Vladimir Poutine a visité le centre de formation aéronautique d’Aeroflot le samedi 5 mars 2022, où il a rencontré le personnel naviguant féminin des compagnies aériennes russes, à l’occasion du 8 mars et de la journée internationale de la femme. Au-delà des thèmes convenus pour ce type de rencontre, le dirigeant russe est revenu une nouvelles fois sur la crise ukrainienne, faisant de ce texte un nouveau Document d’Histoire.
V. Poutine : Chers amis, bon après-midi !Le ministre des transports actuel [Vitaly Saveliev] – qui comme vous le savez, est un ancien dirigeant du groupe Aeroflot – m’a demandé depuis longtemps de venir voir ce centre de formation et d’entraînement. Il se trouve que des événements bien connus se déroulent [actuellement] et que le 8 mars approche. Nous avons donc décidé, lui et moi, de ne rien remettre à plus tard, quoi qu’il arrive, mais de voir ce qu’il y avait ici, comment tout cela est utilisé et quelles sont les perspectives du centre.Je dois dire que c’est impressionnant. Masha [Kasyanik] m’a montré comment et quoi faire, et j’ai manipulé les joysticks sous sa direction. C’est vraiment génial, d’autant plus qu’il y a les nouvelles générations de simulateurs, et le manager m’en a parlé aussi, et j’ai regardé cela.Mais, bien sûr, nous profiterons de la réunion d’aujourd’hui pour parler des perspectives de l’industrie. Nous parlerons probablement de la situation actuelle – il est impossible d’y échapper, cela va sans dire.
Mais tout d’abord, bien sûr, je voudrais toutes vous féliciter à l’occasion du 8 mars et vous souhaiter le meilleur, à tous vos collègues. Je pourrai m’adresser aux femmes de Russie un peu plus tard.
Mais je voudrais dire que dans le secteur dont nous parlons, dans lequel vous travaillez et auquel vous appartenez, il y a, je pense, plus de 70 000 femmes qui travaillent. Il y a aussi des pilotes – plus de deux cents : premiers pilotes, copilotes. Je ne parle même pas des hôtesses de l’air, des agents de bord -elles constituent un groupe spécial, une caste spéciale.
Nous avons toujours eu un respect particulier pour l’aviation, un intérêt particulier, et encore plus pour les femmes dans l’aviation. Je pense que nous avons eu les premières femmes dans l’aviation au début du siècle dernier, et elles ont fait brillamment leurs preuves durant la Grande Guerre Patriotique – nous connaissons tous ces noms célèbres de régiments féminins et la manière dont elles se sont battues. Les femmes travaillent encore à tous les postes : en tant que contrôleurs aériens, ingénieurs, techniciens, je répète, hôtesses de l’air, pilotes. En somme, un escadron très féminin et sérieux qui complète la partie masculine de l’industrie aéronautique.
Vous savez, je mettrai fin à toutes à toutes ces paroles générales ici, car je pense que ce serait plus utile et plus concret si je pouvais répondre à vos questions. Alors allons-y.
Encore une fois, bonnes fêtes et joyeux 8 mars !
Réplique : Merci !
S’il vous plaît, avez-vous des questions ? Ou prenons-nous juste le thé ?
M. Kotova : Il y a des questions.
Vladimir Vladimirovitch, bonjour !
Je m’appelle Maria Kotova. Je suis copilote sur un Airbus A320 d’Aeroflot.
Ma question porte sur la situation actuelle en Ukraine. Nous soutenons tous vos actions, nous soutenons l’opération spéciale qui se déroule actuellement là-bas. Et bien sûr, la question la plus importante que nous nous sommes toutes posée d’une manière ou d’une autre ces derniers temps est de savoir pourquoi cette opération spéciale a commencé, ne pouvait-elle pas être évitée ?
Nous comprenons intellectuellement et soutenons vos actions de toutes les manières, mais notre cœur de femme est mal à l’aise pour nos parents, pour nos proches et pour ceux qui sont restés en Ukraine. Nous savons que la population civile ne souffre pas. Pourtant, dites-nous, rassurez-nous : qu’est-ce qui nous attend au bout de ce voyage ? Comment l’opération militaire en Ukraine doit-elle se terminer ?
Merci.
V. Poutine : Je vais être court, mais je dois quand même commencer, comme on dit dans ces cas-là, depuis le « centre du terrain ». Je l’ai dit au début de l’opération et j’en ai parlé avant que cette décision ne soit prise – ce fut une décision difficile, sans aucun doute.
De quoi s’agit-il ? Le fait est qu’après le coup d’État anticonstitutionnel en Ukraine [en 2014], qui a été activement soutenu, malheureusement, par les pays occidentaux… Il est inutile qu’ils le cachent, ils ont dit sans détour qu’ils y avaient consacré cinq milliards de dollars et avec leur distribution de biscuits chauds sur le Maïdan, etc. Et ensuite, au lieu de remettre la situation en ordre, même si elle était incontrôlable, même s’il s’agissait d’un excès d’un exécutant – il existe un tel concept juridique. Cela veut dire avoir planifié une chose et qu’en fait une autre s’est déroulée. Et même si cela avait été le cas ils auraient pu et dû remettre cette situation dans une cadre politique. D’autant plus qu’à la veille de ce coup d’État, trois ministres des affaires étrangères sont venus à Kiev en 2014 et ont signé un accord avec le gouvernement de l’époque et se sont portés garants de ces accords et que la situation évoluerait dans une veine politique.
