Le contexte
Depuis les années 50, l’espace sahélien est marqué par la sécheresse, la désertification, le surpâturage, la surexploitation des ressources végétales par les hommes et le bétail. Intensifié par des perturbations significatives du cycle climatique, le processus de désertification menace aujourd’hui de s’accélérer, faisant peser d’importants risques pour la biodiversité locale, comme pour ses populations humaines. Et pourtant, en dépit de ces nombreux défis, cette fragile zone est aussi le théâtre d’une expérimentation aussi ambitieuse que prometteuse : le projet de Grande Muraille verte.
Lancée en 2007 par les pays du Sahel, cette vaste opération de reforestation traverse le continent africain d’ouest en est sur 7 600 kilomètres, de Dakar à Djibouti. Son objectif est double : restaurer l’écosystème sahélien pour freiner le réchauffement climatique, tout en luttant contre la pauvreté des populations locales en leur offrant des ressources diversifiées. La Grande Muraille Verte (GMV) atteste ainsi du potentiel considérable des solutions fondées sur la nature (SFN) face à certains des grands enjeux auxquels font face nos sociétés. Elle souligne également combien l’association étroite des populations locales au projet est essentielle à son succès.
Les premières plantations ont ainsi eu lieu au Sénégal en 2008 dans le Sahel sénégalais sur la commune de Téssékéré qui demeure à ce jour la vitrine la plus avancée du projet. L’agence sénégalaise de la Grande Muraille Verte a reboisé depuis cette date 65 000 hectares, dont plus de 18 000 mis en défens, afin de les protéger du nombreux bétail présent sur le parcours. Prendre en compte les conditions climatiques et connaissances locales est essentiel : le projet privilégie ainsi des espèces ligneuses plantées capables de supporter un stress hydrique élevé (200 à 400 mm d’eau sont néanmoins nécessaires pour leur survie) – et notamment des espèces principales comme l’Acacia senegal (L.) Willd (Fabaceae-Mimosoideae), Acacia seyal Delile (Fabaceae-Mimosoideae), Balanites aegyptiaca (L.) Delile (Zygophyllaceae), Ziziphus mauritiana Lam. (Rhamnaceae)… Outre leur capacité d’adaptation à la sécheresse, ces espèces sont bien connues des populations locales qui les utilisent quotidiennement (alimentation humaine et bétail, santé, énergie, outillage…).
Ces actions de reforestation – lesquelles suscitaient initialement une forte réticence voire une opposition de la part des familles d’éleveurs peul – ont été accompagnées de la création de 12 jardins polyvalents permettant de reconstituer les territoires en association avec les populations locales. Couvrant plus de 60 ha, ces derniers ont ainsi permis la création de 1100 emplois locaux en plus des jardins polyvalents où plus de 2000 femmes travaillaient en alternance, à la réintroduction d’espèces animales, à l’aménagement de 12 pépinières qui ont produit 25 millions de plants à ce jour, ainsi qu’à l’ouverture et l’entretien de 4 000 km de pare-feu. Gérés par des coopératives féminines, ces jardins ont contribué, avant leur fermeture provisoire, également à limiter les transhumances vectrices de déforestation, et participent à l’amélioration de la scolarisation des enfants. Les éleveurs initialement hostiles à la fois à la mise en défens et aux jardins polyvalents, ont réévalué leur position initiale : les parcelles mise en défens leur fournissent une réserve fourragère et les jardins polyvalents trouvent grâce à leurs yeux puisqu’ils souhaitent un accroissement significatif de leur surface. Si les jardins sont aujourd’hui à l’arrêt c’est pour être transformé en ferme coopérative agricole passant de 5ha à 20ha.
La sous-région étant en proie à de nombreux conflits, l’avancement du projet est très en retard dans les autres pays sahéliens. Onze pays sont impliqués (Mauritanie, Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger, Nigeria, Tchad, Soudan, Éthiopie, Érythrée, Djibouti) dans ce projet mais les conditions géopolitiques actuelles ne permettent pas de développer le reboisement dans les nombreuses zones de conflits.
