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dans N°1099, Politique

Napoléon, statue de la Révolution française

Arthur ChevallierParArthur Chevallier
16 août 2021
Statue Napoléon Bonaparte

Pour Arthur Chevallier, l’un des commissaires principaux de l’exposition « Napoléon » (organisée par le Grand Palais et la Villette) et auteur de plusieurs ouvrages consacrés à l’empereur, si l’on considère que la Révolution française est un acte fondateur de la gauche républicaine, alors Napoléon en est l’indispensable statue.

La « Gauche » a transformé un événement en mythe

Dans Regards sur le monde actuel, Paul Valéry écrit : « L’Histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l’intellect ait élaboré. Ses propriétés sont bien connues. Il fait rêver, il enivre les peuples, leur engendre de faux souvenirs, exagère leurs réflexes, entretient leurs vieilles plaies, les tourmente dans leur repos, les conduit au délire des grandeurs ou à celui de la persécution, et rend les nations amères, superbes, insupportables et vaines. L’Histoire justifie ce que l’on veut. Elle n’enseigne rigoureusement rien, car elle contient tout, et donne des exemples de tout. » Napoléon n’échappe pas à la maxime. Il aurait pu être récupéré par n’importe quelle faction. Son règne, lui aussi, donne des exemples de tout. Voilà pourquoi il est sot d’attribuer, à Napoléon, un rôle dans l’histoire de France que lui-même n’aurait jamais imaginé jouer. S’il n’est pas certain que l’ancien empereur n’était de droite, il l’est, depuis trente ans, devenu en finissant par ressembler à ceux qui prenaient sa défense, pour le pire comme pour le meilleur. Si la postérité s’accommode des récupérations politiques, l’histoire, elle, n’en sort pas indemne.

Depuis le bicentenaire de la Révolution française en 1989, ce qu’on pourrait appeler la « gauche » a transformé un événement en mythe.

De la Révolution il ne faudrait retenir que l’égalitarisme, le légalisme et la rationalisation de l’exercice du pouvoir. Elle a procédé, en fait, à une vente à la découpe de l’histoire, en distinguant une époque de dix ans de siècles qui l’ont précédé, et d’un siècle qui lui a succédé. Ce processus de destruction a causé des dommages collatéraux ; des balles se sont perdues ; et l’une d’entre-elles a touché Napoléon Bonaparte. Qui aurait été l’élément perturbateur d’un incipit idyllique, ne disons pas idéal. Il aurait apporté la guerre et l’autoritarisme dans une France alors vertueuse. C’est oublier d’abord que la militarisation de la société a commencé dès la fin de l’année 1792. Même Robespierre, qui fut d’abord contre la guerre, s’opposa à Carnot pour en défendre l’utilité. La France, attaquée par les monarchies d’Europe, lesquelles réclamaient le rétablissement du roi dans ses droits, devait se défendre ou périr. L’honneur et le pragmatisme exigeaient des citoyens qu’ils deviennent soldats. La politique commandait à l’assemblée d’inscrire la Révolution dans une lutte à mort pour la souveraineté de la nation. Les fameuses coalitions que l’empereur affrontera à partir de 1799 s’étaient formées sous la Révolution française. Il se contentera de poursuivre, avec talent et hubris certes, un ouvrage commencé bien avant son accession à la magistrature suprême. La confusion du pouvoir civil et militaire, dont certains, Lionel Jospin par exemple dans Le mal napoléonien, attribuent la responsabilité à Napoléon, est la conséquence d’une conjoncture. Dans son Jules César, Jérôme Carcopino rappelait que la République romaine avait, par la multiplication des conflits frontaliers, contribué à la militarisation de la société, laquelle avait par conséquent mené à une célébration des généraux victorieux. La France des années 1790 est dans une situation semblable. Bonaparte, mais aussi Bernadotte ou Moreau sont ce qu’on pourrait appeler des « stars » du Directoire. Les plus fameux républicains, de gauche, s’inscriront dans cette tradition militariste. En 1871, ce n’est pas un monarchiste, mais Léon Gambetta qui déclare : « Que pour tout le monde il soit entendu que quand en France un citoyen est né, il est né soldat. »

Napoléon a été pour la Révolution française ce que Rome avait été pour Athènes, à savoir le maître d’œuvre de plans et d’idées conçus auparavant, et par d’autres.

L’ exemple le plus frappant est sans doute le Code civil. Par trois fois les assemblées révolutionnaires en avaient envisagé la création. La précarité du pouvoir, la lourdeur de la tâche et les fracas politiques avaient rendu la chose impossible. Aussi, et c’est une évidence telle qu’on se demande comment elle peut être niée, la plupart des lois codifiées par Napoléon reflétaient non seulement les mœurs de la société française du début du XIXe siècle, mais encore un état législatif en vigueur depuis 1795.

Prenons, par exemple, l’infériorité des femmes au sein de la famille, dont on répète qu’elle est le fait de Napoléon. En septembre 1792 fut institué le mariage républicain, qui devint un contrat que les deux parties pouvaient dénoncer et rompre. La loi proclama l’égalité des époux et dans la vie commune et dans la séparation et, surtout, autorisa le divorce par consentement mutuel. La Révolution reconnut ainsi aux femmes des droits civils. En revanche, elles étaient exclues du suffrage. Ce mouvement de libéralisation est interrompu en 1793 quand les clubs féminins sont interdits. Le 25 octobre 1795, la Convention vote une série de décrets officialisant, entre autres mesures, l’exclusion des femmes de la vie publique, des institutions culturelles, scientifiques ou littéraires. Napoléon se contentera, dans le Code civil, de parachever un état de fait qui le précédait. On relira, à cet égard, les travaux de Christine Le Bozec.