Non, mais ce n’a pas été cela. Il y a eu un coup d’état. Ils ont soutenu ceux qui ont réalisé le coup d’État. Et puis il y a eu les événements bien connus de Crimée et du sud-est de l’Ukraine, dans le Donbass, où les gens n’ont pas soutenu le coup d’État.
La Crimée, comme vous le savez, a décidé – les gens sont venus au référendum et ont voté – de retourner dans la Fédération de Russie. Naturellement, nous ne pouvions que les soutenir, d’autant plus qu’ils étaient menacés par les nationalistes et les néo-fascistes [ukrainiens]. Je dirai qu’aujourd’hui qu’il y a toutes les preuves, qu’ils avaient raison à l’époque.
Et puis, ou presque en parallèle, les événements dans le Donbass ont commencé. A quoi cela a-t-il mené ? Les personnes qui ont principalement commencé à résister à cette évolution ont commencé à être persécutées, et les autorités de Kiev ont commencé à mener des opérations militaires sur ce territoire. Ils ont mené deux opérations militaires punitives de grande envergure en utilisant des équipements lourds, l’aviation de combat, ils ont directement frappé Donetsk, ils ont pilonné les places [de la ville] d’en haut avec les chars, l’aviation et ainsi de suite.
Ces deux campagnes militaires ont échoué, ils ont été vaincus. Ensuite, les accords dits de Minsk, ou le paquet de mesures comme ils sont officiellement appelés, représentaient une manière de résoudre le conflit de manière pacifique. Et nous avons essayé, nous avons fait tout ce que nous pouvions pour suivre un tel cours des événements afin de restaurer l’intégrité territoriale de l’Ukraine et de protéger les intérêts des personnes qui vivent dans ces territoires [du Donbass].
Et qu’exigeaient-ils [ces gens] ? Des choses élémentaires : le droit de parler leur langue maternelle, en l’occurrence le russe, et de vivre dans le cadre de leurs traditions et de leur culture. Il n’y avait rien de spécial. Il n’y avait rien de spécial.
Non, ils [les Ukrainiens] ont organisé un blocus de ces territoires, les ont coupés du système bancaire, de l’approvisionnement en nourriture, des retraites, des avantages sociaux, etc. Ils distribuaient des aides en quelque sorte, et la seule façon de recevoir ces avantages et ces pensions était [de quitter la zone] et de franchir la ligne de démarcation.
Ecoutez, savez-vous ce que je vais dire maintenant ? Cela peut sembler dur, cela m’est venu directement à l’esprit, mais néanmoins la situation me fait dire ces choses. Vous voyez par vous-mêmes quand, dans l’une ou l’autre région, des chiens errants se jettent sur les gens, les blessent, avec même des cas mortels, c’est un problème distinct, mais les autorités locales doivent s’en occuper – ils commencent à empoisonner ces animaux, à les tuer, à les abattre. Ecoutez-moi, mais les gens de Donbass ne sont pas des chiens errants. Entre 13 000 et 14 000 de ces personnes ont été tuées au fil des ans, et plus de 500 enfants ont été tués ou mutilés.
Mais ce qui est particulièrement intolérable, c’est que ce prétendu Occident civilisé a choisi de l’ignorer durant toutes ces années. Entendez-moi bien [durant] huit ans !
En outre, les autorités de Kiev ont récemment commencé à déclarer directement, publiquement, qu’elles n’allaient pas mettre en œuvre ces accords. Ils le disent à la télévision, sur internet – partout ils le disent publiquement : « nous n’aimons pas ça », « nous ne le ferons pas ». Dans le même temps, ils n’ont cessé d’accuser la Russie de ne pas respecter ces accords. C’est un non-sens, un théâtre de l’absurde : on dit « noir » dit « blanc » et l’inverse.
Dernièrement, c’est devenu encore pire. Soudain, on parle de ce qui va se passer, c’est-à-dire qu’ils en parlent depuis longtemps, mais ils ont commencé à parler de plus en plus activement de l’admission de l’Ukraine dans l’OTAN. Comprenez-vous ce à quoi cela pourrait ou pourrait encore mener ? S’il s’agit d’un pays de l’OTAN, selon le traité établissant l’organisation, tous les autres membres de l’alliance doivent soutenir ce pays en cas de conflit militaire. Personne ne reconnaît la Crimée comme étant russe, sauf vous et moi. Ils mènent des opérations militaires dans le Donbass, ils iront également en Crimée, et nous devrons alors entrer en guerre avec l’ensemble de l’organisation de l’OTAN. Qu’est-ce que c’est ? Les conséquences sont-elles claires ou non ? Je pense que tout est clair pour tout le monde.
