• Contact
  • Abonnez-vous
  • Contribuez
Panier / 0,00 €

Votre panier est vide.

Lire Le dernier numéroLe dernier numéro
Revue Politique et Parlementaire
  • Se connecter
S'abonner
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
Aucun résultat
Voir tous les résultats
dans Libre opinion

Procès Fillon : questions sur l’attitude de l’autorité judiciaire

ParJean-Eric Schoettl
23 juin 2020
Procès Fillon : questions sur l’attitude de l’autorité judiciaire

Considérant que la réalité de l’emploi d’assistante parlementaire de Pénélope Fillon n’était pas établie, le ministère public a, le 10 mars dernier, requis contre François Fillon, outre dix ans d’inéligibilité et 375 000 euros d’amende (une amende du même montant étant requise contre son épouse), cinq ans de prison, dont trois avec sursis, soit deux ans de prison ferme. Le jugement a été rendu le 29 juin : le tribunal a suivi les réquisitions. Il a été même au-delà, puisqu’il a frappé d’une inéligibilité de deux ans l’épouse de l’ancien Premier ministre, réélue le 15 mars au conseil municipal de Solesmes. Réaction de Jean-Eric Schoettl

Est-il permis à un observateur qui veut avoir confiance dans la justice de son pays de poser tout haut les questions qu’il se pose tout bas sur ce jugement, comme sur toute la procédure suivie jusqu’ici dans cette affaire ?

Et d’abord celle-ci : le juge judiciaire est-il bien compétent pour porter une appréciation sur les conditions d’emploi d’un assistant parlementaire ? Le « détournement de fonds publics » (pour lequel ont été mis en examen François Fillon, son épouse et son suppléant) ne pourrait tenir qu’au fait que l’assistant parlementaire n’a pas apporté un concours effectif aux activités qui sont celles d’un député. N’est-ce pas, pour le juge judiciaire, dire ce que doivent être ces dernières ? Quels déplacements (accompagnés ou véhiculés par l’assistant) sont-ils rattachables au mandat parlementaire ? Quels contacts (préparés par l’assistant) sont-ils inhérents aux fonctions de député ? Le public auquel s’adresse tel discours (relu et corrigé par l’assistant) est-il de ceux auxquels est susceptible de s’adresser un député ? Les informations (que glane l’assistant pour son député) intéressent-elles un domaine relevant du champ de préoccupation normal d’un parlementaire ? Quelles cérémonies (auxquelles assiste l’assistant aux côtés du député) sont-elles de celles que le député honore normalement de sa présence ? Quels engagements sociaux ou associatifs de l’assistant prolongent-ils l’action du député ?

Dire ce que doit être ou ne pas être l’exercice du mandat de parlementaire, n’est-ce pas, pour le juge judiciaire, normer cet exercice et, dès lors, s’ingérer dans le fonctionnement du pouvoir législatif ?

Est-ce compatible avec le principe de la séparation des pouvoirs ?

Autre interrogation : est-on bien sûr que l’article 432-15 du code pénal, qui définit le détournement de fonds publics (et fonde les poursuites), s’applique aux conditions d’emploi d’un assistant parlementaire ? Les fonctions d’un parlementaire sont-elles (pour reprendre les termes dudit article) celles d’une « personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public, d’un comptable public, d’un dépositaire public ou de l’un de ses subordonnés » ? Certes, la Cour de cassation a jugé en 2018, dans une affaire intéressant le Sénat, que les parlementaires étaient « dépositaires de l’autorité publique ». Mais peut-on les qualifier ainsi, comme le fait la Cour de cassation, du seul fait que, dans le cadre du contrôle de l’activité gouvernementale, il leur arrive épisodiquement de disposer de certaines prérogatives (visiter inopinément les lieux privatifs de liberté) ? N’est-ce pas prendre la partie pour le tout ? N’est-il pas gênant, au regard du principe de l’interprétation stricte des dispositions répressives, de considérer que l’article 432-15 est applicable à un élu, alors qu’il ne mentionne pas les élus et que le code pénal, dans sa partie relative aux manquements au devoir de probité, lorsqu’il veut inclure les élus dans le champ d’une infraction, le dit toujours expressément ? En interprétant extensivement l’article 432-15, dans l’affaire des sénateurs, la Cour de cassation a-t-elle eu à l’esprit l’affaire Fillon ?