Toutefois, les premiers résultats obtenus par le Sénégal sont très encourageants, et pourraient inspirer ses voisins une fois le contexte géopolitique devenu plus propice.
En 2021, le One Planet Summit s’est engagé à soutenir ce projet, en incitant les investissements dans les petites entreprises et les marchés locaux, et en promettant une aide pour la restauration des terres et une gestion durable des écosystèmes. Les agences africaines de la Grande Muraille Verte doivent répondre à cet effort financier en préservant la biodiversité de la région, tout en améliorant les conditions de vie des populations en termes de sécurité alimentaire et de bien-être.
Le rôle des scientifiques
Pour faire progresser ce grand projet avec efficacité, une recherche scientifique interdisciplinaire et collaborative est également indispensable. Le CNRS s’est ainsi associé à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar dès 2009 pour mettre en place un Observatoire scientifique de la Grande Muraille Verte, intitulé « Observatoire Hommes/Milieu international Téssékéré »[1]. En permettant d’associer chercheurs, agence nationale de reboisement (ANSGMV) et populations locales, cette collaboration peut être le fer de lance qui permettra l’accélération de la mise en place de la Grande Muraille Verte.
Les travaux des chercheurs se poursuivent sur des plans à la fois théoriques et appliqués en impliquant les populations locales : écologie végétale et animale, pédologie, santé des populations, usage de l’eau… mais aussi, les produits forestiers et leurs potentialités sur les plans alimentaires, cosmétiques, ou médicinaux en offrant des protections sanitaires face aux pathologies transmissibles ou chroniques (écologie de la santé).
Les résultats des recherches sont partagés et font l’objet de réunions régulières de restitution auprès des populations locales qui favorisent leur sensibilisation aux bénéfices de la reforestation.
Ce dispositif commun entre la recherche française et la recherche africaine fonctionne très bien et témoigne d’un paysage de la coopération internationale Sud-Nord en plein renouvellement. Depuis 2010, l’OHMi Téssékéré a publié plus de cent cinquante articles dans des revues scientifiques internationales et a permis la production de nombreuses thèses universitaires de recherche. Cette recherche, initialement opérée dans l’espace sahélien sénégalais, implique à présent des chercheurs du Burkina Faso et demain ceux du Tchad et d’Éthiopie, collaboration concrétisée par la mise en place d’un « International research network » intitulé « Science et Grande Muraille verte » par le CNRS et l’UCAD va permettre d’impliquer dans le processus de recherche de nouveaux chercheurs, ainsi que les agences nationales du Sénégal, du Burkina Faso, du Tchad, du Niger et d’Éthiopie dans un premier temps.
Un des nombreux objectifs visés dans cette nouvelle forme de collaboration sera de fournir des services d’information permettant une prise de décision basée sur une meilleure connaissance de l’extrême variabilité des fortes précipitations dans la zone sahélienne, ainsi que de leur impact sur les écosystèmes sahéliens ou sur la santé des populations.
En associant pleinement les populations locales au projet et en permettant l’expérimentation de nouvelles formes de collaboration, la Grande Muraille Verte se révèle en somme le creuset d’une solution fondée sur la nature porteuse de résilience climatique et sanitaire : elle constitue un véritable laboratoire interdisciplinaire à ciel ouvert. Si la région du Sahel compte indéniablement parmi les plus vulnérables face au changement climatique et à l’érosion de la biodiversité, elle pourrait ainsi bien se révéler également une source d’inspiration importante pour d’autres zones géographiques face à ces défis partagés.
L’Institut Balanitès
L’Institut Balanites[2] a vu le jour courant 2022 à la demande du réseau international d’intervenants scientifiques qui s’est constitué depuis 2020 dans la mouvance du projet de Grande Muraille verte. Cette création répond à un besoin essentiel d’échanges et de partage des connaissances. L’Institut a depuis organisé son projet et l’a complété en favorisant les contributions individuelles et du monde économique et social par une reconnaissance d’intérêt général permettant la défiscalisation des dons.
