• Contact
  • Abonnez-vous
  • Contribuez
Panier / 0,00 €

Votre panier est vide.

Lire Le dernier numéroLe dernier numéro
Revue Politique et Parlementaire
  • Se connecter
S'abonner
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • Nos événements
    • Événements à venir
    • Événements passés
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
  • La cité des débats
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • Nos événements
    • Événements à venir
    • Événements passés
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
  • La cité des débats
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
Aucun résultat
Voir tous les résultats
dans Politique

Au bord du gouffre, une France sans boussole ?

Eric Cerf-MayerParEric Cerf-Mayer
17 février 2023
Au bord du gouffre, une France sans boussole ?
A force d’observer la lame de fond qui enfle aujourd’hui dans le “cher et vieux pays” en ce mois de février aux accents de printemps précoce, on pourrait aisément inverser les termes de la célèbre formule du Général de Gaulle s’appliquant aux événements de 1968 – “la réforme oui, la chienlit non” – pour formuler le constat suivant : quand on s’obstine à vouloir passer en force face à un peuple qui dit non à une réforme (ou à toute mesure impopulaire, objet d’un rejet unanime ou majoritaire), on prend le risque d’ouvrir une vanne pour dire oui à la chienlit, cela passe ou ça casse – ou bien alors serait-ce une suicidaire forme d'”oderint, dum metuant” ? – …