Il est maintenant question [pour l’Ukraine] d’acquérir le statut nucléaire, c’est-à-dire d’acquérir des armes nucléaires. Nous ne pouvons pas passer outre de telles choses, d’autant plus que nous savons comment le soi-disant Occident se comporte envers la Russie.
Tout d’abord, l’Ukraine dispose de compétences nucléaires datant de l’époque soviétique, en ce qui concerne l’enrichissement des matières nucléaires, elle sera en mesure d’organiser ce travail. [L’Ukraine] a des compétences en matière de missiles, [l’usine] YuzhMash en est un exemple –[cette usine] a construit des missiles balistiques à portée intercontinentale pour l’Union soviétique. Ils vont le construire et le faire. Et ils seront aidés à le faire depuis l’autre côté de l’océan. Et ensuite, [les Occidentaux] diront que « nous ne reconnaissons pas le statut nucléaire, ils l’ont fait eux-mêmes ». Mais ils mettront ces complexes sous leur contrôle et, à partir de cette seconde, le destin de la Russie sera complètement différent. Parce qu’alors nos adversaires stratégiques n’auront même plus besoin d’avoir des missiles balistiques de portée intercontinentale, ils nous garderont dans le collimateur de leurs armes nucléaires [tactiques] et tout sera fait.
Mais comment dépasser tout cela ? Ces menaces sont tout à fait réelles, il ne s’agit pas d’une absurdité farfelue. Et nos hommes qui se battent là-bas en ce moment, sacrifiant leurs vies – ils sacrifient leurs vies, ils se battent pour notre avenir, pour l’avenir de nos enfants. C’est absolument évident.
Et les personnes qui ne veulent pas comprendre cela, en particulier les dirigeants [ukrainiens] actuels, doivent comprendre que s’ils continuent à faire ce qu’ils font, comme je l’ai également dit plus tôt, ils remettent en question l’avenir même de l’État ukrainien, et si cela se produit, cela reposera entièrement sur leur conscience.
Que se passe-t-il maintenant ? J’ai déjà parlé des objectifs que nous nous sommes fixés.
La première tâche est, bien sûr, de protéger les personnes qui vivent à Donbass. De quelle manière ? En démilitarisant et en dénazifiant l’Ukraine et en lui donnant un statut neutre. Pourquoi ? Parce que si elle est neutre, elle ne rejoindra pas l’OTAN. Et il est écrit dans la Constitution qu’ils vont [entrer] à l’OTAN. Vous comprenez, c’est écrit dans la Constitution !
Qu’est-ce que la dénazification ? Quand je parlais à mes collègues occidentaux, [ils me disaient] : « De quoi parlez-vous, vous aussi avez des radicaux ». Oui, [certes] mais nous n’avons pas de radicaux au sein du gouvernement. Et tout le monde admet qu’il y en a [en Ukraine]. Oui, il y a peut-être des abrutis qui se promènent avec des croix gammées quelque part [en Russie], mais est-ce que nous les soutenons au niveau gouvernemental ? Avons-nous des milliers de personnes qui se promènent dans nos capitales – à Moscou ou dans nos autres capitales régionales – avec des croix gammées et des torches, comme dans l’Allemagne des années 30 ? Avons-nous une telle situation ? Mais là-bas [en Ukraine] c’est comme cela et ils sont soutenus. Soutenons-nous ceux qui ont tué des Russes, des Juifs, et mêmes des Polonais pendant la [Grande] guerre [patriotique], en faisons-nous des héros ? Non, mais eux ils le font.
Ce qui se passe maintenant est également très important. Regardez, ces citoyens étrangers qui ont été pris en otage à Soumy, à Kharkov – plus de six mille jeunes, étudiants. Ils les ont emmenés à la gare et les retiennent depuis le troisième jour. Regardez, ils les retiennent depuis trois jours ! Nous l’avons dit à tout le monde. Nous l’avons dit aux dirigeants actuels de l’Ukraine : « Oui, oui, bien sûr, nous allons tout faire maintenant. » Nous l’avons dit aux principaux dirigeants européens, je les ai personnellement [contactés]: « Oui, oui, nous pouvons le faire maintenant ». Nous avons aussi informé le Secrétaire général des Nations Unies : « Oui, nous allons nous en occuper maintenant. » Mais [en fin de compte] personne n’a rien fait !
Ils traitent encore plus mal leurs propres citoyens. Ils les utilisent, directement, réellement comme des « boucliers humains ».
Cela se passe à Marioupol et cela au moment même où nous nous parlons. Le gouvernement, depuis Kiev, a fait appel à nos militaires [en leur demandant de] « prévoir des couloirs [humanitaires] de sortie pour les civils « . Bien sûr, les nôtres ont réagi immédiatement – immédiatement ! – ils ont même suspendu les opérations de combat. Mais en regardant ce qui se passait, [les nôtres ont vu que les Ukrainiens] ne laissaient sortir personne. Comprenez-vous ce qu’ils font ? Ils ne laissent sortir personne, ils se recouvrent d’un « bouclier humain ». Qui sont-ils ? Si ce n’est bien sûr, des néo-nazis.
