Le 24 février, la Russie a lancé une offensive militaire contre l’Ukraine. Pour la Revue Politique et Parlementaire, Thomas Flichy de La Neuville fait chaque jour un point de conjoncture sur la situation.
L’armée ukrainienne semblait arrêtée jusqu’à hier, telle la marée entre deux directions. Mais au 1er mars, les Russes ont réussi à opérer leur jonction à l’est fermant leur tenaille de fer sur le gros de l’armée ukrainienne, désormais placée dans une nasse. La colonne de chars de 63 km descendue dans la matinée de la Biélorusse vers le sud vise à couper toute retraite. Poursuivant méthodiquement la conquête de la rive orientale du Dniepr, historiquement russe, l’armée de Vladimir Poutine soumet les villes principales au blocus. Peut-être seront-elles affamées avant qu’elles ne tombent.
La résistance ukrainienne, sous-estimée par les services de renseignement russe, inflige néanmoins plusieurs coups sévères dans la journée.
Deux hélicoptères russes tombent. Des opérations aéroportées tournent au fiasco sans oublier une colonne de chars anéantie par les drones turcs. Kharkov essuie un tir de missile de croisière. Pendant ce temps, le parlement européen se presse de plaider de façon symbolique pour la reconnaissance de l’Ukraine. En son sein, les lobbyistes de l’industrie de l’armement ont réussi à infléchir la position allemande. Les profits escomptés lui tiennent lieu de courage politique. En réalité, l’Union européenne, semblable à un lion sans griffe peut menacer et non saisir. Aux discours des européens répondent les opérations de ratissage russes. Étrange dialogue de sourds dans lequel les Français semblent avoir oublié ce mot de Pascal : La force est la reine du monde et non pas l’opinion.
Thomas Flichy de La Neuville
Professeur d’université