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dans International

MBS – Le vertige sans le succès

Gaël-Georges MoullecParGaël-Georges Moullec
2 mai 2020
MBS – Le vertige sans le succès

Depuis son accession au trône du Royaume d’Arabie saoudite en 2015, le roi Salmane a fait de son fils Mohammed l’homme le plus puissant du Royaume, allant jusqu’à bouleverser l’ordre de succession pour le nommer prince hériter en 2017. Gaël-Georges Moullec revient sur le rôle central joué par ce jeune prince ambitieux et autoritaire.

Durant des années, une stabilité politique fondée sur l’abondance intérieure née des revenus du pétrole et une sécurité extérieure garantie par les États-Unis incitent les dirigeants saoudiens à ne conduire aucune transformation religieuse, culturelle ou socio-économique dans un pays où persiste un système féodal et théocratique.

Toutefois, dès son accession au trône en 2015, le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud (1935) initie une réforme du système clanique et lance une réorientation économique du pays dont le but ultime est de préparer l’Arabie saoudite à une indispensable modernisation, concomitante avec le passage de relais à la tête de l’État entre la génération des fils à celle des petits fils d’Ibn Saoud, le fondateur de l’Arabie saoudite.

Pour le moment, le vainqueur de ce réaménagement successoral est Mohammed ben Salmane ben Abdelaziz Al Saoud (1985), fils du roi, prince héritier, premier vice-Premier ministre (depuis 2017), président du Conseil des Affaires économiques et du Développement et ministre de la Défense (depuis 2015).

Le prince héritier Mohammed ben Salmane préside aux campagnes lancées en vue d’éradiquer la corruption des élites économiques, financières et de certains membres de la famille royale. Ainsi, fin 2017, les autorités retiennent durant des mois des dizaines de personnes fortunées à l’hôtel Ritz-Carlton de Riyad. Les détenus auraient été libérés après s’être acquitté d’une amende dont le total approcherait plus de 100 milliards de dollars. En dépit des dénégations officielles, il est clair qu’un tel montant de contributions n’a pu être obtenu sans certaines formes de pressions, en particulier, dans les cas du prince Turki ben Abdullah, le fils d’Abdullah ben Abdelaziz et de l’ancien prince héritier Mohammed ben Nayef.

Ainsi, en quelques années, le prince héritier a fait naitre par son empressement des lignes de fractures au sein d’une société dont le conservatisme, réel et organisé, avait été l’atout principal de la dynastie Al Saoud durant des décennies.

Le rôle central joué par le prince héritier Mohammed ben Salmane dans la restructuration de la politique de sécurité du royaume conduit – pour la première fois dans l’histoire du pays – à un regroupement des administrations en charge de la Défense et de la Sûreté sous l’égide d’une seule branche de la famille royale. Ainsi, les divers services de sécurité sont regroupés au sein de la Présidence pour la Sûreté de l’État qui rend directement compte au roi et au prince héritier. En outre, le prince héritier, ministre de la Défense, a unifié la structure de commandement militaire du royaume et regroupé l’industrie de défense sous l’Autorité générale des industries militaires (GAMI) et des Services de l’Industrie militaire saoudienne (SAMI).

Poursuivant la lutte contre le terrorisme, le gouvernement saoudien déclare désormais qu’il considère Al-Qaïda et ses groupes affiliés, l’État islamique, les autres groupes salafistes-djihadistes et leurs partisans comme des menaces directes à la sécurité nationale saoudienne. Pour sa part, le gouvernement américain considère le gouvernement saoudien comme un “partenaire solide dans la sécurité régionale et les efforts de lutte contre le terrorisme”. De plus, depuis 2019, l’administration américaine autorise le déploiement de 3 000 militaires américains sur le territoire saoudien afin “d’assurer et renforcer la défense de l’Arabie saoudite”.

Toutefois, ce renforcement des capacités sécuritaires et de défense est mis au service d’une politique extérieure agressive et souvent contestée.

Depuis 2015, l’affirmation de la politique étrangère saoudienne se traduit par un engagement militaire du royaume contre le mouvement chiite Zaydi Ansar Allah (Houthi) au Yémen. Cette intervention, qui prend la forme d’une campagne aérienne conduite au sein d’une coalition régionale soutenue par les États-Unis et d’une campagne terrestre conjointe avec les Émiratis, met en lumière de graves atteintes contre les civils, victimes des troupes saoudiennes. De telles exactions tendent les liens du royaume avec ses partenaires occidentaux, dont les États-Unis.