Nous détectons déjà la présence de militants du Moyen-Orientet de certains pays européens. Nous le savons, nous les entendons sur les ondes. Ils utilisent ce qu’on appelle des « jihad-mobiles » – ils remplissent des voitures d’explosifs et les lancent contre nos troupes. Mais cela ne marche pas et ne marchera pas.
Qui sont-ils si ce ne sont pas des néo-nazis ? C’est par de telles actions qu’ils détruisent leur pays et [à terme] leur statut d’État.
C’est la raison pour laquelle l’une de nos principales revendications est la démilitarisation [de l’Ukraine], c’est comme cela aussi que nous aidons les citoyens, les habitants du Donbass, en cherchant à obtenir le statut de neutralité de l’Ukraine, en cherchant à démilitariser ce pays, nous devons savoir clairement quelles armes se trouvent sur place, où elles se trouvent [-elles précisément], sous quel contrôle.
Il existe plusieurs options, nous en discutons actuellement, y compris avec les représentants du gouvernement de Kiev au cours du processus de négociation au Belarus. Merci au président Loukachenko d’avoir organisé ce travail et d’avoir contribué à mener ces négociations.
Nos propositions sont sur la table du groupe des négociateurs de Kiev. Nous espérons qu’ils y répondront positivement.
Ça donne quelque chose comme ça.
Passons à autre chose.
Yulia Shvidkaya : Shvidkaya Yulia, co-pilote de la compagnie aérienne Aeroflot.
Vladimir Vladimirovitch, bonjour !
Ma question porte sur la situation actuelle. Le fait est qu’il y a beaucoup de rumeurs sur la déclaration de la loi martiale, sur la conscription des volontaires, sur l’appel des réservistes, et notamment sur le fait que des conscrits supplémentaires seront envoyés en Ukraine.
Pourriez-vous dire avec certitude si la loi martiale sera déclarée et si des conscrits seront enrôlés en Ukraine ?
V. Poutine : Une grande partie de ce qui se passe, de ce que nous voyons maintenant et de ce à quoi nous sommes confrontés, sont certainement des formes de lutte contre la Russie. Au fait, les sanctions imposées s’apparentent à une déclaration de guerre.
Mais, Dieu merci, nous n’en sommes pas encore là. Je pense que nos soi-disant « partenaires » comprennent ce que cela implique et ce que cela signifie pour tout le monde. Cela malgré leurs déclarations irréfléchies, comme celle de la ministre britannique des Affaires étrangères lorsqu’elle a laissé échapper que l’OTAN pourrait être impliquée dans le conflit. C’est ce qui nous a décidé immédiatement à mettre nos forces de dissuasion en alerte spéciale.
Ils ont eu une réaction et nous disaient que cela ne voulait rien dire. Mais personne ne l’a fait taire cette femme – ce ministre des affaires étrangères. Personne n’a désavoué ces déclarations. Quelqu’un nous aurait dit : « Vous savez, c’est son opinion personnelle, n’y prêtez pas attention ». Personne n’a rien dit ! Qu’est-ce qu’on est censé penser de ça ? Que devons-nous en penser ? Bien évidemment cela a été pris comme un signal et nous avons donc réagi en conséquence.
Maintenant [la réponse] directement à votre question sur les volontaires, les conscrits, la loi martiale et ainsi de suite. La loi martiale est imposée dans le pays par décret présidentiel, et elle doit être confirmée par une décision du Conseil de la Fédération en cas d’agression extérieure, y compris dans des zones spécifiques d’opérations et de combats. Mais [aujourd’hui] nous n’avons pas cette situation, et j’espère que nous ne l’aurons pas. C’est la première chose.
Deuxièmement, en ce qui concerne la situation particulière. Il y a plusieurs options : loi martiale, état d’urgence spécial. Elle est également imposée par décret et par décision du Conseil de la Fédération en cas de menaces internes de grande ampleur.
Il existe un autre régime – le régime [d’Etat] d’urgence. En règle générale, elle est introduite au niveau régional et peut également être introduite dans tout le pays en cas de catastrophes d’origine humaine, de calamités naturelles, etc. Dieu merci, ce régime n’existe pas non plus.
Nous ne prévoyons pas d’introduire une quelconque disposition spéciale sur le territoire de la Fédération de Russie. Nous ne le sommes pas, il n’y a pas de tel besoin aujourd’hui.
Oui, nous pouvons voir, comme je l’ai dit, les tentatives faites pour faire vaciller notre société. Au passage, cela confirme également mes propos selon lesquels nous n’avons pas seulement affaire à des radicaux, mais à des néo-nazis. Les gens ici se promènent et expriment leurs opinions sur ce qu’ils aiment ou n’aiment pas à propos de nos actions en Ukraine. Et en Ukraine même, ceux qui expriment les mêmes positions que nos gens, disons, la partie libérale de notre société, nous avons déjà la confirmation, ils sont tout simplement attrapés dans la rue [là], maintenant et abattus. Nos services spéciaux rassemblent cette information maintenant, ils la donneront plus tard. Ils abattent les gens, tout simplement. Une partie de notre intelligentsia libérale va manifester, et là-bas, les mêmes, exactement les mêmes, qui disent n’importe quoi sur la Russie, on commence à leur tirer dessus directement, sans procès.