Troisième interrogation : peut-on regarder comme fictif le travail fourni par Pénélope Fillon au seul motif qu’il ne serait pas pleinement attesté par des preuves matérielles, alors que deux assistants sur trois travaillent non au Palais Bourbon, mais en circonscription, que leurs tâches sont très diverses (répondre au téléphone, tenir des permanences, suivre des demandes d’intervention, gérer des agendas, accompagner et « coacher » leur député etc.) et se réalisent le plus souvent, comme en l’espèce, dans un cadre informel qui ne laisse guère de traces tangibles du travail accompli ? Est-ce d’ailleurs au prévenu d’établir son innocence ? Et comment le ministère public a-t-il pu récuser la validité des nombreux témoignages présentés par la défense à l’audience, qui émanaient pourtant de personnes dignes de foi, notamment de quatre préfets ?

La dernière interrogation porte, plus généralement, sur l’attitude des magistrats. Et d’abord sur la célérité de l’enquête et de l’instruction.

Le contexte de l’élection présidentielle ne devait-il pas inspirer la retenue plutôt que l’impétuosité ?

Le parquet financier s’est-il initialement autosaisi dans les limites de ses attributions légales (traiter les dossiers d’une grande complexité concernant la lutte contre la fraude fiscale, la corruption et les affaires boursières) ? Les pressions exercées sur le parquet financier par le parquet général pour obtenir rapidement l’ouverture d’une information, révélées le 10 juin par Mme Houlette devant une commission parlementaire, sont-elles normales, alors qu’elles n’ont laissé aucune trace au dossier et que le code de procédure pénale (article 36) prévoit en pareil cas des « instructions écrites et versées au dossier » ? Trahissent-elles une forme occulte de porosité entre le monde politique et le monde judiciaire ? L’information a-t-elle été délibérément ouverte pendant une permanence du juge Tournaire, afin de confier l’instruction à un homme dont la pugnacité s’était illustrée dans les affaires Sarkozy ? L’instruction a-t-elle été à charge et à décharge, comme le prescrit le code de procédure pénale, ou essentiellement à charge, comme le soutient la défense, qui assortit cette affirmation d’illustrations troublantes ? Comment se résigner aux violations répétées du secret de l’instruction au profit de journalistes hostiles à François Fillon ? La nécessaire distinction des temps judiciaire et politique est-elle observée lorsqu’un candidat à l’élection présidentielle est mis en examen 48 heures après la clôture du recueil des parrainages ? Lors de l’audience, le ministère public n’a-t-il pas fait preuve d’une animosité dérangeante contre l’ancien Premier ministre en en faisant une sorte d’ennemi public ? N’est-il pas disproportionné d’avoir requis deux ans de prison ferme à son encontre, soit autant ou plus que la peine à laquelle ont été condamnés quatre émeutiers qui, pendant une manifestation de gilets jaunes de décembre 2018, ont incendié la préfecture du Puy-en-Velay et blessé une vingtaine d’agents au cri de « Vous allez brûler ! » ? La justice trouve-t-elle son compte dans l’inversion de la maxime « Selon que vous serez puissant ou misérable » ? Doit-on admettre sans broncher la thèse du parquet, selon laquelle un candidat qui entendait mener une politique budgétaire exemplaire doit être sanctionné de façon exemplaire ? La sévérité du verdict doit-elle être indexée sur la rigueur du programme socio-économique du prévenu ? N’est-ce pas confesser la dimension politique de ce procès ?

Comment comprendre enfin que le tribunal n’ait rien atténué, ce qui est inhabituel, des peines requises ? Qu’il ait réintroduit la question du travail des enfants de François Fillon, pourtant écartée par l’instruction ? Ne peut-on voir dans cette sentence implacable une nouvelle manifestation d’acharnement judiciaire ? Lire dans cette sévérité le mouvement d’exaspération d’une corporation qui refuse de répondre de ses biais idéologiques et de ses pratiques, après l’émotion déclenchée par les propos de Mme Houlette et la révélation d’un espionnage prolongé de communications téléphoniques d’avocats par le parquet financier, dans l’« affaire Bismuth » ? Qu’ont voulu prouver les membres du tribunal avec un tel jugement ? Qu’ils étaient solidaires de leurs collègues du parquet financier ? Que les faits retenus contre François Fillon sont si graves que les poursuites à son encontre ne pouvaient attendre la fin des opérations électorales ou, s’il avait été élu, l’achèvement de son mandat présidentiel ? Et que, par conséquent, on ne peut reprocher aux magistrats d’avoir torpillé une grande échéance démocratique ?