Ces 3 dernières années ont été riches en échanges tant scientifiques que stratégiques et méthodologiques. La communauté de l’Institut s’est ainsi formée et forgée durant cette période particulière de pandémie. Lors de trois universités d’été qui se sont tenues en France, à La Rochelle et à Poitiers à l’initiative de l’Espace Mendès France, les échanges ont mis en évidence le potentiel de développement d’une coopération renouvelée et revisitée entre les acteurs investis sur le parcours de la Grande Muraille Verte et les ressources scientifiques et techniques en France.
Le monde de la recherche et des praticiens engagés dans le projet panafricain de reforestation a réitéré son besoin et sa demande d’un lien fort avec les compétences situées dans nos institutions scientifiques.
La mobilisation de compétences scientifiques doit s’accompagner d’une volonté affirmée de diffusion des résultats, des méthodes et des problématiques. Cette démarche est essentielle pour conforter le fait indéniable de la place centrale des sciences dans le processus de développement et de pérennisation des avancées sur le parcours de la Grande Muraille verte. Cet impératif de diffusion vaut également pour la mobilisation des compétences locales, là où se développe le projet et de l’opinion publique. Les liens avec la formation et avec le monde de l’éducation constituent une autre orientation qui doit s’effectuer en partenariat avec les structures existantes.
Un projet Triennal
L’institut a ainsi bâti un projet triennal élaboré à partir d’une quinzaine d’années de pratiques de recherche. Ce projet s’appuie sur trois axes complémentaires. Bâtir une nouvelle notoriété des réalisations scientifiques portant sur la grande Muraille verte en l’inscrivant dans un nouveau plan-média ; renforcer les coopérations scientifiques en se dotant d’un nouvel espace expérimental sous forme de 2 parcelles destinées à la recherche et la formation ; approfondir la valorisation économique et sociale autour de la ressource en eau et en énergie et en favorisant des projets locaux de transformation des produits forestiers locaux dans le domaine de l’alimentation, la cosmétique et la pharmacopée.
Pour 2024 et 2025, un important programme scientifique est prévu. Il se déroulera sous forme de journées scientifiques thématiques afin d’avoir plus de souplesse et de réactivité sur les enjeux actuels de la Grande Muraille Verte dans un contexte géopolitique très instable. Il est délibérément pluridisciplinaire favorisant la mobilisation de contributions issues du monde de la recherche dans sa plus large acception en y adjoignant des réflexions sur les problématiques du numériques et ses avancées (Data, IA, imagerie) comme des approches inscrites dans des préoccupations d’ingénierie (l’eau et l’énergie, en particulier).
Un programme scientifique pluriannuel, une diffusion des informations au plan international
Le programme de soutien à la recherche scientifique décline les contributions du réseau sous forme de journées thématiques, d’ateliers technologiques et de rendez-vous prospectifs. Huit temps forts sont ainsi envisagés pour 2024 et 2025, chacun se tenant dans des lieux différents, toujours en mobilisant les acteurs locaux tant sur le plan de la recherche que celui de la valorisation et du développement économique et social. Il a été conçu pour couvrir l’ensemble des problématiques tant avérées qu’émergentes en termes scientifiques et technologiques. Le caractère pluridisciplinaire et sociétal oblige l’ensemble de la communauté à des approches respectueuses de cette particularité et à un dialogue de société plus que jamais essentiel. Les thématiques scientifiques autour de la Grande Muraille verte sahélienne sont : Data et IA, Biodiversité, Séquestration du carbone, dialogue des forêts, écologie de la santé (démarche one health), énergies renouvelables, ressources alimentaires anciennes et nouvelles, hydrologie sahélienne.
Ces temps forts bénéficient systématiquement de la mobilisation d’une équipe média, son/image et animation sur les réseaux sociaux (itw, podcasts…).
