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dans Société

Pape François : Une parole qui transforme, un pont qui relie

Richard AmalvyParRichard Amalvy
25 avril 2025
Pape François : Une parole qui transforme, un pont qui relie
Tribune

Le pape François s’est éteint le lundi de Pâques comme une ultime parabole de sa vie de pasteur : mourir au jour de la Résurrection, c’est offrir sa voix à l’écho de la vie. Avec lui s’en va une figure spirituelle universelle, mais reste la trace profonde d’un homme qui, par ses gestes et ses mots, n’a cessé de chercher à relier. Le conclave relèvera-t-il le défi de son héritage spirituel et politique ?

Un style prophétique, des gestes qui parlent

Ce pape avait choisi de parler en parabole, comme Jésus. Sa communication reposait sur le langage du peuple : des images concrètes, des gestes déconcertants1. Quelques jours après son élection, les journalistes du Vatican restèrent sidérés de le voir, seul, régler la note de son hébergement dans un hôtel de Rome. Quelques semaines plus tard, c’est lui-même qui portait son lourd cartable noir pour monter dans l’avion papal qui l’emportait vers le Brésil, pour les JMJ. Il voulait débarrasser l’image du pape de tout ornement impérial : plus de mozette, plus de mocassins rouges, fin de la papamobile blindée. Le pouvoir, disait-il, est service et non splendeur.

Il ne parlait pas de l’Église, il la montrait. Il disait : « L’Église n’est pas une ONG, c’est une histoire d’amour »1. En utilisant les ressorts de la communication engageante par une parole performative2, François invita « le peuple de Dieu » dans une dynamique de transformation active. Il appelait chaque baptisé à sortir du cléricalisme pour redevenir acteur de l’Église.

L’Église face aux abus : parole et combat

Sa réponse à la crise des abus sexuels fût aussi une dénonciation des abus de pouvoir. Dans sa Lettre au Peuple de Dieu (2018), il écrivait : « Dire non aux abus, c’est dire non, de façon catégorique, à toute forme de cléricalisme »3. Pourtant, la récente affaire Bétharram, révélée en France en 2025, montre que certaines congrégations religieuses peuvent encore fonctionner comme des enclaves sectaires. François l’avait pressenti : « Ce mal n’est pas vaincu par le silence mais par une réponse communautaire »3. Jean-Pierre Denis, alors directeur de La Vie, avait parfaitement perçu la tension à laquelle François faisait face : « Le trou d’air du pape est devenu le trou noir de l’Église »4. François, épuisé, mais debout, résistait avec ses armes : l’humilité, le courage, la vérité.

Un diagnostic sans précédent de la Curie

Comme un signe avant-coureur de ces dénonciations, fin 2014, dans son désormais célèbre discours d’avant Noël, François dressa un tableau sans complaisance des « 15 maladies de la Curie » : carriérisme, mondanité spirituelle, jalousie, narcissisme, repli institutionnel5. « Une Église malade, disait-il, devient autoréférentielle, et finit par sentir le renfermé. » Ce diagnostic fut salué comme un acte prophétique. Il ne visait pas à humilier, mais à guérir. Il fallait, disait-il, retrouver l’Évangile à l’état brut, là où l’amour précède la loi. François, comme le saint qui a inspiré son nom, voulait « réparer l’Église ».

Une écologie intégrale pour une conversion globale

Son engagement est allé bien au-delà des murs du Vatican. Dans l’encyclique Laudato Si’ (2015) avant la COP21 qui s’ouvrait à Paris, il lança un cri d’alarme face à l’état de la planète. « Tout est lié », écrivait-il6. Il dénonçait la « culture du déchet » et appelait à une conversion écologique. Ce texte devint une référence mondiale, étudié dans les COP, cité à l’ONU, commenté dans les milieux laïques. Il rappelait : « La Terre est notre maison commune. La défendre n’est pas un luxe, c’est une exigence de justice. »

Fratelli Tutti : la fraternité comme réponse politique

Avec Fratelli Tutti (2020), il poursuivit son œuvre en invitant à une fraternité universelle. « Soit nous nous sauvons tous, soit personne ne se sauve »7. Il opposait la figure du bon Samaritain aux logiques d’indifférence. Il dénonçait les nationalismes populistes, le mépris des migrants, les guerres « par morceaux ».