Quoi qu’il en soit, le bras de fer continue entre le pouvoir et les oppositions à la réforme des retraites et rien ne paraît indiquer une voie de sortie de crise satisfaisante dans la quinzaine à venir : bien au contraire, toutes les conditions semblent désormais réunies pour que la situation pourrisse et débouche sur un blocage du pays à partir du 7 mars qui ne laissera à terme sans doute pas d’autre issue à ses dirigeants qu’une dissolution de l’Assemblée nationale pour dissiper l’ambiguïté aux relents de décomposition actuelle afin de redéfinir un contrat viable de gouvernance entre les électeurs et l’exécutif et d’écarter le risque d’une explosion sociale de grande ampleur toujours possible dans un contexte aussi inflammable. Et vraisemblablement dans la foulée, un remaniement en profondeur du gouvernement sera également nécessaire pour sortir de l’impasse actuelle tant le ressentiment est grandissant vis à vis de ceux aux manettes qui sont perçus par l’opinion comme insensibles à l’expression d’un profond malaise englobant de surcroît bien d’autres problématiques que celle de la réforme des retraites.
Tout s’avèrera utile pour conjurer le spectre d’une éventuelle violence, fruit d’une colère proportionnelle aux frustrations engendrées par ce qui est en passe de devenir un dialogue de sourds mortifère et pour écarter les dérapages dangereux, fréquents dans ce type de conflits frontaux qui s’enkystent…
Pour l’heure, il semblerait que le pouvoir table imprudemment sur l’essoufflement du mouvement de rejet de la réforme des retraites en dépit d’une mobilisation qui perdure, dans un pari qui s’apparente à une avancée périlleuse au bord d’un gouffre. Les chiffres de participation aux défilés et grèves et leur fluctuation ne revêtent plus grande signification avec parfois des rapports de 1 à 10 dans les différences de décompte quand les journées d’action s’additionnent les unes après les autres et recouvrent l’ensemble du territoire d’une manière inédite, telle une tache d’huile, en période de vacances d’hiver qui plus est, avec les  provinces affichant une remarquable persistance dans l’adhésion au mouvement et non plus seulement les aires métropolitaines. Celle du 16 février symboliquement organisée dans la cité du Tarn où Jean Jaurès enseigna la philosophie, épicentre aujourd’hui représentatif du rejet général, n’est pas un point final mais marque plutôt le prélude d’un changement de méthode du front syndical unitaire qui lance un avertissement de durcissement du mouvement inéluctable au fur et à mesure où il est clair que le débat de fond nécessaire aura été escamoté au Parlement dans une mascarade propre à éloigner encore plus les Français de leur représentation nationale tant il aura été émaillé d’incidents déplorables dans un concours de postures politiciennes sans effets pour réellement traiter du sujet. A l’issue d’un jeu de rôles discréditant hélas un  nombre non négligeable d’élus tous bords confondus, qui auront, tôt ou tard, des comptes à rendre à leurs électeurs dans leurs circonscriptions respectives, un texte “vendu” comme la mère des réformes mais perçu comme injuste aux yeux de 6 Français sur 10 favorables à l’arrêt du pays le 7 mars selon un dernier sondage, dont on aura examiné et approuvé ou pas un nombre ridiculement faible d’articles par choix délibéré d’une procédure avatar du 49.3 in fine (et surtout pas son article 7 reportant l’âge légal de départ à 64 ans, objet de l’abcès de fixation contre la réforme, si on termine cette parodie d’examen sur la lancée actuelle !), est peut-être sur le point de provoquer un séisme majeur dans notre démocratie fragilisée à l’extrême par une succession de crises non surmontées.
Les acteurs politiques de ce drame en gestation peuvent se rejeter la responsabilité de cette situation délétère en s’accusant mutuellement d’obstruction par voie d’amendements excessifs ou de procédures biaisées, en s’invectivant à l’envi, ils auront tous des comptes à rendre à leurs mandants qui, eux, défilent dans la rue avec une seule boussole, le retrait pur et simple du projet dans sa configuration présente.
C’est d’ailleurs quelque part faire insulte à leur bon sens de répéter que le pays est contre toute refonte et remise en cause de son modèle social bien mal en point par ailleurs, à l’instar des médias étrangers dépeignant la France comme une contrée réfractaire aux efforts et au travail, quand les promoteurs et défenseurs de la réforme n’ont pas été capables de les convaincre avec un texte que les concessions pour dissiper ses imprécisions et zones d’ombre finissent par éloigner de sa finalité de rééquilibrage alors que d’ores et déjà les experts autorisés laissent entendre qu’il faudra vraisemblablement le remettre sur le chantier dans cinq ans, sans s’être attachés à résorber sérieusement d’autres facteurs préoccupants de déficit comme l’emploi insuffisant des seniors pour ne citer que celui-là… L’épisode du rétropédalage sur la pension de retraite minimum à 1 200 € illustre à merveille la complexité d’une usine à gaz dont seule la technostructure française a encore le secret en Europe ! Les milliers de personnes exprimant leur opposition dans la rue dans un mouvement orchestré jusqu’à présent sans bavures ni dérapages notables par des organisations syndicales qui suppléent avec maîtrise les lacunes du gouvernement et des  élus – la macronie en tête de gondole dans cet imbroglio – en raison du dilemme créé par une dangereuse velléité de passage en force au détriment du débat plaçant le pays au bord du gouffre, n’accordent plus aucune confiance à ce projet en l’état. La sagesse voudrait que ceux qui sont en haut de l’échelle, pour reprendre l’expression saisissante d’une manifestante dans un cortège (ajoutant prophétiquement un grinçant “on va leur en faire descendre s’il le faut…”), en prennent conscience avant qu’il ne soit trop tard et que l’on ne s’engage dans une épreuve de force dont on ne sait pas jusqu’où elle pourrait entraîner le “cher et vieux pays” à la croisée de multiples chemins de traverse…
Toutes les récupérations et dérives sont possibles en pareille configuration.