Les publics mobilisés pour ces temps forts (en présentiel et distanciel) sont invités avec la volonté de favoriser le dialogue entre la recherche – dans une vision la plus transdisciplinaire possible – et le monde de la valorisation[3]. Sont également invités les écoles doctorales et les étudiants engagés dans des cursus en lien avec les thématiques traitées, les écoles d’ingénieurs sont largement sollicitées tous comme le réseau des IUT.
Chaque évènement se déroule en présence d’une cinquantaine d’auditeurs en présentiel et d’un large réseau – principalement africains – participant à distance.
Cette démarche doit permettre de susciter les échanges dans un réseau de contributeurs essentiellement francophone et la mise en place d’une Open University dédiée à la grande Muraille verte.
Un soutien fort aux actions de recherche : les parcelles expérimentales de reboisement
Lancée en juin 2023, l’idée de parcelle expérimentale n’est pas nouvelle sur la Grande Muraille verte. Une première mise en œuvre en 2018 avait été rendue difficile pour des raisons opérationnelles mais demeure plus que jamais nécessaire pour l’évaluation des premières années de replantation débutées en 2008. Ces données sont indispensables pour adapter et optimiser les conditions de replantation, mais également pour approfondir la construction des liens scientifiques entre chercheurs autour d’une pratique concrète de la pluridisciplinarité.
Les publications scientifiques de ces 10 dernières années donnent désormais une base identifiée, solide et susceptible d’un partage avec les acteurs présents sur le terrain. Ce projet de parcelles devient donc le support d’une nouvelle approche de la diffusion des résultats scientifiques dans la communauté de chercheurs mais également, et surtout, auprès des populations locales dans le cadre d’un processus de restitution et de formation.
Les parcelles, dont la localisation précise reste à définir, seront situées sur le parcours sénégalais de la Grande Muraille verte dans la partie occidentale de celui-ci. Elles devront bénéficier d’une mise en défend, l’absence de celle-ci ayant été une des lacunes des projets précédents. Le projet 2024 / 2026 intègre également une composante au Tchad sur le site du jardin de la Grande Muraille verte qui valorise des espèces locales dans le cadre d’un espace de maraîchage doté d’un espace de formation.
Les éléments de positionnement du projet ont été définis dans une note de l’Agence sénégalaise de la GMV reprenant les éléments de développement des plantations, des espèces retenues, de la méthodologie de suivi, du coût financier de l’opération. Le projet s’appuie sur deux parcelles qui feront au total 60 ha répartis entre une surface antérieurement plantée et une surface vierge de tous travaux. La première surface doit favoriser un retour sur expérience, une observation des effets directs et indirects induits par les plantations. En particulier mieux connaître les éléments de détérioration des travaux et des plantations, mieux approcher les différentes hypothèses de mise en défens également. Les travaux initiés par l’OHMi Téssékéré sur le projet sénégalais ont enseigné que le surpâturage semblait être la principale cause de la forte mortalité des sujets plantés ; les espaces reboisés doivent être mis en défens. En effet, dans cette zone à vocation sylvopastorale, avec un contexte d’aridité très poussée, la protection des espaces reboisés est indispensable pour une bonne réussite des plantations de reboisement.
Les travaux sur la seconde parcelle doivent permettre de développer les améliorations et les innovations envisagées sur le plan strictement agroforestier mais également contribuer à la mise en place des méthodologies numériques, la formation des populations locales comme celle des acteurs institutionnels mobilisés à l’ingénierie écologique.
