Il y a 22 ans maintenant, Régis Debray publiait un cruel mais clinique Intellectuel français, suite et fin (septembre 2000). Comme le titre le suggère, notre auteur concluait à la mort de l’Intellectuel Français, figure nationale à réputation internationale, née au moment de l’affaire Dreyfus et morte à travers une figure terminale… celle de « l’intellectuel médiatique ». Terminale, car traître à la fonction originale de l’intellectuel : le dreyfusard avait su, selon Debray, observer le fait pour dire le juste et interpeller ; son successeur des années 30 à 60 – l’intellectuel engagé – théorisait à partir de l’événement. Mais l’intellectuel, né dans les années 70 avec la télévision, voulait désormais moraliser, trouble vocation…