La violence installée dans le débat, observée ces derniers jours à l’Assemblée nationale, reflet il est vrai du mauvais état du pays, mérite plus d’attention et de vigilance car c’est un très mauvais signal dans un environnement critique et il ne faudrait pas qu’elle se déplace dans la rue aujourd’hui plus tempérée que l’hémicycle du Palais Bourbon. Obstination n’est pas détermination en matière de gouvernance mais peut plus souvent s’apparenter à une imprudence coupable et fatale si on veut bien se référer à l’histoire nationale riche en épisodes où l’exaspération des tensions a fini souvent par balayer toute raison pour le plus grand malheur des populations. Comme un écho dans ce climat de chienlit en perspective, les habitants de la capitale ont pu se réveiller et passer le 16 février devant un Hôtel de ville pavoisé de grandes banderoles bleues affichant la solidarité de la Mairie de Paris avec le mouvement social en cours, alors que c’est bien loin de là que battait le cœur de la contestation à Albi…

On pourra toujours arguer que dans le passé, il y a eu bien des joutes d’une violence tout aussi spectaculaire que celles observées ces derniers jours à l’Assemblée sous la IIIe et la IVe Républiques par exemple, elles ont sans doute été oubliées trop vite. Triste et étrange spectacle que l’image d’un ministre visiblement épuisé,  rappelé à l’ordre par un député pour avoir cherché à s’évader de la dure réalité de sa tâche de porteur d’un projet de réforme sur le gril du moment, dans la résolution de mots fléchés à la vue de tous, comme pour mieux souligner le côté dérisoire et fastidieux des postures politiciennes qu’elles qu’en soient les motivations, car mieux vaut ne pas y voir une désinvolture coupable dans la gravité de la situation…

L’actualité n’offre malheureusement aucune forme d’évasion du marasme présent à l’intérieur et à l’extérieur du Royaume hexagonal, en dehors de la clémence inhabituelle mi février des températures diurnes ou des images de carnaval sur fond de cueillette d’agrumes et de mimosas en fleurs dans le sud.

Effroi de la découverte du cadavre démembré d’une mère de famille en plein cœur du parc des Buttes Chaumont à Paris… Tragédie d’une famille meurtrie dans ses chairs et endeuillée par la mort d’une enfant, brisée à  travers un terrible et violent accident de la route et entraînée sans autre raison qu’un hasard affreux irrémédiablement dans la descente aux enfers d’un humoriste qui ne fera plus jamais rire personne par l’horreur des conséquences de son addiction coupable à une drogue, qui doit faire comme toutes les autres, l’objet d’une guerre sans merci en incitant tous ceux qui préconisent encore des dépénalisations à méditer plus avant ou mieux, à se taire définitivement. Il est des faits divers qui ébranlent la conscience collective au delà de ce que l’on pourrait imaginer dans cette sorte d’accoutumance ou de complaisance vis à vis des fausses libertés que sont les déviances et transgressions chères à ceux qui ne respectent plus aucune borne dans le respect que tout individu devrait à lui-même et aux autres, l’apanage de ces fausses élites qui s’abritent derrière une fausse conception de la vie tout court et qui encombrent les allées sinueuses du monde “nouveau”… Il y a aussi des détresses qu’on ne peut pas mettre en balance les unes avec les autres, et, espérons le, des leçons à tirer pour tenter d’éviter que de telles tragédies se reproduisent…

La Turquie et la Syrie, non loin du champ de guerre en Ukraine, font face à une épreuve indicible qui ramène notre humanité à ses limites devant le déchaînement périodique des forces telluriques, avec parfois des miracles lorsqu’une survie miraculeuse dans les décombres vient contrebalancer le bilan macabre qui enfle au fil des jours. Près de 41 000 morts à ce jour  dans une terre qui a été le berceau de riches civilisations…

L’ONU a très récemment commémoré la tragédie de même nature survenue le 12 janvier 2010 en Haïti, 13 ans avant le 6 février 2023 : 280 000 morts, 300 000 blessés, 1,3 million de sans abris… Un des pays les plus pauvres du monde, premier à se libérer héroïquement des chaînes de l’esclavage en 1804, et qui sombre dans l’indifférence générale depuis bien trop longtemps…

La condition humaine est terriblement fragile, exposée aux colères de la nature et à la folie de tous ceux qui croient imposer par la force leur vision du monde.

Cette observation est valable aussi dans toute forme de conflit guerrier ou social. L’avenir proche nous le rappellera peut-être à nos dépens aux ides de mars au bord du gouffre à moins que d’ici-là notre “cher et vieux pays” n’ait retrouvé sa boussole?