COMPOSANTES | QUANTITATIF | PRÉCISIONS |
Reforestation / Plantation | 60 ha | – Opération de travail de sol (sous-solage préliminaire pour tirer le meilleur parti des précipitations et de l’eau déjà stockée)
– Blocs de 30 ha dans 2 sites retenus |
Production de matériel végétal – plants dans les pépinières | 31000 plants | – Espèces choisies : Acacia senegal, Balanites aegyptiaca, Acacia raddiana, |
Protection des blocs de plantations | 60 ha | – Protection des parcelles condition sine qua non pour réussir la plantation et sécuriser l’investissement, y compris la biomasse herbacée
– Technologie « Clôture Ferlo » – Mise en place de pare-feu périmétral – Protection / Clôture dès le démarrage des activités de reboisement |
Ces 60 ha, situés dans le Ferlo sénégalais, représentent la mise en œuvre de 28 000 plants sur 3 années (en tenant compte de 30 % de remplacement annuel). Ce travail classique désormais sur le parcours de la Grande Muraille verte doit ainsi être complété par les innovations prévues dans les projets proposés en 2024 /2026 :
– une instrumentation permettant un suivi via les outils du numériques et leurs applications aux questions de biodiversité. Les bases de ce travail ont été posées lors d’une rencontre internationale le 1er février 2024 à l’école Nationale Supérieure de Mécanique et d’Aéronautique – Futuroscope-Poitiers.
– l’étude de faisabilité de la mise en défens suivant les différentes hypothèses envisageables après 15 années d’expériences de terrain, y compris en accentuant le travail de mobilisation des populations locales – particulièrement les éleveurs – et en investissant le monde éducatif local via les enseignants déjà très sensibilisés.
– le renouvellement des approches liées à la ressource en eau, captage, potabilisation, stockage, diffusion, en partenariat avec les innovateurs en la matière.
– la mise en place d’un lieu permanent de formation et d’éducation aux problématiques environnementales et aux bonnes pratiques.
– l’accompagnement de projets locaux permettant d’aborder la valorisation des produits issus de l’élevage, le travail sur l’apiculture, l’étude de faisabilité d’une meilleure valorisation des ressources forestières comme par exemple l’espèce Balanites aegyptiaca (en termes nutritionnels, cosmétiques, pharmaceutiques)
Le jardin maraîcher du Tchad existe depuis déjà 5 années et a été développé sur 4 ha. Il mobilise près de 400 femmes dont les productions sont destinées au marché local. Situé sur le parcours tchadien de la Grande Muraille verte, il doit maintenant pouvoir bénéficier d’une réflexion visant à améliorer les conditions actuelles et engager de nouvelles approches tant sur les espèces utilisées que sur la valorisation possible, là également en termes nutritionnels, cosmétiques, pharmaceutiques. C’est l’agence nationale du Tchad qui en est le porteur, l’Institut Balanitès a mandaté Likius Andossa, docteur de l’Université de Poitiers ; ancien ministre de la recherche et recteur de la région nord du Tchad, pour en coordonner les travaux.
Perspectives
Dans un texte dédié à la Grande Muraille verte, Edgar Morin rappelait la valeur ajoutée d’une démarche pluridisciplinaire au cœur de ce projet. Dans une formule dont il a le secret, « des sciences pour conserver le sens », il nous fait partager son expérience en forme de conviction ; c’est dans la perpétuelle recherche d’une meilleure connaissance que réside la réussite du projet. Le dépassement ne s’entend que dans un dialogue permanent entre les populations locales et la communauté scientifique. Au-delà de cet ancrage profond au niveau local, la dimension internationale du projet devait être mise en avant de manière forte, étayée et mise en lumière. C’est un élément de cette communauté de destin planétaire que Edgar Morin porte comme message d’espoir à une période où les sujets de craintes sont importants. C’est d’autant plus vrai pour la Grande Muraille verte dont le parcours est celui de tous les écueils, environnementaux et politiques, humains et culturels.
