La crise sanitaire, qui depuis bientôt deux ans bouleverse les équilibres géopolitiques mondiaux, nous fournit l’occasion de repenser notre schéma économique national.
Partout des voix se font entendre, appelant à la réindustrialisation de la France. L’idée ne manque pas de panache, mais encore faudrait-il que ceux-là même qui l’appellent de leurs vœux, se donnent réellement les moyens de la mettre en œuvre. Ce ne peut pas être une simple vue de l’esprit, encore moins un effet d’annonce, cela doit au contraire devenir un véritable objectif national, guidé par une volonté politique, structuré par un plan d’action ambitieux, et conduit par une équipe de professionnels passionnés qui n’ont d’autres soucis que l’intérêt commun.
Face à cette nouvelle donne, trois objectifs doivent guider et servir de schéma directeur. Le premier s’articulera autour de la modernisation d’un outil industriel qui, malgré une expérience et un savoir-faire centenaire, n’a pas toujours su ou pu investir pour rester à la pointe de la technologie. Le deuxième, qui correspond à une volonté de plus en plus forte des populations, consistera à impliquer les forces vives locales pour refaire des régions des bassins industriels compétitifs. Le dernier et finalement peut-être le plus important dans ce contexte de bouleversement mondial, devra inciter les pouvoirs publics à promouvoir la collaboration entre les Grands Groupes et les PME-TPE pour repartir à la conquête de nouveaux marchés à l’international.
C’est seulement à ces conditions que la France pourra sereinement envisager un nouvel avenir industriel.
Ce sujet devra, on s’en doute, être au cœur de l’élection présidentielle de 2022. Le candidat qui proposera une véritable stratégie de reconquête et s’appuiera sur une équipe capable de la mettre en œuvre dès le début de son mandat, acquerra de facto une véritable stature d’homme d’état, puisqu’il permettra à la France de jouer à nouveau à armes égales avec ses concurrents sur le terrain de la mondialisation.
Tout cela ne se fera pas sans une conviction : il faut remettre de l’humain au centre de la politique industrielle de la France. A l’heure où tout le monde se focalise sur la montée en puissance de l’intelligence artificielle et la digitalisation, nous ne devons pas oublier qu’il n’est finalement «de richesse que d’homme » et que c’est là le cœur de chauffe de tout projet d’envergure.
Au-delà de cette volonté, c’est une démarche centrée sur trois valeurs qu’il va nous falloir décliner pour fédérer les industriels français et leurs collaborateurs autour de cette ambition. Jouons d’abord la proximité, affective et géographique, pour redonner à tous le goût de leur entreprise. Emmenons-les ensuite sur le chemin de la transmission, des valeurs et des savoirs, pour qu’ils retrouvent la fierté du travail bien fait. Guidons-les enfin sur le chemin de l’innovation, technologique et managériale, pour leur donner l’envie de se dépasser pour construire l’avenir.
« Ensemble, redonnons du sens à l’industrie française »
Eric Remisz
Dirigeant passionné par le potentiel de l’industrie française
Crédit photo : Christian Jacquet, photographe