Eric Cerf Mayer

Photo : Vernerie Yann/Shutterstock.com

Les derniers articles

Le projet de loi « asile » : quel impact sur le rapport entre le traitement judiciaire des étrangers en France et le respect des droits de l’homme dans un monde complexe ? (Première partie)

Le projet de loi « asile » : quel impact sur le rapport entre le traitement judiciaire des étrangers en France et le respect des droits de l’homme dans un monde complexe? (Dernière partie)

ParJacques-Louis Colombani

Le 10 décembre 1948 au sortir du second conflit mondial, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme a été adoptée...

La chute d’Icare ?

La chute d’Icare ?

ParEric Cerf-Mayer

Dédale et Icare perdus dans le labyrinthe de la proposition de loi pour une  retraite "universellement juste"... Depuis quelques jours,...

L’édito d’Arnaud Benedetti avec notre partenaire Radio Orient

L’édito d’Arnaud Benedetti avec notre partenaire Radio Orient

ParArnaud Benedetti

Le quinquennat est-il en passe de basculer ? C'est la question qui se pose au lendemain de la mobilisation massive...

Le projet de loi « asile » : quel impact sur le rapport entre le traitement judiciaire des étrangers en France et le respect des droits de l’homme dans un monde complexe ? (Première partie)

Le projet de loi « asile » : quel impact sur le rapport entre le traitement judiciaire des étrangers en France et le respect des droits de l’homme dans un monde complexe? (Troisième partie)

ParJacques-Louis Colombani

Le 10 décembre 1948 au sortir du second conflit mondial, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme a été adoptée...

Retrouvez nos dernières vidéos

«
Prev
1
/
63
Next
»
loading
play
Colloque "Afrique, Europe et France : réalités d'aujourd'hui, promesses de demain"
play
Colloque "Afrique, Europe et France : réalités d'aujourd'hui, promesses de demain"
play
Colloque "Afrique, Europe et France : réalités d'aujourd'hui, promesses de demain"
«
Prev
1
/
63
Next
»
loading

Suivez-nous sur twitter

Tweets de @RevuePol

Inscrivez-vous à notre Newsletter

Related Posts

La chute d’Icare ?
Politique

La chute d’Icare ?

L’édito d’Arnaud Benedetti avec notre partenaire Radio Orient
Politique

L’édito d’Arnaud Benedetti avec notre partenaire Radio Orient

« Et maintenant, que vais-je faire… ? »
Politique

« Et maintenant, que vais-je faire… ? »

Remettre la Constitution au centre du village
Politique

Remettre la Constitution au centre du village

Réforme des retraites : « Des dirigeants politiques bornés »
Politique

Réforme des retraites : « Des dirigeants politiques bornés »

Le vide institutionnel
Politique

Le vide institutionnel

Du malentendu en démocratie et de l’oreille d’un président
Politique

Du malentendu en démocratie et de l’oreille d’un président

Rencontre entre Xi Jinping et Vladimir Poutine ou le basculement du monde
International

Rencontre entre Xi Jinping et Vladimir Poutine ou le basculement du monde

Article suivant
Boehringer Ingelheim au cœur de l’innovation dans les territoires : l’exemple du Grand Lyon

Boehringer Ingelheim au cœur de l’innovation dans les territoires : l’exemple du Grand Lyon

La Revue Politique et Parlementaire
10 rue du Colisée 75008 Paris
Email : contact@revuepolitique.fr
Téléphone : 01 76 47 09 30

Notre Histoire
L'équipe

Culture
Economie
Faut… de la géopolitique
International
La tribune du parlementaire
Libre opinion
Politique
Science et technologie
Société
Vie du parlement

Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • Nos événements
    • Événements à venir
    • Événements passés
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
  • La cité des débats
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?

Revue Politique et Parlementaire

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password?

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Se connecter

Add New Playlist