Maintenant à propos de la loi martiale. Je le répète : elle est imposée en cas d’agression extérieure et de menace militaire. J’espère que cela ne se produira pas, malgré les déclarations irresponsables de certains fonctionnaires.
Nous entendons maintenant qu’une zone d’exclusion aérienne devrait être établie au-dessus du territoire de l’Ukraine. Cela ne peut se faire sur le territoire ukrainien, mais uniquement depuis le territoire d’États voisins. Toute démarche dans ce sens sera considérée par nous comme une participation à un conflit armé d’un pays à partir du territoire duquel nos troupes seront menacées. Nous les considérerions [alors] comme des participants au conflit militaire et la peu importerait les organisations dont ces pays seraient membres. Par conséquent, j’espère qu’il y a un accord sur ce point et qu’on n’en arrivera pas là non plus.
Seuls des militaires [de profession], des officiers et des contractants professionnels participent à cette opération. Il n’y a pas de conscrits, et nous n’avons pas l’intention de préparer cela ni de le faire. Une fois de plus, seuls des hommes participent à cette opération, des hommes qui ont volontairement fait un choix de vie très courageux – défendre leur patrie. Ils s’acquittent de cette tâche avec honneur. Je viens d’expliquer pourquoi c’est le cas, pourquoi nous avons le droit de le dire, dans ma réponse à votre première question.
Il en va de même pour ceux qui sont appelés à participer à des camps d’entraînement [de réservistes] : non, nous ne prévoyons pas de le faire non plus pour cette catégorie. Ils sont régulièrement appelés pour des camps d’entraînement, avant et après avoir été appelés. Mais nous n’allons pas non plus pêcher cette catégorie, et ils ne participeront pas à ce conflit, à cette opération. Il y a suffisamment de forces et de moyens pour que nous puissions résoudre les tâches que nous nous sommes fixées, grâce aux forces de l’armée professionnelle.
En parlant de ça, je peux vous dire qu’au cours de l’opération elle-même, il y a beaucoup de spéculations, je le sais. Il est vrai que je n’ai pas le temps d’en prendre connaissance, mais on me dit que l’on parle beaucoup de ce qui se passe et de la façon dont cela se passe. Tous les analystes voient ce qui se passe, donc je ne vais pas vous révéler de secret ici. Nous pouvions agir de différentes manières, nous pourrions simplement – d’ailleurs, cela fait partie de la réponse à votre question – aider les Républiques du Donbass juste au niveau de la ligne de contact, sur le front, comme ils l’appellent, et simplement les renforcer avec l’aide de notre armée russe. Mais dans ce cas, il y aurait eu un soutien sans fin de l’autre côté, et compte tenu du soutien illimité que l’Occident [aurait apporté] aux nationalistes et aux radicaux, avec des ressources matérielles, des munitions, des équipements, etc.
Donc notre Etat-major et le ministère de la Défense a suivi une autre voie. La première chose qu’ils ont faite a été de détruire toutes les infrastructures militaires. Pas toutes, en partie, mais principalement : entrepôts d’armes, de munitions, d’aviation, de systèmes de défense aérienne. Pour Les systèmes de défense aérienne, leur élimination demande un certain temps – vous êtes des gens pacifiques, mais vous avez quand même quelque chose à voir avec l’aviation – il faut les localiser, puis les frapper. Ce travail est [aujourd’hui] pratiquement terminé. D’où les exigences visant à l’établissement d’une interdiction de survol. Mais la réalisation de cette demande a des conséquences énormes et catastrophiques, non seulement pour l’Europe mais pour le monde entier. Je pense que ceux qui magouillent de l’autre côté ont bien compris cela.
Nous sommes donc partis sur cette voie là – et nous avons eu raison, en fin de compte. Nos militaires travaillent tranquillement, faisant tout pour assurer la sécurité de la population civile.
Malheureusement, ces bandits, ces néo-nazis n’épargnent pas leurs gens. Ils tirent même sur leurs propres militaires qui ne veulent pas [nous] opposer de résistance armée – nous connaissons aussi de tels faits. Les nationalistes, ceux de chez Bandera, les néo-nazis, il n’y a pas d’autre mot, tirent sur leurs militaires. Ces nationalistes, au nombre de quelques dizaines dans presque toutes les unités, se sont infiltrés dans toutes les unités plus ou moins importantes et agissent de manière particulièrement brutale.
Mais je le répète : ni les appelés, ni ceux qui sont appelés pour faire leur période – nous ne les utiliserons pas, nous n’avons l’intention d’utiliser personne [de civil] dans cette opération militaire. Je suppose que notre armée résoudra toutes les tâches qui lui incombent, je n’en doute pas une seconde. L’ensemble du déroulement de l’opération en témoigne. Tout se déroule simplement selon le plan, selon le calendrier, tout est fait comme l’Etat-major général l’a prévu.
Quant aux volontaires et aux jeunes qui se présentent dans les bureaux d’inscription et d’enrôlement militaires, nous leur sommes reconnaissants de cet élan patriotique et de ce désir de soutenir le pays et les forces armées. Je pense que le fait même qu’ils viennent est important. Mais leur aide n’est pas encore nécessaire et je suis sûr qu’elle ne le sera pas.