Cette double dimension, du local au global, est portée par l’Institut Balanitès dans son projet pluriannuel fruit d’une réflexion collective. Ces efforts de mise en lumière du potentiel de la Grande Muraille verte dépassent ainsi les clivages et les frontières, les raisons de douter et les scepticismes. C’est dans cette optique que la recherche d’appuis financiers, pour porter en toute indépendance les projets sur le terrain, s’accompagne d’une mobilisation des consciences. Le projet de constitution d’un dossier en vue de candidater pour l’obtention du prix Nobel de la Paix, la mise en réseau des forêts du monde pour la COP30 de Belém en 2025 sont autant de signaux portés à la connaissance du plus grand nombre pour accéder à la reconnaissance de la Grande Muraille verte. C’est en cela la reconnaissance du caractère universel porté par cette avancée majeure, une démarche et un processus tant politique que culturel dont la portée nous dépasse.
La démarche des prochaines années est placée sous le sceau de multiples difficultés dont il faut être pleinement conscients et qu’il faut apprendre à gérer et résoudre sans céder au découragement. Les solutions viendront avant tout d’une capacité à conserver un collectif fort et soudé au sein duquel l’Institut Balanites doit conserver son rôle d’avocat du projet, de promoteur d’idées et de perpétuel artisan du renforcement des liens. Liens nés voici une dizaine d’années entre les acteurs de terrains, les personnalités scientifiques mobilisées dès le début et les institutions nationales et internationales, tous garants d’une continuité des intentions et d’une inscription dans le temps. L’Institut s’est doté en 2023 d’un conseil d’orientation international, présidé par Catherine Bréchignac, qui joue un rôle prospectif, de réflexion sur le contexte de déroulement du projet mais également un rôle éthique et déontologique pour garantir indépendance et transparence au cadre dans lequel ce grand projet se déploie. Ce travail de longue haleine, à la fois scientifique et opérationnel, frayant les limites planétaires, est culturel, politique et dépasse les frontières et l’écume de l’actualité.
Gilles Boëtsch, Directeur de recherche émérite au CNRS, Président de l’Institut Balanites
Didier Moreau, Délégué général de l’Institut Balanites
Catherine Brechignac, Secrétaire perpétuelle honoraire de l’académie des sciences, Présidente du comité stratégique de l’Institut Balanites
Lamine Gueye, PUPH Ucad Dakar, Président du Conseil scientifique de l’Institut Balanites
Aliou Guissé, Professeur d’écologie végétale UCAD Dakar, vice-président de l’Institut Balanites
Priscilla Duboz, IR CNRS, co-directrice de l’OHMi Téssékéré, membre du CS de l’Institut Balanites
Alphonsine Ramdé, MCF CNRST Ouagadougou, membre du CS de l’Institut Balanites
Papa Ibnou Ndiaye, MCU Ecologie animale UCAD, Co-directeur de l’OHMi Téssékéré, membre du CS de l’institut Balanites
Denis Malvy, PUPH CHU de Bordeaux, infectiologue, membre du CS de l’institut Balanites
[1] ohmi-tessekere.in2p3.frOHMI Téssékéré
[2] L’association « Institut Balanitès » est présidée par Gilles Boetsch DR Cnrs émérite, Anthropologue, son développement est encadré par Catherine Brechignac, secrétaire perpétuelle émérite de l’Académie des Sciences et Lamine Gueye, professeur de neurophysiologie, UCAD – Sénégal, directeur du laboratoire international IRL Environnement Sciences et Société. L’institut bénéficie des conseils d’un important réseau de personnalités scientifiques emblématiques, Denis Malvy, CHU de Bordeaux, Aliou Guissé, UCAD Dakar, directeur du l’IRN « Sciences et Grande Muraille Verte » du CNRS – Michel Brunet, professeur au Collège de France et reçoit les conseils constants d’Edgar Morin, philosophe. Pour l’ensemble de ce portage l’Institut s’est organisé autour d’un secrétariat général assuré par Didier Moreau, délégué général et ancien directeur de l’Espace Mendès France de Poitiers jusqu’en 2023.
[3] A titre indicatif la session 2023 de l’université d’été a comptabilisé 205 personnes en présentiel et 380 à distance. Les podcasts du journal le Monde ont été écoutés par plus de 136 000 personnes différentes.