Cet article, signé Michel Dray, critique Emmanuel Macron pour sa position face au conflit entre Israël et le Hamas. Il dénonce la demande de suspension des livraisons d’armes à Israël et accuse Macron d’avoir trahi la mémoire des victimes françaises du terrorisme. Dray souligne la solidarité du peuple israélien face à la menace islamiste et appelle l’Occident à soutenir Israël dans cette lutte, qu’il considère essentielle pour la survie des valeurs occidentales.
Le 7 janvier 2023 voyait la première manifestation d’ampleur contre un vote de la Knesset instigué par le gouvernement le plus à droite depuis 1948 coalisé avec les ultra-religieux. Pendant des semaines, la population de ce pays, aussi étendu que la superficie de la Bretagne est descendue régulièrement dans la rue. Ceux qui manifestent pour le retrait d’une réforme judiciaire, par eux jugée liberticide sont jeunes pour la plupart, votant majoritairement à gauche et pour beaucoup, catégorisés CSP+. Face à ces contestataires une frange non négligeable composée principalement de vétérans, d’immigrants venus de Russie et de France, votant à droite, plutôt religieuse, réserve électorale de Benjamin Netanyahou. Pendant près de huit mois, le monde entier a regardé Israël comme un pays secoué par des vents courants contraires. Vues d’Occident, ces manifestations, uniques dans une région où le pluralisme et la liberté d’expression ne font guère florès, démontraient une fois de plus la formidable santé démocratique d’Israël. Dans la diaspora juive, notamment en France et aux Etats-Unis, moins au Canada, les intellectuels majoritairement peu favorables aux ultra-religieux soutiennent le mouvement de protestation. A la vérité, en diaspora comme en Israël, cette poussée de fièvre n’a fait que accentuer le fossé entre religieux et laïques, entre intellectuels et populations de la base. Pour les sympathisants de Benjamin Netanyahou, ces poussées d’urticaire ne pouvaient qu’affaiblir une société israélienne terriblement fragilisée par un état de guerre permanent face aux tirs incessants de roquettes à partir de Gaza et du Liban.
Arrive le 7 octobre. Aux marches désertiques du territoire israélien, à quelques centaines de mètres à peine de Gaza, des jeunes font la fête. Cette jeunesse-là n’a rien d’extraordinaire tant elle ressemble à celle qui, en occident refait le monde aux terrasses des cafés, quand elle ne se déhanche pas dans les boîtes de nuit. De l’autre côté du Mur, à Gaza l’islamiste, c’est comme un bout de nuit qui persiste sous le soleil du désert. Il est interdit de faire la fête, il est interdit de refaire le monde, il est interdit de danser : pour tout dire, il est interdit de vivre. En revanche, il est permis d’assassiner. Du côté israélien, au son endiablé d’une techno assourdissante, c’est une jeunesse made in XXIème siècle qui s’ébroue joyeusement. Les DJ sont là pour faire oublier les temps mauvais : les guerres, les attentats, les tirs de roquettes. Cette jeunesse-là est généreuse. Beaucoup font partie de « Chalom Archav », la Paix Maintenant, mouvement pacifiste fondé par Amos Oz qui milite pour une solution à deux Etats et un dialogue entre Palestiniens et Israéliens. On est loin des manifestations de Tel-Aviv, des « pour ceci » et des « contre cela » On danse. Pour peu on rêverait d’aller chercher d’autres jeunes palestiniens pour venir s’éclater ensemble.
Et les Palestiniens sont venus. Ils ne se sont pas éclatés mais ont éclaté les viscères des participants à cette rave-party. 364 jeunes furent ainsi assassinés et 40 pris en otages. Puis, ils ont massacré d’autres israéliens, dans les kibboutz avoisinants. Comme leur « copains islamistes » de sinistre mémoire algérienne dans les années 90, ils ont mis des bébés dans les fours, violé des femmes, tué des enfants et le tout en filmant leurs exactions. C’est ça le Hamas : la lâcheté doublée de l’horreur.
Face à 1200 civils massacrés A Tel Aviv, est à la solidarité. Du jour au lendemain, plus de manifestations, plus de débats entre les « pour « et les « contre ». Une seule chose : montrer au monde que le peuple israélien est une famille. Pour ce qui est de la contestation contre la réforme judiciaire, elle ne perd rien pour attendre. Pour l’heure c’est l’union.
Le Hamas a perpétré un pogrom faisant ainsi remonter dans la mémoire tout ce que le mot Shoah veut dire : des larmes, de la peur, de la colère et de l’abattement. Seulement Israël existe désormais. Le Hamas a attaqué. Israël répond en légitime défense. N’en déplaise à un certain chef d’Etat qui veut suspendre la livraison d’armes à Israël, c’est comme ça.
Etrangement, la jeunesse du monde entier, au lieu de se retrouver dans ces jeunes du même âge et d’exprimer leur solidarité, ne trouvent pas mieux que de condamner Israël dans sa réplique implacable contre le Hamas. Dans les campus, dans les meetings, partout où c’est possible, le Juif redevient le cosmopolite, lecomploteur, le nazi. Les mois aidant, on a oublié que l’islamisme en agressant Israël c’est tout l’Occident qu’il agresse. Cette jeunesse bien à l’abri, si à l’aise dans les bars branchés, si férue d’écologie, sans le savoir vraiment est l’idiote utile de cet islamisme. L’Iran ? Pas son problème. Les massacres en Afrique ? Pas son problème. Les Taliban afghan ? Pas son problème. En revanche les Juifs C’EST son problème.
Israël ira jusqu’au bout, sans le moindre état d’âme parce que pour ce pays, c’est avant tout sa survie qu’il joue tous les jours. L’Occident devrait s’unir pour soutenir une guerre qui est aussi un gage de survie pour ses valeurs. Seulement, quitte à mettre tout à fait les pieds dans le plat (et tant pis pour les éclaboussures) le peuple israélien, répétons-le, est une grande famille. Quand, par exemple, des gosses druzes sont massacrés alors qu’ils jouent au foot, ce sont les enfant d’Israel qui sont touchés.
Il importe à mes yeux de soutenir cet exemple, car en France, je n’ai pas vraiment l’impression que nos dirigeants considèrent les Français comme une famille. Il est bien loin le massacre des 58 militaires français à Beyrouth en 1983. On les a oubliés. Mais quand Israël a éliminé l’un des principaux instigateurs de cet attentat, Macron n’a pas trouvé mieux que de demander un cessez-le feu. Aujourd’hui il va plus loin en demandant l’arrêt des livraisons d’armes à Israël. Pour tout dire, Macron a insulté la mémoire des militaires français assassinés. Il a insulté la mémoire des victimes du Bataclan.
Personne n’oubliera ce sinistre XIXème sommet de la Francophonie (sommet de la cacophonie ?) où devant une salle à moitié vide, Macron a osé faire un discours de politique extérieure alors qu’on attendait de lui un plaidoyer du français. Il a préféré faire le beau devant les responsables de pays francophones, majoritairement africains et souvent gangrenés par un islamisme rampant.
On appelle ce genre de comportement du clientélisme.
Et pourtant les Français sont aussi une famille. Le problème c’est que celui qui les représente les a abandonnés.
Michel Dray