Je me tourne vers la caméra – ils verront et entendront ce que je dis maintenant : merci.
Allons de l’avant.
K. Shaposhnikova : Bonjour, Vladimir Vladimirovich !
Christina Shaposhnikova, pilote d’escadron d’Airbus A320 d’Aeroflot.
Dites-moi – c’est sans doute une question qui préoccupe beaucoup de monde : des mesures de soutien sont-elles actuellement appliquées ou prévues pour les familles et les catégories de citoyens socialement vulnérables, ainsi que pour les employés de l’État dans la situation économique actuelle ? Et sans doute nombre de personnes s’intéressent-elles à la question du soutien à nos entrepreneurs, car ils fournissent des emplois et versent des salaires.
Merci.
V. Poutine : Tout d’abord, toutes les prestations sociales seront indexées conformément à nos plans, comme elles doivent l’être. Les pensions et les prestations sociales seront toutes indexées.
Maintenant, parlons du business. Je crois que dans les conditions dans lesquelles nous nous trouvons actuellement, il ne peut y avoir qu’une seule solution – une liberté économique maximale pour les personnes qui font des affaires.
C’est pourquoi nous avons déjà pris un certain nombre de décisions à ce sujet, et le gouvernement s’efforce d’étendre ces mesures de soutien. Cela inclut la suppression de diverses restrictions à l’activité entrepreneuriale, ce qui est lié à la libéralisation de la législation pénale.
Par exemple, je suis favorable – en principe, une telle décision a déjà été prise – à ce que l’on épargne aux gens la menace de poursuites pénales pour des délits économiques, surtout si les dommages sont compensés. C’est la première chose.
La seconde concerne les délits fiscaux. Oui, bien sûr, les infractions sont inadmissibles, mais nous avons convenu que des poursuites pénales, dans ce cas, ne peuvent être lancées qu’à la base de documents en provenance du service des Impôts. Nous allons certainement faire ceci, nous allons aller par là.
Pour ceux qui sont dans les affaires, c’est extrêmement important. Les gens en sont conscients. Pour être honnête, les représentants des entreprises soulèvent ce genre de questions depuis longtemps. Je pense qu’ils l’entendront et l’apprécieront en conséquence.
Vous aviez une deuxième question. J’ai gribouillé quelque chose ici, c’est difficile de comprendre ce que j’ai écrit.
K. Shaposhnikova : La question du soutien aux familles.
V. Poutine : Ecoutez, nous avons tout un système de soutien aux familles, en particulier aux familles avec enfants. Nous avons des prestations de zéro à un an et demi, puis d’un an et demi à trois, de trois à sept, les futures mères, les femmes enceintes en situation financière difficile sont également soutenues. Et un soutien est apporté aux familles avec enfants, aux familles monoparentales, [pour les enfants] à partir de 7 ans, ou plutôt déjà de 8 ans à 18 ans. Nous avons la tâche d’élaborer un système unifié. De 8 à 18 ans, certaines régions offrent un soutien, d’autres non. Il n’y en a pas encore au niveau fédéral non plus.
Quelle est notre tâche ? Développer un système de soutien unifié, cohérent et totalement compréhensible pour les futures mères et tous les enfants jusqu’à l’âge de 18 ans. Nous avons un plan correspondant pour cela. Croyez-moi, nous en discutons avec le gouvernement depuis tôt ce matin – avec le secteur social, le ministère des finances et l’administration, et nous nous en occupions [encore] ce matin même. Des mesures appropriées sont en cours de préparation, et dans un avenir proche, je ne vais pas m’avancer, mais dans un avenir proche, je dirai quelles seront les prochaines étapes de la construction de ce système.
Mais nous allons certainement suivre cette voie, et nous allons construire tout ce système, c’est-à-dire de la grossesse, de la naissance de l’enfant jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de 18 ans. Dans un avenir proche, nous annoncerons les décisions et les mesures qui seront prises en cours de route.
K. Shaposhnikova : Merci.
V. Poutine : Oui, s’il vous plaît.
V. Karptsova : Bonjour, Vladimir Vladimirovitch !
Victoria Karptsova, hôtesse de l’air d’Aeroflot.
J’ai une question à vous poser. Les difficultés de l’aviation ont commencé lorsque la pandémie a frappé le monde – le nombre de vols a été réduit. Au début de l’année 2022, il y avait un espoir que nos vols reprennent au même niveau. Mais maintenant, nous apprenons par les reportages comment, pays par pays, le ciel est fermé aux compagnies aériennes russes. Bien sûr, il s’agit d’une situation à double tranchant. Comment, par exemple, se rendre de Londres à Tokyo maintenant ? C’est très difficile. C’était certainement comme ça à l’époque de l’Union soviétique. Mais combien de temps pensez-vous que cette situation va durer ?
V. Poutine : Victoria, cela ne dépend pas que de nous. Cela dépend de ceux qui le font. Ils le font à leur propre détriment. Je pense qu’ils n’aiment pas vraiment le faire non plus. Ils le font sous la pression politique de leurs autorités.
