terrestres et maritimes.
Cela implique une nécessaire révision de notre diplomatie afin de mieux prendre en considération la dimension planétaire de la République française, véritable empire au sens littéral du terme.
Un choix qui engage la place de la France dans le concert des nations
Et en effet, deux écoles s’affrontent. Celle du “métropolicentrisme », qui entend réduire la France au seul Hexagone et celle qui veut au contraire considérer pleinement sa dimension planétaire et océanique.
C’est évidemment là un choix essentiel pour l’avenir de la France et pour la place qu’elle entend occuper dans le concert des nations.
Évidemment, les arguments ne manquent pas pour souhaiter s’en tenir à notre dimension hexagonale et appeler à un détachement progressif de nos collectivités ultra-marines. On aura compris que ce n’est pas notre option car la vocation de la France au cours de son histoire n’est pas le repli sur elle-même. Les conflits qui l’ont meurtrie au cours du siècle précédent ont démontré l’importance pour son salut et sa survie de pouvoir compter sur des territoires situés hors de l’Hexagone. Mais surtout, la dimension maritime de la France lui offre une chance historique de recouvrer sa grandeur et de se remobiliser autour d’un vrai et beau projet, notre “nouvelle frontière ».
Les défis auxquels est confrontée la population mondiale, appelée à compter près de dix milliards d’individus à l’horizon 2050, peuvent en effet trouver leur réponse dans l’exploitation maîtrisée des océans.
On sait que la question de la pénurie de l’eau peut être notamment résolue par la multiplication d’unités de dessalement de l’eau de mer, une technique contrôlée principalement par deux champions français : Veolia Environnement et Suez Degrémont.
Parallèlement, l’autre problème qui est devant nous, à savoir comment nourrir bientôt dix milliards d’êtres humains, suppose d’accélérer d’une part le développement de l’aquaculture et d’autre part la transformation des algues comme compléments nutritifs. Là encore, on sait nos chercheurs et nos industriels très engagés sur ces enjeux, à l’instar du Centre d’étude et de valorisation des algues créé en 1982 à Pleubian (Côtes-d’Armor) et devenu le premier centre européen de recherche sur les algues. En marge de ce que les algues peuvent apporter comme solution au problème de notre alimentation, elles suscitent aussi d’énormes espoirs dans le domaine de la santé. Non seulement, les algues peuvent constituer des pansements, se substituer à des pesticides ou entrer dans la composition de crèmes antirides, mais les biotechnologies marines ouvrent des horizons nouveaux pour lutter contre le cancer ou accélérer les cicatrisations…
On va nourrir les Chinois
On peut raisonnablement penser que la mer a le potentiel pour nourrir les milliards d’habitants de la planète. Seulement cela se prépare et doit aussi être encadré car on risque dans le même temps la pénurie de certaines espèces et donc celle de nos ressources halieutiques.
Cette raréfaction des ressources halieutiques a conduit à instaurer des quotas de pêche et a favorisé le développement de l’aquaculture dans de nombreux pays. Si celle-ci a rencontré quelques obstacles en métropole, des perspectives intéressantes prennent forme en Outre-mer.
En plein océan Indien à Mayotte, l’association Aquamay a engagé la promotion et le développement des activités de culture marine. Ce développement prend appui sur l’élevage de poissons en cage dans le lagon. Avec une production de près de 200 tonnes, dont plus de 90 % sont exportés à partir du port de Longoni, Mayotte est encore le premier producteur de poisson d’aquaculture de tout l’outre-mer français, avec notamment l’ombrine subtropicale, une espèce méconnue en métropole au même titre que la légine.
Mais cette première place a de fortes chances d’être bientôt prise par la Polynésie qui travaille à un partenariat de grande ampleur avec la Chine pour un projet qui sera situé plus particulièrement aux îles Tuamotu.
Les territoires maritimes : un rôle majeur pour la croissance
Et puis il y a cet énorme volet de l’exploitation des ressources minérales et fossiles qui mobilise légitimement toute la planète car il en va de la croissance future de nos économies et de la préservation de notre environnement.
Dans ce domaine, c’est peu de dire que la France a un rôle essentiel à jouer et des responsabilités particulières à assumer, qui tiennent autant à son positionnement géographique sans équivalent qu’à la qualité de ses industriels qui dominent le secteur de l’océanographie dans toutes ses composantes.