Tout cela va-t-il dans le sens de la sérénité et de l’impartialité de la justice ? Et, si le jugement rendu est si sévère, n’est-ce pas parce que la magistrature est juge et partie dans l’affaire Fillon ? 

En accablant François Fillon pour avoir employé son épouse comme assistante, pratique courante dans le monde des artisans et largement répandue sur tous les bancs de l’Assemblée nationale jusqu’en 2017, ne juge-t-on pas le passé avec le regard du présent ? Ne fait-on pas de l’homme François Fillon un bouc émissaire, trois ans après avoir escamoté le candidat François Fillon ?

Jean-Eric Schoettl
Ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel

Photo : Mathis Boussuge, Shutterstock

Jean-Eric Schoettl

Les derniers articles

PS : Un revers aussi pour François Hollande

ParCarole Barjon

L’échec de Nicolas Mayer-Rossignol face à Olivier Faure cache aussi celui de l’ancien président de la République socialiste qui poussait...

Arnaud Benedetti

L’édito d’Arnaud Benedetti

ParArnaud Benedetti

Nombre de commentateurs et d'acteurs politiques devraient méditer cet axiome de Max Weber qui du haut de sa lucidité empirique...

Les Frères Musulmans ne sont pas seuls en France

Les Frères Musulmans ne sont pas seuls en France

ParLina Murr Nehme

Le ministère de l’Intérieur vient de publier un rapport explosif sur les Frères Musulmans. À quand la diffusion d’études semblables...

Macron en Asie du Sud-Est : au cœur du Dialogue Shangri-La, la France trace sa voie

Macron en Asie du Sud-Est : au cœur du Dialogue Shangri-La, la France trace sa voie

ParSerge Besanger

C’est une scène soigneusement orchestrée qui s’est jouée à Singapour le 30 mai 2025 : Emmanuel Macron y prononce le...

Retrouvez nos dernières vidéos

«
Prev
1
/
85
Next
»
loading
play
Les conférences de 18h59 – Rassemblement de soutien à Boualem Sansal
play
Printemps des Technologies – Démocratie, technologies et souveraineté
play
Printemps des Technologies – Histoire et initiation aux cryptomonnaies et au Bitcoin
«
Prev
1
/
85
Next
»
loading

Inscrivez-vous à notre Newsletter

Related Posts

Pour une législation raisonnable sur la fin de vie
Libre opinion

Pour une législation raisonnable sur la fin de vie

Vademecum de dissuasion stratégique française fin mai 2025
Libre opinion

Vademecum de dissuasion stratégique française fin mai 2025

Justice maltraitée, justice maltraitante : lever le voile sur les inégalités ultramarines
Libre opinion

Justice maltraitée, justice maltraitante : lever le voile sur les inégalités ultramarines

Citadelles ?
Libre opinion

Citadelles ?

Sommet de Samarcande : une vision transformatrice porteuse de changements concrets pour les citoyens
Libre opinion

Sommet de Samarcande : une vision transformatrice porteuse de changements concrets pour les citoyens

Du Baron Empain aux enlèvements dans la cryptomonnaie : ce que dit une société
Libre opinion

Du Baron Empain aux enlèvements dans la cryptomonnaie : ce que dit une société

   Le pontificat singulier du pape François : Une tension entre autorité spirituelle et leader d’opinion
Libre opinion

   Le pontificat singulier du pape François : Une tension entre autorité spirituelle et leader d’opinion

« TAXER » LES RETRAITES : avancée sociale et carambouille budgétaire !
Libre opinion

« TAXER » LES RETRAITES : avancée sociale et carambouille budgétaire !

Article suivant
L’Europe gaullienne « de l’Atlantique à l’Oural » est-elle encore d’actualité ?

L'Europe gaullienne « de l'Atlantique à l'Oural » est-elle encore d'actualité ?

La Revue Politique et Parlementaire
10 rue du Colisée 75008 Paris
Email : contact@revuepolitique.fr
Téléphone : 01 76 47 09 30

Notre Histoire
L'équipe
Mentions légales

Culture
Economie
Faut… de la géopolitique
International
La tribune du parlementaire
Libre opinion
Politique
Science et technologie
Société
Vie du parlement
Nos vidéos

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password?

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Se connecter

Add New Playlist

Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement

Revue Politique et Parlementaire