Ces routes sibériennes auxquelles vous faites allusion – si elles ne passent plus par la Sibérie et que nous leur fermons [le ciel], cela augmentera la durée du voyage, la quantité de kérosène qui y sera dépensée, ce qui signifie une augmentation du prix des billets, etc.
Je suppose qu’au fur et à mesure que la situation générale évolue, cette orientation changera également.
Quant à la période de pandémie que vous avez mentionnée, nous avons connu une réduction de 88 % du trafic intérieur pendant la pandémie, et une réduction de plus de 90 % du trafic à l’étranger, presque tout était fermé. En principe, nous avons l’expérience de telles situations de stress. Mais l’année dernière, nous avons enregistré une augmentation de 20 % du trafic intérieur par rapport au niveau prépandémique. Je peuxme tromper, je pense qu’il y a eu 87,5 millions de passagers, soit 20 % de plus que le niveau prépandémique.
Qu’allons-nous faire maintenant ? Nous allons développer le trafic intérieur, bien sûr. Là où nous pourrons voler à l’étranger, nous irons y voler. Nous nous efforcerons de faire évoluer la situation.
Vous savez, il y a des inconvénients ici, bien sûr, parce que cela crée des inconvénients pour les gens, mais il y a aussi des avantages en termes de développement de notre propre infrastructure. Nous développerons notre propre aviation, nous construirons nos propres avions, comme le MS-21, le IL-114-300, le Baikal, etc.
Nous continuerons à développer le réseau d’aérodromes. Nous avons tout un programme pour développer le réseau d’aérodromes. Je pense qu’il y a 57 aérodromes, 60 chantiers différents. Quels sont ces chantiers ? Il s’agit de tout ce qui concerne l’amélioration des infrastructures, la construction de nouvelles bandes, etc. C’est ce que l’on appelle la « connectivité territoriale du pays ».
C’est un très gros travail, mais il s’agit d’une autre impulsion pour le développement, y compris l’industrie et les infrastructures – comme nous l’avons fait à notre époque, en accordant une attention particulière au développement de l’agriculture. Nous avons gagné 25 milliards de dollars l’année dernière, je pense, en exportant des produits agricoles. Tu sais, ça semblait complètement irréaliste jusqu’à récemment, mais on l’a fait. Mais il ne s’agit même pas du volume des exportations. Le fait est que nous sommes totalement autosuffisants pour toutes nos denrées alimentaires. En ce qui concerne les principales denrées alimentaires, nous avons entièrement couvert les besoins du pays. En ce sens, comme on dit : « Si tu n’as pas de chance, c’est le malheur qui t’aidera à t’en sortir ». Nous ferons de même dans le domaine de l’aviation et des transports.
Yulia Vasilevskaya : Bonjour, Vladimir Vladimirovich !
Yulia Yurievna Vasilevskaya, pilote de la compagnie aérienne Aeroflot.
Je commencerai ma question en mentionnant le célèbre avion MS-21. L’avion est incontestablement bon, car en termes de caractéristiques techniques et autres, il n’est pas inférieur à ses homologues étrangers. Mais en même temps, notre entreprise ne pourra pas se passer des Boeing et des Airbus d’un seul coup. En tant que pilote d’Airbus, je suis inquiet pour l’avenir de notre flotte. Cela soulève la question suivante : comment l’industrie du transport aérien va-t-elle mener ses activités dans un avenir proche, avec des sociétés de leasing qui veulent s’emparer de nos avions ? Et comment sera géré l’achat de pièces de rechange essentielles pour la maintenance, la réparation et l’entretien en temps voulu des appareils de la flotte ?
Merci.
V. Poutine : Tout d’abord, je voudrais dire que vous avez noté que le MS-21 n’est pas inférieur à ses homologues occidentaux. Il est meilleur à bien des égards, vraiment meilleur : le fuselage est plus large, les sièges sont plus confortables entre eux, il y a plus d’espace pour les compartiments à bagages – c’est mieux.
D’ailleurs, ces dernières années, nos concurrents, y compris les concurrents américains, se sont comportés de manière très malhonnête, je pense. Après tout, ils ont pris certains matériaux qui n’ont rien à voir avec l’industrie de la défense et les ont mis sur la liste des sanctions sous prétexte qu’ils sont à double usage, et sous prétexte [de l’interdiction des produits à] double usage, ils ont pris certains matériaux et les ont mis sur la liste des sanctions. Pourquoi ? Parce qu’ils avaient leur propre produit, leur propre avion, clairement inférieur au MS-21 en termes de concurrence.
Nous avons construit ce dont ils ont essayé de nous priver : nous avons inventé ces matériaux nous-mêmes, et ils sont même meilleurs que ceux fabriqués à l’étranger. Mais, malheureusement, il y a eu un décalage « à droite », comme on dit, sur le calendrier, ce qui signifie que nous avons commencé à avoir toutes ces choses un an et demi plus tard. Mais nous l’avons fait.