Le rejet de napoléon par la « Gauche» est le fait d’une ignorance

Le régime napoléonien aurait été dictatorial pour certains, tyrannique pour d’autres, quant à l’empereur lui-même, qui est-il sinon le fossoyeur de la République ? Cette analyse repose sur une lecture bien étrange de la Révolution française. Après l’abolition de la monarchie et l’avènement de la République à l’automne 1792, la France n’a, officiellement du moins, plus de pouvoir exécutif responsable, ou non, devant l’assemblée. La raison en est simple, et François Furet l’a résumé en une phrase dans Penser la Révolution française : « La parole se substitue au pouvoir comme seule garantie que le pouvoir n’appartient qu’au peuple, c’est-à-dire à personne. » Nous savons, depuis Aristote et Montesquieu, que n’importe quelle société politiquement organisée et déterminée cherche, parfois sans le dire ni le savoir, un équilibre entre un pouvoir législatif, exécutif et judiciaire. Suivant les idées de Thierry Lentz dans Le Grand consulat, la Révolution n’échappe pas à cette règle. À partir de l’abolition de la monarchie, le pouvoir exécutif cherche à se reconstituer. D’abord sous la forme des comités. Ces entités seront d’autant plus dangereuses que, n’étant pas officiellement autonomes du pouvoir législatif, elles auront tendance à se radicaliser. Elles constituent néanmoins une première forme de reconstitution de l’exécutif. Le Directoire franchit une nouvelle étape : cinq magistrats civils se partagent le pouvoir exécutif. Le coup d’État militaire dit du 18 Brumaire n’est pas une idée de Napoléon, mais de Sieyès, qui cherchait, selon l’expression célèbre, un « sabre », c’est-à-dire un général populaire capable d’incarner le pouvoir. En la matière, Napoléon, qui n’était pas le premier choix de l’auteur de Qu’est-ce que le tiers-état ?, s’est donc contenté de jouer un rôle que d’autres avaient écrit pour lui. Si le 18 Brumaire s’est effectivement conclu par l’intervention de soldats dans des enceintes parlementaires, il avait été pensé comme une transition constitutionnelle plus ou moins légale. Le Consulat, à la tête duquel sont trois magistrats civils dont le premier détient la plupart des prérogatives, conclut un mouvement initié dès 1792. En quoi il s’inscrit dans le cours de la Révolution française. Même si Napoléon est devenu une passion de droite, ses convictions, pour autant qu’on puisse les déterminer en fonction de son action, correspondent au militarisme, au légalisme et à l’égalitarisme, soit le trige des assemblées révolutionnaires à partir de 1793. Voilà pourquoi son rejet par la gauche est le fait d’une ignorance si évidente qu’elle en devient incompréhensible, relève d’une mémoire sélective qui n’est pas à porter au crédit des défenseurs de la Révolution française.

Le XIXe siècle finit de démontrer combien Napoléon et la Révolution sont indissociables.

À partir de la publication, en 1823, du Mémorial de Sainte-Hélène, qui n’a pas été un best-seller comme il est répété mais un honorable succès de librairie, commence la bataille pour la postérité. À partir de la fin des années 1820, le roi Charles X mène une politique réactionnaire qui ruine les efforts de son frère, Louis XVIII, pour réconcilier la France de 1789 et celle de l’Ancien Régime. Les écrivains abandonnent la monarchie, et ce qu’on pourrait appeler le peuple, disons la majorité, se souvient des vertus de la Révolution française. Or, il n’y a pas, à cette époque, de figure unique de la Révolution. Hormis Napoléon qui, pour en avoir renié certains principes à la fin de son règne, n’en a pas moins récupéré pendant dix ans les symboles les plus forts. Désormais s’opère ce miracle de la légende napoléonienne : quand on crie, au XIXe siècle, sur les barricades, « Vive la Révolution », on crie bien souvent ensuite « Vive Napoléon ! » Et voilà comment l’aspect autoritaire et militaire du règne est passé au second plan. Les écrivains, Victor Hugo, Stendhal, Musset par exemple, participent à ce mouvement en regrettant une épopée d’où il ressortait une gloire qu’aucun gouvernement ni aucun prince ne semblaient être capables d’apporter à nouveau.

Si la Révolution, et je crois que c’est le cas, est toujours considérée comme un acte fondateur de la gauche et de la République, alors Napoléon en est l’indispensable statue. Comment la France aurait cru aux promesses de 1789 si un petit garçon d’Ajaccio n’avait pas démontré que donner des coups de pied dans les portes suffisait pour les ouvrir ? Que resterait-il de cette première décennie, certes féconde et enthousiasmante, mais si meurtrière et brouillonne ? Sa politique, son tempérament, sa carrière, tout en lui révèle, pour le pire comme pour le meilleur, les changements irrémédiables provoqués par 1789.

Arthur Chevallier
Écrivain et éditeur aux Éditions Passés composés
Dernier ouvrage paru : Napoléon et le bonapartisme, Que sais-je ?, 2021, 128 p.

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