On a vu que notre pays possédait tout à fait les moyens de ses ambitions ou pouvait aisément les mobiliser. C’est vrai pour les moyens humains comme pour les moyens financiers.
Ce sont ces nouveaux moyens qui permettront notamment d’investir massivement dans notre marine et dans un nouveau programme de développement de nos départements et collectivités d’outre-mer invités à jouer un rôle majeur pour notre croissance nationale.
Une puissance civile et militaire
On comprend que ce grand projet pour la France devra obligatoirement s’accompagner d’une forte montée en puissance de notre Marine nationale au cours des prochaines décennies afin d’être en cohérence avec la réalité géographique de notre territoire, maritime pour 94 % de sa superficie !
La France est un des rares États au monde riverain de trois océans (Atlantique, Pacifique et Indien) et il est donc indispensable de faire respecter cette souveraineté en protégeant nos ressources, pour des raisons politiques, économiques et environnementales, mais indispensable aussi de contribuer à garantir la liberté de circulation sur les mers dont on sait combien elle est aujourd’hui menacée. En outre, la configuration en archipels de plusieurs de nos territoires ultra-marins appelle une présence à l’évidence renforcée de navires modernes et performants, notamment pour les missions civiles.
Heureusement – car ce n’était pas dans notre culture – notre Marine nationale a pu se maintenir dans le club restreint des marines les plus puissantes du monde et elle dispose d’un effectif de près de 40 000 civils et militaires à son service. Ses interventions prennent appui sur quatre grandes composantes, la plus importante étant la Force d’action navale qui dispose de 12 000 hommes et de 75 bâtiments de combat et de soutien dont le Charles de Gaulle. En font aussi partie les frégates, le groupe amphibie, les bâtiments de guerre des mines, les bâtiments de souveraineté (dédiés à l’action de l’État en mer) et de soutien (ravitailleurs), mais aussi ceux du SHOM (service hydrographique et océanographique de la marine).
Les forces sous-marines comprennent elles-mêmes d’une part les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins destinés à la dissuasion nucléaire et d’autre part les six sous-marins nucléaires d’attaque qui participent aux opérations de prévention, de projection et de protection.
La troisième composante est l’aéronautique navale forte d’environ 200 appareils dont les Rafale et les Super-étendard ainsi que les Hawkeye pour la surveillance aérienne. De leur côté, les Falcon 50 M en métropole et les Falcon 200 basés outre-mer sont chargés de surveiller nos zones économiques contre tous les trafics et ils contribuent à la permanence du sauvetage en mer.
Enfin, les groupements et compagnies de fusiliers marins et de commandos sont plus particulièrement affectés à la protection des sites sensibles de la Marine, notamment les arsenaux et les dépôts de munitions.
Avec la Grande-Bretagne, la France est l’un des deux seuls États membres de l’Union européenne à disposer d’une marine militaire à vocation mondiale, c’est-à-dire capable d’être présente sur toutes les mers du monde et de déployer l’arme de dissuasion nucléaire à partir de ses sous-marins ou de ses avions embarqués sur le porte-avions. Mais grâce à son domaine maritime planétaire et à ses ports d’outre-mer, la France est la seule puissance à pouvoir faire escale sur son territoire national réparti sur trois océans.
Malgré tous ces moyens considérables dont nous disposons, il faut admettre qu’ils ne sont pas à la hauteur d’un espace et d’une problématique qui nous sont propres. Les équipements ne sont pas en nombre suffisant, leur maintien en capacité opérationnelle coûte cher et nous accumulons du retard du fait notamment de la crise budgétaire. Il faut donc oser élaborer une politique maritime ambitieuse à la hauteur de la puissance maritime que la France a en quelque sorte fini par devenir bien malgré elle.
Tant pour ce qui concerne nos missions de défense que celles relevant du civil et du service public, il faut réfléchir à de nouveaux moyens de financement de type partenariat public-privé et à des coopérations nouvelles avec nos alliés et nos voisins, à commencer par la Grande-Bretagne et l’Allemagne.