Nous ferons de même dans d’autres domaines. Vous savez ce qu’on dit de nous : « Le paysan ne se signe que quand le tonnerre tonne » – c’est exactement ce que nous voulons dire. Lorsque les circonstances nous obligent à faire quelque chose, nous le faisons et nous y parvenons. Il en va de même pour le MS-21. Là, nous avons le moteur PD-14, et non seulement il n’est pas inférieur, mais il est même meilleur à bien des égards. Oui, cela prendra un peu plus de temps, quelques mois, et puis il y aura notre moteur, l’avion sera entièrement à nous, moderne, et fabriqué en Russie.
Sociétés de leasing et pièces détachées. Je n’entrerai pas dans les détails maintenant, mais votre ancien patron, aujourd’hui ministre des Transports, a ses propres idées à ce sujet, il me les rapporte régulièrement, en m’appelant au matin, presque tous les jours. En général, je soutiens ces considérations. Nous lui donnerons la possibilité de négocier avec des partenaires. J’espère qu’ils se mettront d’accord sur ce qui est dans leur propre intérêt. Mais je suppose que nous allons voler.
Yulia Vasilevskaya : Merci.
V. Poutine : S’il vous plaît, autre chose ?
N. Gorbunova : Natalia Gorbunova, hôtesse de l’air d’Aeroflot.
Vladimir Vladimirovitch, en ce moment, dans cette situation, vous voulez vraiment aider à la fois le pays et notre industrie. Nous devons voler davantage sur le territoire national. Dites-moi, comment l’aviation régionale va-t-elle se développer dans les années à venir ?
V. Poutine : Vous savez, j’en ai déjà parlé, c’est l’une des tâches les plus importantes – la connectivité territoriale du pays, de plusieurs façons. La première est celle des avions de fabrication nationale : à commencer par le L-410 ; pour 60 sièges, 62, je pense, Il-114-300 ; puis le MS-21. Nous sommes maintenant dans le simulateur du Superjet-100 [Sukhoi] avec Masha. Nous allons développer tout cela. Là où il nous manque une forme de localisation, nous le ferons. C’est la première chose.
Le deuxième élément est l’aéroport, car pour voler, il faut décoller de quelque part et atterrir quelque part. C’est pourquoi nous avons un programme vaste et étendu, et il est en cours. À propos, je pense que plus d’une douzaine de mesures ont déjà été prises là-bas, notamment la modernisation et la construction de nouvelles pistes. Ce sera fait, nous allons certainement continuer sur cette voie.
Troisièmement. Nous continuerons, bien sûr, à subventionner certaines lignes. Tout d’abord, bien sûr, nous parlons de l’Extrême-Orient et de la société qui y opère, Aurora. Cette année, nous avons multiplié par cinq les subventions sur ces lignes pour les porter à six milliards de roubles. Si nécessaire, nous augmenterons davantage.
Nous ferons donc en sorte de ne pas avoir à prendre l’avion d’une petite ville à l’autre en passant par Moscou. C’est la tâche numéro un. Nous le résoudrons étape par étape, lentement, et nous le ferons certainement.
S’il vous plaît, autre chose ?
G. Kairova : Bonjour, Vladimir Vladimirovich !
Galina Kairova, pilote dans l’escadron de formation et de vol d’Aeroflot.
La période de pandémie a beaucoup affecté tout le monde. Mais le secteur aérien a survécu à l’épreuve, et l’an dernier, le trafic aérien intérieur a même dépassé le volume de 2019.
V. Poutine : Oui, je l’ai fait.
G. Kairova : Notamment grâce au soutien de l’État.
V. Poutine : Plus 20 pour cent.
G. Kairova : Oui, c’est beaucoup et c’est suffisant.
Que devons-nous attendre, comment devons-nous procéder ? Et comment l’État va-t-il soutenir notre industrie ?
V. Poutine : Nous tournons un peu en rond, j’ai répondu en principe, et je veux le répéter – je viens de parler de subventionner ces vols, y compris ceux vers l’Extrême-Orient et certaines autres régions – nous allons augmenter ce soutien, nous l’avons quintuplé. Nous allons développer les infrastructures de transport et construire nos propres avions. Et bien sûr, nous ferons tout pour que le pays soit correctement connecté et que nos citoyens le sentent chez eux.
Non seulement les citoyens en ont besoin, bien que ce soit la tâche numéro un, mais l’économie en a également besoin, car il ne s’agit pas seulement des transports, mais aussi des hommes d’affaires, dont vous vous êtes inquiétés ici. Parce qu’il est important d’arriver et de partir à l’heure. Je sais que lorsque, par exemple, de grands projets sont mis en œuvre, les experts se posent toujours la question suivante : est-il possible de se rendre rapidement à un endroit et de se rendre à Moscou, à Saint-Pétersbourg, dans d’autres grandes villes, à Kazan, pour résoudre certains problèmes commerciaux, ou simplement pour retourner en famille, si nous parlons du nord ? Nous allons donc évoluer dans toutes ces directions.
Je vous félicite encore une fois pour les jours de congé à venir et vous souhaite le meilleur.
Merci pour cet accueil si chaleureux.
Traduit par Gaël-Georges Moullec