C’est dans ce même esprit qu’il signa, en 2019 à Abou Dhabi, une déclaration avec le grand imam d’Al-Azhar sur la fraternité humaine8. Ce texte sans précédent appelait à « cesser d’instrumentaliser les religions pour justifier des actes d’homicide ». Il consacrait l’idée que foi et paix ne sont pas contradictoires, mais inséparables.

François n’a jamais dissocié spiritualité et politique. Sur le plan économique, il dénonçait « une économie qui tue » (Evangelii Gaudium, n° 53). En 2015, s’adressant aux coopératives italiennes, il déclarait : « Ayez le courage de construire pour intégrer »⁷. Il appelait à soutenir les jeunes, les femmes, les exclus. Pour lui, l’économie devait redevenir une affaire de dignité et de justice.

Les périphéries comme matrice du conclave à venir

Cependant, François n’était pas un pape de la perfection. Il fut parfois désarçonné, critiqué, contredit. Mais il resta fidèle à sa promesse initiale : marcher avec le peuple, à hauteur d’homme. Il répétait : « La réalité est supérieure à l’idée » (Evangelii Gaudium, n° 231).

Toute sa politique de nomination de cardinaux a répondu à une idée obsessionnelle : aller vers les périphéries. François a systématiquement promu des évêques venant des continents oubliés : Asie, Afrique, Amérique latine, îles du Pacifique. Il a modifié la géographie électorale du futur conclave. Ce sont désormais ces voix périphériques qui feront la majorité des deux tiers nécessaires à l’élection du prochain pape. Alors que l’Église invoquera l’Esprit Saint pour désigner un souverain pontife, c’est cette diversité inédite, patiemment installée par François, qui pèsera de tout son poids.

Le conclave saura-t-il relever les défis de transformation, d’ouverture et de courage que François a lancés ? Ou bien préférera-t-il revenir vers des rives plus rassurantes ? L’héritage prophétique de François, à l’image de sa vie, reste suspendu à cette question : que reste-t-il ? Une espérance.

François aura été un passeur : de l’ombre à la lumière ; du système au peuple ; de la parole au geste. Et de l’Église à l’humanité.

Richard Amalvy

Photo : Riccardo De Luca-Update/Shutterstock.com

  1. Richard Amalvy, conférence à Confrontations, « Comment le pape François change l’image de l’Église », Paris, 5 décembre 2015. ↩
  2. Richard Amalvy, Pape François : la communication engageante d’un réformateur, Les Échos, 31 août 2018. ↩
  3. Pape François, Lettre au Peuple de Dieu, 20 août 2018. ↩
  4. Jean-Pierre Denis, Le Pape, les mots et les maux, éditorial dans La Vie, 28 août 2018. ↩
  5. Pape François, Discours à la Curie romaine, 22 décembre 2014. ↩
  6. Pape François, Laudato Si’, 2015. ↩
  7. Pape François, Fratelli Tutti, 2020. ↩
  8. Déclaration sur la fraternité humaine, Abou Dhabi, 4 février 2019. ↩
Richard Amalvy

Consultant international, Richard Amalvy est Directeur académique de l’école des Hautes Études Internationales et Politiques (HEIP) où il enseigne la gestion des Affaires publiques et la Prospective (Paris, Genève). Il est également enseignant en Branding et Stratégies de communication à l’Université́ de Bourgogne (MASCI). Ancien dirigeant d’ONG internationales, il a été consultant stratégique pour la Banque Mondiale, l’OCDE et l’AIEA.

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