Pour les dirigeants saoudites, la menace provient du programme conduit par l’Iran et visant à renforcer le pouvoir des musulmans chiites aux dépens des sunnites. Dans ce contexte, la politique saoudienne envers l’Irak, la Syrie et le Liban continue de refléter les préoccupations générales du royaume quant à l’Iran et à ses liens avec les acteurs étatiques, ou non-étatiques de ces pays.

On peut s’interroger sur les pratiques pour le moins erratiques du prince héritier en matière de politique internationale.

Le meilleur exemple de ce comportement étant la rocambolesque affaire qui conduit, en novembre 2017, le Premier ministre libanais à annoncer sa démission depuis Riyad où il est retenu contre sa volonté sous le soupçon de faire une place trop belle au Hezbollah, émanation de l’Iran au Liban.

Tout aussi nuisible pour l’image du royaume est l’assassinat par des fonctionnaires saoudiens du journaliste Jamal Khashoggi dans les locaux du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul.

Personnalité connue dans les médias, ancien conseiller diplomatique et critique acerbe du prince héritier MBS – Khashoggi avait un statut de résident aux États-Unis. En réponse à son assassinat, l’administration américaine impose des sanctions contre 17 personnalités saoudiennes, dont Saoud al-Qahtani – conseiller clé du prince héritier et, en outre, interdit l’entrée sur le territoire américain de plusieurs membres des services de sécurité saoudiens. L’affaire, aujourd’hui a tendu une nouvelle fois les relations entre les l’Arabie saoudite et les États-Unis.

Enfin, si le respect des Droits de l’homme n’a jamais été une caractéristique forte de la politique de ce prince héritier par trop pressé, il était possible d’espérer qu’un intérêt bien compris pourrait contribuer à améliorer les résultats de la monarchie dans ce domaine. Malheureusement, l’exemple du renvoi de 3 000 migrants éthiopiens dans leur pays en dépit des craintes que cette arrivée massive d’une population non testée au Covid-19 puisse faire peser sur l’Éthiopie ressemble fortement à une forme d’inconscience sanitaire de la part du prince héritier. Ceci d’autant plus que l’Éthiopie n’a signalé que 74 cas de Covid-19 et 3 décès, contre 4 934 cas et 65 morts en Arabie saoudite1.

Depuis son arrivée sur la seconde marche du pouvoir, Mohammed ben Salmane – ambitieux et pressé – conduit une politique d’absolutisation du pouvoir sous couvert de reformes sociétales , concessions aux Occidentaux pour asseoir toujours plus son emprise.

À l’extérieure, il tente – par la force – d’accroitre la dominance de l’Arabie saoudite dans une région déjà troublée alors que la résilience d’une population comprenant près de 40 % d’étrangers serait immédiatement mise en défaut en cas de conflit majeur.

Sous des aspects de fermeté et de rigueur, cette politique est en fait erratique et recèle des risques évidents pour l’Arabie saoudite et la dynastie régnante. Ceci au moment précis où la dépendance américaine en hydrocarbure a disparu, où le prix du pétrole devient « négatif » alors que les États-Unis intiment l’ordre au prince héritier d’adopter des restrictions de production, sous peine de perdre l’aide militaire accordée par l’administration Trump2.

Une telle accumulation de risques inconsidérés, mélange d’ouverture bien plus « storytellisée » que réelle et de brutalité, amène de nombreux responsables étrangers et saoudiens à revoir leur position initiale sur un Prince dont les ambiguïtés parviennent de moins en moins à dissimuler la volonté de puissance au service d’un pouvoir absolu.

Gaël-Georges Moullec
Docteur en Histoire contemporaine, chargé de cours à la Rennes School of Business et à Paris 13

  1. Le Monde avec AFP, « Riyad continue d’expulser des Ethiopiens, au risque d’accélérer la propagation du coronavirus », 14 avril 2020 à 10h13. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/04/14/riyad-continue-d-expulser-des-ethiopiens-au-risque-d-accelerer-la-propagation-du-coronavirus_, ,6036519_3212.html ↩
  2. Timothy Gardner i al, “Special Report : trump told Saudi : Cut oil supply or lose US military support – sources”, Reuters, April 30, 2020, 1.07. PM.https://www.reuters.com/article/us-global-oil-trump-saudi-specialreport/special-report-trump-told-saudis-cut-oil-supply-or-lose-u-s-military-support-sources-idUSKBN22C1V4 ↩

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