Il existe à cet égard des précédents, à l’exemple de l’Osiris, basé à La Réunion et chargé notamment de surveiller les ressources halieutiques françaises dans nos espaces maritimes de l’océan Indien et de l’océan Austral qui contribuent fortement à l’économie locale. Ce navire bénéficie en effet d’un partenariat public-privé qui réunit les armements à la légine, l’État et l’administration des Taaf.
Se fixer pour objectif de retrouver toute notre place à l’horizon 2050 suppose donc de conserver notre rang de puissance militaire et surtout de faire le choix stratégique de privilégier notre Marine pour être en cohérence avec le projet politique et économique d’une France des quatre continents.
Le défi océanique
Pour y parvenir, il appartient à l’État de donner l’impulsion et de mobiliser tous les moyens qui vont permettre de relever ce défi océanique.
Sans qu’il s’agisse là de l’élément déterminant, rappelons qu’il faut restructurer quelque peu notre administration centrale pour que tout ce qui touche à la gestion de notre domaine maritime soit concentré sous l’autorité directe du Premier ministre en renforçant sensiblement les prérogatives du Secrétariat général de la Mer. Cela peut aussi passer par un grand ministère de la Mer et de l’Outre-mer, mais la réussite des grands projets français a clairement montré que ce n’était pas la condition indispensable. En revanche, cette structure – Secrétariat général, Mission interministérielle ou Commissariat – devra avoir pleine autorité sur les départements ministériels concernés par le domaine des océans et par leur exploitation : Outre-mer, Recherche, Industrie, Affaires étrangères, Défense, Éducation, Formation professionnelle, Urbanisme et logement, Développement durable, Aménagement du territoire, Agriculture et pêche, Tourisme…
C’est cette structure, pilotée par l’Élysée et Matignon, qui doit avoir pour mission de mettre en œuvre le projet national et de veiller à la bonne exécution du plan mer. On ne saurait négliger non plus le rôle utile qui pourrait être dévolu à cet effet au Conseil Économique Social et Environnemental, une fois sa composition élargie à des représentants de la jeunesse d’une part et du monde de la presse d’autre part.
On imagine l’aventure, non seulement passionnante, mais plus encore utile aux intérêts permanents de la France et à sa prospérité. Résoudre la question de la pénurie de l’eau, contribuer à nourrir la planète, participer à de nouvelles avancées dans le domaine de la santé, protéger la biodiversité, développer de nouvelles énergies, sont autant de responsabilités et de perspectives offertes à notre pays par la singularité de son territoire et l’expertise de ses chercheurs et de ses industriels.
Mais pour parvenir à nos fins, il faut s’en donner les moyens. Souvenons-nous de ce qui avait été entrepris pour développer une industrie aérospatiale digne de ce nom capable de rivaliser avec les concurrents américains et soviétiques. La France avait alors initié, avec des partenaires européens, une Agence spatiale injectant d’importants moyens pour la recherche tandis que la structure Ariane Espace constituait la sphère marchande du projet.
Dans le domaine maritime, nous avons déjà la chance de posséder la structure adéquate avec l’Ifremer.
Le Général de Gaulle avait bien pressenti l’importance qu’aura l’espace maritime lorsqu’il déclarait : “L’activité des hommes se tournera de plus en plus vers l’exploitation de la mer. Et, naturellement, les ambitions des États chercheront à dominer la mer pour en contrôler les ressources”.
Il n’est donc pas surprenant qu’en 1967 il décide la création du CNEXO (Centre national pour l’exploitation des océans) qui en 1982, suite à la fusion avec l’ISTPM (Institut scientifique et technique des pêches maritimes), donnera naissance à l’Ifremer, organisme qui va rapidement s’imposer comme la référence mondiale en matière de connaissance et d’exploitation des océans.
Compte-tenu du champ de compétences de l’Ifremer et de ses liens étroits avec tous les acteurs du maritime, il serait opportun de lui confier des missions élargies, mais surtout de le doter de nouveaux moyens d’intervention.
On mesure bien à quel point notre politique maritime mérite un traitement tout particulier et une mobilisation sans précédent. Si la réussite est au bout, c’est la France qui retrouve sa place de puissance majeure au bénéfice de la communauté internationale. Nous avons vu qu’elle en a parfaitement les moyens.
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Xavier Louy, PDG de XLco
Xavier Louy est l’auteur de “Parions France !”, Cherche Midi.